Chapitre n°9, Partie II: ?

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Un bruit de pas sur la gauche. Du parquet qui craque derrière elle. Des bruits de voix étouffées qui provenaient sans doute d'un étage en-dessous. Les grincements des gonds d'une porte que l'on ouvre et que l'on ferme. Ce furent les seules choses que Chloé capta lorsqu'elle recouvra tous ses sens. Elle avait une sorte de sac sur la tête, l'empêchant de voir, mais ses oreilles eurent rapidement pris le relais pour découvrir où elle se trouvait. Ses pieds et mains étaient attachés à une chaise, et elle semblait être dans un bâtiment assez ancien, même pour l'époque dans laquelle elle se trouvait, en témoignait l'odeur de bois ancien qui flottait dans l'air, les craquements du parquet et les grincements de porte alentours. Tout était possible : une mafia locale inconnue de l'Histoire, un groupe de résistants, une délégation de la gestapo, voire simplement des policiers. Elle en aurait bientôt le cœur net, elle en était persuadée. Et son pressentiment se confirma lorsqu'elle entendit des bruis pas sur le parquet qui se rapprochaient, sans doute via des escaliers, mais ce qui confirma à Chloé que ces bruits venaient pour elle était qu'ils semblaient appartenir à plusieurs personnes, ce qu'elle n'avait encore jamais entendu depuis son réveil. Out fini par se confirmer lorsqu'elle entendit les gonds de la porte pivoter et un homme ordonner qu'on lui retire le sac de la tête. La jeune femme fut d'abord éblouie par la luminosité ambiante, mais ses yeux finirent par s'habituer et elle regarda autour d'elle. Se trouvaient là trois hommes : un homme grand et plutôt musclé, qui arborait une cicatrice en travers de sa barbe épaisse sur la joue gauche, André, que Chloé connaissait déjà malheureusement, et...Charles ??

Chloé faillit crier de joie, avant de se raviser. Cet homme n'était pas Charles. Certes, il lui ressemblait, mais après l'avoir quelque peu fixé, la jeune femme se rendit compte que ses yeux n'étaient pas de la bonne couleur, et qu'il n'avait pas les mêmes pommettes ni les mêmes lèvres que son amour à elle. Il n'en demeurait pas moins séduisant, et Chloé aurait peut-être été contente de le rencontrer dans d'autres circonstances, mais elle était presque en deuil de ceux qu'elle côtoyait depuis une année maintenant et en plus de cela, elle était attachée à une chaise. Elle se garda pour elle les commentaires qu'elle avait en tête et se contenta d'attendre de savoir ce que l'on voulait d'elle.

- Bien le bonjour, mademoiselle, lui fit le pseudo-Charles, élégant. Je me présente, Martial Moriel. Pourrais-je savoir qui vous êtes ?

- Je l'ai déjà dit à votre collègue, André, rétorqua la jeune femme. Je m'appelle Chloé, j'ai 22 ans, et je suis originaire de Limoges.

Martial sourit.

- Voyez-vous, par les temps qui courent, il est fort simple d'utiliser un faux nom. Nous nous contenterons de celui-ci, mais je me permets de vous dire que vous mentez fort mal.

Chloé ouvrit la bouche, outrée.

- Je suis séduisant au point de vous choquer, mademoiselle ? fit Martial, à la fois arrogant et séducteur, faisant pouffer de rire les deux autres hommes dans la pièce.

- Non, enfin si, mais non, vous me faites penser à quelqu'un que j'ai connu et Chloé est mon vrai nom.

- Ah, qui donc ? Si cela se trouve, nous nous connaissons.

Il ignora délibérément la deuxième partie de la phrase de la jeune femme, ce qui agaça encore plus cette dernière.

- Charles Leclerc, souffla Chloé, jugeant inutile de garder le nom de son compagnon pour elle.

Ce fut au tour de Martial d'ouvrir de grand yeux ainsi que la bouche, surpris.

- Qu'y a-t-il ? fit Chloé. Je suis séduisante au point de vous choquer, monsieur ? répéta-t-elle, taquine.

- André, libère-là, ordonna Martial en ignorant à nouveau ce que venait de dire Chloé.

- Mais je l'ai cap...

L'avenir au passé, Tome 1Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora