L'âme du désert

By AponiAsha

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Je ne faisais que partir dans le cadre de mes études et voilà que je me retrouve à être la concubine d'un pri... More

Un futur voyage
Le tournant d'une vie
Un prince aux yeux d'or
Perdue
Le poème
Une Promesse
La sortie et le cadeau
Le bal
Le Palais d'argent
La rencontre
La menace
Cauchemar
Le Roi de la Lune
L'héritier
La vérité
Le Shandha
Les fantômes du passé
La main de sang
La premiere fois
Une famille
Un nouvel arrivant
Un père
Les découvertes
La peur
Le rituel de Swarup
Le plan
Survivre
La décision
Une vie en soi

La visite

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By AponiAsha


PDV Aïlla

Alors que j'étais tranquillement allongée dans mon lit, un frisson parcourut toute mon échine. Un mauvais pressentiment s'insinua rapidement en moi, ce qui me fit me lever en sursaut. Quelque chose n'allait pas, j'avais l'impression que quelqu'un était entrain de hurler mon prénom. Je me massai la nuque tout en lançant un regard circulaire sur ce qu'il y avait autour de moi. Un bras puissant apparu et m'entoura la taille. Avec une force inattendue, je fus plaquée contre le matelas et les nombreux oreillers qui l'ornaient me tombèrent dessus. Baskar marmonna dans son demi-sommeil et ouvrit doucement les yeux. Encore ensommeillé, il se frotta les yeux avant de s'étirer comme un chat avant de me resserrer contre lui. J'étais nue comme un ver donc je vous laissais deviner ce qui s'était passé cette nuit. J'avais encore ce mauvais pressentiment, mais je ne pouvais pas quitter des yeux celui qui était dorénavant mon fiancé. Après s'être un peu mieux réveillé, il me scruta avant de sourire à pleine dent.

_ J'ai l'impression d'être encore dans un rêve, c'est incroyable.

_Que veux-tu dire ?

_ Tu m'appartiens... je suis si heureux.

Je ne pus m'empêcher de sourire devant sa mine réjouis et adorable. Depuis que l'on était fiancé, Baskar me lançait de temps en temps des piques, par rapport à mes anciennes pensées sur lui. Mais je voyais bien que dès qu'il se réveillait à mes côtés, une lueur brillait dans son regard. C'était indescriptible, mais tellement beau. J'aimais le voir heureux grâce à ma présence. J'essayai de me lever pour de bon, car malgré la beauté de mon prince, un malaise s'insinuait en moi. Baskar utilisa sa force pour m'en empêcher. Alors je poussai fort sur mes bras pour le forcer à me laisser. Mais ma force comparée à lui était celle d'une mouche devant un lion du désert.

_ Laisse moi y alleeeeeerrrrr ! Murmurai-je, continuant mes efforts.

Soudain mes bras me lâchèrent et je retombai. Je me mis à battre des pieds et des bras tout en lui criant de me laisser. Il rit un peu avant de me laisser enfin y aller. Je me levai précipitamment et me dirigeai vers la salle de bain pour me rafraîchir. Après tout ça, je m'habillai avec une robe grise et un voile de la même couleur. En sortant de la salle d'eau je me stoppai en voyant Baskar déjà attablé sur son bureau, le téléphone à son oreille. C'était le petit inconvénient, il était facilement occupé avec son futur rôle. Je ne cachai pas de mon mécontentement quand il revenait tard. Il voulait faire les choses rapidement, mais il se fatiguait et ruinait sa santé. Aditya lui demandait aussi de se calmer un peu. Pourtant, vous connaissez Baskar, il est aussi têtu qu'un mule. Je soupirai un peu et lui fit signe que je sortais. Il leva rapidement la main avant de se remettre à écrire. Je me sentais un peu seule, alors je me baladai dans les couloirs du palais avec ma tigresse qui maintenant m'arrivait au niveau de la hanche. Je lui parlais de tout et de rien, si une personne passait au même moment, elle me prendrait sûrement pour une folle. Je n'en avais rien à faire, c'était un bon moyen de me relaxer. Hawa passa à côté de moi. J'eus à peine le temps de lui dire bonjour qu'elle s'en alla, prétextant un rendez-vous chez le médecin. Je fronçais les sourcils devant sa réplique. Nous étions aller toutes les deux à son rendez-vous hier et le prochain était pour la semaine prochaine. Si il y avait eu une urgence, elle m'aurait prévenu directement. Une légère douleur se répandit dans mon ventre que je le touchais instinctivement. Un sentiment de solitude s'insinua en moi alors que le mauvais pressentiment continuait de me taper sur la tempe. Je me la massai avant de prendre une grande respiration. Ces derniers temps, je trouvais que le palais était un peu vide. Le roi était parti en voyage aux États-Unis afin de régler une petite affaire. Si j'avais bien suivi, une personne très connue là-bas s'en était pris au Roi via un Tweet, pensant que notre pays n'avait pas internet. 

