PSY, SNAKE AND DOLL [VMINKOOK...

By Piploon

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Jeon Jungkook, tout juste diplômé en psychiatrie, se lance dans sa première mission au sein du prestigieux Gr... More

Réécriture
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15

Chapitre 9

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By Piploon

L'arrivée de Jimin fut un moment de solennité pure, un tableau vivant qui se déroula devant moi. Avec une grâce presque surnaturelle, il franchit le seuil de la salle de réunion où j'étais déjà confortablement installé. Ses pas semblaient à peine effleurer le sol, créant une symphonie silencieuse en contraste avec le tumulte du monde extérieur.

Ses yeux, empreints d'une subtile méfiance, balayèrent la pièce, tel un détective examinant minutieusement chaque recoin à la recherche de mystères enfouis dans les plis de l'histoire. Chaque modeste meuble semblait être scruté, évalué, comme s'il tentait de percer leurs intentions cachées, de dévoiler leurs secrets.

Sa suprématie émanait de chacun de ses mouvements, de chacune de ses postures. Il se tenait là tel un souverain mécontent, ses gestes évoquant un homme qui détenait des vérités profondes que le vulgaire ne pouvait concevoir, une sagesse occulte qui transcendait les limites du commun des mortels. Jimin était bien plus qu'un simple être humain, il était une énigme vivante, un mystère à déchiffrer pour quiconque avait le privilège de le côtoyer.

Mes yeux s'emplirent d'un respect incommensurable à l'instant où mon regard se fixa sur lui, demeurant encadré au bas de la porte. Ils parcourent sans retenue ses cheveux bouclés d'un rose atypique, glissant sur ses yeux d'un gris souris énigmatique, et se perdant dans la pâleur de son teint. Son apparence, mise en valeur par des vêtements qui semblaient valoir bien plus qu'un SMIC, créait un contraste saisissant avec le monde qui l'entourait. Mon souffle s'échappa involontairement, aspiré par la fascination qu'il suscitait. Il semblait émaner de lui une aura de star, une magnificence propre aux grandes célébrités de Corée du Sud, et, à en juger par son air altier, il en avait parfaitement conscience.

À travers l'oreillette, Namjoon me glissa en toute confidence :

- On l'appelle "La Poupée" entre nous. Je te laisse découvrir pourquoi.

Je pouvais totalement deviner pourquoi.
Derrière sa peau ivoire, Jimin se dressait comme un être insaisissable, un mystère que l'on pressentait difficile à percer. Ses gestes, son attitude semblaient ériger autour de lui des murailles invisibles. Sa supériorité ne se manifestait pas ostensiblement, mais de manière subtile, comme si la vie quotidienne n'était pour lui qu'une simple scène sur laquelle il ne daignait pas s'attarder.

Quand enfin il sembla percevoir que j'avais achevé ma période de contemplation, pour ne pas dire d'analyse approfondie, il se mit en mouvement, mais étonnamment, il ne se dirigea pas vers moi. Au contraire, il choisit de se retirer dans l'angle le plus éloigné de la pièce, comme s'il cherchait à s'éloigner de ma présence, se laissant doucement glisser pour s'asseoir à même le sol. Il enlaça ses jambes de ses bras élancés, inclinant sa tête dans ma direction.

Namjoon, à travers l'oreillette, ajouta calmement :

- Jin dit que c'est OK. Park aime la distance, pour le premier rendez-vous il peut rester là. Mais indiquez-lui bien que c'est à titre exceptionnel.

Je répondis d'un hochement de tête, acquiesçant à cette demande inhabituelle.

C'est alors que je rompis le silence de la pièce en me présentant :

- Je suis Jeon Jungkook, votre nouveau psychiatre.

Je ne pouvais plus compter le nombre de fois où j'avais prononcé ces mots au cours des derniers jours, mais cette fois-ci, ils semblaient porteurs d'une signification toute particulière.

Je poursuivis ma présentation, mon regard plongeant dans les siens, et malgré mon discours, il demeura imperturbable, ne clignant même pas des yeux. Mes mots semblaient s'évaporer dans l'air, disparaissant dans l'insondable mystère qui entourait Jimin, comme si établir un premier contact avec lui était un défi qu'il ne se hâtait pas de relever.

Jimin demeura dans sa position excentrée, une énigme vivante assise dans l'ombre de la pièce. Sa présence, bien que distante, était palpable, comme si chaque parcelle de l'atmosphère de la pièce était imprégnée de son aura mystérieuse.

- Monsieur Park, je comprends que cette première séance puisse être intimidante. Je veux que vous sachiez que je suis ici pour vous aider, pour vous écouter. Nous pouvons progresser à votre rythme, mais pour que cela soit efficace, il est important que nous puissions établir un vrai contact. La prochaine fois, j'apprécierais que vous vous installiez en face de moi, si cela vous convient.

