Yerine (Mélusine HS.1)

Bởi dredre_iga

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- Cette histoire est un hors-série de la trilogie « Melusine ». Il est grandement conseillé d'avoir lu la tri... Xem Thêm

Prologue.
Chapitre 1.
Chapitre 2.
Chapitre 3.
Chapitre 4.
Chapitre 6.
Chapitre 7.
Chapitre 8.
Chapitre 9.
Chapitre 10.
Chapitre 11.
Chapitre 12.
Chapitre 13.
Chapitre 14.
Chapitre 15.
Chapitre 16.
Chapitre 17.
Chapitre 18.
Chapitre 19.
Chapitre 20.
Chapitre 21.
Chapitre 22.
Chapitre 23.
Chapitre 24.
Chapitre 25.
Chapitre 26
Chapitre 27.
Chapitre 28.
Chapitre 29.
Chapitre 30.
Epilogue.
Mot de la Fin.
Bonus.

Chapitre 5

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Bởi dredre_iga

Ils se tiennent là, face à moi, front contre front, leurs lèvres se frôlant.

Cette vision me brise le cœur et je me fais l'effet d'une terrible voyeuse. C'est presque malsain. Détournant le regard je ne peux empêcher les milliers d'interrogations qui se bousculent dans mon esprit de me tourmenter. Deux d'entre-elles prédominent plus que tout. Qui est-elle ? Et pourquoi a-t-elle appelé mon compagnon... Orphée ?

Le jeune homme se détache d'elle, et une culpabilité profonde se peint sur visage. À voix basse, il souffle :

« Bonsoir Mel'...

Un sourire vient tordre les lèvres de la sublime femme qui relève le menton. Soudain, elle le gifle violemment, me faisant sursauter alors que j'écarquille les yeux, perdue pour de bon. Sa voix rauque croasse, brisant le brouillard d'incompréhension qui m'entourait.

- Tu m'as abandonnée !

Et là, je sens la peine et la fureur de sa voix. La sensation d'abandon si profonde... En cet instant, elle dégage tant de sincérité que j'éprouve de la compassion. Si je n'avais su ce que cela faisait, peut-être n'aurais-je pas compris. Mais le regard de l'étrange créature est si parlant, que je devine l'étendue de son ressentiment. Orélien pousse un soupir, me jetant un petit regard contrit, comme s'il était désolé de m'infliger cette scène.

- Je suis désolé, j'étais...

- Occupé, je sais bien. Heureusement que Bellérophon est venue m'aider sinon je ne serais plus devant toi. Tu m'as abandonnée, Orphée.

- Mais tu as survécu.

- Je suis morte. Morte tu m'entends ! Ça fait mal et c'est atroce. Je me suis sacrifiée pour la belle gueule de Poséidon, pour mes sœurs, pour toi, parce que les dieux libérés t'auraient encore tué !

Ils se toisent et je jurerais que des éclairs circulent entre eux. Quant à mon cerveau il vient de cesser de fonctionner. Morte ? De quoi parle-t-elle ? L'espace d'un instant, je me demande à nouveau si je ne suis pas dans un coma éthylique après avoir trop bu chez Yvana, en train de rêver. Parce que tout ce qui est arrivé depuis que j'ai mis les pieds en dehors de sa maison me paraît des plus absurdes. Une secte, un meurtre, une sirène et maintenant ça ? Pourquoi mon colocataire semble-t-il ainsi familier à ce monde ? Je le dévisage stupéfaite tandis qu'il tente de se justifier. Son si beau regard s'obscurcit.

- C'est nouveau ça ! murmure Orélien en saisissant la mèche blanche qui détonne sur la chevelure de la femme qui se met à ricaner.

- Un cadeau de la mort.

Son ricanement se transforme en une avalanche de reproche. Elle reprend ses piques auxquelles mon ami répond avec un plaisir certains, je le vois maintenant. Quelle a été leur relation pour que de telles accusations fusent entre eux et pour qu'ils se prennent la tête de cette façon ? Pour qu'ils s'embrassent ainsi ?

