Kilo-drames TOME II

Від MohamedLMClt

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La perte est une peste, va-t-elle la surmonter ou s'enfoncer ? Більше

Partie 1 - « La mort n'arrête pas l'amour. »
Partie 3 - « Un janvier different. »
Partie 4 - « Une pilule dure à avaler »
Partie 5 - « Se comprendre »
Partie 6 - « Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain. »
Partie 7 - « L'amour est sensé nous enrichir »
Partie 8 - « Le temps d'un instant »
Partie 9 - « Boum... Boum... Tachychardie »
Partie 10 - « Parce que tu m'aimes. »
Partie 11 - « L'Amour des maux. »
Partie 12 - « Devenir sa femme »
Partie 13 - « Une rencontre »
Partie 14 - « Les jeunes mariés »
Partie 15 : « Le coeur supplicié »
Partie 16 - « L'ombre brisée »
Partie 17 - « Nid à problème »
Partie 18 : « Son coeur dur s'immole »
Partie 19 - « Le premier amour... »
KILO-DRAMES PARTIES FANTÔMES
KD #3 ALTERNATIVE // Partie 20 // Les souvenirs.
Partie 21 : « Désir ou désillusion »
Partie 22 : « Les battements de son coeur »

Partie 2 - « Comment vivre ? »

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Від MohamedLMClt

Allongée sur mon lit, j'observe le plafond. J'ai peur de fermer les yeux... j'ai plus envie de replonger. Je n'ai plus envie de revoir une énième fois la même scène. Sa mort me revient encore et encore.

Voir Assa, Sam et me voir dans ce reflet m'a fait me rendre compte que je n'étais pas la seule. Je ne suis pas la seule à avoir perdu une part de moi-même. Ils vivent tous tandis que je me meurs. Je fais souffrir tout le monde autour de moi ! Ce n'est facile pour personne... il faut que je me ressaisisse !

Le lendemain Racky est venue me voir. Depuis tout ce qui s'est passé, je refusais catégoriquement de la voir. J'avais besoin de ruminer ma peine toute seule, sans amie. Aujourd'hui j'ai accepté qu'on discute. Quand elle est arrivée dans ma chambre, elle m'a prise dans ses bras. Ça m'a fait du bien de la sentir tout près de moi. En se détachant de moi, j'ai vu des larmes sur ses joues. Elle les essuie immédiatement.

- Je suis désolée Reha.

- T'as pas à t'excuser. Tu vas bien ?

- Oui hamdullillah mais c'est à moi de demander si tu vas bien, me dit-elle en insistant sur la fin de sa phrase.

- Je tiens le coup.

- Allah est avec toi tu le sais ça ?

- Je m'en suis souvenue.

- Ta mère m'a dit que t'étais sortie hier.

- Oui... je suis partir voir sa mère à lui.

- Alors ?

- Elle m'a réveillée un peu.

- T'as pas envie d'en parler ?

- Je veux que tu me parles de toi. Ça fait longtemps !

- Tu...

Elle s'est arrêtée en voyant que je voulais vraiment qu'elle me parle. J'avais pas envie de m'attarder sur tout ce qui s'est passé.

- Kamel me fait mal à la tête ces derniers temps, j'ai l'impression que c'est lui qui attend un bébé et pas moi, c'est incroyable ! Je crois que... oh ! Je t'ai pas dit ! Mais quelle idiote ! Bah j'suis enceinte de deux mois... tu vas être tata... je vais être maman. Voilà.

- T'es sérieuse ?

- WAllah ! Un Kamel ou une Racky est en train de grandir là-dedans, me dit-elle en prenant ma main pour que je touche son ventre. Je l'ai appris il y a un mois même pas.

- Je suis contente pour toi ! - en caressant son ventre - Ouah... on a été dans la même maternelle, je t'ai vu manger tes crottes de nez et là tu vas être maman... choquée !

J'ai commencé à sourire. J'étais vraiment heureuse pour elle, depuis le temps qu'elle attend cette bonne nouvelle.

- J'ai appris par hasard que j'étais enceinte. J'ai fait un malaise, Kamel a paniqué et m'a emmené à l'hôpital et voilà ! Quand il l'a appris il a crié dans tout l'hôpital ! Tu l'aurais vu ! Je savais plus où me mettre.

J'ai rigolé. Un rire sincère sortait de ma bouche. Ça faisait longtemps que je m'étais pas laisser surprendre par un clown.

