Ils ont enfin réussis. Ils ont réussis à avoir cette chasseuse.
Mais le loup noir est toujours troublé. Qui est cette fille ?
Alors qu'il s'approche d'elle, elle s'évanouit.
Tous les loups hurlent à la lune pour leurs six camarades morts et pour leur nouvelle victoire sur les chasseurs. Mais le grand loup, lui, n'hurle pas. Il n'en a pas le cœur.
Il se retransforme et s'accroupis à côté de la chasseuse.
Tous ses loups suivent son geste et reprennent forme humaine.
Son bras droit arrive à ses côtés et lui demande.
-Qu'en fait on ? Doit on l'achever ?
-Hors de question ! Grogne l'Alpha dont les yeux se teintent de rouge une seconde.
-Que se passe t il ? Lui demande t il, étonné de sa réaction.
-C'est elle, dit il tout simplement.
-Comment ça. De quoi veux tu parler ? Attend ne me dis pas que...
-Si. C'est mon âme sœur.
-Alors c'est ça hein. Ça explique tout.
-De quoi ?
-Ton comportement plus qu'etrange. Habituellement, tu aurais abattu sans hésitation le chasseur qui a abattu les tiens. Mais là, lorsque vos regards se sont croisés, on a tous ressenti quelque chose d'étrange. C'était le lien.
-Sûrement, répond il en la regardant toujours.
-Et puis, son comportement à elle aussi a changé. Elle avait l'air désorienté. Elle ne savait plus quoi faire. C'était si flagrant. Elle hésitait clairement à te tuer. Si elle ne s'était pas décalée volontairement quand tu lui as sauté dessus, tu serais mort.
-N'importe quoi ! Grogne l'Alpha.
-Elle avait sorti un poignard sur lequel tu te serais empallé. C'est de cette manière qu'elle a tué le premier loup, lui explique t il.
-Que...Oh putain ! Réalise t il en passant une main sur son visage.
Si cela n'avait pas été son âme sœur, il serait sûrement mort, voilà la réalité. Le Lune est décidément bien clémente avec lui.
-C'est d'autant plus étrange qu'elle se soit ravisée surtout quand on sait que sa cible à abattre n'était autre que toi, remarque t il en lui tendant un paquet de feuille.
-Où as tu trouvé ça ?
-C'est sorti de sa poche quand vous avez roulé ensemble. Je l'ai ramassé. Tu étais sa mission, insiste t il.
-Mais qui es tu donc ? Murmure t il en la regardant, après avoir lu le dossier.
-On devrait rentrer, l'interrompt il.
-Tu n'a pas d'ordre à me donner ! Rétorque.
-Désolé, s'excuse t il aussitôt en dévoilant son coup pour lui prouver que ce n'était pas un défi.
-Mais tu as raison rentrons.
-Et elle ?
-On l'emporte.
-Bien.
Lorsqu'elle se réveille, c'est flou. Elle sent du monde à côté d'elle et lorsque sa vue lui est revenue, elle aperçoit trois hommes, ou plutôt loups garous selon leurs odeurs. Elle se lève vite du matelas de fortune sur lequel elle est, apparament trop puisqu'une douleur horrible la fait se recoucher aussitôt en gémissant de douleur.
Elle porte les mains à son flanc droit avant d'y sentir un bandage épais et serré, lui servant carrément de vêtement puisqu'elle ne porte rien d'autre, et qui s'humidifie sous son touché, s'imbibant de sang. Elle grogne de douleur en grimaçant, attirant l'attention des hommes.
L'un s'avance vers elle et avant qu'il ne la touche elle lève son buste juste suffisamment pour lui asséner un crochet du droit dans la joue. Chose qu'elle n'aurait pas du faire.
Elle se fait plaquer sur son lit par les deux autres hommes.
-Tu ferais mieux de ne pas t'agiter comme ça, lui conseille l'homme en se massant la mâchoire. Même si je pense que tu te fiches royalement de ce que je peux bien te dire.
-Bien vu, sourit elle moqueusement.