Je me mords la langue. Au final, la tension sexuelle entre eux est indéniable. Que croyais-je ? Elle est si belle : grande, brune, magnifique... Tout mon contraire. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas pensé au fait qu'il avait déjà une compagne. J'aurai dû, c'est si évident... Ils sont si beaux ensembles. Ce n'est pas la jalousie qui m'étouffe mais bien la résignation. La situation commence à me rendre folle, je ne comprends plus ce qui m'arrive. Tant et si bien que mon cri de rage m'échappe sans que je ne puisse me contrôler.

- Ça suffit !

Leur dispute cesse aussitôt et tous les deux se tournent vers moi, surpris par mon hurlement. Ma voix était finalement plus aiguë que ce que j'aurai voulu mais cela a fonctionné, c'est ce qui compte. Croisant les bras, j'accuse Orélien, à la limite de l'hystérie :

- Je ne comprends plus rien... Tout d'abord, tu me parles d'une secte, ensuite tu me traînes en Grèce où on tombe sur heu...

- Mélusine de Longborn, pour te servir.

-... Mélusine qui vide de sang un homme dont, je le rappelle le cadavre est encore là, à vos pieds, et qui affirme être une sirène et prétend être morte.

- En fait, je suis vraiment morte. glisse-t-elle, amusée.

Je la fusille du regard ce qui ne semble pas l'impressionner tant que ça, même si ses yeux bleus semblent m'encourager à poursuivre mes reproches. Déballe-tout, ma belle ! Semblent-ils crier. Si bien que j'obtempère.

- Et enfin elle ne cesse de t'appeler Orphée ! Qu'est-ce que c'est que cette fichue histoire bon sang !

La sublime femme se tourne vers Orélien et ricane :

- Tu caches des choses à ta protégée, Orphée-chéri ? Ce n'est pas bien ça ! C'est presque aussi mal que d'abandonner ses amis.

- Mélusine va-t'en s'il te plaît.

Elle semble hésiter, me coulant alors un regard insistant. Un regard qui n'a rien de méchant bien qu'ils soient emplis d'une curiosité insatisfaite pour le moment. Une curiosité qui m'effraie. Si je le pouvais, je me serais échappée de cet endroit. Mélusine esquisse une moue mais mon ami la relance, dans un murmure presque suppliant :

- Juste cinq minutes, Mel...

- Très bien ! Je vous laisse cinq minutes. Je vais me faire un autre humain en attendant.

Et elle disparaît derrière la porte qui était auparavant fermée. Je ne veux même pas savoir ce qu'elle entend par se faire un humain. Je me retrouve seule avec Orélien.

Il s'approche d'un pas mais méfiante, je recule.

- Qui es-tu ?

Un éclat peiné traverse ses prunelles émeraudes tandis qu'un poids s'abat sur ses épaules. Il encaisse le coup, et se raidit. Cette expression m'aurait autrefois faite fondre sur le champ. Pourtant, la panique gagne peu à peu de terrain en moi tandis que l'effet de surprise se dissipe, me laissant comprendre l'absurdité de la situation. Je gronde :

- Reste à ta place !

L'air dans la pièce se refroidit et je suis presque sûre d'avoir senti le sol trembler très légèrement sous mes pieds. Orélien lève les mains comme pour m'apaiser et souffle :

- S'il te plait, calme-toi...

- Mais tu me mens depuis le début, comment veux-tu que je sois calme ?

- Riri...

Le traître... Il sait qu'en m'appelant ainsi je fonds aussitôt. Il n'y avait que maman pour me donner ce surnom si attendrissant, si enfantin... Un surnom pour une enfant que je ne suis plus.

Pourtant, cela marche, je me calme aussitôt.

- Laisse-moi t'expliquer Yerine, s'il te plait.

- Fais-vite alors.

Mon ami soupire. N'osant pas plus s'approcher de moi, il baisse la tête et se lance dans son explication, d'une voix chargée de regret.

- Comme tu as entendu Mélusine l'énoncer, mon véritable nom n'est non pas Orélien mais bien Orphée.

- Orphée ? Comme le héro de la mythologie grecque ?

- Exactement.

J'esquisse une moue dubitative tandis qu'un étrange frisson me parcourt.

- Donc tu es un héro ?

Il hoche affirmativement de la tête. Face à ma mine perplexe, il se décide à expliciter ses paroles, me donnant ainsi un bon début de migraine.

- Les héros sont des hommes, le plus souvent des demi-dieux qui accomplissent de tels exploits que les dieux leur concèdent l'immortalité.