- Tu vas te reprendre en main Reha... hein ?

- Je suis obligée.

- Tu sais quoi ! J'ai mon oncle qui m'a dit qu'une connaissance à lui cherchait quelqu'un pour assurer la com d'une entreprise. Je peux lui parler de toi si tu veux !

- Ce serait bien.

- T'es ok ?

- Oui. Merci Racky.

- Me remercies même pas ! Attends... je l'appelle de suite !

Son oncle avait convenu pour moi un rendez-vous pour la semaine prochaine. J'ai un entretien avec le boss. J'ai passé toute la journée à parler de tout et de rien avec Racky comme au bon vieux temps.

Mon frère est passé le lendemain avec Serena. J'étais plus ou moins normale. Parfois durant les discussions j'avais des moments d'absences mais rien de bien alarmant. Riad était content de me voir aller mieux.

Une semaine passe.

Mon entretien avec Monsieur Diagne Abdallah - le patron de l'agence - , se passe tranquillement. C'est un homme d'une trentaine d'année, très classe : en costard, cravate. Il a une éloquence qui laisserait tomber des mouches. Il me pose un tas de questions sur mes défauts, mes qualités, mes compétences, ma motivation et j'en passe ! Je lui réponds sans véritable difficulté. Ensuite il me parle des débuts de l'entreprise pour finir par me donner sa décision :

- Je vais pas tourner autour du pot, je vous engage ! Je pense que vous correspondez à ce que je recherche ! Vous pourriez commencer demain ?

- Euh... oui !

- Demain. 9h, m'annonce-t-il.

- Mr Diagne, je vais être à la hauteur de ce que vous attendez, lui affirmée-je.

- J'en suis sûre et appelle-moi Abdallah.

Je m'attendais pas à une réponse aussi rapide. Il m'a montré le bureau que j'allais avoir, tout près d'un autre bureau appartenant à une collègue. Il m'a signalé qu'elle était en pause donc j'allais la voir que demain. Il m'a fait faire le tour des locaux et m'a présenté à certaines personnes. J'étais satisfaite de l'endroit où j'allais me perfectionner professionnellement. Je me dis que le travail va me permettre de penser à autre chose. M'occuper est la meilleure des choses pour ne pas retomber !

Après ma douche, je vais prendre place à table avec mes parents. Ils me regardent comme s'ils venaient de voir apparaître un fantôme. Et puis, ils finissent par me sourire. Un sourire de compassion ou de joie, je sais pas trop mais je le leur rends.

- Je commence demain In sha Allah.

- Mabrouk ma fille, me dit mon père ! Je suis fière de toi.

- Merci.

- Qu'Allah te facilite.

- Amîne mama.

On discute autour du dîner de mon futur emploi. Ce genre de moment m'avait manqué. Je me sens revivre un peu.

Le lendemain. Je me prépare. Je m'habille bien pour mon premier jour. Je veux faire une bonne impression. Je porte un tailleur et un chignon orne ma tête. Je me regarde dans le miroir : je renais petit à petit. J'arrive dehors. Je tombe sur les petits qui partent à l'école, des parents qui vont faire le marché. Le temps est tranquille, il y a juste une petite brise qui vient caresser mes joues.

En route vers mon arrêt de bus, je vois au loin Junayd dans sa voiture. Il me fixe. De la fumée flotte dans l'habitacle. Il doit être retombé dans ses travers... Avant qu'il n'ait le temps de faire quoi que ce soit, je me dépêche. J'ai pas envie qu'il me propose de me déposer ou quoi que ce soit d'autre. Je l'évite comme la peste ! Depuis notre dernière discussion, je me fais toute petite. Je rase les murs.

J'arrive à l'entreprise. Abdallah me présente ma collègue : Erica. Une femme très souriante.  Elle respire la joie et la bonne humeur. Elle me met à l'aise. Le patron me laisse avec elle. Elle m'explique ma part du boulot. Je l'écoute avec attention. Je sens qu'elle aime ce qu'elle fait ici : sa manière d'en parler dénote une certaine passion. Je m'installe à mon bureau tandis qu'elle va au sien. Un stylo dans la main, elle fait tourner sa chaise, un très beau sourire aux lèvres.

- T'as quel âge Rehana ?

- 23 ans et toi ?

- 25.

