Héroïne [ÉDITÉE]

By stelen_a

599K 10.8K 6.9K

Je n'étais pas une nerd, ni la capitaine de l'équipe de pom-pom girl... Non, moi, j'étais juste une fille ba... More

Jour J
Héroïne l'Ebook
NDA
1. La nerd
2. Rencontre percutante
3. L'avertissement
4. Les mortes-vivantes
6. Cache-cache
7. Meilleurs amis
8. Révélation
9. Crying on the inside
10. Le message
11. Mean girls
l'Héroïne family
MEMORIES
Merci

5. The Queen

7.8K 755 323
By stelen_a

♡ Point de vue d'Everly ♡

- ... cette petite pute d'où elle vient.

Je regrettai tout de suite d'avoir poussé la porte des toilettes lorsque la conversation s'interrompit et que je me retrouvai dans la ligne de mire de Stacy et ses deux acolytes préférés.

Je fus scannée depuis mes deux nattes africaines jusqu'à mes Vans.

La peur prit possession de moi corps et âme. Je baissai la tête et me mis à maltraiter mes doigts tremblants dans mon dos.


Ce fut finalement la reine du lycée qui brisa le silence tortureur, en s'adressant à Tris de son ton de dictatrice :

- Tu n'avais pas verrouillé la porte ?

Celui-ci s'outra d'un geste théâtral comme à son habitude.

- Pardon ? N'était-ce pas à Lana de le faire ?

- Tu te fous de moi, là ? objecta l'Asiatique, une main sur la hanche.

- Bon ça va ! s'exaspéra Stacy.

Elle me toisa ensuite comme une poussière sur ses Doc Martens.

- Je ne crois pas qu'elle ait entendu quoi que ce soit d'important. Sortez ! Je retouche mon maquillage, après je vous rejoins.

Lana m'ordonna de me décaler. J'obéis la tête toujours baissée.

L'asiatique partit, sa longue queue-de-cheval noire se balançant dans son dos.

Tris, lui, s'attarda un peu plus longtemps devant moi. La curiosité prit le dessus sur ma peur et je levai les yeux pour surprendre son visage androgyne qui me dédiait une animosité à peine voilée.

Ensuite, avec ses manières de diva, il baissa ses lunettes d'aviateur sur le bout de son nez pour me faire savoir qu'il m'avait à l'œil. Puis, il me bouscula en sortant.

Je n'aurais jamais rien soufflé à quiconque de toute façon. Stacy n'aurait même pas à intervenir. Tris et Lana me détruiraient pour protéger leur reine.

Ils lui vouaient une loyauté sans bornes.

La cause étant qu'ils étaient tous deux persécutés avant que Stacy ne les prenne sous ses ailes. Lana, je ne savais pas trop pourquoi. Tris à cause de son extravagance et son homosexualité.

Je n'allais donc pas risquer de les contrarier. De toute façon, cette histoire ne me regardait pas.

Ma vessie me rappelant à l'ordre, je me décidai enfin à bouger puisque Stacy semblait avoir oublié mon existence.

J'allai faire pipi, puis me dirigeai vers le lavabo le plus éloigné de la reine.

Celle-ci perfectionnait son smoky devant le large miroir entouré de graffitis.

J'avais terminé de me laver les mains. Et je me rendis compte que je la reluquais depuis un moment lorsqu'elle parla, sans détourner son regard de son reflet :

- Tu veux ma routine fitness, toi aussi ?

On avait beau la savoir méchante, mais à mon avis, ça ne préparait jamais personne pour sa prochaine pique.

Pourquoi s'était-elle sentie obligée de dire ça ?

Ce matin même, en me regardant dans mon miroir, j'avais pleuré. Malgré mon régime draconien, de nouvelles poches dégueulasses de graisse étaient apparues dans mons dos.

J'enviais tellement ces gens qui pouvaient tout bouffer sans prendre un gramme. Moi, j'avais l'impression de grossir dès que je respirais trop fort.

Je portais tout le temps des vêtements amples pour cacher mes bourrelets, mais il ne fallait pas être un génie pour réaliser que j'avais de la graisse en trop.

J'avais l'impression que mon entourage commençait à en avoir marre de ce pauvre petit boulet qui n'arrêtait pas de se plaindre. Mais ce n'était pas de ma faute.

C'était facile pour Stacy de se moquer. Elle n'avait pas de cellulites ni de vergetures et ses cuisses fuselées ne devaient pas se toucher plus de deux fois par ans.

Elle était parfaite.

Moi, je n'oserais jamais porter un haut transparent comme le sien, même avec une brassière sexy en dessous.

Elle avait vraiment un physique avantageux. Mais elle devait bien savoir que ce n'était pas réservé à tout le monde, non ?

- Tu n'arrêtes pas de me reluquer, remarqua-t-elle en vissant le tube de son mascara. La plupart du temps, les gens veulent savoir ma routine fitness. Même si à mon avis, ils ne seraient même pas capables de la supporter.

