L'homme de la montagne

By KoenDiri

100K 11.4K 1.1K

Il y avait bien des choses que Marc pouvait cataloguer comme de "mauvaises nouvelles". La disparition d'une e... More

Dédicace et Avant-propos
Prologue
Chapitre 1 - le choix du fou
Chapitre 2 - l'impuissance du marcheur
Chapitre 3 - les difficultés de la montagne
Chapitre 4 - le domaine des chinchimottes
Chapitre 5 : le rugissement des flots
Chapitre 6 : les battements du cœur
Chapitre 7 : la vengeance du farfadet
Chapitre 8 : les larmes de l'enfant
Chapitre 9 : la cruauté dans la peau
Chapitre 10 : les cris du silence
Chapitre 11 : la colère des sages
Chapitre 12 : le poids des responsabilités
Chapitre 13 : la naissance des chinchimottes
Chapitre 14 : une mission impossible
Chapitre 15 : une course endiablée
Chapitre 16 : une interrogatoire déroutant
Chapitre 17 : accomplir la mission
Chapitre 18 : une vie commune
Chapitre 20 : des changements notables
Chapitre 21 : un silence prévenant
Chapitre 22 : un cri déchirant
Chapitre 23 : une famille retrouvée
Chapitre 24 : le chant des papillons
Chapitre 25 : une autorité inébranlable
Chapitre 26 : une visite difficile
Chapitre 27 : une antre monstrueuse
Chapitre 28 : un niveau alarmant
Bonus : L'enfance de Hank
Chapitre 29 : la fin du voyage
Participations aux concours et résultats

Chapitre 19 : une profusion de provision

2.7K 336 23
By KoenDiri


Marc fut songeur sur tout le reste du trajet. A l'arrière, la fillette dormait. Durablement traumatisée mais entière. Ses plaies cicatrisaient déjà et bientôt, il ne resterait plus que des marques. Indélébiles.

Il se gara aussi près que possible de la cabane, mais c'était néanmoins à plusieurs centaines de mètres de la cabane et cela agaça Hank. Il semblait néanmoins soulagé. Il allait mieux. Beaucoup mieux depuis qu'il avait retrouvé ses arbres. Il descendit aussi vite que possible et respira à pleins poumons. Il ouvrit rapidement la portière à l'arrière et récupéra son sac, puis il fit le tour et souleva la petite fille endormie qui se glissa naturellement dans ses bras. Cette position n'était plus étrange depuis longtemps pour eux.

Hank les conduisit tranquillement jusqu'à son chez lui et ouvrit la porte, elle n'était jamais fermée à clé. Il rentra et alla directement poser la petite sur le seul et unique lit. Il remonta la couverture froide sur sa taille et alla allumer le poêle à bois pour qu'il répande une douce chaleur. Le bois craqua rapidement alors que les crépitements envahissaient l'air.

Marc s'était arrêté devant la porte, il hésitait à rentrer. La cabane était excessivement spartiate, il s'en doutait mais il se sentit mal en découvrant son intérieur. Il avait côtoyé Hank durant des années, l'aidant à survivre en troquant, sans jamais s'apercevoir de la si grande précarité dans laquelle il vivait.

— C'pas beau mais t'as l'droit rentrer quand même t'sais.
— C'est très bien, ne t'inquiètes pas. Merci Hank.

Il franchit la porte, la referma derrière lui et resta immobile pendant que l'autre homme s'activait. Il ne savait pas où se mettre. Il n'en avait juste pas la moindre idée. Dans un coin, il y avait le lit sommaire. A côté le poêle et une réserve de bois. Un vieux tapis élimé couvrait le centre de la pièce et un bac d'eau avec quelques casseroles complétaient le tout. Il n'y avait rien d'autres. Absolument rien d'autres. Dans son sac à dos, Hank portait sans doute le reste de ses possessions.

— Tu as des provisions ?
— C'qui reste est en bas.

