Bouquet de Mots

By -literharry

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Laboratoire textuel. Quelques poèmes. Pas mal de textes. Prose. Vers. Que des one shot. Pas vraiment de débu... More

Le Danger De Te Perdre
Mais Rien Ne Vaut La Vie
Je t'offrirai des Perles de Pluie_ OS
Je Me Perds Dans La Machine Du Temps
La Suite Au Prochain Numéro ?
Alors Souris
Et que ton sourire puisse durer..
Bonne Année
Nico Teen Love
Le monde est stone
Les papillons veulent dire "amour"
one shot for my pain
fragments de paradis
ces tourments que sont ma tête qui pense
Irrésistible
j'envoie valser
summertime sadness
j'ai passé l'âge de vivre à ta manière
l'aube à la couleur du péché
Lumière éternelle
c'est dans ses yeux que naissent les aurores
des étoiles sur les joues
y aura quand même de la peine, tant qu'on s'rappelle de la veille
mal de l'âme
ça ne guérit pas
sémaphore
yeux disent le contraire
à deux, on est plus forts que l'ennui
I get the fever, everytimes you cross my mind
On a beaucoup trop promis.
scarlett
Mes Ailes Brûlées
Fall
Cheap cigarettes
Soleil
petite robe noire
unbelievable
unbelievable - English version
cinq heures huit
it's moral of the story, babe
pursuit of happiness
je résonne en baisers
toutes nos danses volées...
fresh air
keep a little secret
Supermarket flowers
D'où parlé-je ?
windowsill
mille couleurs de toi
notre amour a fatalité
fresh air - part.2

dialogue nocturne

60 4 49
By -literharry

une sorte de dialogue philosophique moderne avec un héros moderne - écrit de nuit, sous le regard de la lune

TW : alcoolcigarettes — sexe — mort — auto-mutilation

Il y a beaucoup trop de bruits dans ce salon bondé. Je n'aime pas forcément les grands rassemblements comme ceci, je trouve que nous sommes désormais trop vieux pour ce genre de fête. Fête où les invités finissent déchirés alors que minuit sonne à peine, qu'ils ne tiennent plus debout et que la pièce est toute enfumée. Non, je déteste finalement ce genre d'ambiance. J'ai presque trente ans, ce n'est plus mon genre de me saouler dans une soirée. Je m'éclipse dans la cuisine afin d'éviter mes amis totalement ivres qui provoquent un jeu d'alcool auquel ils cherchent des volontaires. La cuisine est fermée par une porte que je pousse, espérant secrètement n'y trouver personne.

Il me faut quelques secondes pour la voir. Alors qu'elle est perchée sur le comptoir, un verre dans une main, une cigarette dans l'autre. J'ai le nez plongé dans le frigo à la recherche de quelque chose qui n'est pas de l'alcool. Je me verse du jus de pommes, je me tourne et je la vois. Ses cheveux sont attachés, ses yeux légèrement maquillés et ses lèvres sont toujours rouges. Elle me sourit. Elle est belle. Je lui rends maladroitement son sourire et vais m'adosser près d'elle.

« Sympa ton t-shirt. »

La phrase a claqué. Je baisse les yeux sur mon vêtement. Ce sont deux personnages qui se masturbent mutuellement. Un t-shirt pas très net, certainement. Il y a écrit « Safe Sex » au-dessus.

« Je - merci.

- Je me suis toujours demandée pourquoi tu parlais autant de sexe. Quelque chose a dévoilé ? un désir refoulé ?

- Hum.. non pas forcément. »

Elle m'étudie en fronçant ses sourcils.

« Pas que ton t-shirt soit faux, tu me diras. Même quand y a une capote des fois je flippe.

- Ouais. Haha.

- Par contre je me souviens de ce truc que t'avais dit en interview.

- Quel truc ?

- Que si t'étais pas connu, tu serais vierge. C'est triste comme raisonnement.

- Je trouve pas. » Elle tire sa cigarette et souffle la fumée. On entend les hurlements de la fête, plus loin. « C'est juste une part de la réalité.