Elle émit un petit rire dédaigneux en ajustant son piercing au septum.

Ah ! Donc elle n'avait pas dit ça pour me vexer.

Je savais bien qu'elle n'était pas aussi démoniaque que Megan le clamait. Par contre, je rejoignais totalement mon amie sur le fait que Stacy était l'une des personnes les plus imprévisibles de la planète terre.

Cette dernière s'était d'un coup tourné vers moi et réduit ses yeux gris à deux fentes menaçantes.

- Ou alors tu me fixes parce que t'as quelque chose à me confesser.

Elle fut bientôt assez près pour que je décèle chaque nuance de son parfum Chanel.

L'air eut tout à coup du mal à rejoindre mes poumons. Je triturai mes doigts dans mon dos de plus en plus vite. Qu'allait-elle me faire ? Je ne voulais pas de problèmes. Je n'avais pas pu m'empêcher de la regarder, c'était tout.

D'ailleurs, même en ce moment-là, où son visage anguleux dépeignait une froideur inquiétante qui inciterait la plupart des gens à baisser les yeux ; moi, je n'y arrivais pas... Je n'y arrivais plus.

C'était la première fois qu'elle était si proche de moi. Et J'étais comme fascinée par... tout chez elle. Ses lèvres pulpeuses ; les discrets reliefs causés par les quelques boutons d'acnés sous son maquillage...

Stacy avait des boutons d'acnés !

Je faillis sourire, touchée par cette découverte, mais son expression meurtrière m'en dissuada.

Une main sur la hanche, elle dominait mon mètre cinquante-trois de toute son animosité, me donnant l'impression d'être plus insignifiante que jamais.

Qu'est-ce que je n'aurais pas donné pour être plus grande !

Megan me rappelait toujours qu'au moins, j'avais la même taille qu'Ariana Grande.

Je l'aimais trop, cette folle ! Elle avait les mots pour tout. C'était dingue.

J'étais sûre qu'elle aurait trouvé une réplique intelligente pour Stacy, plus intimidante que jamais.

- Tu as entendu notre conversation, c'est ça ?

Je me contentai de secouer la tête en me mordant la lèvre inférieure, comme une victime.

En fait, j'avais plus ou moins entendu, mais je n'allais  pas attirer les foudres de Stacy Hunting pour un sujet qui ne me regardait ni d'Adam, ni d'Ève.

Quand bien même, je ne comprendrais jamais l'obsession de ces filles pour ce goujat de Michael Cast. En commençant par celle de Stacy.

Entre elle et lui, c'était fini depuis au moins six mois. Même si je n'aimais pas le connard à moto, je soutenais qu'il avait le droit de passer à autre chose. Alors pourquoi diable Stacy voulait-elle faire du mal à Anna ?

Mais bon, j'avais soutenu que la reine du lycée n'était pas tout à fait méchante ; pas que c'était un ange.

- Tu réponds quand je te parle, martella-t-elle d'ailleurs.

J'avais abandonné l'idée de comprendre ce qui suivit ensuite.

Pour cause, aucune des réponses que je trouvai ne me parurent logique. Je n'avais jamais été téméraire de ma vie. Alors pourquoi avais-je décidé à ce moment précis d'oser l'une des choses que je mourrais d'envie de faire depuis mon premier jour dans ce lycée ?

Sans prendre la peine de réfléchir à deux fois, je m'étais haussée sur la pointe des pieds, puis avais déposé mes paumes sur les joues de Stacy pour l'embrasser de tout mon cœur.

Figée, elle n'avait pas bougé les lèvres, mais le contact de sa peau m'avait électrisée et coupé le souffle comme jamais avant.

J'étais folle amoureuse de Stacy Hunting, ou Queen Stacy, comme elle aimait qu'on l'appelle. Et ce souvenir fut ce qui me permit de décrocher.

Un monde nous séparait, elle et moi. Je venais de faire une grosse connerie.

Le respiration haletante, je retombai sur mes talons et fus incapable de regarder ailleurs que mes Vans.

Qu'est-ce qui m'avait pris, nom de Dieu ?

Je n'eus même pas la force de bouger mes mains derrière mon dos, pour jouer avec celles-ci, comme à chaque fois que j'étais nerveuse. Mon cœur cognait d'anticipation jusque dans mes tempes.

Et si elle me giflait ? Et si elle allait en informer toute l'école ? J'en mourrais.

Elle demeura immobile tout le long de ma torture mentale.

Mon cœur faillit me lâcher lorsque enfin, ses chaussures disparurent de mon champ de vision. Je l'entendis attraper son sac sur le comptoir, toujours sans arracher un mot. Mes mains qui avaient agrippé mon jean boyfriend tremblaient.

Elle ouvrit la porte, mais avant qu'elle ne la franchisse, je trouvai la force de m'écrier :

- Stacy, je t'en supplie, ne le dis à personne.

