(Romain)
Elle émergeait doucement de sa longue nuit, noyant dormi que quatre petites heures, Tressy avait le corps lourd. La jeune femme ne parvint pas à se maintenir dans un sommeil adéquat, pour des raisons qu'elle ignorait. Au fond, cela l'importait peu, chercher à répondre à une question aussi inutile serait une perte de temps.
C'est en soupirant que la journaliste se leva de son lit afin de partir prendre sa douche. Elle guetta rapidement l'heure, constatant que midi approchait à grand pas. Son rendez-vous se prévoyait pour quinze heure, ce qui lui laisserait donc assez de temps pour visiter la ville et manger un bout dans un restaurant.
Plus tard, Tressy ressortit de sa douche, serviette sur le corps. Elle alla s'habiller d'un pantalon large vert et d'un top blanc. Elle accompagna le tout avec une veste classe verte ainsi qu'avec des sandales à talon marron. L'américaine finit de se préparer. Satisfaite du rendue, celle-ci quitta sa chambre puis l'hôtel. Elle erra dans les rues bondée de New York jusqu'à attendre un restaurant à la façade moderne : Albama.
Celui-ci attira son attention, ce qui la poussa à entre dans le lieu. Il y avait foule, ce qui provoquait de longs frissons dans le corps de la femme. Toutefois, elle gardait contenance et s'approchait de l'accueil. Elle se forçait à rester droite et non émotive. Tressy arrêta sa marche devant un serveur d'un certain âge. Celui-ci l'accueillit avec un sourire chaleureux.
— Bonjour mademoiselle, je vous souhaite la bienvenue dans notre restaurant, salua-t-il doucement.
L'invitée plaça la tête en-avant, souriant par pure politesse.
— Bonjour, serait-il possible d'avoir une table pour ce midi ?
— Bien sûr, une table de deux vous conviendra-t-elle ?
— Oui, amplement.
Le serveur ne répliquait rien et se contenta de la conduire jusqu'à une table simple pour deux. Celle-ci se trouvait près d'une fenêtre, assez recluse des autres. Ce qui était parfait pour la jeune femme. Tressy s'assit sur l'une des deux chaises et prit la carte. Pendant ce temps, le serveur attendait patiemment qu'elle passe sa commande.
L'américaine ne chercha pas longtemps.
— Je voudrais votre spécialité du jour avec une tarte au pommes en dessert, commandait-elle.
— Ce sera tout madame ?
— Oui.
Le serveur lui souriait une dernière fois avant de repartir prendre une commande à une table plus loin. Tressy se trouva seule quelques instants, se plongeant peu à peu dans des pensées peu joyeuses. Mais alors qu'elle allait s'y perdre, une voix masculine s'éleva dans les airs.
— Tressy ?
Interloquée, la femme déviait le regard vers la source de cet appel, elle y découvrit un inconnu. Un bel homme blond, dont les yeux bleus pétillaient de joie. Au vu de son attitude joyeuse, il semblait heureux de la voir mais elle ne le connaissait pourtant pas. Tressy avait beau réfléchir et chercher qui pouvait être cet homme, elle ne parvenait décemment à se souvenir de lui.
Ce genre d'homme, classe et bien habillé, elle n'aurait pas pu oublier. Il était tout à fait possible qu'il se soit tromper de "Tressy". Malgré tout, cet inconnu s'approcha de sa table. Sans une once de gêne, il prit place en face d'elle.
— Qui êtes vous ? Finit par demander Tressy, sur la défensive.
L'homme paru choqué.
— Tu ne te souviens pas de moi ? Paraît-il presque vexé. C'est moi Romain.
— Romain ? Je suis navrée mais je n'ai pas le souvenir de vous avoir rencontré.
— Blondy... Tu m'appelais comme ça avant avant, claqua-t-il en baissant le regard.
À cette phrase, des flashbacks des années universitaires à Tressy coulèrent dans son esprit. Ils défilaient rapidement, lui offrant les souvenirs de cet étudiant qu'elle appelait Blondy.
À l'époque, Romain était un garçon grassouillet avec des lunettes rondes. Il était le looser de toute l'université, tout le monde se moquait de lui. Il subissait beaucoup de harcèlement pour son physique et sa manière de s'habiller. En ce temps, la jeune femme fut la seule à lui adresser la parole, à manger avec lui et à passer du bon temps.
Au fils du temps, ils étaient devenus de bons amis mais un jour, il a fallu que Tressy quitte le pays. C'est à ce moment qu'ils perdirent contact et donc, se perdirent de vu.
L'homme habillé en costume bleu, dont la chemise blanche moulée un torse que l'on savait bien travaillé. La personne qui faisait face à Tressy n'avait rien à voir avec le Blondy de l'université.
— C'est vraiment toi Romain ? Ne ne crut-elle pas.
Il se leva et fit un tour sur lui-même.
— En chair et en os, riait-il.
L'américaine fit les gros yeux et posa sa main sur sa bouche.
—Tu as changé, c'est fou ça, souffla-t-elle.
— Tu as vu ça.
Il reprit place sur la chaise puis déposa ses coudes sur la table, menton sur les poings.
— Alors que ce que tu deviens depuis le temps ma belle ?
— Pas grand chose... Je suis devenue journaliste et je vis à Los Angeles.
— C'est génial ça, ce que tu as toujours voulu. Mais que fais-tu à New York ?
— Je suis ici pour mon travail, j'interview un chef d'entreprise du coin. Toi, tu deviens quoi ?
— Eh bien, j'ai repris le flambeau de mon père. Je dirige sa compagnie désormais.
— Sympa...
— Oui, c'est plus tôt cool.
— Tu as qu'en même beaucoup changer depuis l'université, je ne t'ai pas reconnu...
— Après avoir subi autant de moqueries, je me suis rabattu dans le sport. J'en fais souvent à la salle de sport de la ville.
— Moi aussi je fais pas mal de sport maintenant. Tu es à quelle salle ?
Tressy tentait de maintenir une conversation mais avait bien eu mal à se faire à l'idée que son ancien ami ait autant changé. Elle sentait au fond d'elle que son caractère avait aussi changé, une aura sombre tournait autour de lui. Un mauvais pressentiment s'emparait d'elle.
— Je suis au Springers, je ne sais pas si tu connais.
— Ah oui, c'est à celle-ci que je vais pendant mon séjour.
— Peut être que l'on se croisera ! Ça serait bien.
Elle ne répondit rien, regardant l'heure sur son portable, près de quatorze heure trente.
- Et tu bosses avec quel chef d'entreprise, peut-être que je le connais, relança Romain.
— Cole Devis.
Romain fit les gros yeux, quelque peu surpris.
— Sérieux, Cole Devis ?
— Oui, Cole Devis, soupira-t-elle.
— Je m'attendais à tous les noms sauf à lui... Je ne savais pas qu'il acceptait les journalistes.
— Je suis la première.
— Tu as de la chance d'être là première.
Il regarda sa montre et lui sourit tristement.
— Dis, il va falloir que j'y aille, une réunion importante arrive. Tu veux pas me passer ton numéro afin que l'on garde contact ?
Elle hésita un temps avant de le lui donner.
— Mais oui pas de problème.
Il se leva et défroissa son costume.
- Je vais y aller, je t'envois un message !
Tressy força un sourire et le regarda partir. Son plat arriva quelques minutes plus tard. Je commença à le déguster tout en faisant attention à l'heure. Il ne fallait pas trainer.
Il serait dommage que d'arriver en retard au rendez-vous...