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A M Y
[Le lendemain]
Cette après midi je travaillais et comment vous dire que j'étais épuisée. On est rentré ce matin vers 6 heures. Et mon service démarre à 13 heures. J'étais donc déjà debout puisqu'il ne me restait qu'à peine 3 heures avant de devoir aller travailler.
Je regardais les snaps de la veille dans mon lit. Je me suis mise à penser à Alec et à sa manière de me regarder. J'en étais totalement retournée. Ses iris bleus me fixaient comme ci elles cherchaient à percer quelque chose en moi. On avait échangé un regard pendant un bref moment, mais je saurais vous décrire la sensation que j'avais ressenti. C'était particulier.
Présentement je finissais de faire la vaisselle quand l'interphone se met à sonner. Bizarre, j'ai jamais de visite moi.
- Allô ?
- Amy ? C'est moi, Alec, prononce t-il derrière le combiné.
Alec ? Ici ? Mais pourquoi ? J'ouvre la porte et me dépêche d'aller enfiler un pantalon, car j'étais en short. Me demandez pas pourquoi, mais j'ai mis un coup de parfum alors que je suis même pas lavé, ainsi que du gloss. La porte sonne au moment ou j'attache mes cheveux. Je me dépêche d'aller lui ouvrir. Il se tenait debout, les mains dans les poches de son jogging, un sourire aux lèvres.
- Salut. Je te dérange ?
- Non, entre je t'en prie.
Je le laisse passer et lui indique le chemin. Heureusement que le salon était ranger, moi qui suis de nature bordélique. J'étais quand même gêné d'avoir Alec dans mon salon. Je sais pas c'est bizarre.
- Hum tu veux, boire un truc ? Où manger peut-être ?
- Ça ira t'inquiète, merci. Je, tu fais quelque chose, aujourd'hui ?
- Oui je taf cette après-midi.
- Oh. Et à quelle heure tu commences ?
- 13 heures.
- C'est largement suffisant, il avait murmuré cette phrase mais je l'avais entendue, Tu m'accorderais une petite heure ? Je voudrais te montrer un truc. Et ensuite je te dépose au travail ?
- Me montrer quoi ?, demandais-je perplexe.
- Un truc, qui me tient à cœur, dit-il avec un léger sourire.
Qui lui tient à cœur ? Mais pourquoi c'est à moi qu'il voudrait montrer ça si ça lui tient à cœur ?
- Mais, je, t'es pas fâché pour hier ?
- Fâché ? Pourquoi ?
- Bin pour ce que j'ai dis sur la terrasse.
- Tu cherchais à ce que je sois fâché en disant ça peut-être ?
- Bin oui c'était le bu/ non ! Non je voulais pas dire ça !
- Mais tu voulais faire ça ?
J'ai eu peur qu'il s'énerve cette fois ci. Mais il a simplement sourit à la fin de sa phrase. Ouf, j'ai eu chaud.
- Bon passons, tu viens avec moi alors ?
- Heu, d'accord. J'ai le temps de prendre une douche au moins ?
- Oui bien sur. Mais ne tardes pas trop non plus.
Je fonce à la salle de bain après sa réponse et me déshabille à la hâte. D'une main je frottais mon corps, de l'autre les dents. Je me rince et attrape ma serviette que je noue autour de moi. Ensuite je vais dans ma chambre, me crème le corps rapidement et enfile des dessous avant de mettre un jean et un top blanc. Je brosse juste ma perruque pour la rendre plus discipliné et je maquille uniquement mes sourcils. Après 2 coups de parfum je retourne rejoindre Alec dans le salon.
- Vraiment trop rapide. J'adore, dit-il en se levant du canapé.
- T'as vu ça ! Bon, on peut y aller, je finis de nouer mes lacets.
Je prends mon sac et ma veste et rejoins Alec dans les escaliers après avoir fermé la porte. On monte ensuite dans sa voiture vers une direction inconnue.
*
Un quart d'heure de route plus tard, Alec se gare dans une petite ruelle, en face d'un... orphelinat ? Mais, qu'est-ce qu'on fait ici ?
- Alec ?
- Hum ?
- On fait quoi devant un orphelinat ?, je l'imite et sors de la voiture.
- On est venu adopter un enfant Amy.
Quoi ?!
- T'as dis quoi là ?!
- Je veux adopter. Et je voudrais que tu te fasses passer pour ma compagne, dit-il avec sérieux.
- Alec, reprends toi. Ce n'est absolument pas comme ça qu'on adopte un enfant. Et en plus, tu peux pas me demander une chose pareille !, ma voix s'enroue légèrement.
Au départ très sérieux, Alec détend son visage et laisse échappé un petit rire. Moi, je ne trouve pas ça amusant.
- T'aurais aimé voir ta tête, c'était excellent.
- Je, très drôle Alec, dis-je en lui suivant à l'intérieur de l'orphelinat. Mais on fait quoi ici ?!
- Amy, tu parles trop. Viens
Alec attrape subtilement ma main et je vous jure, j'en ai eu des frisons. Sa main était grande, et douce. Je veux plus qu'il me lâche !
Il m'entraîne à travers le bout du couloir, puis on sort sur un jardin énorme avec beaucoup d'enfants. Petits et grands. Ils jouaient et criaient tous ensemble.
Une femme s'approche d'Alec en souriant, et celui ci lâche ma main pour enlacer cette femme. La chaleur de sa paume se disipe peu à peu et cela me perturbe encore plus.
