Chapitre 39 ✅

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Après quelques minutes de plus, Arwen, sort de la pièce, suivit de sa mère, et arrive la première en haut des escaliers de bois.

Anxieuse, lorsqu'elle entend les voix de son père et son Protecteur retentissant juste en bas, elle déglutit et prend son courage à deux mains.

Elle entame sa descente doucement, retardant le plus possible le moment de se montrer.

Mais les escaliers ne sont pas infinis et elle arrive au bout bien trop vite à son goût.

Elle va sur sa droite et atterit dans la salle du trône, où Mardil et Aldaron discutent tranquillement.

Les deux hommes, sentant certainement qu'ils ne sont plus seuls, se retournent d'un seul mouvement et avant qu'ils n'aient ou dire quoi que ce soit, sont subjugué par l'allure princière de la jeune elfe devant eux.

Les yeux grands ouverts, et la bouche les suivant presque, tout deux la dévisagent de haut en bas.

Impressionné, Mardil s'incline légèrement tandis que son père, ému, s'approche d'elle, lui prend sa main et lui dit, les larmes menaçant de couler.

-Tu es magnifique. Encore plus belle que dans mes souvenirs. Je suis si heureux que tu sois à nouveau à nos côtés, que chaque jour, j'ai peur que ce soit un rêve.

Et en gentleman parfait, il lui fait un baise main. Gênée par la situation, elle esquisse un sourire forcé ressemblant plus à une grimace et son père se recule en s'excusant du regard. Sa mère pose sa main sur son épaule et la serre brièvement pour lui apporter son soutien.

Elle tourne le regard vers elle et voit dans ses yeux tout l'amour et la fierté qu'elle peut éprouver à son égard. C'est comme si ses sentiments n'avaient pas de fin. Submergée par cette vision si déstabilisante, elle se soustrait à son contact.

Lorsqu'elle pense que son geste peut être mal interprété ou mal pris, elle s'excuse vivement et baisse la tête.

Mais elle n'a pas le temps de dire où faire quoi que ce soit qu'une main lui prend le menton et le relève pour la regarder droit dans les yeux.

-Ne baisses plus jamais le regard et ne t'excuses pas, lui dit fermement cette personne qui n'était autre que sa mère. Une personne de ton rang, de ton caractère ne doit jamais se soumettre, tu m'entends ? Peut importe qui est devant toi, je ne veux plus jamais que tu baisses le regard. Tu es forte, alors sert toi de cette force et ne te laisses plus marcher sur les pieds. Vis ta vie comme bon te semble. Nous sommes tes parents, mais toutes ces années, nous n'avons pu en exercer le rôle. Tu as appris à te débrouiller et à survivre seule, et tu sais sûrement le faire mieux que quiconque. Alors nous ne te dirons jamais quoi faire, car tu le sais mieux que nous. Par contre, si tu as besoin de nous, nous serons toujours là pour te conseiller.

Suprise mais regonflée à bloc par les paroles de cette femme emplie de sagesse, elle hoche vivement la tête.

Elle est heureuse de voir tant de compréhension dans sa voix, quant à leur relation quelque peu étrange et son besoin de distance et de temps pour apprendre à l'appréhender comme il faut.

Dans son regard, sa mère peut y lire tous les remerciements silencieux, et est fière d'avoir pu la mettre en confiance, autant en elle-même qu'en eux.

C'est difficile pour elle, en tant que mère, de devoir rester à distance de son enfant, de ne pas le câliner, lui donner un petit surnom ou même l'embrasser, mais elle a compris, en la regardant dormir toute la nuit et la matinée sans fermer une seule fois les yeux, que pour elle, ça l'était sûrement bien plus encore.

I. Âme sœur contre natureWhere stories live. Discover now