Bip... Bip... Bip...
J'éteins ce foutu réveil et m'assois en fixant un coin de ma chambre. J'ai une grosse flemme, je n'ai absolument pas envie d'aller au lycée.
Je décide finalement de me lever. Je m'habille lentement et me dirige dans la cuisine. Je me prends un bol et je verse du lait et des céréales. Je pars me brosser les dents après avoir déjeuné et je me couche sur mon lit en prenant mon téléphone.
Quand c'est l'heure de partir, je prends mon sac et sors de la maison. J'aperçois Nathaniel qui sort lui aussi de chez lui. On se rejoint et il me fait un bisou sur la joue.
« Salut, ça va ?
– Oui et toi ?
– Ça va. »
On fait le trajet ensemble et on s'installe côte à côte quand nous sommes dans le bus.
« Je fais une fête demain après-midi et je t'oblige à venir.
– Ah oui ? Tu m'oblige à venir ? Et si je veux pas ? dis-je sur un ton de défi.
– Je t'attacherai à moi », répond-il en rigolant.
Je rougie et rigole à mon tour.
« Bien sûr que je viendrai.
– Dommage... j'aimais bien l'idée que tu sois attachée à moi », avoue-t-il en me faisant un clin d'œil.
* * * * * * * *
J'entre dans la classe et me dirige à ma table habituelle : au fond de la classe.
Arrivée à ma table, des yeux que je ne connais pas m'observe.
C'est qui elle ?
« Qu'est-ce que tu veux ? m'agresse-t-elle.
– Euh... juste récupérer ma place.
– Beh tu te la trouve autre part ta place.
– Non, mais t'es qui pour me parler comme ça ?
– Mais pourquoi tu l'agresse Clarke ? Elle t'as rien fait alors parle mieux ! » intervient une voix dans mon dos que je connaît que trop bien.
Clarissa me regarde en faisant un sourire narquois.
« Toi sale dinde, je t'ai pas sonné ! m'exclamai-je.
– Ça suffit ! »
On se retourne toutes les trois. Tous les yeux sont rivés sur nous et ils ont apparemment perdus aucunes miettes de notre échange.
« Vous retournez à vos places et je ne veux plus vous entendre ! » crie la prof.
Clarissa se dirige vers sa table en se dandinant comme une pop star. Je fusille du regard la nouvelle.
Quelle peste !
Je m'assois à contre cœur au milieu de la salle et je sors mes affaires.
« Comme vous avez pu le remarquer, dit la prof en me fixant, Mia est une nouvelle élève et je veux que vous soyez sympa avec elle. Vous lui donnerez les cours pour qu'elle les rattrape et vous l'aiderez à s'intégrer. »
C'est ça oui ! Elle peut toujours courir !
La prof commence le cours après avoir fait son discours inutile.
* * * * * * * *
Je range mes affaires et je me dirige vers la sortie. Je vois Clarissa et Mia, ensemble, qui discutent avec un groupe de garçon. Plus loin, j'aperçois Dylan, Matys et Bryan contre un mur. Je les rejoins.
« Nathaniel n'est pas là ? » demandai-je.
Dylan fait un geste de la tête pour que je regarde derrière moi. Je me retourne et le vois avec qui ?
Clarissa et Mia. C'est une blague j'espère !
« Pourquoi il parle avec ces deux-là ?
– J'en sais rien. La rousse lui a sauté dessus dès qu'elle l'a vu, explique Bryan.
– Et elle l'a emmené avec les mecs là-bas, enchaîne Matys.
– Et je crois qu'il arrive pas à se débarrasser d'elle vu le visage qu'il a, conclut Dylan.
– Beh bougez- vous, on va le sortir de là !
– D'habitude c'est pas le prince qui sauve la princesse ? lance Bryan.
– Quoi ? Mais qu'est-ce que tu dis ? demandai-je sans comprendre le rapport avec Nathaniel.
– Oh rien. Allons sauvez ce pauvre prince en détresse », dit-il en me faisant un clin d'œil.