- Tu les fais pas du tout ! Tu travailles ici depuis combien de temps ?

- 2 ans ! Je suis rentrée dès la fin de mon master.

- Ah c'est bien.

- T'inquiète, tu vas kiffer l'ambiance. T'as des horaires flexibles et tant que tu fais bien ton travail, personne te casse la tête. Abdallah c'est un amour de patron. Bon j'avoue qu'il est exigeant mais c'est son boulot.

- Merci de me rassurer. Au fait... T'es de quel origine ?

- Tu lui demandes son origine ou j'ai mal entendu ? crie une voix inconnue. Tu devineras jamais !

Quand je lève la tête, je tombe nez à nez sur un jeune homme. Très grand, plutôt charismatique. Il sourit de toutes ses dents avec un ballon de tennis dans la main. Je remarque des fossettes creusaient ses joues. Il est habillé très décontracté : un jogging et un t-shirt. J'imagine que c'est un autre collègue. Dans les locaux ils sont tous en chemise ou costume... je saisis pas trop son délire. Je crois que s'il aurait pu, il serait venu en pyjama.

- Elle est malgache ! Même moi j'étais choquée la première fois que je l'ai rencontré. On dirait une asiatique ! On est d'accord ?

Il s'assoit sur mon bureau comme s'il était chez lui. Je suis assez étonnée de son culot.

- Djibril ! Un peu de tenu non ? C'est la nouvelle. Au moins pour son premier jour tu peux faire semblant d'être un mec normal ! dit Erica.

- Wouah ! J'ai failli oublier les politesses, heureusement que t'es là Rica ! Alors, bonjour, salam ou hello, j'sais pas trop... prends ce qui te va le mieux ! Je m'appelle Djibril, j'ai 24 ans, j'viens du meilleur pays d'Afrique, le Sénégal, je suis le plus beaux des alentours et j'aime la bouffe ! - en me tendant sa main - Tu peux la serrer, je vais pas te manger t'inquiète. J'ai beau être un gros mangeur, j'suis pas encore passé aux humains.

Je sers sa main.

- Rehana. Je m'appelle Rehana.

- Rihanna ? Jure !

- Rehana, répète Erica ! Écoute un peu.

- C'est pareil !

- Excuse-le il est chelou.

- Fais gaffe si tu veux pas que ça finisse mal Rica !

- Et tu vas faire quoi ?

- T'inquiète même pas ! dit-il en lui lançant la balle.

Erica se la prend dans la tronche. Il explose de rire.

- Je vais te tuer Djibril, continue à jouer avec moi.

Elle ramasse la balle et la lance dans le but de l'assommer avec mais il la rattrape sans effort. Son rire raisonne dans la pièce.

- Entraîne-toi encore un peu et ça ira In sha Allah.

- Haha... - en me regardant - Il aime bien faire mal à la tête au sens propre comme au figuré mais tu vas finir par t'y habituer Rehana.

- Bon, passons aux choses sérieuses, Rica passe moi le dossier de la dernière fois et rends-moi un service ! dit-il en lançant sa balle de tennis dans les airs et en la rattrapant.

- Quoi encore ? demande-t-elle en lui tendant le dossier.

- Réserve-moi un bon resto, j'ai à faire avec les Lopez. - en prenant le dossier -

- Tu vas encore négocier ? Lâche l'affaire. Ils veulent pas taffer avec nous !

- S'ils voulaient pas, ils auraient pas accepté le resto. Ce soir j'ai leur contrat. Mon charme opère lentement mais sûrement. D'ailleurs, Djibril a t...

- Djibril a toujours ce qu'il veut. Je sais ! Ce sera fait.

- Niquel ! Bon Rihanna on va se voir tous les jours, j'espère que t'es pas susceptible.

- Pourquoi ? demandé-je.

- Faut jamais me prendre au sérieux quand je parle sinon tu vas finir chèvre.

- C'est noté.

- Attends, j'vais être poli deux minutes Rica, regarde ! Ça te dérange que je t'appelle Rihanna ?

- Non, je m'en fou, répondis-je.

- Bah voilà ! Toi et moi on va bien s'entendre. Prends exemple Rica.

- Haha très drôle, dit-elle.

- À midi, je vous emmène manger. On va apprendre à se connaître et on va te mettre bien. Là t'as la meilleure équipe de toute l'histoire des boites !

- T'es chiant, c'est incroyable !

