Je le regardais et tentais le tout pour le tout. Je gonflais mes joues comme un bébé et jouais avec les manches de ma veste.
- Bon d'accord, c'est moi qui ais pris ton sweat, mais.. Tu sens trop bon, c'est pour ça.. Et puis je voulais avoir ton odeur !
Je mentais totalement, bon d'accord pas totalement, mais un tout petit peu... Cependant, je voulais protéger ma vie et celle de Matthew. Je l'avais bien deviné qu'Ayden n'aimait pas réellement que je sois proche de lui, alors il aurait été prêt à brûler tous ses sweats et là, j'aurai dû recommencer à zéro ma collection. Cela semblait fonctionner puisqu'il me paraissait être attendri. Je souriais et il me prenait dans ses bras. Il était plus grand que moi, cela me donnait donc une impression de protection.
J'entourais mes bras autour de son cou. Je devais me mettre sur la pointe des pieds afin de pouvoir l'embrasser. J'avais fermé mes yeux et mes lèvres s'étaient posées sur les siennes, elles avaient trouvé refuge, pourrait-on dire. Il était surpris, mais me rendait volontiers mon baiser. Il posait ses mains sur mes fesses afin de me porter et de me serrer encore un peu plus contre lui. Ce moment d'affection fut rapidement coupé par Luc qui sifflait en passant à côté de nous. Mes joues devenaient rouges et je commençais à remuer dans tous les sens. À plusieurs reprises, je manquais de tomber alors il m'avait finalement posé au sol.
- Ah mais non vous inquiétez pas, je comprends que vous ayez envie de l'autre hein. Par contre en public... Nolan, je ne te pensais pas comme ça. La tentation, devient-elle plus forte en sa présence ? Tu me parles de lui TOUT LE TEMPS et quand tu dors t'arrêtes pas de dire son prénom...
Ayden pouffait de rire tandis que moi, je devenais encore plus rouge. Mais n'importe quoi ! Je ne parlais jamais d'Ayden et j'étais presque sûr de ne pas dire son prénom lorsque je dormais...
- Q-quoi ?! Mais n'importe quoi toi !
Il rentrait rapidement dans le pavillon avant que je ne bafouille encore plus. J'étais dos à Ayden, mais il posait ses mains sur mes cheveux et me regardait en souriant. Soudainement, il appuyait sur mon crâne.
- On dirait un buzzer.
Il rigolait encore plus. J'enlevais rapidement ses mains et tentais de faire pareil sur lui. Cependant, ma taille ne suffisait pas ce qui le faisait encore plus rire. Il me prenait dans ses bras avant d'embrasser mon front.
- Rentre directement, pas de détour. Ah, et aussi, bonne nuit ne rêves pas trop de moi tes potes ont besoin de dormir eux aussi...
Il se retournait alors que j'étais en train de protester. Je ne rêvais pas de lui, bien sûr que non. En voyant qu'il ne semblait pas affecter par mes protestations, je décidais finalement de rentrer au chaud dans ma chambre. Je mettais à laver ma chemise qu'il avait tâchée en me donnant à manger et partais me doucher.
La fête avait lieu ce soir. Je me demandais si c'était finalement une bonne idée d'y aller, il allait y avoir plusieurs alphas. Beaucoup d'alphas ne respectaient pas les omégas et les considéraient comme des objets sexuels. Pour eux, c'était là notre seule utilité. Et si je me retrouvais seul et qu'un alpha allait tenter de me faire du mal..?
Je chassais rapidement ces idées de ma tête. Si je pensais négativement alors évidemment qu'il n'allait arriver que des choses négatives. J'allais partir à la fête comme je l'avais dit. Et puis si un alpha allait tenter quelque chose, un coup de pied bien placé là où je pense et ça allait lui remettre les idées en place. Oui, c'est ce que j'allais faire. La fête avait lieu à 21 heures. Le jour d'après, c'était les vacances. C'est à ce moment que la vérité me tomber dessus comme un rocher sur le crâne. Mon père n'était toujours pas au courant que je n'étais plus avec Andrew. Lui qui attendait tellement de moi...
Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire. Ce n'était pas seulement lui qui attendait cette union avec impatience, mais toutes les personnes de la meute... J'étais dans ma chambre, roulais en boule dans un coin de mon lit en train de réfléchir à une solution. Je ne savais pas ce qu'il allait me dire lorsque j'allais lui annoncer qu'au final, je n'étais plus avec lui... Allait-il comprendre la situation où allait-il me demander de faire des efforts pour le bien de tous et de retourner avec lui ? En pensant à tout ce qu'Andrew m'avait fait vivre les larmes me montèrent aux yeux.