Le regard de Jimin, tel un rayon de lune, demeura figé sur moi, une douce lueur d'énigme dans ses yeux gris souris semblant percer les profondeurs de mon âme. Silencieux comme une nuit sans étoiles, il ne prononça pas le moindre mot, ses prunelles, profondément ancrées dans les miennes, demeurant impénétrables, dérobant tout indice de ses pensées secrètes.

Une frustration grandissante m'envahissait, car Namjoon, mon guide dans cette étrange aventure, avait déserté le navire depuis au moins dix longues minutes, me laissant seul pour tisser les fils d'une conversation thérapeutique avec un patient dont je ne connaissais rien. La solitude devenait presque oppressante. Je pensais à Min Yoongi, qui aimait bien le silence aussi. À ses quelques paroles, cette tempête dans sa tête, tout cela constituait un lien entre nous. Ses regards, non figés, mais en perpétuelle mutation, laissant transparaître une lueur d'animosité et de ressentiment, me permettaient de saisir une partie de son âme.

Si Jimin était un énigmatique sphinx, Yoongi, malgré sa méfiance, me révélait lentement ses secrets. Les mystères qu'il gardait, il les partageait au compte-gouttes, et sa méfiance ne faiblissait pas. Il savait pertinemment que j'étais psychiatre, bien que sa résistance à cette idée fût palpable. Ses gestes, ses mimiques, tout contribuait à former un langage silencieux, et je commençais à décrypter ses signaux, tels des hiéroglyphes anciens.

Jimin, en revanche, nous tenait en respect, dressant une barrière invisible entre nous. Tout au long de cette séance, il afficha un air hautain, indifférent, comme un empereur romain contraint d'octroyer sa présence à ses sujets. Si l'on croyait, comme le disait Cicéron dans l'Antiquité, que les yeux étaient le miroir de l'âme, alors l'âme de Park Jimin devait être un vide abyssal.

J'essayai, avec persévérance, de lancer divers exercices thérapeutiques, mais Jimin les ignorait superbement, restant dans sa posture fœtale, son regard fixe se détournant uniquement pour se perdre dans ses cheveux, qu'il grattait machinalement. Cette séance se transformait en un jeu de patience, un défi pour percer les remparts de ce silence, découvrir ce qui se cachait derrière ces yeux impénétrables.









Lorsque la séance toucha à sa fin, un léger mouvement agita enfin la quiétude de Jimin. J'interrompis immédiatement le monologue dans lequel je m'étais plongé, exposant les méandres de notre coopération indispensable, afin de lui accorder toute mon attention. L'appréhension à son comble, car à cet instant, je ne savais pas à quoi m'attendre de la part de cet énigmatique patient.

Il se leva lentement, mais son regard demeurait obstinément fixé sur un point invisible. Puis, avec un geste précis, il me désigna du doigt. Confus, je me tournai, observant la pièce à la recherche d'un indice, et ce fut alors que je découvris l'objet de son intérêt. La caméra, discrètement dissimulée derrière moi, était positionnée à hauteur de ma tête, enregistrant silencieusement la séance dans son intégralité.

La surprise me frappa comme un éclair. L'image de Park Jimin scrutant cette caméra pendant toute la séance me fit frissonner d'une manière inquiétante. Quand nos regards se rencontrèrent de nouveau, je perçus enfin la subtile nuance.
En réalité, il ne m'avait pas regardé une seule fois durant cette séance.
Les battements de mon cœur s'accélérèrent, s'alignant sur le rythme de ses mouvements. Jimin dessina dans l'air un cercle de l'index, puis vint l'appuyer avec assurance sur sa trachée.

"Vous avez perdu", en langue des signes.





























Ma rencontre prévue avec Taehyung avait été abruptement annulée, un coup du destin inattendu qui m'était parvenu sous la forme d'un message de Namjoon.

Il a fait une crise, on préfère le mettre en isolement.

À la lumière de cette annulation inopinée, Namjoon m'avait ajouté sur le groupe WhatsApp du personnel de l'hôpital, et avait proposé une révision de nos méthodes, une mise en place de réunions plus fréquentes pour faire le point. SeokJin avait apprécié l'idée et insisté pour que nous nous réunissions deux fois par semaine désormais, au lieu du rendez-vous hebdomadaire du mercredi. Un vent de changement soufflait dans les couloirs de notre travail d'équipe, apportant avec lui l'espoir d'une meilleure compréhension de nos patients.

Revenant dans ma chambre, j'avais pris un marqueur pour ajouter la nouvelle réunion hebdomadaire du vendredi à mon planning, un ajout significatif dans notre quête pour percer les mystères de la psyché humaine. Dans le calme de ma chambre, j'avais également réalisé que j'étais d'astreinte le lendemain, un rappel subtil que notre travail ne connaissait pas de répit. Il était impératif que je prévoie une nuit de repos anticipée pour être au meilleur de ma forme.

