Je me réveille avec un mal de crâne pas possible. J'ouvre les yeux. Des rayons de soleil éclairent déjà la chambre. Je remarque que je suis habillée avec un tee-shirt et ma culotte de la veille. Je regarde autour de moi. Je suis seule. Enfin, seule avec Nathaniel. Il dort paisiblement à côté de moi. Il a un bras sous ma nuque et l'autre sur mon ventre. Nos jambes sont entremêlés avec les couvertures. Nos visages sont relativements proches. J'arrive à sentir son souffle chaud qui glisse doucement sur la peau de mon visage. Il est beau quand il dort.
Enfin, il est beau tout le temps !
Je caresse lentement sa joue et il grogne. Il bouge et s'approche encore plus de moi. Il calle sa tête dans mon cou et mon corps se transforme en volcan sous son effet. Ne pouvant plus toucher sa joue, je passe la main dans ses cheveux.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ça. Ni même cette situation d'ailleurs. La dernière fois c'était avec Justin. J'étais tellement heureuse d'être à ses côtés. Mais maintenant c'est plus que des lointains souvenirs...
J'essaie de me lever du lit mais Nathaniel est trop lourd. Il est réellement avachi sur moi.
Mais j'ai très très faim, moi !
Je pousse délicatement son corps sur le côté et je soulève sa tête.
« Mais qu'est-ce que tu fais ! dit-il en se remettant comme avant. Continue. »
Il prend ma main pour la mettre dans ses cheveux et il m'encercle de ses bras.
« Non mais je crève de faim là ! m'exclamai-je.
– Beh crève en silence alors », grogne-t-il.
Il relève la tête et sourit.
« Je rigoooole ! » dit-il en me pinçant les joues.
Il me fait un bisou sur le nez et il se lève. Je me redresse tandis qu'il contourne le lit pour se planter devant moi. Il me sourit et me prends dans ses bras comme une princesse puis il sort de la chambre.
Quand nous descendons nous retrouvons des "cadavres" éparpillés sur le sol. C'est le gros bordel. Enfin, le bordel un peu trop calme. Il y a des bouteilles et des verres encore remplis un peu partout. Nathaniel me dépose sur un tabouret de l'îlot central dans la cuisine et il ouvre le frigo.
« Tu vas avoir du travail quand il n'y aura plus personne, dis-je.
– Ouai, mes parents vont me tuer !
– Je peux rester pour t'aider si tu veux. »
Il m'apporte des chocolatines qu'il dépose devant moi.
« Bien sûr que tu peux, on ira plus vite à deux.
– Ok. »
Je croque dans une chocolatine. Nathaniel se place en face de moi et en entame une également.
D'un coup, la porte-fenêtre de la cuisine s'ouvre et nous portons notre attention dessus. Elle laisse apparaître une personne que je n'aurai jamais voulu revoir.
« JE T'AVAIS DIT DE TE BARRER, SALE CON ! » crie Nathaniel en se levant.
Natt marche vers lui et le pousse violemment. L'autre tombe et se fracasse la tête contre le carrelage.
Tous les souvenirs de la veille refont surface. Je commence à manquer d'air. Mais je suis paralysée et il m'est impossible de quitter la pièce. Alors comme une idiote, je regarde la scène qui se déroule sous mes yeux.
« TU OSES REVENIR ICI APRÈS CE QUE T'AS FAIS ? ENFOIRÉ ! »
Il le roue de coups de pieds et lui assène quelques coups de poing.
« DÉGAGE ! »
Pétrifiée sur place, la seule chose que je puisse faire c'est pleurer. Alors je pleure. Je pleure tout ce que je peux.
Dès que je renifle, Nathaniel se retourne.
« Emmy ? Tu pleures ? »
L'autre en profite pour partir en courant.
« C'EST ÇA ! BARRE-TOI CONNARD ! T'INQUIÈTE PAS ON SE REVERRA ! »
Je me cache les yeux avec mes mains pour sangloter encore plus fort. Je sens une main se poser sur mon épaule. Je relève la tête doucement et Nathaniel prend mon visage dans ses mains. Il essuie les larmes qui dévalent mes joues avec ses pouces puis il me prend dans ses bras. Je pleure encore et encore. À force je n'aurai plus assez de larmes pour pouvoir pleurer.
« Il est parti, il ne pourra plus rien te faire. »
Je pose ma tête contre son torse et il me carresse les cheveux.
« Je suis là maintenant. Je te protégerai. »
Après avoir bien innondé son tee-shirt de larmes, il a fait partir tout le monde.
La maison est actuellement vide. Il n'y a que moi et Nathaniel.
Je met mon verre dans l'évier et commence à ranger le bar. Nathaniel revient dans la cuisine.
