Héroïne [ÉDITÉE]

By stelen_a

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Je n'étais pas une nerd, ni la capitaine de l'équipe de pom-pom girl... Non, moi, j'étais juste une fille ba... More

Jour J
Héroïne l'Ebook
NDA
1. La nerd
2. Rencontre percutante
3. L'avertissement
4. Les mortes-vivantes
5. The Queen
6. Cache-cache
7. Meilleurs amis
9. Crying on the inside
10. Le message
11. Mean girls
l'Héroïne family
MEMORIES
Merci

8. Révélation

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By stelen_a

La voir ainsi blessée me brisa le cœur.

Mais comment lui expliquer que je n'avais pas eu le choix de le confier à Ted ?

- Écoute Megan...

- Ne dis rien ! coupa-t-elle. Vous n'êtes tous que des traîtres.

Je cherchai un peu de soutien auprès de Teddy, mais celui-ci étant dans le même état que tout à l'heure ne me fut d'aucune aide. Qu'est-ce qui lui arrivait, bon sang ?

- Megan ! persévérai-je en me mettant debout à mon tour.

Elle recula, une main devant elle, comme pour chasser un mauvais esprit.

Je l'implorai du regard.

- Ma première meilleure amie m'a trahie.

- Je ne suis pas ta première meilleure amie ! s'écria-t-elle, vexée.

Elle était au courant que j'avais été harcelée à New-York, mais elle n'avait jamais su pourquoi. C'était très difficile pour moi d'aborder ce sujet, mais je devais aller jusqu'au bout, pour une fois.

- J'ai vécu l'enfer, Meg !

Je me maudis d'avoir la larme aussi facile, surtout avec le souvenir qu'à l'époque ceci faisait le bonheur de mes anciens persécuteurs.

Je m'épongeai les joues avec la manche de mon pyjama et racontai en fixant mes pantoufles :

- Je n'ai jamais ressenti de l'attirance pour les garçons. Quand j'ai enfin compris ce que cela impliquait, je venais à peine d'avoir treize ans. J'ai pris peur et j'ai fait l'erreur de me confier à Rachel...

Ma gorge se noua et mes joues se transformèrent très vite en rigoles.

- Elle l'a dit à tout le monde, poursuivis-je d'une voix chevrotante. Et elle a rajouté que j'ai voulu la...

Mes bruyants sanglots me coupèrent la parole. Ce ne fut que grâce à l'expression désormais mi-confuse, mi-attendrie de Megan que je trouvai la force de continuer.

- Avant tout ça, tout le monde ignorait ma petite taille et mes bourrelets...  Quand les premières moqueries ont commencé, j'ai voulu mourir... J'étais noire, grosse, et lesbienne... Le middle school a été juste horrible... Déménager ici fut ce qui m'est arrivé de mieux. Mais la peur de revivre tout ça ne me quitte jamais. Ne m'en veux pas trop, Meg !

- Je ne suis pas cette fille ! répéta-t-elle d'une voix ferme, mais sans acrimonie cette fois. Et Portland n'est pas New-York !

Je m'essuyai à nouveau les joues et réalisai que Teddy était sorti de sa transe et qu'il me fixait avec compassion. C'était la première fois que je m'ouvrais autant sur cet épisode de ma vie  J'étais déjà trop heureuse qu'ils ne se furent pas enfuis en courant.

- Je sais que tu ne seras jamais comme elle, reconnus-je. Je le sais au fond de moi. Mais quand tu es lesbienne, tout le monde s'imagine que tu craques pour toutes les filles de ton entourage. Je n'ai pas pu m'affranchir de la crainte que ça devienne bizarre entre nous.

- Je ne suis pas tout le monde, dit-elle en détachant chaque syllabe.

- Je suis désolée, Meg.

J'aurais dû le lui avouer plus tôt. Je regrettais tellement.

- Ted l'a su avant moi, pointa-t-elle, comme si ce point était le plus difficile à digérer.

- En fait, elle m'a embrassé, intervint le rouquin pour la première fois.

- Quoi ? s'étrangla Megan.

Plus elle en découvrait, plus je me sentais coupable. Je baissai à nouveau la tête, les épaules lourdes.

- Mes parents ont appris pour mon orientation sexuelle à New-York. Ils l'ont très mal pris... très très mal pris. J'ai dû lutter pour leur faire croire que Rachel avait tout inventé. Quand toi et moi, on est devenu très proche, ils ont commencé à imaginer des choses entre... nous deux. Alors j'ai prétendu sortir avec Ted.