-Ah... Va encore falloir que je recouse la plaie... Soupire t il. Tu as fait sauter une bonne partie des points de suture dans ton geste idiot. Tenez la bien, dit il aux autres en la voyant essayer de bouger.
Leur poigne se resserre sur elle et elle finit par abandonner, le souffle court et les forces lui manquant.
Elle laisse l'homme lui défaire le bandage pour la recoudre et lui en remettre un autre. Que les autres la voit nue ne lui fait rien. Elle n'est pas pudique, grâce à son Père.
Voulant arrêter d'y penser, elle observe plutôt l'endroit où elle se trouve. C'est une cellule. Une bonne grosse cellule aux murs métalliques bien épais quand elle regarde. Ils l'ont sûrement mis dans la plus isolée et la plus sûre.
Mais elle ne comprend pas pourquoi ils ne l'ont pas plutôt tuée.
N'est ce pas ce que les loups font normalement aux chasseurs ?
Alors pourquoi ne l'ont ils pas fait et pire encore, pourquoi la soignent t ils ?
Que veulent ils d'elle ? Des infos ?
Sûrement.
Mais ils auront beau lui faire tout ce qu'ils veulent, elle ne dira rien. Ce n'est pas maintenant qu'elle trahira les siens.
-Voilà, j'ai fini, dit il en se relevant.
Les deux homes la lâche et sortent à reculons de la pièce, vérifiant qu'elle ne tente rien.
Alors que le "médecin" allait faire de même, elle le retient.
-Pourquoi ? Lâche t elle dans un souffle de voix rauque.
-Pourquoi quoi ?
-Pourquoi ne me tuez vous pas ? Pourquoi, au contraire, me soignez vous ?
-Ordre de l'Alpha, c'est tout. Tu es importante pour lui.
Et sur ces mots, voyant qu'elle ne dit plus rien, il sort et referme à clé derrière lui après lui avoir dit de se tenir tranquille si elle ne voulait pas mourir en rouvrant sa blessure.
Alors elle avait raison. Ils ne la gardent que pour savoir tout ce qu'elle sait, pour sûrement pouvoir éliminer une bonne fois pour toute le reste de son peuple.
Mais à quoi s'attendait elle de toute façon ?
Un loup ne peut penser à rien d'autre pour garder un chasseur en vie.
Elle finit par fermer les yeux et plonger dans un sommeil sans rêves.
Lorsqu'elle émerge, elle entend des voix approcher puis la porte de la cellule grincer avant d'apercevoir un homme imposant entrer suivi du médecin et d'un autre qu'elle ne connaît pas.
Cet homme...
C'est l'Alpha. Elle le sait lorsque leurs yeux se rencontrent et qu'elle a la même sensation que dans la forêt. Ce tourbillon d'émotions dont elle ne connaît pas le nom mais qui est tellement agréable.
L'homme aussi à l'air de le ressentir.
Il reprend néanmoins bien vite et elle aussi même si son visage n'a rien laissé transparaître, comme à son habitude.
-Je m'appelle Michael. Je suis l'Alpha de cette meute et de toutes les autres de ce pays. L'Alpha Suprême si tu préfères, mais ça, tu devrais le savoir puisque c'était écrit sur le descriptif que tu portais avec toi. Enfin bref, voici Marc, un de mes Bêtas, bras droit et meilleur ami. Et pour finir, Peter, le médecin de meute, comme tu as sûrement pu le constater, dit il en regardant mon bandage. Comment te sens tu ?
Elle reporte son attention dans le regard de l'Alpha, cherchant à y déceler une quelconque trace d'intérêt personnel dans cette question si inattendue. Dans une situation normale, un loup ne demande pas à son ennemi s'il va bien : il l'achève.
Mais cette situation n'est décidément par ordinaire.
Ne trouvant rien d'autre que de la sincérité, elle préfère tourner la tête que se laisser avoir par ce qu'elle ressent en le regardant dans les yeux et finir par lui révéler quoi que ce soit de compromettant sans même le vouloir.
Elle fixe donc son regard sur le plafond.