« Tu veux peut-être t'habiller, non ? demande-t-il en me regardant de haut en bas.
– Je veux bien mais tes vêtements vont m'être un peu trop grand.
– Ah mais non, tu vas prendre ceux de ma soeur, s'exclaffe-t-il.
– Depuis quand tu as une soeur ?
– Depuis que je suis né, dit-il. Elle fait ses études à Paris et elle ne vient pratiquement plus ici.
– Paris ? Waouh ! C'est trop bien !
– Ouai, c'est cool pour elle mais depuis elle nous parle quasiment plus.
– Ah... vous vous appelez pas ? »
On monte à l'étage et je le suis vers la chambre de sa soeur.
« J'essaie mais elle répond jamais. »
On rentre dans la chambre et il ouvre l'armoire.
« Voilà ! Il y a plein d'affaires et si ça te plaît, garde les.
– Quoi ? Non ! Ce ne sont pas mes vêtements !
– C'est pas grave. De toute façon elles vont pourrir ici alors autant que tu les prennes.
– D'accord...
– Je te laisse te changer. Je vais commencer à ranger. »
Il quitte la pièce. Je me retrouve donc seule dans cette grande chambre inconnue. J'observe ces tonnes de vêtements qu'il y a dans l'armoire. Je sors quelques robes et jeans que je dépose sur le lit. Je sors des tee-shirts et des vestes. J'aperçois un tas noir en boule au fond de l'armoire et je l'attrape. C'est un top noir en dentelle. J'enlève le tee-shirt de Nathaniel et prend un soutif pour ensuite mettre le top. J'enfile à jean bleu clair taille haute et une veste kaki. J'attache mes cheveux en une couette et range les vêtements éparpillés sur le lit.
Je me dirige dans la chambre de Natt et dépose son tee-shirt sur le lit puis je descend.
Nathaniel est occupé à nettoyer la cuisine, du coup je pars dans le salon pour faire la même chose. Je ramasse les bouteilles et j'empile les verres.
« Tu es super jolie comme ça. »
Je me retourne et l'observe.
« Merci. »
Je fais une pause et il me rejoint.
« Elle a beaucoup de vêtements ta soeur.
– Ouai. Elle a été pourrie gâtée et voilà comment elle nous remercie. »
Ne sachant pas quoi dire, je ne répond pas.
« Mais nous on a rien eu.
– Nous ?
– Mon frère et moi.
– Vos parents vous achetez rien ?
– Si mais en terme de présence, non.
– Ah... Et tu sais pourquoi ?
– Ouai. Madame s'est mis enceinte à 16 ans. Du coup nous, on est passé à l'as. »
Il ramasse une bouteille vide sous la table basse et la pose sur la table avec les autres.
« Et comment vous avez survécus alors ?
– Survécu ? Carrément ! » s'exclaffe-t-il.
Je souris et il reprend son sérieux.
« Beh je me suis débrouillé tout seul. Mais pour mon petit frère c'est plus compliqué. Il a une dislexie assez importante alors c'est moi qui l'aide pour les cours.
– Ah d'accord.
– Bon, on parle on parle mais la maison va pas se ranger toute seule », dit-il en souriant.
Je hoche la tête et me remets au travail.
* * * * * * * *
Après avoir rangé toute la maison, nous nous installons dans le canapé pour regarder un film. Pendant que Nathaniel cherche un bon film à voir, j'essaie de trouver mon sac à dos. Je le trouve derrière la porte du salon. J'attrape mon téléphone et constate que j'ai des messages. J'ouvre celui de ma mère.
« Ne vas pas te coucher trop tard, tu as école demain. »
Merde !
« Merde ! On est jeudi et on est sensé être en cours ! »
Nathaniel éclate de rire.
« Et tu rigole !
– Beh oui ! Tu croyais vraiment que j'allais aller en cours aujourd'hui ?
– Je ne sais pas. Peut-être. En tout cas, moi je devrai y être ! »
Il s'avance vers moi et pose un bras autour de mes épaules.
« Aujourd'hui, tu restes avec moi. »
Il me tend un DVD.
« Oui. Dylan m'a informé que tu, je cite : étais une fan de ce dessin animé.
– C'est vrai, c'est vrai », dis-je en souriant.
Je met le DVD dans le lecteur et je m'assois sur le canapé à côté de Nathaniel. Je prends la couverture qui est à côté de moi et je la pose la moitié sur moi et l'autre sur Natt. Malgré le fait que j'ai vu ce dessin animé plus de 40 fois dans ma vie, je ne me lasserai jamais de le regarder.
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PDV Nathaniel
On est même pas à la moitié du film qu'Emmy s'est déjà endormie. Elle a sa tête posée sur mes genous.
Elle est trop mignonne !
