Le temps a passé et la jeune femme s'est finalement endormie sur le loup.
Celui ci, s'étant finalement rendu compte qu'elle s'est assoupie, s'est retransformé et l'a prise délicatement dans ses bras en veillant à ne pas la réveiller.
Il s'est mis en route direction du château.
Pendant le trajet, elle s'est encore plus collée à lui, aggripant son t shirt pour ne plus le lâcher, cachant sa tête endormie dans son torse.
D'abord surpris, le jeune Alpha s'est laissé attendrir devant son visage angélique et ce geste inconscient.
Comment peut on imaginer que derrière un visage si doux, se cache un tempérament de feu, et qu'au lieu de l'innocence qu'elle devrait avoir à son âge, ses mains sont déjà tâchées du sang de ses aînés ?
C'est impensable. Et pourtant c'est bien réel.
La vie n'a pas été rose pour elle. Et s'il ne peut changer le passé alors il veillera à ce que son futur soit le plus doux possible.
Alors qu'il marche ainsi en la regardant dormir paisiblement, il arrive enfin au château.
Le soleil est déjà tombé et la lune a pris sa place, éclairant la nature de ses rayons bienveillants.
Tout est tellement plus beau la nuit.
Il pénètre dans la cour après que les Grandes Portes se soient ouvertes, puis s'est arrêté dans la Grande Salle où les attendaient impatiemment les parents de la jeune femme, encore une fois, paniqués.
Dès qu'ils les aperçoivent, ils courent vers le loup garou tenant leur enfant.
C'est fou comme ils peuvent s'inquiéter pour elle même quand elle n'a rien... Remarque t il intérieurement.
Cet amour lui fait penser à celui qu'avaient ses parents pour lui, et automatiquement, son cœur se serre, et un voile de tristesse recouvre ses yeux bleus.
Mais devant les regards interrogateurs des deux souverains devant lui, il essaie néanmoins de reprendre contenance et les rassure.
-Elle s'est endormie alors que j'étais sous forme de loup. J'ai pensé que la meilleure chose à faire était de la ramener ici.
-Merci, souffle Kementari, soulagée.
-Je vais prendre le relai, se propose son mari avant de tendre les bras dans l'intention évidente de recevoir sa fille dedans.
Michael, bien que peu content de devoir se soustraire à la présence de son âme sœur, tend ses bras.
Alors qu'il veut la détacher de lui, sa prise se resserre sur son t shirt, et le loup demeure consterné.
Doit il la réveiller pour la confier à ses parents ou...
-Elle a l'air collée à vous, soupire le Roi avec néanmoins un sourire moqueur en coin.
-Vous m'en voyez navré. S'il le faut...
-Non, intervint sa mère doucement, un regard bienveillant posé sur les deux liés. Laissez la dormir. Venez dans le salon et installez vous pour la nuit.
Le loup les remercie du regard, et les suit pour entrer dans le fameux salon attenant à la salle du trône.
Il se met assis dans le canapé et installe son âme sœur couchée sur lui, la tête et le haut du torse reposant sur ses larges cuisses.
Il dépose délicatement sur son corps une légère couverture tendue par le Roi et se met à lui caresser tendrement les cheveux.
Les deux elfes, après avoir lancé un dernier regard aux âmes sœurs, quittent la salle pour aller se coucher eux aussi.
Le loup l'admire longuement avant de lui aussi plonger dans les bras de Morphee au milieu de la nuit.
...
Lorsqu'Arwen se réveille, le soleil pointe à peine le bout de son nez, ses doux rayons orangés passant à travers les interstices du bois servant de toit.
Puis elle sent une étrange chaleur bienfaisante et remarque qu'elle est allongée sur Michael, dormant à poings fermés.
De par la situation de sa tête et sa nuit avec le loup Garou, ses joues battent un record pour prendre la couleur pivoine qui s'amuse à les colorer de plus en plus souvent.
D'abord, elle veut s'éloigner de lui, ou du moins modifier sa position pour le moins douteuse, puis finit par se calmer naturellement lorsqu'elle entend son cœur pulser lentement.
Comme une berceuse qui la rassure, ses battements de coeur ralentissent pour se caler sur les siens avec exactitude.
Puis une question fuse dans son esprit.
Au vu de leur conversation hier et de cette huit ensemble, peut on en déduire qu'ils sont... Ensembles ?
Et puis, ils se sont échangés leurs sentiments.
Tout concorde avec le fait qu'ils pourraient former un couple.
À cette simple idée, des milliers de questions l'assaillent. Comment doit elle se comporter avec lui, envers les autres ? Et des milliers d'autres encore sur le changement de vie que cela peut impliquer, et surtout sur le sujet qui lui importe le plus, sa liberté.