- Tu penses que personne ne se serait intéressé à ta gueule d'ange si tu n'étais pas célèbre ? Tes meufs t'ont baisé juste pour ton fric ? » C'est cash. Personne ne m'a jamais parlé sur ce ton, c'est déroutant. « Le sexe ce n'est pas que par rapport au fric... Ni aux sentiments d'ailleurs. Tu penses qu'elles avaient pitié de toi donc elles ont couché avec toi ? Ou bien au contraire, t'avais pitié d'elles alors t'a accepté ?

- Tu ne me connais pas. N'émets pas ce genre d'hypothèses. Ça peut être très vexant.

- Je t'ai vexé ? » Je bois une gorgée en l'ignorant. Je vois son sourire se former même sans la regarder. Je la déteste. « Je t'ai vexé. Pauvre Harry, je devrais certainement m'excuser. » Elle agite les jambes dans un balancement approximatif. Elle ricane, étant tout sauf désolée. Elle connait mon nom, elle sait qui je suis. Cette pensée m'énerve plus qu'autre chose. « Mais je ne le ferais pas, ce serait mentir. Et je ne mens pas moi. » Brutalement, elle écrase sur sa cuisse dénudée sa cigarette. Je regarde la cendre lui brûler la peau tandis qu'elle éclate de rire. Elle trempe ses lèvres dans son verre en secouant la tête.

« Tu n'as jamais été dans une situation comme la mienne ?

- Baiser des gens inconnus ? Sans avoir aucun sentiment ? Oh, je t'assure que s-

- Être connue. Je ne te connais pas et je suis sûre que personne ne te connait dans la salle. Moi où que j'aille, on me reconnaît, chérie.

- Je ne sais pas pour lequel de nous deux c'est le plus chiant. Donc dis-moi, Harry, pourquoi tu penses qu'à vingt-six ans tu serais encore vierge si tu n'étais pas connu ?

- J'en sais rien. Qui s'intéresserait à moi ? Je serais sûrement encore à Holmes Chapel, à galérer dans ma vie.

- Ou bien, tu serais avec quelqu'un qui te ressemble et qui te plaît. » Je la dévisage un instant, elle semble sincère. De toute façon, depuis le début de la soirée, elle m'a toujours semblé sincère. « Puis je t'ai déjà dit, t'es pas obligé d'avoir des sentiments pour niquer.

- Je pense que si je n'étais pas célèbre, je ne ferais que l'amour.

- Et tu ne baiserais pas. Ouais, bien sûr. On referait le monde avec des si, Styles.

- Qu'est-ce que t'en sais ? Toi non plus tu ne peux pas savoir, je te dirais. Tu ne me connais pas, de toute façon. Tu ferais quoi, toi, si t'étais moins conne ? Ça se trouve des mecs te feraient l'amour au lieu de te niquer. » C'est sec, c'est rude, c'est méchant. Merde, j'oublie mes propres slogans. Mais elle m'a tellement saoulée elle-aussi. Je veux m'excuser mais elle éclate de rire en se tournant totalement vers moi. La peau de sa cuisse a rougi.

« Qui te dit que je suis attirée par les mecs ?

- Je - merde, c'est l'habitude. J'ai supposé c'est tout. T'es plutôt branché filles ?

- J'suis branchée par ce que je veux. Ça, ça ne te concerne pas. » Son doigt s'enfonce dans ma chemise, au niveau du pectoral. Je lève un sourcil surpris. Puis je souris doucement, apparemment on a tous nos faiblesses.

« Ton coming out s'est mal passé ?

- Je n'ai pas fait de coming out.

- Oh.... Tu sais, je pense que tes parents l'accepteraient bien. Enfin je veux dire s'ils ne le font pas, ils sont vraiment cons. Ce n'est pas grave d'aimer les gens du même sexe que toi. C'est de l'amour, je veux dire de l'amour reste de l'amour, peu importe avec qui. » Je la fixe gêné. Elle n'a jamais été silencieuse si longtemps, c'est troublant. Puis le silence lui va bien. Elle fixe droit devant elle, prend une gorgée de son verre puis m'adresse un doux sourire.