Malheureusement, le roi à vu le message et a envoyé un message au président, expliquant que si cette personne ne s'excusait pas au près de lui, il n'hésiterait pas leur couper la frontière ainsi que le pétrole. Le Président a pris cela comme une menace pour la paix donc a convoqué Aditya et la personne fautive. On pouvait appeler ça une revanche. Beaucoup de personne pensait que le Royaume de Dielli était un pays sous-développé. Mais ils avaient tord, au contraire, il était dix fois mieux développé que la moitié des pays européens. Et en gardant sa royauté, il avait montré que même avec un Roi, le peuple peut vivre en paix. Plus je connaissais ce royaume, plus je tombai folle amoureuse de lui. Alors que je retournai me promener, espérant voir quelqu'un, je me trouvai rapidement devant la fontaine qui se trouvait face à la bibliothèque. Je soupirai et m'assis sur le bord. Je posai mes doigts sur la surface limpide de l'eau avant d'entendre mon prénom. Il était faible, mais je n'étais pas folle, quelqu'un m'appelait. Je me levai et regardai autour de moi, pourtant j'étais seule. Je haussai les épaules quand un caillou me tomba dessus. Je relevai les yeux tout en me massant la tête. C'était alors que je les vis. J'ouvris la bouche en grand. Sur le toit se trouvait mon père et mon oncle. Ils me faisaient des signes. Ils voulaient que je les rejoigne. Ils m'indiquèrent l'entrée de la bibliothèque. Je suivis leur instruction et rentrai dans une de mes raisons de vivre dans ce palais. Je m'approchai de l'escalier mouvant quand une porte m'intrigua. Elle était caché par une grande étagère, remplie de livres anciens qui tombaient en lambeau. 

La porte d'un brun mate se fondait complètement le mur ce qui la rendait difficile à voir. Prudemment, je la poussai. Juste derrière se trouvait un grand escalier en pierre. Je fermai derrière moi et commençai l'ascension des nombreuses marches en pierre blanche et qui semblaient phosphorescentes dans l'obscurité. Au bout d'un moment, je me trouvais devant une autre ouverture. Avec délicatesse, je la tirais. Je dus fermer les yeux pour m'habituer à la lumière qui vint m'aveugler. Je plaçai ma main devant mon visage tout en clignant des yeux. Puis j'eus le souffle coupé. J'avais devant moi, un rêve. Je pouvais voir le désert, la grande étendue de sable semblait figer dans le temps. En plissant un peu les yeux, je pus voir les tours de l'ancien château. Elles s'élevaient, puissantes, dans les cieux. Je replaçai mon voile qui commençait à s'envoler.

_ Je t'avais dit que ça lui plairait !

_ Pff, arrête de faire ta mijoré, tout simplement parce que c'est ta fille.

_ T'es simplement jaloux !

_ C'est fou comment vous deux, vous pouvez détruire un moment aussi beau, ris-je en essayant de me remettre de mes émotions.

Je me tournai vers mon père qui me regardait avec amour. Il croisa les bras avant de donner un coup de coude à mon oncle. Celui-ci leva les yeux au ciel avant de venir vers moi. Il me prit dans ses bras. C'était devenu une habitude chez lui, parfois j'avais l'impression qu'il faisait cela comme pour renouer avec moi et son passé. C'était dur de les voir ensemble. Il y avait dans leur regard comme un vide, et cela me faisait mal. Je ne savais pas comment leur rendre le sourire. Et dès que je leur en parlais, ils me répétaient toujours la même chose, que tout allait bien et que je n'avais pas à m'inquiéter. Mon père passa son bras au niveau de mes épaules. Il m'emmena devant des fauteuils bordeaux qui contrastaient très bien avec le toit plat blanc de la bibliothèque. Je m'installai dans un et me laissai choir dedans. La vue était vraiment sublime. Je pourrais rester à la regarder pendant des heures. Les deux frères s'assirent chacun à côté de moi tout en se chamaillant comme deux enfants. Leur complexité me faisait sourire à chaque fois. Pendant plus de 25 ans, ils avaient été séparé et pourtant, leur lien s'était comme consolidé avec le temps. Ils se ressemblaient aussi beaucoup. Si mon père se coupait les cheveux, ce serait de véritables jumeaux.

