Écrits Futiles

Torture

Mets donc tes deux mains autour de mon cou maigre et faible.
Regarde moi donc dans les yeux et tire sur mes chaînes, tire donc, toujours plus fort, encore plus fort.
Je suis ta marionnette destin funeste.
Je suis ton objet, ton fantasme personnel.
Je suis ta bête, ton animal docile.
Je t'appartiens, tu me contrôle, tu m'observe, juge tous mes faits et gestes.
Frappe moi donc à coup de mots, de reproches et de calomnies.
Acharne toi donc sur mon âme mourante.
Détruits moi donc avec tous tes actes, ton regard.
Rappelle-moi donc ton amour si puissant.
Manipule mon esprit, ma conscience et ma vie.
J'ai voulu m'échapper de cet enfer, de cette torture, en vain puisque j'étais solitaire.
Les menaces ont fusées et les chaînes à mes poignées se sont donc resserrées.
Tu as trouvé ma faiblesse, ma trop grande gentillesse, mon amour aveugle.
Contrôles moi, détruits moi à m'en faire perdre la tête.
À chaque faux pas je me noie.
À chaque erreur je meurs.
Et puis la peur a fini par prendre le dessus,
quand tu as poignardé mon cœur et étranglé mon âme de toutes tes forces.
Tout est parti en fumée.
Le cauchemar ne sera jamais vraiment terminé, non.
Ils ne font tous que s'en aller, les uns après les autres me laissant sombrer.
Fais-moi donc danser lentement par tes mains meurtrières.
Que se répande lentement mon sang, froid et amère.
Tu es le marionnettiste de ma nouvelle vie.
Isolée il n'y a plus que toi désormais.
Pour toi je crève d'amour mais je te hais.
Me voilà partagée, déchirée.
Je m'en déchire les entrailles.
Je m'étouffe dans mes larmes et mon sang devant toi, ton petit sourire et tes yeux tournoyant.
Encore et encore ces images me reviennent.
En boucle mon esprit rejoue cette partie funeste, cette torture sinistre.
J'étais comme prise au piège.
Face à toi j'étais juste impuissante.
Je crevais en silence.
Je hurlais pendant ton absence.
J'étais terrorisée en ta présence.
Ton absence est ma seule récompense.
Ne plus entendre ton nom est une libération.
La fin sera donc enfin mon seul privilège...