Bryan me passe devant et se dirige vers Natt. Je le suis accompagnée de Matys et Dylan.
« Bon excusez-moi jeune demoiselle, mais ceci, dit-il en montrant Natt, doit impérativement venir avec moi pour une affaire TRÈS urgente. »
J'avance et je prends la main de Nathaniel.
« Une affaire TRÈS TRÈS urgente ! répétai-je en m'éloignant.
– Je te hais Clarke ! » crie-t-elle.
Si tu savais comme je m'en fou !
Je sors du bâtiment, les garçons sur mes talons. Je lâche la main de Nathaniel.
« Je crois que la rousse ne t'aime pas beaucoup, fait Matys.
– Elle s'appelle Clarissa », dit Natt calmement.
Je le fixe perplexe.
« Tu es trop mignonne quand tu es jalouse ! s'exclame-t-il en me pinçant les joues.
– Quoi ? Moi jalouse ? Jamais ! »
En fait si, je suis extrêmement jalouse. Mais c'est un secret !
Tout le monde rigole, moi y compris. Nathaniel pose un bras autour de mes épaules et nous nous dirigeons vers le réfectoire.
* * * * * * * *
Je sors accompagnée des garçons, hors du self. Soudain, quelqu'un attrape mon poignet et je fais volte-face.
« Emmy, écoute-moi s'il te plaît. »
Je la fixe en haussant les sourcils.
« Pourquoi je devrai t'écouter Lola ?
– Parce que je sais tout.
– Et tu sais quoi ? » dis-je froidement.
Elle observe les garçons.
« Je sais tout mais je te le dirai quand on sera seule.
– Bon ben nous on y va, dit Bryan en s'éloignant avec Matys et Dylan.
– Tu vas lui dire quoi ? intervient Natt en se mettant de dos entre elle et moi. Que c'est à cause de toi et ta copine qu'elle a eu son accident ?
– Quoi ?
– Il faudra bien qu'elle le sache un jour ou l'autre ! s'écrie Lola.
– VOUS POUVEZ BIEN M'EXPLIQUER CE QU'IL SE PASSE ! »
Ils se retournent, se souvenant enfin de ma présence.
« Vous pouvez m'expliquer ? » répétai-je plus calmement.
Nathaniel regarde Lola.
« Beh vas-y, dis-lui ! »
Elle baisse les yeux.
« C'est de ma faute, dit-elle.
– Je comprends pas.
– Elle comprend pas, répète Natt.
– Si je lui avait pas dit que tu étais là, elle t'aurai pas poussé.
– Non mais Lola soit plus claire, je comprends rien à ce que tu dis !
– C'est Clarissa qui t'a poussé dans les gradins ! crie-t-elle. Si j'avais pas dis à Clarissa que tu étais là, tu n'aurais rien eu !
– Et alors ? Si c'est Clarissa qui m'a poussé, tu n'as rien à te reprocher.
– Bien sûr que si ! Je suis ta meilleure amie et je l'ai laissé faire ! »
Je la regarde stupéfaite.
« Je croyais que j'étais plus ta meilleure amie. »
Elle souffle.
« J'ai jamais dit ça, dit-elle en baissant la voix.
– Non tu ne l'as peut-être pas dit, mais c'est ce que tu as sous-entendu.
– Bref... j'étais venue pour qu'on s'explique, pour qu'on reprenne notre complicité d'avant, mais j'ai l'impression que je n'y arriverais pas.
– C'est vrai qu'entre Clarissa et moi, c'est pas la même ambiance, continuai-je, donc elle t'a jeté et tu t'es dit « si je retournais voir Emmy ? Peut-être qu'elle me pardonnera ».
– Arrête, c'est pas vrai du tout.
– Ok, j'en ai assez entendu, je me barre, dis-je en m'éloignant.
– Bordel Emmy ! »
Je ne l'écoute pas et je continue à marcher. Avant de rentrer dans un bâtiment, je me retourne. Elle et Natt parlent toujours. Je me demande ce qu'ils peuvent bien se dire. Je jette un dernier coup d'œil et je vais en direction de mon cours qui a commencé depuis une bonne dizaine de minutes.