- Tout ça, s'est passé sous mon nez ! s'insurgea-t-elle, les yeux embués et une main sur le cœur. Ted, tu ne m'as rien dit !

Ça allait être plus dur de me faire pardonner que je le croyais.

- Je suis désolée, la priai-je avec toute ma détresse.

Teddy se leva et s'approcha en tentant :

- Meg...

- Vous allez bien, les filles ?

Megan se figea au son de la voix de sa mère derrière elle. Elle ferma les yeux, et lorsqu'elle les rouvrit, toute trace de tristesse avait disparu comme par magie.

Elle se tourna ensuite pour faire face à sa génitrice qui était la sosie d'Angelina Jolie avec des formes et une fossette au menton.

Elle portait ce jour-là un tailleur noir hors de prix qui flattait son teint de pêche. Ses longs cheveux bruns quant à eux avaient été rassemblés en son éternelle queue-de-cheval lisse avec une raie sur le côté, qui alliée à ses maxillaires très marquées lui conféraient des airs de femme fatale.

Megan m'avait confié qu'elle enviait secrètement la beauté de sa mère.

Ma meilleure amie n'était pas très fan de son propre visage rond, qui risquait de lui faire ressembler à une gamine toute sa vie, comme à chaque fois qu'elle ne portait pas de maquillage.

Ted à qui le " Vous allez bien, les filles ? " n'avait pas plu, objecta en levant la main :

- Je suis là aussi.

- Je suis désolée, Teddy, se reprit Helen avec une petite moue contrite. Ça va ?

- Parfaitement bien !

Je profitai que leur attention fut ailleurs pour essuyer mes joues, avant de me tourner vers la mère de ma confidente avec un sourire composé.

- Ça va bien. Et pour vous madame Carpenter ?

- Je pète la forme ! sourit-elle en levant un pouce en l'air.

Puis, elle se concentra de nouveau sur sa fille.

- Ça va ?

- Oui.

- Bonne journée ?

- Pas besoin de faire semblant juste parce que mes amis sont là, cingla Megan.

Un silence lourd comme du plomb s'installa suite à cela dans la pièce.

Je me mis à triturer mes doigts pendant les secondes interminables que dura leur affrontement silencieux.

Ce fut Helen qui capitula après un soupir las.

- Ève, Teddy, n'hésitez surtout pas à venir me voir s'il vous manque quoi que ce soit.

On l'avait à peine remerciée que ses talons claquaient déjà sur le marbre en direction des escaliers.

J'étais au courant des relations houleuses entre Megan et sa mère, il n'empêchait que je n'étais jamais prête pour leurs conflits.

Ça me mettait trop mal à l'aise.

Ma meilleure amie affirmait que la femme d'affaires était une mauvaise mère, mais je ne la croyais pas trop.

J'aimais beaucoup Megan, mais je savais qu'elle évoluait la plupart du temps dans son univers parallèle. Elle se fichait de la réalité. D'ailleurs, elle n'en choisissait que ses éléments préférés  pour créer son propre monde, où tout était comme elle le voulait.

Michael par exemple, c'était un connard fini. Megan se doutait bien qu'il n'était pas quelqu'un pour elle. Pourtant pendant tout ce temps, elle n'avait autorisé son cerveau à voir que ce qu'elle voulait le faire voir ; faisant passer les défauts pourtant bien évidents du motard pour des atouts de charme... Tout le contraire de moi, qui reconnaissait que Stacy était une grosse peste, mais qui l'aimait quand même.

Du coup, je pensais que dans son univers parallèle, Megan avait décidé d'attribuer le rôle de méchante à Helen, s'autorisant uniquement à voir ses mauvais côtés, sans reconnaître ses efforts.

Mais peut-être que je me trompais aussi, et que l'entrepreneure était mauvaise...

En tout cas, l'arrivée de maman Carpenter avait fait dévier la colère de sa fille de sa cible initiale. Elle se laissa tomber dans l'un des fauteuils non loin du sofa et souffla quelques secondes plus tard, d'un air aussi las qu'excédé :

- Sérieusement, pourquoi Stacy ?

Elle ne voulait plus me tuer, c'était déjà ça. Je m'installai à mon tour à côté de Teddy et répondis avec circonspection :

- Je ne sais pas. Elle... me fascine, c'est tout.

C'était son ennemie d'enfance. Elle ne comprendrait pas.

- Pft, jeta-t-elle d'ailleurs en roulant des yeux. C'est clair qu'on a des goûts merdiques dans notre petit groupe. Espérons que Ted, lui, choisira mieux cette fois. Tu flashes sur qui en ce moment, Teddy ?

