L'homme de la montagne

By KoenDiri

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Il y avait bien des choses que Marc pouvait cataloguer comme de "mauvaises nouvelles". La disparition d'une e... More

Dédicace et Avant-propos
Prologue
Chapitre 1 - le choix du fou
Chapitre 2 - l'impuissance du marcheur
Chapitre 3 - les difficultés de la montagne
Chapitre 4 - le domaine des chinchimottes
Chapitre 5 : le rugissement des flots
Chapitre 6 : les battements du cœur
Chapitre 7 : la vengeance du farfadet
Chapitre 8 : les larmes de l'enfant
Chapitre 9 : la cruauté dans la peau
Chapitre 10 : les cris du silence
Chapitre 11 : la colère des sages
Chapitre 12 : le poids des responsabilités
Chapitre 13 : la naissance des chinchimottes
Chapitre 14 : une mission impossible
Chapitre 15 : une course endiablée
Chapitre 16 : une interrogatoire déroutant
Chapitre 17 : accomplir la mission
Chapitre 18 : une vie commune
Chapitre 19 : une profusion de provision
Chapitre 21 : un silence prévenant
Chapitre 22 : un cri déchirant
Chapitre 23 : une famille retrouvée
Chapitre 24 : le chant des papillons
Chapitre 25 : une autorité inébranlable
Chapitre 26 : une visite difficile
Chapitre 27 : une antre monstrueuse
Chapitre 28 : un niveau alarmant
Bonus : L'enfance de Hank
Chapitre 29 : la fin du voyage
Participations aux concours et résultats

Chapitre 20 : des changements notables

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By KoenDiri


Hank et Cassy étaient dans la forêt. Marc entendait leurs voix et il devina rapidement qu'ils ramassaient du petit bois grâce aux nouvelles branches cassées.

Il les écouta pour le plaisir de les écouter. Cassy avait l'air plus détendue qu'en temps normal et elle posait pleins de questions sur les arbres. Marc posa les vivres au-dessus de la trappe, puis l'ouvrit et descendit doucement par l'échelle. Hank avait dû mettre un temps fou à creuser ça, à moins que ce ne soit le précédant occupant qui l'ait fait, pour autant qu'il le sache, c'était tout à fait possible.

Il attrapa les conserves et les rangea une par une, sur l'étagère qui leur semblait dédiée. Puis il fit de même avec les autres choses, lentement, comptant en même temps le nombre de repas potentiels. Le résultat lui parut satisfaisant et il ressortit de la petite cave, plutôt content du travail accompli. A ce moment-là, la porte s'ouvrit sur une Cassy, les bras pleins de petites branches et autant de brindilles dans ses cheveux sauvages. Elle lui fit un énorme sourire et posa son petit chargement, suivit de près par Hank dont les bras étaient pleins eux-aussi. Miraculeusement, ses cheveux à lui semblaient avoir été a peu près épargné.

— J'ai encore des choses pleins la voiture, ça vous dit de venir avec moi ?

Hank parut troublé un instant, puis il accepta. Il détestait l'idée qu'il y ait cet engin à moteur si près d'ici, mais il avait spontanément compris que ce serait l'une des concessions qu'il faudrait faire. Marc refuserait de ne pas avoir sa voiture. En plus, il boitait encore un peu ... Ce ne serait pas correct de le faire marcher jusqu'à la ville.

Il ne s'attendait pas pour autant à se retrouver face à autant de caisses. Ce serait lourd et encombrant à transporter. Qu'est-ce qu'il avait pu ramener comme ça ?

— Regarde Cassy, c'est pour toi.

Marc s'était accroupi et il tendait le doudou à Cassy. La petite fille hésita. Elle aimait bien Marc, mais elle restait surtout avec lui quand Hank partait et ça, ça se n'était jamais une bonne nouvelle à ses yeux. Voyant la gêne apparaitre chez les deux autres, Hank posa la main sur le haut du doudou et marmonna que ça ressemblait vraiment au goût des chinchimottes. La petite en profita pour faire le trajet et attraper la peluche avant d'en tester la douceur sur sa joue. Un grand sourire illumina alors son visage.