- À toute !

Il s'en va sans attendre que je confirme ou non. Son côté espiègle me change des gens que j'ai l'habitude de côtoyer.

- C'est le frère d'Abdallah.

- Quoi ?

- Un employé lambda viendrait pas de cette manière au travail sauf s'il est culotté ! - en souriant - Djibril c'est le petit frère du patron, j'étais à la fac avec lui. C'est lui qui m'a fait rentrer dans l'entreprise. En résumé, c'est le deuxième patron ! Ils sont associés son frère et lui.

- On dirait pas du tout que c'est le boss.

- Abdallah et lui sont hyper différents. C'est ce qui fait l'équilibre de la boîte en vrai ! Regarde Abdallah met une certaine distance malgré le tutoiement alors que Djibril est plus dans la réciprocité. Ils se complètent bien.

- Ah... mais le boss a le droit de nous emmener manger ?

- Comme t'as pu le voir, il se comporte pas comme un boss. T'apprendras à le connaître. Bon ! Au boulot avant qu'il revienne ! En nous voyant taffer il risque pas de venir taper la conversation.

La matinée se passe bien. Grace à mon stage, les bases je les ai bien intégré et j'ai aucun mal à reproduire ce que j'ai appris. Les personnes qui viennent dans notre bureau sont gentilles, souriantes et très agréables. Je me sens à ma place.

À midi, Djibril vient nous retrouver. Il tape des mains en nous incitant à nous dépêcher parce qu'il a faim.

- C'est bon, on est prêtes ! crie Erica.

- Détends-toi va ! lui dit-il en mettant son bras autour de son cou. - en me regardant - On y va ?

- Oui.

Arrivés dehors, Djibril se dirige vers une voiture. Une très belle voiture !

- Les filles, on se dépêche ! Allez ! Erica tu montes derrière. Rihanna devant avec moi.

- Tu vas lui faire peur à force, dit-elle.

- Ça te dérange de monter devant ?

- Non.

- Tout est réglé !

Je regarde Erica qui hausse des épaules avec un large sourire. Je me sentais un peu gênée mais je voulais pas le lui montrer. Ça se voit que c'est le genre de personne qui joue avec ton malaise.

On arrive au restaurant. Erica et lui saluent tout le monde. Bon, je vois que c'est des habitués. On nous installe à une table. Djibril part discuter avec l'un des serveurs.

- Ça va Rehana ?

- Oui oui.

- T'es pas bavarde dis donc !

- C'est juste que j'ai pas l'habitude d'avoir des collègues cool.

- Raconte !

- J'étais en stage dans une entreprise et mes collègues étaient horribles. Rien de bien fou mais voilà.

- Heureusement que t'es pas resté là-bas !

- Resté où ? demande Djibril de retour.

- À son ancien stage ! Ses collègues étaient pas sympas.

- T'es bien tombé alors, j'pense qu...

Il parlait mais je ne l'entendais plus. Je voyais juste ses lèvres bougées et un bruit assourdissant est venu me titiller les oreilles. En fait, dans le restaurant, un couple venait de prendre place. Le jeune homme s'assoit d'une manière qui me le rappelle. Il regarde sa copine de la même manière qu'il le faisait avec moi. Pendant un moment, j'ai cru nous voir... j'ai cru le voir.

Une main vient s'agiter devant mes yeux.

- Rihanna ?

- Hum.

Djibril tourne la tête dans la direction que j'étais en train de regarder.

- Tu pensais à quoi ? me demande-t-il.

- Rien.

- Ça va ma belle ? m'interroge Erica.

- Oui oui.

Je remarque que le serveur nous avait déjà servi. Je prends ma fourchette et je commence à picorer dans mon assiette. Je sens mes deux collègues se regardaient.

- Bon appétit.

Je crois que je les ai troublé. Ils ont pas osé me répondre. Je mange en silence. Djibril se racle la gorge :

- Alors t'es mariée Rihanna ?

- T'es sérieux Djibril avec ta question ?

- Bah quoi ? On apprend à la connaître non ?

- T'es relou !

- Alors ?

- Non.

- Un fiancé ?

- Non.

- Un copain ?

- Non.

- Erica est fiancé depuis quelques mois !

- Putain ! Tu me saoules Djibril ! Pourquoi t'as toujours besoin de rappeler que je suis fiancée ?