Mon cœur rate un battement et je me fige. Pardon ?

- L'immortalité ? Mais quel âge as-tu exactement.

- Je suis plus vieux que Mélusine elle-même.

- C'est à dire ?

La belle brune ne semblait pas si vieille que cela... Je lui donnerais tout juste trente ans...

- Plus de trois millénaires.

Je m'étouffe.

- Impossible !

- Yerine...

- Je ne sais pas ce que tu me racontes là, mais à te croire, la magie existerait, de même que les sirènes, les dieux et les héros. Quoi d'autre ? Les loups-garous aussi ?

- Les loups-garous n'existent pas. Ce sont en général des métamorphes.

Je lève les yeux au ciel. Il ne manquait plus que ça. J'ai vraiment l'impression de sombrer dans une blague des plus mauvais goûts. Et dire que je pensais que tout s'arrangerait vite... J'en ai assez. Je fais volte-face, prête à m'en aller. La voix grave d'Orélien ou Orphée – peu m'importe – me fige sur place.

- Tu veux une preuve ?

Avant que je ne réagisse, il tire un coutelas de sa poche – attendez, il se ballade avec depuis combien de temps ? – et s'entaille le poignet profondément. Si profondément que cela pourrait être très grave. Je bondis en avant, mue par l'instinct, prête à essayer d'endiguer le saignement. Je m'écrie, gagnée par la panique :

- T'es complètement timbré !

Mais alors que je saisis son bras, j'écarquille des yeux. Malgré sa peau claire tachée par le sang, la plaie s'est refermée. Comme par magie ! Il n'y a pas même la moindre cicatrice. Je le lâche et recule d'un pas, stupéfaite. Mon sang se glace dans mes veines et je secoue la tête, certaine d'avoir été victime d'une hallucination. Pourtant le poignet marqué de liquide écarlate ne s'évanouit pas, persistant sous ma vue.

- C'est de la magie Yerine...

Je reste muette, le dévisageant. Se moque-t-il de moi ? Le prétendu héro se contente de m'observer, avec patience, une certaine inquiétude se lisant sur son visage. Comme s'il s'attendait à ce que je prenne la fuite. Mais étrangement, j'ai envie de le croire. Et puis pourquoi pas ? Sans trop m'expliquer pourquoi, je décide d'adhérer à son étrange délire. Je viens de voir une plaie se refermer sous mes yeux, comme ça ! Pouf ! Suspicieuse, j'interroge :

- Tu es vraiment Orphée ? L'Orphée descendu aux enfers pour retrouver Eurydice, ayant charmé Cerbère et Hadès en personne ?

Il grimace.

- Lui-même.

- Donc Mélusine est une sirène ? Et les dieux existent ?

- C'est exact. Quant à Mélusine, elle est la compagne du dieu des mers, Poséidon dans le panthéon Grecs.

Je fronce des sourcils. Je nage en plein délire. Un détail me revient et je me rends compte que la réponse à la question qui me brûle les lèvres ne me plaira sûrement pas. Pourtant, je prends le risque de la poser :

- Tu as dit que oncle Bel était comme toi...

Il hoche de la tête avant de concéder, se frottant la nuque :

- Bellérophon, fils de Poséidon et tueur de la chimère. Ce n'est pas vraiment ton oncle.

- Comment a-t-il connu maman alors ?

- Ils étaient de vieux amis.

À sa façon de prononcer ces mots, je crois comprendre ce dont il en retournait vraiment mais ne fais aucun commentaire. Alors mes parents étaient au courant de tout cela ? Un rire nerveux m'échappe et je me passe la main dans les cheveux, tirant sur certaines mèches, gagnée par le désespoir. Dans quelle histoire me suis-je encore fourrée ?

- Si toi et Bel êtes des héros, que Mélusine est une sirène... Qu'est-ce que je bien peux être alors ? Ta copine cinglée a sous-entendu que je n'étais pas humaine.

Un petit sourire contrit se peint sur ses lèvres tandis qu'une lueur de résignation s'allume dans son regard. Comme s'il avait perdu espoir. Mais espoir de quoi ? Je ne comprends qu'à moitié lorsque ses mots me parviennent.

- Toi, Yerine, tu es une nymphe. »

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