Est ce qu'être avec lui ne signifie pas lui appartenir ? Est ce que je dois lui rendre des compte, diminuant ainsi ma liberté de mouvements? Se demande t elle, l'anxiété grimpant en elle alors qu'elle imagine déjà devoir voir sa liberté s'envoler doucement.
-Tu te poses trop de questions... Retentit la voix grave encore endormie de l'Alpha.
Surprise, elle sursaute.
Il pose une main sur sa joue et la caresse du pouce pour l'apaiser.
-Tu ne dors plus ? Demande t elle.
-Comment veux tu que je dorme avec tout ce rafus ? Râle t il doucement en faisant une grimace.
-Quoi ? Mais pourtant, je n'ai fait aucun bruit, rétorque t elle, étonnée.
-Physiquement peut être, mais mentalement c'est autre chose. Une vraie cacophonie.
-Tu... Entends tout ce que je pense ? S'exclame t elle abasourdie.
-Il faut croire que oui. Notre lien bien avancé, si tu ne fais pas attention, je perçois toutes tes pensées comme émotions. Et tout ce qui peut te passer par la tête, c'est incroyable. Je comprend mieux pourquoi tu es toujours autant perturbée, la fixe t il. Pourquoi ne laisses tu tout simplement pas le temps faire son œuvre ? Laisse donc la vie suivre son cour et arrête d'essayer d'imaginer l'avenir ou prévoir tes gestes. Suis plutôt ton instinct, ton cœur, et agis sur le moment. Peut importe si tu t'emportes, te ridiculises ou dis des sottises. Ça sera toujours mieux que de nous servir du tout préparé, et pour toi, ce sera un vrai regain d'énergie, crois moi.
-C'est toujours autant compliqué, sachant que j'ai toujours appris autrement... Murmure t elle.
-En tant que chasseuse peut être. Mais maintenant, tu as retrouvé les souvenirs de tes cinq premières années de ta vie, celle où tu étais une elfe, alors sers t en ! Ne les rejettes pas, ou n'essaies pas non plus de les ranger. Prends les comme ils viennent, et tout s'arrangera tout seul.
-Je ne sais pas...
-Qui ne tente rien n'a rien, conclut il. Essayer ne te coûtera rien. Et puis tu as beaucoup plus à y gagner qu'à y perdre, tu ne crois pas ?
-Oui, concède t elle en chuchotant.
Le silence règne dans la pièce alors que la jeune femme essaie d'intégrer ses paroles.
-Désolé de t'avoir réveiller. S'excuse t elle avec un sourire contrit. Mais j'ai encore beaucoup de choses à apprendre, notamment sur notre lien.
-Ne t'en fais pas, ça ne fait rien. Et puis, pour ce qui est de notre lien mental, tu apprendras à le gérer avec le temps. Tu verras, dans quelques jours, tu n'auras même plus à penser à bloquer ou ouvrir le lien pour communiquer mentalement avec moi, ça sera presque naturel.
Elle hoche la tête, après l'avoir reposée sur ses cuisses.
-Et du coup, l'interroge t elle les yeux dans le vague, nous deux ?
-C'est toi qui vois. Si ça te gênes de te dire qu'on est ensemble, alors ne le soyons pas, du moins pas encore.
-Non... En fait... J'aimerais beaucoup... Je ne veux plus rien cacher, ni me voiler ainsi la face, reprend t elle plus sûre. Je t'apprécies, alors pour me le rappeler chaque jour, je ne veux pas que ça reste entre nous. Et puis, j'ai besoin de toi. Ce lien... Toi... Vous êtes devenus comme vitaux pour moi.
-C'est parfait alors, lui sourit amoureusement le loup, comblé.
Ferme les yeux, lui susurre t il mentalement.
Curieuse, elle se prend au jeu et obtempère.
Elle attend quelques secondes, jusqu'à ce qu'elle sente un souffle se rapprocher.
Avant qu'elle n'ai pu ouvrir les yeux pour en déterminer la source, des lèvres se posent sur les siennes.
Chaudes et rugueuses, elles caressent les siennes dans des gestes doux.
Une chaleur étrange mais très agréable prend place dans son bas ventre.
Comme une nuée de papillons s'envolant.
D'abord hésitante quant à la marche à suivre, elle finit par se laisser tout simplement aller, essayant de suivre les conseils prodigués précédemment par son âme sœur.
Elle garde les yeux clos, profitant de ce moment de douceur.
Leurs lèvres se caressent et s'emboîtent à la perfection, comme les pièces un puzzle.
Michael, revigoré par sa présence, certes timide mais réelle, dans cet autre rare baiser, essaie de mettre dedans toute la tendresse et l'amour qu'il ressent à son égard. Il laisse couler ses émotions à travers leur lien, laissant ainsi celles de son âme sœur le submerger.
Timidité, relâchement, plaisir, leur sentiments se confondent pour ne faire plus place qu'à un seul :
L'amour.