* * * * * * * *
Je suis devant chez moi avec Natt. On se fait la bise et on part chacun de notre côté.
Je rentre et je jette mon sac à l'entrée. Je me précipite dans la cuisine et j'ouvre le frigo.
J'ai une faim de loup !
J'attrape la confiture à la fraise et je ferme le frigo. Je prends un pot de nutella et des pancakes que ma sœur à préparer. Je m'installe au bar et je commence mon goûter.
Léane arrive quand je croque dans mon pancake au nutella.
C'est un délice !
« Tu as pas vu maman ?
– Non. »
J'avale et je prends une nouvelle bouchée.
« Elle est ichi puischque cha voiture est dans le chardin, dis-je la bouche pleine.
– Non, j'ai regardé partout, elle est pas là. »
Je m'arrête d'un coup de mâcher. Peut-être quelle est chez son amant.
J'avale difficilement mon morceau et j'attrape mon téléphone.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
J'envoie un message à ma mère et j'observe ma soeur. Je ne sais pas si je dois lui parler de mes soupçons envers notre mère.
« Tu crois que... »
Je m'arrête.
« Que quoi ? s'impatiente Léane.
– Qu'elle trompe papa... », je réussis à articuler.
Léane m'examine du regard en plissant les yeux.
« Tu crois qu'elle recommencerait ?
– Je ne sais pas.
– Je ne pense pas. Elle a failli tout perdre la dernière fois. »
Un silence s'abat autour de nous. Je fixe mes pancakes en réfléchissant tandis que Léane fixe ses pieds.
« On verra bien », finit-elle par dire.
Et elle sort de la cuisine.
Mon téléphone vibre et je regarde l'écran. C'est maman.
« Je suis allée courir, j'arrive bientôt. »
Courir ? Elle n'a jamais couru de sa vie !
Je prends une boite en plastique et je mets mes pancakes à l'intérieur. Ça sera mon goûter pour demain matin.
Je sors de la cuisine pour me diriger dans ma chambre en prenant au passage, mon sac de cours. Je déballe mes affaires et m'installe à mon bureau pour commencer mes devoirs.
Quelques minutes après, j'entends la porte de la maison s'ouvrir pour ensuite se fermer. Je me lève de mon siège et je passe ma tête dans l'ouverture de la porte. C'est sûrement ma mère qui rentre de son "footing".
Je me dirige vers le salon et croise Léane dans le couloir. Elle décide de me suivre. On arrive dans le salon et ma mère, quand elle nous voit, s'approche et nous fait un énorme câlin.
Elle desserre son étreinte et elle nous sourit.
« Comment s'est passé votre journée ?
– Comme d'hab, dis-je.
– Pareil, lance ma sœur.
– Tant mieux ! »
Elle nous regarde une par une et elle sourit de toutes ses dents.
« Je suis tellement fière de vous ! » s'exclame-t-elle en nous enlaçant de nouveau.
Léane et moi nous regardons à travers les cheveux de notre mère. Elle me fait un signe de la main rapidement qui veut dire « faut qu'on parle, et vite ».
Maman nous lâche et elle s'installe dans le canapé. Ma sœur enroule ses doigts autour de mon poignet et me tire vers sa chambre. Arrivée dans celle-ci, Léane ferme la porte et s'assoit sur son lit.
« Tu avais raison. Y'a un truc qui cloche, dit-elle en frottant son menton avec sa main.
– Et tu veux qu'on fasse quoi ? demandai-je en m'asseyant à côté d'elle.
– On doit trouver le mec. »
Elle plonge ses yeux dans les miens.
« Comme ça, dès qu'on sait qui c'est, on trouve un plan pour qu'il arrête de voir maman », continue-t-elle.
C'est une bonne idée.
« On doit l'espionner alors, ajoutai-je.
– Oui, c'est l'idée. »
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