« Je n'ai pas fait mon coming out... car je n'en ai toit simplement pas besoin. Ceci dit tu me diras ce serait cool si j'en aurais besoin, ça montrerai que y a une réelle égalité. Enfin, ce qui serait encore mieux, c'est que personne n'en ait besoin. Ça ce serait vraiment cool. Mais j'en n'ai pas besoin, j'aime les mecs. J'aime les queues. J'aime les -

- C'est bon, j'ai compris pas besoin d'en rajouter. Je me suis assez foutu la honte comme ça je suppose.

- Du tout. C'est mignon de t'inquiéter. » Elle marque une pause. « Il n'empêche que j'aime les mecs et j'aime baiser, même sans sentiment. » Elle ricane de nouveau et reprend une cigarette. « T'en veux une ?

- Non merci. » Elle hausse les épaules et s'allume sa clope. « T'es déjà tombée amoureuse ?

- Évidemment. Je tombe amoureuse de tous les mecs que je baise. Ça peut durer deux minutes tout comme quatre jours ou bien trois mois. Quand ça dure plus ça devient suspect. » Elle s'écarte et me fait signe de m'asseoir près d'elle. « C'est cool de tomber amoureuse de la personne qui partage ton lit. Ça rend le truc plus intense. Et toi ?

- Ouais... Mais j'ai déconné et j'ai tout réalisé trop tard.

- Une seule fois ?

- Ça m'a suffit. Ça fait trop mal.

- Sois amoureux la prochaine, ça fait moins mal. » Elle rit de sa connerie. C'est tellement léger que ça me fait rire aussi. Elle rejette la tête en arrière en même temps que la fumée.

« Tu fumes beaucoup ? » J'ai pas pu m'empêcher de demander. Ça m'intrigue. J'ai jamais été attiré par la cigarette. C'est un poison pour moi.

« C'est une question ?

- La tienne c'est une affirmation en tout cas. » Elle plisse les yeux en souriant.

« C'est qu'il est malin.

- Tu ne devrais pas. Enfin, j'ai pas de conseils à te donner mais ça fait mourir.

- Vivre fait mourir... Puis pour un mec qui prend des champis, t'as pas grand chose à me dire.

- Je sais gérer.

- Ils disent tous ça au début.

- Ça me fait planner, ça me fait du bien.

- T'as pas besoin de ça. Mets de la bonne musique et regarde le ciel, ça ça fait planner.

- Pas assez longtemps. Puis j'ai pas de conseils à recevoir d'une meuf qui fume un paquet en une soirée. » Elle ne rétorque rien. Je crois que je l'ai vexée. Elle reprend après une longue pause.

« Y a des psys qu'on peut voir quand on va pas bien.

- Dit-elle.

- Qu'est-ce que t'essaies de me dire ?

- Tu essaies de convainvre qui ? Toi ou moi ? Car d'après moi, la réponse est une évidence.

- Je vais déjà voir un psy, merci de t'en soucier, Harry.

- Moi aussi.

- Problème résolu.

- Ouais. » Elle recrache la fumée puis finit par écraser la cigarette sur sa paume cette fois, au pli entre le pouce et la main.

« Pourquoi tu fais ça ?

- Ça quoi ?

- Te brûler.

- La douleur me rappelle que je suis vivante. Quand j'ai la tête qui tourne autant, j'ai tendance à oublier.

- T'as trop bu ?

- Non, c'est du jus.

- Hein ? Mais tu n'as rien bu depuis tout à l'heure.

- Jus de pomme, Styles. Pas une goutte d'alcool.

- Mais... La cigarette c'est trop fort pour toi ?

- Non. J'ai juste mal à la tête. Donc ça tourne, comme des vertiges, quoi. La brûlure permet de m'ancrer dans le réel. De me rappeler que je suis vivante.

- J'ai peur de mourir. » Elle sourit doucement. Sa main se tend et s'arrête à mi-chemin de mon visage. Elle continue le mouvement et sa paume s'écrase sur ma joue. Elle caresse ma peau doucement. J'avais même pas vu que je pleurais.