Ce baiser scelle leur sentiments respectifs.
Plus rien ne saurait les séparer.
Après de longues minutes, ils se séparent, à bout de souffle. Les lèvres légèrement gonflées, Arwen enfouie sa tête dans le torse de l'homme qui lui fait ressentir tant de sentiments nouveaux et controversés.
Michael, quand à lui, regarde la femme qui l'a délivré de ses cauchemars intérieurs, tendrement. Il a trouvé sa moitié, son tout, sa libératrice.
Et il ne laissera jamais rien lui arriver. Il le jure devant Sélénée et Artémis.
Alors que chacun ressasse les dernières minutes, le Roi et la Reine apparaissent dans le salon.
Se doutant très certainement de ce qui a pu se produire sans pour autant en connaître les moindres détails, tous deux sourient, heureux.
Leur fille se laisse enfin aller.
Et tout ça grâce à ce loup garou.
Reconnaissants, ils le remercient du regard, ce que le loup leur rend de la même manière.
Sans eux, cette fille ne serait pas née et son cœur serait toujours rongé par la haine et la colère, son loup instable et maussade.
Arwen, Aldaron et Kementari sont là, la prévient il.
Le jeune femme lève la tête et regarde les deux elfes, les joues légèrement rouges, le souffle encore un peu court.
-Bonjour. Bien dormi ? Demande son père.
-À merveille merci, répond elle avec un grand sourire.
-Tant mieux, car aujourd'hui, tu va avoir besoin de toutes tes capacités ! S'exclame sa mère.
-Pourquoi cela ? S'enquiert elle, suspicieuse.
-Nous allons t'emmener à l'elfe Armurier, la renseigne son père. Nous aimerions t'introniser et ainsi te présenter au plus vite pour révéler toute la vérité, si tu acceptes bien sûr.
-Avec plaisir, le rassure t elle.
-Bien dans ce cas, l'Armurier en personne va juger tes capacités aux combat. Tu devras recourir au différentes armes mais aussi à tes pouvoirs lors d'un combat amical contre lui.
-Entendu. Kementari, je pense qu'il me faudrait une tenue un peu plus adapté, lui sourit elle en désignant sa robe d'un léger coup d'œil.
-En effet, cela serait plus convenable, concède l'elfe dans un sourire contrit. Suis moi, l'invite t elle, se dirigeant vers les escaliers pour aller dans la chambre de la jeune femme pour l'habiller.
Après un dernier contact avec l'Alpha, Arwen suit la Reine, laissant les deux hommes seuls, discuter.
Arrivées dans la chambre, sa mère avait déjà sorti quelques vêtements. Toujours à l'allure elfique et royale, mais bien moi ample et long, ils étaient tous idéal pour un combat.
Mais Arwen n'a jamais été habituée à se battre avec un tel accoutrement.
Elle a l'habitude de son tissu noir et souple de chasseur lui collant à la peau, avec de nombreuses parties pouvant dissimuler des petites armes tranchantes comme des couteaux ou des kunais, avec bien sûr son arc et son carquois en bandoulière.
Dubitative, elle choisis cependant la petite tunique du même coloris et style que sa robe.
Souple et pas trop moulante sans être trop ample, elle lui laissais une liberté de mouvements incroyable. Le fait que la robe courte s'arrête au niveaux des genoux n'empêchait aucun mouvement de jambes. Elle met un léger short moulant pour cacher ses sous-vêtements en cas de lever de jambes ou autre qui pourrait les laisser apercevoir.
Sa mère lui attache les cheveux en une queue de cheval à sa demande et lui met un bijoux autour du cou. Un magnifique pendentif très fin en or, ou trône un merveilleux petit loup hurlant au ciel.
-C'est un cadeau de ton père et moi. Ton bijoux d'héritière. En même temps de représenter ton lien avec les animaux de ton pouvoir héréditaire, il représente également ta certaine appartenance au peuple lupin.
-Merci beaucoup, murmure t elle, émue. Michael en sera aussi touché que moi.
Prise d'un soudain élan, elle enlace celle qui est sa mère. D'abord surprise, celle ci répond à son étreinte, quelques larmes de joie roulant sur ses joues.
-Allons y maintenant, se décale t elle en regardant sa fille.
Celle ci hoche la tête, et elles redescendent les escaliers rejoindrent leurs compagnons.
***
Et voilà mes louveteaux !
Notre moment privilégié entre les deux âmes sœurs est enfin terminé !
La suite promet de faire revenir un peu d'action et de suspens.
L'histoire va bientôt s'accélérer et la fin approche vite ! Dans combien de chapitres, je ne sais pas encore, mais nous sommes dans les derniers tournants de ce livre !
Mais avant la fin, de nombreuses surprises seront encore au rendez vous !
Votez, commentez et à bientôt pour la suite ! 🐺💕