- Cécile je vous présente Amy, c'est une amie à moi. Amy, Cécile. La directrice de cet orphelinat.
- Bonjour madame, dis-je timidement.
- Bonjour madame ? Non appelle moi Cécile je te prie, elle s'avance pour me faire la bise. Vous êtes venus voir les enfants ?, elle s'adresse à Alec.
- Exactement. Je voudrais les présenter à Amy. Viens, dit-il à mon attention.
Je le suis de très près vers la masse de gamins. Certains d'entre eux reconnaissent Alec et viennent lui taper dans la main tour à tour. Je me suis mise en retrait pour observer cette scène si attendrissante. Ils étaient heureux de le voir et lui également. Ça se ressentait dans les yeux de chacun. Un sourire franc se dessine sur mes lèvres tandis qu'Alec reviens vers moi. Avant même qu'il n'en place une, une petite fille arrive vers lui. Il l'a prend dans ses bras et l'assène de bisous sur le visage. Je fonds littéralement.
- Ça va Lunita ?
- Tu m'as trop manqué Alec !
- Toi aussi tu m'as manqué Luna, il lui refait un bisou.
- Et elle c'est qui ?, demande la petite en me regardant.
- Elle c'est Amy, l'une de mes amis. Dis lui bonjour.
- Bonjour, répéta t-elle de sa petite voix.
- Salut toi, dis-je en lui offrant un petit bisou sur la joue.
- T'es pas là pour me voler mon Alec hein ?
- Oh je, non absolument pas !, dis-je en riant.
- Parce que on va se marier quand je serais grande !
- N'est-ce pas mignon tout ça ?, dis-je à l'attention d'Alec.
Celui ci se contente de rire tandis que pas mal d'enfants viennent autour d'Alec. Certains osaient venir me parler, d'autre restait en retrait. Je ne sais pas pourquoi je suis ici, mais je suis honoré qu'il m'est emmené partager un court mais mémorable moment. Les enfants sont vraiment trop innocents. Ils me parlaient naturellement, comme ci ils me connaissaient. Ils sont tellement attachants et je me demande, sans jugement, comment l'on peut abandonner son enfant. Ils méritent tous autant qu'ils sont d'avoir un foyer. Mais ils sont là, les yeux pleins de joie et l'âme fraîchement innocente, se demandant sûrement pourquoi eux n'ont pas eu la chance d'avoir des parents aimants et protecteurs. A cette pensée une larme dévale ma joue, mais je l'essuie rapidement.
Nous avons passé une petite heure en compagnie de ces enfants et il était temps pour nous de partir. La petite Luna s'était mise à pleurer en voyant Alec s'éloigner. Ça m'a réellement fendu le cœur. Encore plus quand j'aperçois Alec, les larmes aux yeux, sans pour autant que ses larmes ne coulent.
- Alec ?
- Ça va c'est rien. Mais j'aime pas la voir comme ça. C'est toujours pareil quand je dois m'en aller, dit-il en haussant les épaules.
- Mais, qui sont tout ces enfants pour toi ?
- Personne. Enfin directement. Je viens ici une fois par mois depuis des années. Beaucoup sont là depuis longtemps, trop longtemps. Mais d'autre on trouver des familles pour les accueillir. J'ai toujours été sensible à l'abandon d'un enfant. Je me demande comment est-ce qu'on peut abandonner son propre sang. Ils n'ont pas choisit cette vie là, mais regarde à quel point ils sont heureux. Je me sens proche d'eux, je saurais pas te le décrire. Grâce à mon père et à sa petite boîte, on a la possibilité de leurs offrir des jouets à Noël et ça depuis quelques années maintenant. C'est un réel plaisir de les voir s'épanouir pour de simples babioles. Pour eux c'est énorme et tellement plus. Je me suis pris d'affection pour eux, pour le personnel aussi. C'est pour ça que je viens les voir.
- C'est extrêmement généreux de votre part Alec. Et puis, ça se sent que tu les aimes ces enfants. Et Luna ?
- Luna ? Il se met à sourire. Si je pouvais Amy, je ramènerais cette petite avec moi. Elle est arrivé dans cette orphelinat alors qu'elle avait 5 jours. 5 jours Amy. La première fois que je l'ai porté, j'ai coincé mon doigt dans sa main, elle la serré très fort. Je l'ai porté une minute, et quand je l'ai remise à Cécile, elle a pleuré. C'était la première fois que ça m'arrivait. Et depuis j'essaye de prendre soin d'elle du mieux que je peux. Aujourd'hui elle a 3 ans et demi. Je l'ai presque vu grandir. Je l'affectionne particulièrement. Et puis, elle me fait cruellement penser à ma petite sœur.
- Tu as une sœur alors ?
- Oui. Amaya. J'ai aussi un petit frère qui s'appelle Alvin. Et ce sont les êtres que j'aime le plus au monde.
- C'est beaucoup trop mignon, je te savais pas si aimant.
- Parce que tu ne me connais pas encore, mademoiselle Amy Keïta.
J'étais vraiment heureuse d'avoir partagé ça avec lui. Et ses confessions m'avaient touchées. Ce garçon à l'air d'avoir un cœur énorme. Il est un poil arrogant mais c'est ce qui fait tout son charme. Il était clair qu'Alec m'intéressais. Il avait éveillé ma curiosité. Je voulais davantage le connaître. Et j'espérais en avoir la possibilité...
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