Hank désigna une trappe grossièrement dissimulée. Doucement, comme pour s'assurer qu'il ne fâcherait pas Hank, il allait vers l'ouverture. Il tira la poignée vers le haut, descendit les quelques marches et découvrit quelques caisses contenant des boites de thés et de cafés, quelques kilos de riz et une dizaine de boite de conserve. Ce n'était pas énorme en soit. C'était néanmoins très suffisant pour une personne seule capable de compléter cela en cueillant et en chassant.

— T'es pas content hein ..., conclut Hank, épuisé.
— On pourrait tendre le hamac le long de cette poutre. Ce ne sera pas parfait, mais ça pourrait faire une chambre correcte pour Cassy, qu'en penses-tu ?

Hank regarda et réfléchit avant d'acquiescer. Il tenta immédiatement de le faire et galéra un peu à atteindre la poutre, puis il réussit à passer les cordages. Le hamac était tiré. Ce n'était pas bien beau, mais ça ferait un couchage de plus.

— Je dois aller voir Sam et écrire mon rapport. Je reviendrais ce soir d'accord. Je te laisse Cassy. Je te fais confiance.

Hank hocha de la tête.

— Je ramènerai le troc que je t'ai promis, pour le voyage dans la montagne et pour ... pour le logement. — T'con.

Hank haussa des épaules et se détourna, bien décidé à se lover dans son duvet, dans le hamac et à dormir. Quand Marc s'éloigna de la petite cabane, il se sentit particulièrement mal. Il savait bien que le fou était fou, mais pourtant il lui faisait absolument confiance, alors qu'est-ce que ça faisait de lui ? Un plus grand fou encore, conclut-il avec ironie.

Il retourna à la voiture, s'installa au volant en essayant de ne pas se demander s'il faisait une erreur et repartit en direction de la ville. Comme il le soupçonnait, il y avait encore des journalistes, mais Sam s'en était occupé. Marc lui expliqua ses choix et vit l'air atterré de son collègue qui avait l'air de se demander s'il était tombé sur la tête une fois de trop ou pas.

— Ca va aller, il faut juste que je passe acheter des trucs. Des produits de premières nécessités et pas mal d'équipement.
— Tu as dû le payer c'est ça ? Pour qu'il ... t'écoute aussi longtemps.
— J'ai troqué son aide et sans lui, les petites seraient mortes. Ce n'est pas grave. Tu sais, tout le monde ne peut pas être aussi altruiste que toi., rajouta-t-il en riant.

Sam était un gentil gars, comme Hank, ils l'étaient juste d'une façon très différente. Et Sam le prouva une fois de plus en sortant une caisse de son casier et en la lui tendant. Marc l'ouvrit et découvrit un kit de menuiserie. Que des outils à la main, fait pour tailler le bois.

— Ca, c'est de ma part. Y'a une caisse de la part des parents de Mérine là-bas et une autre des parents d'Osho. J'ai discuté avec eux. Ils voulaient vous remercier et je me suis douté que Hank voudrait du troc comme il dit ...
— C'est génial, merci beaucoup.

Ils ouvrirent ensemble les deux autres caisses et trouvèrent un set pour lancer un potager avec un grand lot de graines et des outils de jardinages, puis dans la dernière caisse, ils trouvèrent des outils tout simples. Des pinces, des tournevis, un marteau, des clous et des vis en grandes quantités. Sam avoua les avoir un peu orientés dans le choix des cadeaux.

- Je me suis dit qu'il ne devait pas avoir l'électricité dans son bois.
- Ouais.
- Ca donne quoi à l'intérieur ?, demanda-t-il, curieux.
- C'est ... vide. Je ne pensais pas qu'il avait aussi peu de choses. Je vais passer faire les courses pour la nourriture. Demain, j'emmènerai la petite choisir des vêtements.

Sam lui fit un pauvre sourire. Il ne comprenait pas du tout les choix de Marc mais il était capable de les respecter. Il l'aida à charger les caisses dans la voiture et le laissa aller se ravitailler. Officiellement, Marc était de surveillance. Il devait garder la petite. Ses sorties seraient donc rares, il passerait tout son temps chez Hank.