Je mets mes doigts dans ses cheveux pour les caresser. J'ai toujours aimé faire ça. Sonny adorait que je le fasse. Alors je suppose qu'Emmy aussi.
Mon téléphone vibre et je m'en emparre. J'ouvre ma messagerie. C'est un numéro inconnu.
« Je reviens à Los Angeles. J'espère qu'on sera à nouveau réuni, comme avant. S❤ »
Mon coeur ratte un battement.
Pourquoi maintenant ?
Elle est partit sans rien dire et elle revient comme si de rien était. Elle revient quand j'arrive, enfin, à un peu l'oublier.
Je la connais et je sais qu'elle va tout faire pour qu'on redevienne comme avant, comme elle l'a dit dans son message. Elle va faire en sorte de gacher notre amitié entre Emmy et moi et je ne le supporterai pas. Déjà rien que son retour à Los Angeles va me rappeler tous ses souvenirs avec elle et je sais que ça va me faire énormément de mal.
Je mets en veille mon téléphone et le repose à côté de moi. Il n'est pas nécessaire que je lui réponde. De toute façon, on se loupera pas et j'exigerai des explications. Il est hors de question qu'elle reparte sans m'avoir dit la raison de son départ.
À la fin du film, Emmy dort toujours dans la même position et je ne cesse de penser à Sonny. Je dois le dire à Emmy ou pas? De toute façon j'irai voir Sonny que pour écouter ses explications sinon je ne veux plus jamais la revoir. Mon téléphone vibre et je regarde le message.
« Je t'aime toujours tu sais. Je ne t'ai pas oubliée. Je ne t'oublierai jamais. S❤ »
Je ne peux m'empêcher de nous imaginer comme avant. J'étais tellement bien avec elle. Mais maintenant, c'est terminé.
« Pourquoi tu m'a quitté alors ? »
Pourquoi j'ai répondu ?
« Maintenant on va être réuni, c'est le principal. S❤ »
« Tu n'as pas répondu à ma question. Et arrête avec ton cœur à deux balles. »
« Non mais je te dis que je t'aime, qu'on va pouvoir redevenir un couple et toi tu veux savoir pourquoi je suis parti ? Contente-toi de ce que tu veux avoir, le passé on s'en fou ! S❤ »
« Je ne veux pas l'entendre ton faux je t'aime. Tu veux vraiment savoir ce que je veux ? »
« Pourquoi tu ne me crois pas ? Je t'aime vraiment. Je veux vivre avec toi pour toujours. Je sais que c'est moi que tu veux parce que tu m'aimes. S❤ »
« Tu crois vraiment ça ? »
« Oui, je suis trop importante pour toi pour que tu me laisse encore partir. S❤ »
« Ne dis pas que c'est ma faute si tu es parti. »
« Si, c'est de la tienne. T'aurais dû me retenir. S❤ »
« C'est bon j'arrête de parler avec toi, tu dis que de la merde. Alors tu sais quoi ? Tu repars dans ta ville loin de moi, comme tu l'as fais si bien pendant un an et moi, je vais rester avec la fille qui me plaît. »
« La fille qui te plaît ? Tu m'aimes plus ? »
« Ça fait longtemps que je t'ai oublié alors fais pareil, oublie moi. »
« Jamais ! Tu es l'amour de ma vie et personne d'autre que moi peut sortir avec toi. Cette fille je la trouverai et elle vivra un pur enfer ! »
« Je te conseille de pas t'approcher d'elle. »
« Sinon quoi ? Tu crois que tu me fais peur ? »
« Sinon c'est moi qui vais m'occuper de toi et crois moi, tu vas pas apprécier. »
« J'ai hâte de voir ça mon ❤ »
De rage, je jette mon téléphone et il s'explose contre le mur. Il fait un bruit monstre ce qui réveille Emmy. Elle se redresse un peu perdue.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? demande-t-elle d'une voix ensommeillée.
– Rien. Ne t'inquiète pas », dis-je en lui caressant les cheveux.
J'ai envie de lui dire mais je ne veux pas lui faire de la peine. Je ne veux pas qu'elle me laisse en pensant que je vais partir avec Sonny, que je vais l'abandonner. Donc je ne lui dis pas.
« Rien ? Tu viens de casser ton téléphone pour rien ?
– Ouai, j'avais envie.
– Ah beh d'accord, toi et moi on n'a pas les mêmes délires alors », lance-t-elle en faisant les gros yeux.
Je me lève et prends mon téléphone puis pars dans la cuisine. J'ouvre un placard et prends une compote.
« Pourquoi tu ne me dis pas ce que t'as ?
– Parce que j'ai rien !
– Mais pourquoi t'es aussi tendu d'un coup ? elle commence à crier.
– Mais parce que tu me fais chier ! »
Je me fige.