Hank prit une première caisse. Elle était lourde. Vraiment lourde. Marc posa une seconde caisse plus légère sur celle-ci et en prit une troisième avant de refermer sa voiture, plus pour la forme qu'autre chose. Personne ne venait ici. Hank resta silencieux sur le trajet, observa la petite qui prenait religieusement du petit bois sur le trajet. A chaque bâton, elle levait le regard sur lui, cherchant son approbation, s'il souriait elle criait de joie et repartait en courant.

Un peu avant d'arriver, il demanda :

— Qu'est-ce que c'est ?
— Du troc. Du troc venant des parents de Mérine, d'Osho et de Sam aussi.

Marc dû retenir un rire. C'était une idée idiote, mais on aurait presque dit que son collègue s'était comporté comme un parent pour lui, remerciant Hank de l'avoir ramené presque entier.

— J'ai rien à leur donner.
— Ils n'attendent rien Hank. C'est pour te remercier. Grâce à toi, les petites sont vivantes.
— Hum., répondit mystérieusement l'autre homme.

Il se demandait ce qu'il allait trouver dans ces caisses. Sam était un idiot fini. Il aurait préféré surveiller de près un troc avec lui pour ne pas se retrouver avec n'importe quoi ! Il fut néanmoins agréablement surpris lorsqu'en ouvrant les caisses, il trouva autant d'outils. Par ici, c'était un truc extrêmement précieux, un vrai petit trésor en sommes. Lentement, il sortit les affaires, une par une, les observants avec attention.

Il resta plus curieux encore devant les graines. Il n'avait jamais eu de potager. Souvent, il fallait mettre des protections contre le gel par ici. Il n'était pas équipé pour et ça coutait trop cher pour lui, sans parler du fait que ses deux seuls fournisseurs n'étaient pas orientés vers ce type de produit. Néanmoins dans la caisse, il semblait y avoir de tout. C'était vraiment inattendu.

— Sam a conseillé les parents pour te trouver des choses qui pourraient te convenir. Est-ce que ça te plait ?

Il hocha sèchement de la tête, mal à l'aise. Il ne pourrait plus dire que Sam était un « p'tain de connard d'imbécile sans cerveau ! » à présent. Il se contenterait de le traiter d'idiot. Un gentil idiot qui le connaissait beaucoup mieux qu'il ne le pensait.

Cassy les regardait faire, depuis le lit qui lui servait véritablement de nid, l'air peu intéressée. Elle étouffa un bâillement.

— Oh et j'oubliais le plus important. Le cadeau de Cassy.

Elle leva le nez et écarquilla les yeux, surpris. Elle avait déjà eu un doudou, tout doux comme un chinchimotte. Pourquoi aurait-elle encore autre chose ? Elle regarda Marc sortir de sa veste un truc bizarre et ne comprit pas immédiatement. Marc dû l'ouvrir et lui montrer pour qu'enfin elle s'approche et essaye. Elle semblait n'avoir jamais au grand jamais testé quelque chose comme ça ... c'était pourtant simplement une boite de feutre et un cahier de coloriage qu'il lui tendait là. Sa prise sur le feutre était malhabile et elle gribouillait de partout, sans respecter les lignes épaisses qui définissaient le dessin, mais elle semblait contente et c'était bien le plus important.

Quand Hank descendit ranger les outils dans sa cave, il étouffa un juron. C'était plein à craquer. Il y avait de la nourriture de partout, en pagaille. Il tourna certains bocaux pour comprendre ce qui était dedans et se sentit très bête : il ne savait même pas quel goût avait certains de ces trucs. Tout ce qu'il pouvait dire c'est qu'il avait soudain l'impression d'être au cœur d'une caverne aux trésors. L'idée qu'il n'aurait pas à souffrir de la faim en cas de mauvaise chasse était vraiment douce. Ça l'avait inquiété d'avoir du mal à nourrir la petite, il était maintenant pleinement rassuré.