- Chut ! Laisse-moi faire ! On apprend à se connaître j'ai dis. Et moi si tu veux savoir, je vais là où le vent m'emmène.

- Rectification : c'est un coureur de jupon... un coureur de jupon respectueux. Une à la fois.

- Merci pour la précision Rica.

Je regarde Djibril avec beaucoup d'interrogations. Il mange son pain en me souriant. On dirait un gamin.

- Je t'avais dit que t'allais la faire flipper avec tes conneries ! - en me regardant - Rehana, t'inquiète pas, il est pas en train de te draguer. En plus, c'est pas son genre de s'attaquer aux collègues. Et puis, notre ancien collègue, Marc, il y est passé aussi. Je crois qu'il kiffe poser cette question, me dit-elle en mangeant ses pâtes.

- En ce moment, je suis en pourparler si vous voulez tout savoir !

- Ça dérange pas ton fiancé votre amitié ? demandé-je à Erica.

- Wah ! Le cyclone vient de me passer dessus. Merci beaucoup, je vois que ma vie intéresse !

Erica rigole.

- Mon fiancé c'est son meilleur pote figure-toi. Ça le rassure plus qu'autre chose qu'on travaille ensemble !

- Au moins tu bouges pas d'une oreille parce que si tu le fais, je te séquestres et  Ousmane finit le boulot !

- T'es pas drôle Djibril !

- Bref ta gueule ! - en me regardant - Si tu veux me poser une question, je suis toute ouïe.

- C'est quand que t'arrêtes de parler ? demandé-je très sérieusement.

Erica explose de rire à nouveau. Il me regarde avec un sourire en coin.

- Enfin on va s'amuser dans cette entreprise !

- Erica, c'est quand ton mariage du coup ? dis-je en esquivant la remarque de Djibril.

- L'année prochaine si tout se passe bien, on attend d'être stable financièrement pour...

Elle me raconte un peu sa vie. Djibril intervient comme à son habitude mais je ne prête pas vraiment attention.

L'addition arrive. Je sors mon porte-monnaie. Sans crier gare, Djibril prend le ticket et se dirige vers le serveur. Je le regarde.

- Il t'aurait jamais laissé payer quoi que ce soit, m'explique Erica. Il fait ça avec tout le monde. Il est relou à ses heures perdues mais il a un cœur énorme.

- Ah.

- En tout cas s'il a dit un truc qui t'as vexé ou quoi, dis-le. Faut pas te laisser impressionner parce que c'est le chef.

- Non t'inquiète pas.

Il revient avec un sourire aux lèvres on aurait dit qu'il avait gagné au loto. On retourne au bureau. Cette fois-ci, j'ai laissé Erica devant. À l'arrière, je les écoute à moitié. Je suis la tête dans les nuages et je regarde le paysage défiler à l'extérieur.

Je finis ma journée de travail en me concentrant sur ce que j'ai à faire. Erica part quelques minutes avant moi. Je me dirige vers le métro quand une voiture s'arrête devant moi. Djibril. Il baisse la vitre. Je vois Erica à ses côtés.

- Tu veux qu'on te dépose ?

- En plus d'être les restos du cœur, t'es taxi ? le questionné-je.

- Un taxi gratuit ! Précision, rajoute Erica.

- Ta gueule Rica !

Je sourie. Ils ont vraiment une belle complicité ces deux-là.

- Je pensais qu'il fallait le chercher celui-là pour le trouver !

- Quoi ? demandé-je.

- Ton sourire. Je pensais que t'étais du camp des aigris de la vie !

Quelqu'un klaxonne.

- Tu montes alors avant qu'on vienne me mettre un coup de boule ?

- Non merci.

- Sûre ?

- Oui. À demain.

Erica me fait un au revoir de la main. Djibril se contente de me sourire avant de démarrer en furie. Ma première journée était bien. Je suis contente d'être dans cette entreprise.

Les écouteurs dans les oreilles, je fais passer le temps dans les transports.

J'arrive dans mon quartier. En chemin, je croise Serpent et Léna. Je m'arrête. Ils font de même. On se regarde comme si on ne s'était jamais vu. Junayd m'observe. Mes yeux se baissent. Léna passe sa main dans la sienne. Elle veut sûrement marquer son territoire. Mes jambes se débloquent. Je passe à côté d'eux. Mon corps tout entier frissonne.

Il a vraiment repris sa vie.

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