Pourquoi j'ai dit ça ?
« Non, excuse-moi, je voulais pas dire ça. J'ai pas réfléchi, excuse-moi. »
Mais c'est trop tard, elle part déjà. Je cours après et lui attrape la main.
« Lâche moi ! »
Elle retire sa main violemment. Elle attrape son sac et passe la porte d'entrée sans jeter un seul coup d'œil derrière elle.
Je suis là, planté, seul. Je dois avoir l'air d'un idiot comme ça.
Mais tu es un idiot !
Je viens de dire à Emmy qu'elle me fait chier alors que c'est faux ! Elle n'a rien avoir là-dedans.
Quel con je suis !
Je me déteste et je frappe contre le mur pour évacuer cette rage en moi. Au passage, la compote qui était toujours dans ma main, m'explose à la figure.
Super...
C'est la cerise sur le gâteau. J'en ai ras le bol de cette journée. Entre l'autre folle qui apparait du jour au lendemain et Emmy qui m'a laissé en plan, j'en ai marre.
Et c'est pas fini ! Je dois aller chercher le monstre à l'école et il va encore me rendre dingue celui-là !
J'attrape les clés de ma voiture et sors de la maison. Je m'installe au volant et fonce direction l'école primaire de mon frère.
Arrivé là-bas, je m'arrête dans le parking de l'école. J'ouvre la boite à gant et prend un paquet de cigarette.
Il faut que je fume et tout de suite !
J'attrape mon briquet et allume la clope. J'aspire une taff et la rejette.
Bordel que ça fait du bien !
J'ai pas l'habitude de fumer mais ça me sert quand je suis stressé ou énervé. Personne n'est au courant à part mon petit frère.
La portière s'ouvre et le monstre apparait. Il s'assoit et me fixe en haussant un sourcil.
« Oulà ! Toi t'es énervé ! Vas-y raconte, dit-il en fermant tranquillement la porte.
– Trop long. »
On est très proche lui et moi mais si je lui dis il va gaffé.
« T'es chiant, moi j'veux savoir », souffle-t-il.
Je démarre et sors du parking.
« Tu t'es engueulé avec ta chérie ?
– On peut dire ça.
– T'as fait quoi encore ?
– J'ai dis qu'elle me faisait chier.
– Waouh ! Tu loupe rien pour passer pour un con !
– Ta gueule fréro.
– Elle te parlait déjà de mariage ou quoi ?
– Mais non abruti ! C'est juste que... »
Je fais une pause. Je tape nerveusement mes doigts sur le volant.
« Que...? »
Je le regarde quelques secondes et reporte mon attention sur la route.
« Tu promets de ne pas le dire ?
– Juré, promis, craché ! dit-il en se raclant la gorge.
– Wow wow wow ! Craches pas dans ma voiture, vieux fou ! »
Il rigole et je souris.
« Bon, j'attends », s'impatiente-t-il.
Je vois du coin de l'oeil qu'il me fixe.
« C'est Sonny qui revient, dis-je en reprenant mon sérieux. C'est la merde. Elle va tout gâché entre Emmy et moi et elle me l'a bien fait comprendre.
– Ah, ouai, d'accord. Ça va être compliqué.
– Beh oui !
– Comment tu sais qu'elle va revenir puisque tu lui parle plus ?
– Elle m'a envoyé un message.
– Tu lui dis que tu ne l'aimes pas et puis c'est bon.
– Déjà fait. »
J'arrive devant chez moi et gare la voiture.
« Tu la tapes alors, s'exclame-t-il fier de sa réponse.
– Comme ça elle va partir en courant et je ne la reverrai plus jamais.
– Exactement !
– Mauvaise réponse fréro. C'est pas comme ça que ça marche.
– Oh mais... ça a l'air drôle. Tu veux pas essayer pour moi ?
– Non. Ça a peut-être l'air drôle mais je ne le ferai pas. »
Je sors de la voiture tandis qu'Elliot prend son sac. Je ferme la voiture et nous nous dirigons vers la maison.
Une fois à l'intérieur, il me demande de l'aide pour ses exercices d'histoire et j'aquiesce. On s'installe à la grande table du salon.
La fin de la journée se passe plutôt bien. J'ai dû préparer à manger puisque mes parents sont en voyage d'affaires depuis hier midi. Ils reviennent demain matin normalement.
Après avoir mangé, je suis allé coucher Elliot qui m'a, d'ailleurs, donné du fil à retordre. Il était énervé et m'a raconté tous les détails de sa journée. Il s'est finalement assoupi, épuisé par ses explications.
Je descends et m'installe sur le canapé. J'allume la télé.
Quelques heures après, j'éteint la télé pour aller me coucher. Cette journée à été très mouvementée...
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