Entrée d'Atlanta, deux jours après.
PDV Jordy
Depuis le massacre de nos amis, le plus silencieux est en fait Jonas, mais ça ne veut pas dire que le petit parle plus que ça. On ne connait toujours pas son prénom, alors on l'appelle le garçon.
Loin de moi l'envie de le forcer à parler avec nous, surtout qu'il doit avoir à peine neuf ans, et il en a déjà vu trop.
Jonas nous a engagés sur une autoroute direction Atlanta, nous avons passé nos deux dernières nuits l'oreille fine, installés dans d'anciennes voiture, après avoir retiré les corps sans vie des véhicules. L'autoroute est une bonne idée car elle nous permet d'avoir une vue d'ensemble, mais elle nous rend vulnérable car nous sommes aussi à découvert.
Le garçon a pris place sur les épaules de Jonas, même si je n'ai pas cessé de leur dire que ce n'était pas une bonne idée. Selon la carte, nous ne devrions pas tarder à atteindre l'entrée est de la ville.
En effet, une dizaine de minutes plus tard, nous apercevons un grand pont, et les grattes-ciels au loin.
-Tu comptes quand même pas passer par la grande route? dis-je à Jonas en l'observant poser l'enfant et reprendre dans ses mains le fusil d'assaut.
Il secoue la tête et pointe du doigt un faible passage quelques mètres sur la droite. Au début, je n'aperçois rien, mais à force d'avancer une ruelle se dessine.
L'enfant, commence à se tendre et à se rapprocher de moi, inquiet.
Malgré moi, je tente de le rassurer :
-Ne t'inquiète pas mon grand, on va trouver de l'aide, de quoi se changer et espérer à nouveau.
Pourtant, même avec tout mes efforts, mon sourire ressemble a une grimace, j'échange un regard désolé à Jonas qui se contente de hausser les épaules.
Après tout, on ne peut pas faire grand chose de plus.
Nous arrivons finalement dans la ruelle, pas si étroite que ça, j'aperçois une double porte dans l'arrière-cour, qui nous conduirait surement dans un complexe. A ce point là, mieux vaut aller le plus loin possible et le plus haut.
Parvenus face à la porte, je remarque une gosse chaine avec un cadenas, sans hésiter Jonas saisit un bâton en fer? Probablement pour casser la chaîne.
-Jonas, lâchais-je, si quelqu'un a mis une chaîne ici, il y a surement une bonne raison!
-Mais non, t'en fais pas, assure t'il.
Puis, il commence à taper dessus avec son bâton pas bien rassurée je jette un regard à gauche et à droite. Rien n'arrive, mais ce sont deux possibles sorties, je remarque aussi que le bâtiment de droite possède une autre porte, qui ne semble pas appartenir au complexe.
Je laisse Jonas s'occuper de cette porte, alors que je préfère m'occuper de celle qui n'a pas de cadenas.
Le garçon me suit, semblant bien plus confiant avec moi, ironique. Curieusement, je baisse la poignée qui s'ouvre instantanément. En un quart de seconde je suis happée à l'intérieur, je n'ai me^me pas le temps de crier, Jonas se précipite contre la personne qui m'a poussée au sol.
L'enfant rejoint mon chevet inquiet, je lève les yeux et remarque que Jonas a déjà plaqué au mur un homme, la quarantaine à peu près. Il garde les mains en l'air et lâche son arme, Jonas finit par le lâcher tandis que je me relève.
-Pourquoi? questionnais-je, perdue alors qu'il ferme la porte.
L'homme se contente de dire qu'il me pensait en danger et qu'il ne s'attendait pas à voir quelqu'un d'autre.
Je trouve ça étrange, mais nous nous contentons de le remercier vite fait, il nous conduit au dernier étage de l'immeuble et nous indique qu'il y a toujours de l'eau courante et que l'on peut se changer et se laver si l'on veut.
Jonas m'indique d'aider le plus jeune tandis qu'il commence à discuter avec l'homme.
-Jordy? murmure le petit alors que je l'aide à se déshabiller.
-mmh? répondis-je en retirant ses baskets.
-Est-ce qu'on est en sécurité? questionne t'il avec une petite voix, j'ai peur qu'il soit comme les autres gens.
Je lève les yeux vers sa petite bouille avec quelques traces marrons là et là, et lui souris en caressant sa joue :
-Si il aurait été comme les autres, je suppose qu'il nous aurait déjà fait du mal, tu crois pas? affirmais-je en essayant de me rassurer.
Il hoche la tête, convaincu pour le moment. Alors que je m'apprêtais à retirer son jean, il secoue la tête.
-Qu'est-ce qu'il y a? demandé-je, tu as mal quelque part?
-Non, non, assure t'il, c'est juste que d'habitude c'est ma maman qui m'aidait.
Ses petits yeux bleu se baisse vers le bout de ses pieds et quelques larmes coulent le long de sa joue rouge, il garde ses mains contre mes épaules qui lui permettaient de rester debout.
Je retire alors mes mains et lui sourit calmement :
-Tu sais, je ne suis pas ta maman, je ne connais même pas ton prénom, mais je suis là pour t'aider, avec Jonas, on va prendre soin de toi je te le promet, du début jusqu'à la fin, essaie de nous faire confiance, d'accord? dis-je.
L'enfant hoche la tête, puis il murmure :
-Dan.
Je fronce les sourcils, ayant peur d'avoir rêver.
-Qu'as tu dis? demandé-je, je n'ai pas bien entendu.
-Dan , je m'appelle Dan, répète t'il avec un léger sourire en mordant l'intérieur de sa joue.
-Très bien, Dan, lâchais-je, me ferait tu l'honneur de retirer tout ça et de filer sous la douche, crapule!