L'après-midi était à peine entamée alors je m'étais  confortablement installé à mon bureau, ce sanctuaire d'apprentissage et de réflexion, afin de me plonger dans les pages de mes vieux livres universitaires. Mon objectif était de rédiger des comptes rendus détaillés sur chacun de mes précieux patients.

Avec une plume consciencieuse, j'avais pris soin de consigner chaque rendez-vous, notant méticuleusement les questions qui me tourbillonnaient dans l'esprit, questions que je pourrais ultérieurement partager avec mes collègues. Chaque rencontre était une pièce d'un puzzle intrigant, un fragment de l'intrigue à laquelle nous tentions collectivement de donner sens. Dans cet exercice minutieux, j'avais entrepris de plonger plus profondément dans la compréhension des traitements de Hoseok et Yoongi, menant des recherches approfondies pour évaluer leurs posologies.

Deux heures s'étaient évanouies dans le doux écho des pages tournées, et à ma grande surprise, j'avais achevé mes tâches plus rapidement que prévu. C'était alors que je décidai d'explorer à nouveau le mystère de Jimin et Taehyung.

Mes doigts se sont glissés avec précaution sur la couverture du "DMS V," ce manuel sacré qui abritait la somme des connaissances sur les maux de l'âme, recensant leurs traitements et symptômes. Bien que ces chapitres avient été négligés lors de mes études en médecine, éclipsés par l'ampleur des connaissances à assimiler, je ressentis le besoin de me réapproprier ces connaissances perdues.

Commençant par la lettre A, je plongeai dans le labyrinthe des maladies mentales, des traitements variés et des symptômes intrigants. Mon regard parcourait les pages avec l'espoir de trouver des réponses, même si je ne savais pas précisément ce que je cherchais. Comment soigner quelqu'un lorsque l'on ignore jusqu'à la nature de sa maladie ? Cette quête de compréhension était un voyage dans l'inconnu, un périple qui me rappelait la complexité du domaine que j'avais choisi.

Le tintement soudain de mon téléphone m'avait arraché de ma quiétude, et, dans une vague d'indifférence, j'avais laissé l'appel glisser dans le néant, ignorant même l'identité de l'expéditeur. En toute conscience, je savais que seule ma mère m'appelait. Pourtant, lorsque la deuxième sonnerie a retenti, un éclat de réalisation m'ébranlait. Ma mère, invariablement prévisible, n'avait jamais eu l'habitude de lancer un second appel.
Mma main saisit mon téléphone d'un geste hésitant, accueillant le mystère d'un numéro inconnu.

Une respiration irrégulière résonna à travers le combiné, telle une mélodie dissonante qui s'égarait dans l'obscurité. Puis, une voix, sévère et menaçante, a jailli des ombres du silence.

- J'ai besoin de ton aide. C'est urgent.

Les mots, empreints d'une tension palpable, s'insinuèrent dans mon esprit comme un coup de tonnerre déchirant le ciel étoilé. Une montée d'appréhension frémit dans mon être, tandis que je me tenais là, figé par une demande aussi sinistre qu'inexpliquée.

Je fermai doucement mes paupières, cherchant à graver en moi cette voix, cette voix qui résonnait d'une profondeur inquiétante, un son qui s'était appuyé un peu trop lourdement, tel le murmure insidieux d'un serpent. Mes sens étaient en alerte, mes oreilles captant chaque inflexion de ce timbre presque susurrant, qui avait imprégné ma conscience.

- Taehyung, chuchotai-je, une certitude absolue quant à l'identité de ce mystérieux numéro inconnu.

- J'ai besoin de toi, Petit Docteur. Il faut que j'aille le voir. Ils ont changé son repas, il ne va pas comprendre, il faut que je lui parle, c'est...

Avant que la phrase ne puisse trouver une résolution, je mis fin à cet échange, en bloquant le numéro avec des mains tremblantes. Comment, diable, avait-il obtenu mon numéro ? Comment était-il parvenu à accéder à un téléphone, alors que les informations de Namjoon indiquaient qu'il avait fait une crise ? En temps normal, les écrans étaient bannis pour préserver la quiétude des patients en phase de rétablissement, rendant cette situation aussi troublante qu'inexplicable. Un frisson glacé parcourut mon échine, laissant planer un voile d'inquiétude sur cette énigme.

Après un temps pour rassembler mes pensées, je renouai avec ma lecture du manuel des troubles psychiatriques, scrutant les pages comme un archéologue à la recherche d'indices dans une tombe ancienne. Mon regard s'était posé sur la page que j'avais abandonnée précédemment, et mes sourcils se froncèrent.

Alexithymie : " inhabilité à pouvoir faire des connexions entre les émotions et les idées, les pensées, les fantasmes, qui en général les accompagnent "

Symptômes :
- Répertoire d'expression faciale limité
- Communication verbale limitée
- Indifférence et manque d'empathie
- Faible capacité d'introspection

•••

Merci à tous pour votre soutien sur cette fiction et "La liste" ! <33

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