-Es tu muette ou vas tu finir par me répondre ? S'impatiente le loup.
Elle relève sa tête et montre sa gorge du doigt en mimant le geste de boire.
-Elle doit avoir besoin de s'hydrater, commente le médecin en allant chercher un verre d'eau. Ce matin elle m'a parlé deux secondes mais très difficilement.
Il lui prend le dessous de la tête et lui soulève délicatement le temps qu'elle s'abreuve. Une fois fait, il la rallongne tandis qu'elle pousse un soupir d'aise.
-Maintenant tu peux me répondre.
Elle croise les bras sur sa poitrine en faisant attention à sa blessure et hoche négativement la tête en lui souriant, moqueusement, heureuse de s'être payé sa tête et d'avoir ainsi pu boire à son insu.
L'Alpha est d'ailleurs irrité puisque ses poings se serrent et se desserent continuellement.
-Maintenant que tu as eu ce que tu voulais, répond ! S'énerve t il.
Énervée à son tour qu'il ose lui ordonner quelque chose, elle lui lance un regard noir en lui montrant un magnifique doigt d'honneur pour réponse avant de reprendre sa contemplation du plafond, même si elle aimerait tellement le regarder rager dans son coin, elle se retient.
Vaut mieux ne pas lui accorder d'attention et faire son indifférente. Si elle le fait suffisamment chier, elle pourra espérer qu'il la tue avant qu'elle ne soit forcée de dire un mot à propos de siens.
Oui, c'est le meilleur moyen. Elle doit le pousser à bout et l'obliger à l'achever. Jamais, de toutes manières, elle n'oserai se présenter devant son Père en ayant échouée à la mission qu'il lui avait confiée. Mieux vaut mourir que subir une telle humiliation qui sera vite suivie d'une punition bien plus terrible que la mort elle même.
Loin de se douter de ce à quoi elle peut bien penser, le loup fulmine de son côté. Pourquoi est elle si bornée ?
Il ne lui a pourtant demander que son état de santé.
Alors quoi ? Que faut il faire pour le lui faire dire puisque même sa voix d'Alpha ne lui fait rien ?
De quoi a t il l'air devant son Bêta et son médecin à ne pas réussir à se faire obéir d'un humain, créature qui tremble d'habitude devant lui et sa voix ?
Furibond, il finit par sortir de la pièce rapidement, suivis des deux autres hommes avant de faire quelque chose qu'il regretterai ensuite.
-Sans vouloir te donner des ordres, commence son Bêta en dévoilant son coup, tu devrais peut être la laisser tranquille un moment, le temps de la laisser digérer. Laisse la donc réfléchir. Ce sera peut être plus simple après quelques jours.
-Humm... Marmonne t il, mécontent. Très bien. Peter, tu t'occupera de ses blessures tout le temps qu'il faudra. Avertit moi dès qu'il y a un changement.
C'est clair ? Demande t il de sa voix d'Alpha n'entendant pas de réponse.
-Oui Alpha.
-Bien, dit il en rejoignant la forêt tout en se déshabillant afin de se calmer et de penser à autre chose avant de reprendre avec les affaires de la meute.
Le loup est enfin parti. Elle ne sait dire pourquoi, mais sa présence lui est autant apaisante que dérangeante.
C'est comme si sa présence apaisait son esprit tourmenté, mais c'est aussi précisément ça qui la dérange, de ne plus être maître d'elle même en sa présence.
Ils sont partis tous les trois en furie, les fidèles petits toutous suivant leur maître enragé.
Dans un autre contexte, ça aurait pu la faire rire. Mais pas là. De une car ce sont des loups, et de deux car elle n'est rien d'autre qu'une ennemie prisonnière du peuple qu'elle haie.
Certaine de ne plus être dérangée de sitôt, elle replonge dans son sommeil. Après tout, si elle doit restée allongée autant en profiter pour se reposer et faire ainsi passer le temps plus vite.
***
Et voilà mes louveteaux !
Chapitre 3 terminé ! A vous de travailler !
Votez, commentez et à la prochaine pour la suite ! 🐺💕