« Je sais.

- Toi aussi ?

- Non.

- Tout le monde a peur de mourir.

- Non, pas moi.

- Je comprends pas. Ça ne te fait rien ? T'imaginer que t'existera plus, que tu seras plus là pour les gens ? Ça ne te fait rien ça ? Te dire que tu disparaîtra, qu'on t'oubliera, ça ne change rien pour toi ?

- On t'oubliera pas si c'est ça qui te fait flipper.

- Qu'est-ce que t'en sais ?

- Tu l'as dit toi même. Toi t'es connu. Pas moi. Moi non plus, on m'oubliera pas. Personne ne me connait. » Sa main forme des cercles sur ma joue. J'aime la chaleur de son pouce contre ma peau.

« Dis pas de connerie. Y a bien des gens qui te connaissent, qui t'aiment.

- Oh j'en doute pas.

- Et ça te fait rien ? Ca te fait pas peur de penser que tu peux mourir et ne plus jamais les revoir ?

- Ils s'en remettront. Je ne suis pas éternelle, mais je ne suis pas non plus irremplaçable ou inoubliable. Je pense que si j'avais un enfant, là je serais irremplaçable. Mais j'ai pas de gosses, donc je le suis.

- Le seul moyen d'être irremplaçable c'est d'être parent ?

- Évidemment. Réfléchis deux secondes, personne ne remplacera ta mère.

- Et si j'étais adopté ?

- Un parent c'est pas quelqu'un lié par le sang...

- Mais ça te fait vraiment rien ? D'être plus là, de plus exister. Le néant, le rien. Ça te fait pas peur, ça ?

- Non. J'ai plus peur du manque que j'aurais quand les gens que j'aime disparaîtront. » J'ai souri, bordel, j'ai souri.

« T'as donc un coeur ? » Elle retire sa main, se renferme. Elle remonte ses jambes contre elle en grognait position boule. Merde je l'ai vexée. « Excuse moi, j'aurais pas dû dire ça.

- C'est rien.

- Si. Je t'ai blessée, désolé. » Je marque une pause. Ses jambes retombent et refont leur inlassable balancement. C'est con mais elle est vraiment jolie. Elle se rallume une clope. Je descends du meuble. « En tout cas, moi, je t'oublierai pas si tu meurs ce soir ou demain. » Elle rit.

« On pense tous ça. Mais t'imagines pas le nombre de gens qui croisent ton chemin et que t'oublies. Ni le nombre de personnes qui peuvent mourir dans la journée dans laquelle ils t'ont croisé. On est humains, on est fait pour oublier. C'est notre nature. Tu m'oublieras, Harry. T'es programmé pour ça.

- Et si j'ai pas envie ? » Je suis juste en face d'elle. Elle pince les lèvres autour du cylindre blanc du papier de cigarette. Elle écarte les jambes. Je me glisse entre. Comme si ça avait toujours été ça.

« Envie ou pas, tu le feras. On ne fait pas toujours ce qu'on a envie. » Je prends sa clope. Du doigt je caresse sa lèvre au passage, je tire une taffe. Je déteste le goût. Je grimace, elle rit et dépose un baiser sur ma joue, à la commissure des lèvres. Ça me prend au cœur. J'écrase la cigarette sur le dos de ma main, tout près de mon tatouage en forme de croix. Ça me fait mal. Je me sens moins vivant que lorsqu'elle m'a embrassé. « Bof, j'ai un autre moyen vraiment mieux de me rappeler que je suis en vie. »

Elle lève un sourcil amusé et ferme les paupières quand mon visage est encore plus près d'elle. Je ne peux pas décrire ce qu'il s'est passé, j'ai aussi fermé les yeux. Je sais juste que sa bouche a un goût de cerise.

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la vérité qu'on cache se trouve içi . Bonne lecture à vous et n'oubliez pas de voté merci✨️ #tristesse #trahison #Amour brisé #Amitiés brisé #Amo...