Il fais la moue en riant et sans crier gare il saute dans mes bras. Au début je suis surprise, mais je lui rends vite son étreinte.
je finis par lui allumer l'eau et le laisser tranquille, après tout on est plutôt en sécurité pour le moment. Dans le salon, l'homme s'est déjà présenté sous le nom de Peter Forth et comme étant le gardien de l'immeuble. Il raconte à Jonas qu'il a tout vu ici, et qu'il est quand même resté.
Une dizaine de minutes plus tard, le petit revient avec une serviette autour du corps, alors Jonas décide de prendre la relève et d'aller l'aider à s'habiller.
-Jordy, c'est ça? questionne t'il après un blanc, Jonas m'a dit pour votre famille.
-Vous ne savez rien, affirmais-je, on ne vous connait que depuis quelques heures, comment vous faire confiance?
Il opine, et répond :
-C'est vrai, mais j'ai vu un groupe l'autre jour, ils ont fuit toute une horde et on rejoint deux véhicules, c'est probablement une communauté derrière tout ça, ils sont campés à l'autre bout de la ville.
-Comment le savez vous, si vous restez ici constamment? lançais-je, pourquoi nous aider?
-Disons, qu'ils m'ont déjà proposés de les rejoindre, mais j'ai refusé, et vous êtes jeunes vous méritez au moins d'être un peu en sécurité.
Je hausse les épaules et au même moment les garçons reviennent, alors on décide de bouger pour se rapprocher de la sortie de la ville .
Peter nous suit, sans être convaincu qu'il s'agit d'une bonne idée.
En marchant dans des ruelles, je ne comprends pas tout de suite, mais quand les grognements des rôdeurs aux alentours deviennent de plus en plus bruyants je ne me sens pas rassurée.
-Peter, soufflais-je, dites moi qu'on peut s'enfuir en cas de problème.
Il s'arrête et demande pourquoi, et e que je pensais arriva derrière lui, une horde se fit une place pour nous assaillir.
Dan hurla de peur et Jonas le prit dans ses bras, Peter nous ordonna de courir et nous démarrons alors une course effrénée.
Bientôt, une impasse se forma devant nous, une grille de deux mètres au moins, Peter poussa alors Jonas à passer par-dessus et à ce que je lui tende Dan à bout de bras. Il retiendrait les rôdeurs le temps de.
Ce plan fut le pire imaginé, mais là tout de suite je ne voyais pas d'autre solutions, alors je tendit Dan à Jonas, ils retombèrent de l'autre côté de la grille sain et sauf. Peter se battait déjà avec les rôdeurs et m'ordonner de passer de l'autre côté avant qu'il ne soit trop tard.
-Non! hurlais-je alors qu'il me poussais à grimper.
Pourtant, une seconde horde fit son apparition de l'autre côté, et Jonas aida alors Dan à grimper à l'échelle conduisant au toit de cet immeuble. J'étais déjà au-dessus de la grille quand l'autre horde apparue en dessous de l'échelle.
-Merde, soufflais-je, Peter! On a un problème!
Jonas essuya de justesse un coup de dent d'un rôdeur et parvins sain et sauf sur le toit, il retenait Dan qui pleurait à chaude larmes.
Je m'accrochais au grillage et Peter aussi, que faire alors que dans quelques instants les deux hordes allaient nous faire tomber?
-Jordy! appela Peter.
Je me tourne vers lui, interdite :
-On va vraiment mourir, pas vrai? lâchais-je.
Il prend ma main et me regarde intensément :
-Non, pas toi, tu vas sauter d'ici sur l'échelle, tu peux le faire ce n'est pas loin et je ne veux pas que tu te retournes pour moi.
Je secoue la tête, mais il m'ordonne de le faire. Alors, dans un élan d'adrénaline, je saute par-dessus la horde et retombe sur une grande poubelle. J'ai vraiment cru qu'ils allaient me happer, mais mes jambes m'ont conduite sur l'échelle et j'ai commencé à grimper.
En me retournant, Peter avait réussi a rejoindre la poubelle lui aussi, mais la horde était là prête à l'attraper, alors je descendis et tendit ma main, prête à l'attraper quand il sauterais sur l'échelle.
Son saut fût réussi, mais un rôdeur parvint à grimper deux échelons et planta ses dents pourries dans le mollet de l'homme. Ce dernier hurla, mais je réussis à le monter jusqu'au toit.
Pourtant lorsque nous sommes arrivés en haut, la blessure était trop moche, et notre nouvel ami mourrait un peu plus chaque seconde qui passer.
-Merci de m'avoir aidé, Jordy, souffla t'il.
Je pris alors sa main dans la mienne et lui offrit un de nos revolver les larmes aux yeux.
-Vous êtes des personnes honnêtes, affirme t'il, et terriblement courageux, promettez-moi de rester ainsi.
Je hoche la tête, tout comme Jonas et Dan, et réponds :
-On ne laisse plus personne derrière nous.
Il me sourit et demande à ce que le plus jeune ferme les yeux. Dan se blottit dans les bras de Jonas, et avant de ne rendre son dernier souffle Peter appuya sur la gâchette, le canon pointé sur son crâne.
Le bruit fit voler quelques oiseaux aux alentours, et la force autour de ma main disparue peu à peu, on ne pouvait le laisser la, alors on l'a descendu dans une salle de service sous le toit. Il n'y a pas eu d'obsèques, on ne le connaissait pas, on espérait juste qu'il soit heureux où il sera envoyé.
La nuit commença à tomber, alors avec Jonas on remonta deux immenses matelas et beaucoup de coussins et de couvertures, on prit un repas léger avant de ne laisser Dan s'endormir, les étoiles veillant sur nous encore ce soir.