Le soir, après avoir diné avec l'un des nouveaux trucs, étranges mais franchement pas mauvais, qu'il venait de découvrir, Marc toussota, puis prit la parole d'une voix gênée.

— Ecoutes Hank ... Je sais que tu fais déjà beaucoup d'efforts ... mais j'aimerai que nous troquions encore.

Le sauvageon l'observa froidement. C'était sa manière de lui annoncer qu'il allait devoir faire d'autres concessions. Il voyait bien à la façon dont Marc agitait l'idée d'une récompense, que ce ne serait pas agréable, alors il se renfrogna.

Le pire, c'était qu'il ne pouvait pas refuser. Tout les changements et les trucs que Marc réclamait, c'était toujours pour le bien des gosses, alors pour Cassy, il accepterait au bout du compte. Avec ou sans troc. Le flic tentait juste de lui rendre un semblant de contrôle pour qu'il ne panique pas.

- Qu'tu veux ?

La réponse ne lui plut pas. Mais alors, pas du tout. Cette nuit-là, alors que Marc dormait enfoncé dans un sac de couchage dans un coin, Hank se tournait et se retournait dans son sac de couchage. Ce que demandait Marc lui pesait sur l'estomac.

Il se demandait si ça voudrait dire qu'à présent, sa cabane ferait parti de la ville ? Est-ce que le béton et le reste viendrait les gangrener ? Marc disait que non, mais ça reviendrait au même. Y'avait qu'en ville qu'on faisait ces trucs-là. Marc avait insisté, expliquant que la petite en aurait besoin et qu'il ferait l'installation. En échange, Hank gagnerait ces fameuses installations et tout ce qui irait avec ... Tout ça, un truc dont il ne voulait pas. Mais si c'était pour la petite ... il prendrait sur lui. Enfin ça, c'était sa décision consciente, ça n'empêchait pas ses bras de le démanger terriblement.

Le lendemain néanmoins, Marc se mit au travail sans attendre, trop content de ne pas juste avoir reçu un « non » ferme et définitif. Pendant l'installation, Hank marcha dans sa forêt en parlant aux chinchimottes, leur expliquant pourquoi ça ne lui plaisait pas, pourquoi ce n'était pas honnête, pourquoi ça n'avait rien à faire dans la forêt ... C'était peut-être idiot de sa part, mais ça restait si étrange. Quand il rentra, il eut l'impression de n'entendre que le bourdonnement, pourtant particulièrement léger de l'appareil. Marc avait ajouté un petit abri, prémonté, près de sa cabane et à l'intérieur, il avait enfermé un groupe électrogène dernier cri. Le but était de faire dans les prochains jours un raccordement basique pour leur permettre d'avoir de la lumière et de l'eau chaude facilement pour que la petite - et eux aussi - puissent avoir une bonne hygiène sans risquer d'attraper froid.

Marc était encore en train de travailler là-dessus quand Hank finit de préparer le repas. Comme il ne voulait pas voir ce « p'tain de moteur », il était allé chasser et avait ramené un lapin dodu. C'était largement suffisant pour eux trois. Hank appela Marc pour qu'il vienne manger, l'air peu aimable et fatigué d'une nouvelle façon.

Cassy les regardait alternativement. Elle n'avait pas trop aimé cette journée. Elle avait dû passer une heure avec Marc, qui bricolait et qui tenait à la garder éloigner des outils. Il lui avait proposé de se remettre à son coloriage. C'était un peu nul quand il n'y avait pas Hank, mais petit à petit, le papier et les couleurs variées avaient fini par l'absorber. Elle n'aimait pas trop la tension qu'il y avait dans l'air et elle n'en comprenait pas la raison. Hank râlait tout le temps, mais il aimait beaucoup Marc. Et Marc faisait un peu peur, mais il était plutôt gentil. Alors pourquoi n'étaient-ils pas comme d'habitude ? 

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