Moi qui pensais que je commençais à aller mieux, l'état dans lequel je me retrouvais me montrer qu'en fait je n'allais pas du tout mieux. J'étais toujours traumatisé par cela... J'avais fermé mes yeux et je revoyais son visage énervé et sa main, qui se levait, prête à s'abattre sur moi. Mon corps avait encore quelques bleus qui commençaient à partir. J'avais quelques cicatrices au niveau des côtes. Je pleurais et tentais tant bien que mal d'enlever ces images de ma tête. Je ressentais la douleur que j'avais pu ressentir à ce moment. Je ne pouvais me confier à personne, à vrai dire, je ne le voulais pas non plus. À quel point allais-je paraître faible... Et puis.. Peut-être allaient-ils penser que c'était de ma faute et que j'avais mérité ces coups...
Comme Andrew le disait lorsqu'il me battait, c'était de ma faute. Si je n'étais pas aussi stupide que ça, jamais cela allait se produire. Je décidais d'aller prendre l'air, j'avais besoin de respirer. Penser à cela n'allait pas m'aider, bien au contraire. Je me devais d'avancer, je n'avais pas le choix. Il fallait que je ne parle à personne de ce qu'il m'avait fait. Je devais paraître fort à défaut de l'être. Je partais dans les jardins et m'installais au pied d'un arbre. Je levais la tête, regardant les feuilles de l'arbre danser grâce au vent. Je laissais l'air frais m'apaiser. Je fermais les yeux quelques minutes et lorsque je les ouvrais, je voyais Ayden à mes côtés.
En voyant mes yeux rouges d'irritation, il ne disait rien, mais me prenait dans ses bras. Je m'installais à califourchon sur lui et j'enfouissais ma tête dans son cou. Je sentais son odeur, mais une pensée venait perturber ce moment. Allait-il me battre lui aussi lorsque je lui aurais accordé toute ma confiance.. ? Je tremblais sans m'en rendre compte. Les larmes me montaient à nouveau aux yeux.
- Nolan, jamais je ne te blesserai. Le premier jour, lorsque j'ai senti ton odeur, j'ai hésité à venir te voir, mais j'ai eu un problème familial et par devoir, je suis retourné chez moi. Il n'y pas eu une journée où je n'ai pas pensé à toi. Le premier jour, lorsque j'ai senti ton odeur, j'ai hésité à venir te voir, mais j'ai eu un problème familial et par devoir, je suis retourné chez moi. Je voulais que tu sois heureux, j'ai trouvé des photos de toi et je t'ai trouvé tout simplement magnifique. Lorsque j'étais prêt à revenir à l'académie pour te rencontrer, j'ai appris que tu t'étais fiancé. À ce qu'on m'a dit, tu étais heureux. C'était la seule chose qui m'importait. J'ai préféré rester en retrait pour ne pas gâcher ton bonheur, mais si j'avais su ce que salaud a osé te faire... Comment a-t-il pu lever la main sur toi ? Le jour où vous avez annoncé vos fiançailles, si je ne suis pas venu, c'est parce que je savais que j'allais faire n'importe quoi dès que mon regard allait se poser sur toi. Rien que de t'imaginer dans ses bras me faisait mal. L'homme qui est venu déposer le cadeau a vu qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Ce n'est qu'après les vacances, lorsque vous êtes partis que ses domestiques lui ont dit qu'il te battait. Il m'a aussitôt prévenu. À ce moment, j'ai cru que j'allais devenir fou. J'avais peur, peur de te perdre. Peur que lorsque j'allais te voir pour la première fois, ça allait être pour ton enterrement, ton corps dans un cercueil. L'imaginer en train de te battre m'a rendu fou. Je n'ai pas réfléchi une seule seconde et je suis revenu à l'académie. Je suis revenu parce que je t'aime, parce que je ne voulais pas qu'il t'arrive ne serait-ce qu'une nouvelle fois ce qu'il s'était déjà produit. C'est le premier, je t'aime que je te dise et j'espère que ce ne sera pas le dernier. Je sais que tu as peur, et c'est normal. Tu es tellement fort, mais chacun à des moments de faiblesse. Ces moments ne peuvent même pas être qualifiés de faiblesse puisque c'est à ces moments que tout explose. Il faut que tu laisses tout exploser, il faut que tu te libères de ton passé. Ce n'est pas à cause de toi s'il s'est passé cela, le passé et ce qui fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui, mais pas ce que nous serons demain. On aura beau vouloir changer notre passé, c'est peine perdue. Cependant, tu peux décider qui être. J'ai décidé d'être la personne qui te fera sourire, seulement si tu acceptes cela. Je te veux toi comme jamais je n'ai jamais désiré personne. Tous ceux qui t'ont fait du mal le regretteront, je te le promets. Lorsque je t'ai vu, je t'ai trouvé tellement fort, un corps aussi petit que le tien a encaissé tout ça. Ton regard ne reflétait que de la peur. Il était éteint de toute autre émotion. Mais jamais tu n'aurais dû avoir à encaisser tout ça. Aucune personne au monde ne mérite de se faire battre et humilier. Tu es qui tu es, tu dois être fière. Ne laisse pas les gens te définir, montre leur que tu peux être qui tu veux. Montre leur qui est Nolan.