Le basketteur avait retrouvé son état bizarre et fixait la télé d'un air distrait.

- Teddy ? l'appelai-je.

Il se tourna vers moi, en clignant des yeux de façon répétitive, comme s'il revenait d'un long voyage interne.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? m'inquiétai-je en fronçant les sourcils. Tu es étrange depuis tout à l'heure.

- Ça va ! mentit-il. Vous disiez ?

Moi et Megan, on échangea un regard chargé de sous-entendu. On avait toutes les deux compris que quelque chose clochait.

- Depuis Bianca, tu ne vois plus personne, reprit pourtant Meg comme si de rien n'était. On veut savoir si on est maudit tous les trois. Tu flashes sur qui ? Pitié, ne dis pas Tris, essaya-t-elle de plaisanter.

- Je ne suis pas gay ! éclata le roux en contractant les poings sous le regard hautement choqué de Megan.

OK ! Là, je ne pouvais plus continuer à faire l'aveugle. C'était plus grave que je ne le croyais.

- Teddy, intervins-je avec douceur. Dis-nous, ce qui se passe. Nous sommes tes meilleures amies. Je sais que tu n'aimes pas quand on te presse, mais je n'ai pas le choix. Ne te défile pas. Dis-nous tout !

Il ferma les yeux, puis se prit la tête entre les mains en respirant longuement, comme s'il lui fallait du temps avant de se décider.

Finalement, il se tourna vers nous d'un air grave, et débuta d'une voix traînante, comme si chaque mot lui en coûtait :

- Désolé Megan. Mais voilà, moi aussi, j'ai quelque chose à vous avouer... On n'arrête pas de se moquer de moi dans l'équipe, parce que je traîne avec vous. Adam a dit...

- Adam est un gland, coupa Megan avec véhémence.

J'étais à cent pourcents d'accord là-dessus. Ce type était l'un des pires trouducs que la terre avait jamais porté. Ils étaient pour la plupart des connards dans l'équipe de basket, à cause de leur statut de star, mais ce mec méritait une médaille.

J'avais jubilé quand Michael lui avait défoncé la gueule l'année dernière. Or, je ne supportais pas Michael.

- Adam a dit : soit je vous baise tous les deux, soit je suis gay, poursuivit Ted en se reprenant la tête entre les mains. Et quand Adam parle, tous les autres cons de l'équipe reprennent, comme des petits toutous.

Ça expliquait le comportement de Stefan cet après-midi. C'était horrible de se faire harceler sur sa sexualité. Mais j'imaginais que ça devait être pire, si en plus, c'était faux.

- Mais tu n'es pas gay ! protestai-je, comme si ça risquait de changer quoi que ce soit.

Je l'aurais su, s'il était homosexuel.

- Je suis tout le temps avec vous, énonça Ted d'un air coupable, comme si c'était mal. Quand on m'invite à des fêtes, je n'y vais pas, car moi et mes meilleures amies, on a soirées pyjamas. J'ai même accepté que Megan teste sa nouvelle palette de fards à paupière sur moi... Ça, personne ne le sait... D'un côté, je sais que je ne suis pas gay, mais juste un pote cool... Cependant, je me demande si ce n'est pas vraiment l'impression que je donne. La maman de Megan a dit salut les filles, tout à l'heure. Quelle autre preuve, il me faut ? Je crois qu'on oublie que je suis un mec. Et pour un hétéro, ça fait mal.

- Ne me dis pas que tu vas te mettre à croire Adam ! s'insurgea Megan. Personne n'a oublié que t'es un mec. On te fait sortir de la pièce, quand on s'habille, non ? Attends, est-ce que ça veut dire que tu ne vas plus traîner avec nous ?

Teddy renchérit, les épaules tombantes :

- Ça ne s'est pas arrangé quand Michael est entré dans les vestiaires, alors que j'étais encore en serviette, et qu'il a exigé que tout le monde sorte, sauf moi.

À ma grande déception, il avait éludé la question de Megan. Mais je devais avouer qu'il venait d'accaparer totalement ma curiosité avec sa dernière phrase.

- Michael est entré dans les vestiaires pour te voir ? s'étrangla Megan.

- Que voulait-il ? embrayai-je avec impatience.

Je n'étais pas une Caster comme quatre-vingt-dix pourcents de la population féminine du lycée, mais la plupart des agissements de Michael Cast m'intriguaient... Ce mec était naturellement intriguant.

- Il voulait des infos sur Megan, annonça Ted en détournant le regard.

- Et, c'est quand t'avais prévu de me le dire, idiot ? suffoqua la concernée, les yeux écarquillés et le visage livide.

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