Je n'avais plus envie de vivre l'horreur que j'avais fuie à New-York. Et si mes parents venaient à apprendre ma bêtise... je préférais ne pas imaginer ce qui m'arriverait.

Elle pouvait garder ça pour elle, non ? Ce n'était rien. Je... je ne recommencerais plus.

Elle se retourna, me jeta un regard mystérieux que je n'arrivai pas à interpréter, ouvrit la bouche avant de la refermer aussitôt. Puis enfin, elle sortit les épaules droites, en tirant la porte derrière elle.

Merde, merde, merde ! Je voulais mourir.

Ça ne pouvait pas m'arriver à moi. Ma vie n'était pas parfaite ici, mais je passais inaperçue. J'avais des potes géniaux, et pour une fois mes parents me foutaient la paix...

Qu'allais-je faire désormais ?

Je m'étais mise à pleurer et à faire les cent pas, en tirant sur mes braids. Je voulais disparaître... me taper dessus... vomir... me rouler en boule...

Et tout à coup, la porte s'ouvrit de nouveau et je retins mon souffle en réalisant que c'était encore Stacy.

Elle m'interrogea, en plissant les yeux d'un air songeur :

- Feverly, c'est ça ?

Pourquoi voulait-elle s'en assurer ? Pour mieux m'avilir ? Mes larmes continuaient d'inonder mes joues, et je me sentais sur le point de défaillir.

Je ne m'appelais pas Feverly, mais elle n'était pas passée loin. Ma surprise faillit l'emporter sur ma terreur. On ne s'était jamais parlé avant. Comment pouvait-elle savoir ?

- Je garde constamment un œil sur mon royaume, fit-elle echo à mes pensées d'un petit air suffisant.

Je ne compris même pas pourquoi je trouvai ça drôle. Je pouffai à travers mes larmes en m'essuyant les joues du dos de la main.

Elle devait tellement me trouver pathétique !

À ma grande surprise, un coin de sa bouche se releva dans un geste amusé avant qu'elle ne tournât les talons pour de bon.

Pourquoi devait-elle être aussi imprévisible ?

Je passai le reste de la journée à tourner et retourner sa réaction dans ma tête. J'étais perdue, troublée... mais plus encore, j'avais peur.

J'avais l'impression que tout le monde chuchotait sur mon passage.  Je m'efforçais de me répéter ce que Megan me disait dans ces moments-là. Tout cela était dans ma tête. C'était juste des séquelles de mon passé à New-York.

Cependant, cette fois-ci, ça n'arriva pas à me rassurer. J'avais mal au crâne. J'étais à chaque seconde au bord des larmes... Je devenais folle.

À la fin de la journée, n'y tenant plus, je me résignai à tout confier à Megan.

Elle était devant son casier, dans cet étrange accoutrement dans lequel elle s'était ramenée ce jour-là, lorsque je le lui annonçai.

Depuis son arrivée, j'avais fouillé dans mon cerveau pour essayer de deviner en quoi elle s'était déguisée. Mis à part en fugitive, je n'avais rien trouvé.

Sweat oversize avec capuche rabattue sur le visage ; lunettes noires... je me demandais à qui elle essayait d'échapper.

Par contre, je devrais attendre encore quelques heures pour savoir. Elle m'avait promis de tout me raconter à notre sleepover.

En l'occurrence, moi, j'étais trop tourmentée pour attendre. Je m'approchai le plus près de ma meilleure amie pour éviter toute éventuelle fuite.

- Meg, je crois que j'ai fait une connerie. S'il te plaît, ne te fâche pas. Je dois t'avouer quelque chose.

Ses verres teintées noires m'empêchèrent de lire son expression. Mais je la trouvai étrange et assez... dure lorsqu'elle répliqua :

- Laisse-moi deviner ! Ça a un rapport avec Queen Stacy ?

Donc ce n'était pas une impression ! On chuchotait vraiment sur mon passage. J'aurais dû savoir que Stacy n'aurait pas pu tenir sa langue.

Un désespoir des plus noirs s'abattit sur moi et tous les souvenirs de mon enfer à New-York me submergèrent comme une déferlante.

Moi qui croyais toute cette épreuve derrière moi...

07/12/18

Continue Reading

You'll Also Like

13.2K 1.7K 28
« T'as changé, Noah. C'était pas comme ça, avant. Avant, on était juste nous deux, tu te souviens ? Qu'est-ce qui a foiré, hein ? Pourquoi t'es parti...
253 63 8
J'ai toujours aimé les roses, surtout les blanches... Je ne pourrais vous décrire ce qui me passionne tant dans ces fleurs, mais tout ce que je peux...
Reines By Galarya

Paranormal

592 110 12
Et si, un beau jour, un corbeau se mettait à vous suivre ? Qu'il vous prétendait que vous étiez l'élue, choisie par la prophétie pour sauver plusieur...
78.1K 7.1K 51
La disparition de la jeune Nola Kellergan, tout le monde l'a oubliée, à Aurora. Ça se comprend, l'affaire remonte tout de même à plus de trente ans...