Il y avait une petite épicerie dans la ville, tenue par Abigail, une dame d'un certain âge un peu forte et toujours très contente qui le prit directement dans ses bras pour lui montrer à quel point elle s'était inquiété quand il n'était pas rentré des recherches. Toute la communauté avait eu très peur. Ensuite, elle le félicita pour son exploit : retrouver les petites, c'était inespéré ! Quand il réussit enfin à partir dans les rayonnages, il hésita un moment. Il n'y avait pas de frigo, mais la cave était très fraiche. Peut-être pas assez néanmoins pour garder des produits vraiment frais. Il ne pouvait pas simplement prendre les choses habituelles.

Il passa devant un rayon plein de réfrigérateurs et l'oublia purement et simplement. Il se rendit un peu plus loin. Ici, il y avait beaucoup de conserves faites par les paysans des environs. Il dévalisa le rayon. Il prit des produits secs et des produits de premières nécessités.

Dans son sac il chargea des conserves de haricots verts et rouges, de maïs, de carottes, de petits pois, de flageolets, de navets puis des sacs de riz, de quinoa, de polenta et d'autres denrées similaires, puis il prit du sel et du sucre. C'était le minimum. Il passa ensuite prendre des biscuits secs, du chocolat et d'autres produits qui plairaient plus à la petite. Leurs conditions de vies ne devaient pas les empêcher de la gâter.

Il s'arrêta devant un rayon qu'il évitait habituellement. Là, il y avait quelques produits destinés aux enfants. Pas grand-chose cependant. Il ramassa un set de coloriage puis un doudou en peluche. Il délaissa la plupart des jouets qui s'adressaient à des enfants beaucoup plus vieux que Cassy et enfin se rendit en caisse pour payer tout cela. Il chargea sa voiture et décida qu'il était temps de rentrer.

Ça allait être étrange de ramener ses courses chez Hank. Il se demanda ce que cela donnerait ... mais avant, il devait passer chez lui prendre des affaires, des vêtements, des couvertures, son oreiller et quelques trucs dans le genre. Ce ne serait pas de trop.

Il habitait un petit appartement de fonction, commode mais impersonnel qui lui avait toujours très bien convenue jusque-là. Quand il passait cette porte, il avait la sensation de rentrer chez lui. Pourtant ce jour-là les murs lui parurent froids, l'ambiance austère et il n'eut pas envie de se coucher dans son lit pourtant mou à souhait ou de s'asseoir dans son immense fauteuil pour regarder une série idiote à la télévision. Tout ce qu'il voulait, c'était de retourner dans la petite cabane encore plus spartiate et vide, pour retrouver la forêt, Hank et Cassy. Au moins un temps. Au moins un petit moment. Le temps de trouver une solution durable pour Cassy. Le temps de comprendre comment les petites s'étaient retrouvées là et pourquoi.

Alors il retourna près de la cabane et râla pour la forme en faisant le trajet, bien trop long, entre la voiture et la cave plusieurs fois, le temps d'emmener toutes les courses. 

Continue Reading

You'll Also Like

64.1K 4.5K 37
Mais qui a eu raison de l'autre ? "Au-delà de la douleur, je suis à bout" "Oh le mal de vivre, sans toi" "Mes nuits ne sont plus que rêves et insomni...
99.6K 654 6
Je vous raconte cette histoire d'aventure après mon admission au baccalauréat composée que de nekh nekh, waw katanté you tang té nekh🥵🔥 si t'es pas...
1M 56.1K 119
Une vie transformée en un pire cauchemar À lire... NB: 🚫⚠️🔞 Les scènes sexuelles sont vraiment détaillées alors si cela ne vous convient pas veuil...
387K 38.5K 85
Certains vous diront que l'essence de Morgan, c'est le jeu. D'autres vous diront que c'est le sport. D'autres encore, pousseront le bouchon jusqu'à d...