_ Tu sembles pensive ma fille.

_ Je me demandais comment vous avez pu connaître cet endroit...

_ Aaah... c'est une longue histoire, nous allons dire... c'était la cachette de notre père et celle de l'ancien roi Dinesh, expliqua mon oncle en plaçant sa main devant son visage.

_ Ces deux là étaient inséparables, tellement que nous avons passé pratiquement toute notre enfance au palais. Parfois ils disparaissaient, on s'était toujours demandé où ils se cachaient. On demandait toujours à notre mère où ils étaient.

Mon oncle se mit à pouffer et chercha à retrouver son sérieux, mais le rire qu'émit mon père lui rendit la tache plus difficile.

_ Maman en a tellement bavé. Mais dès qu'on lui demandait, elle avait ce sourire énigmatique sur les lèvres. Et elle nous disait toujours que notre père et le roi étaient avec Suraj. Puis un jour on a découvert la porte dans la bibliothèque. Nous sommes montés avec Sadiva, Sapan et Aditya. Quand on a ouvert la porte menant aux toits. Ils étaient là, à la même place que nous. Ils ne disaient rien et regardaient l'horizon.

Donc mon grand-père avait pour habitude de se placer là. Je me remis à observer le paysage. Il avait comme une aura magique autour de nous. La légère brise venant du désert nous fouettait le visage avec tendresse. C'était apaisant, le silence rendait ce moment mystique.

_ J'ai fais des recherches, il y a longtemps sur ce lieu, murmura mon père.

Il s'était légèrement penché sur son siège. Il avait placé ses coudes contre ses jambes. Son regard étudiait chaque détail du paysage qui s'étendait en face de lui.

_ Une légende parle de cet endroit. Elle explique que le roi ayant construis ce palais se sentait triste. Alors pour pallier à cette tristesse il créa ce toit lui permettant de voir le palais d'argent. Il paraît qu'une nuit alors qu'il profitait de la vue, le Roi Suraj lui est apparu. Voulant que ce lieu appartienne seulement aux rois et aux reines, Suraj lui aurait demandé de cacher cet endroit au fond de son cœur.

_ Donc, si j'ai bien compris, ce lieu est une passerelle qui relie le palais d'argent à celui-ci.

_ Exact, j'y allais souvent après la mort de notre Père, dis tristement mon père en lançant un regard à son frère qui écoutait son discours.

_ J'essayai parfois de passer dans le champs de cet endroit afin que Sapan me voit. Je ne l'ai jamais vu, puis ensuite j'ai appris sa « mort »

_ Et j'aurais dû te dire non, lorsque que tu m'as demandé de proclamer la tienne...

Je ne dis rien et les laissai s'expliquer. Est-ce que ce Roi avait vraiment vu Suraj ? Que lui avait-il dit réellement ? Si ce lieu représentait une passerelle entre le palais d'argent et celui-ci, représentait-il également un chemin que les rois devaient prendre pour rejoindre le Premier Souverain de Dielli ? Je secouai la tête, je me faisais des films, je ne savais même pas si des entités existaient... mais au fond de moi, j'espérai un jour en voir un, j'ai toujours cru que des choses de ce genre existaient mais que nous étions trop flippés pour y croire, car ce n'était pas naturel. On mettait tout sur le compte de la folie et l'illusion, donc on se reportait sur la science. Je fermai les yeux pour ne plus penser comme ça. Parfois mes pensées allaient vraiment de travers, je pensai à quelque chose puis je partais sur autre chose. Je remontai mes jambes pour mettre tout mon corps sur le siège. Le grand-père de Baskar allait-il ici afin de voir le mien ?

_ Le Roi Dinesh est devenu dépressif après la mort de son meilleur ami, expliqua mon père à son frère.

_ J'imagine, j'ai toujours envié leur amitié. Ils pouvaient lire dans les pensées de chacun.

_ Le Roi Dinesh venait-il souvent ici après le drame? Demandai-je tout en observant la tour du palais d'argent. Elle brillait grâce au soleil qui était haut dans le ciel.

Mon père ne dit rien. Une profonde tristesse se peignit sur son visage. Je me relevai de surprise, même mon oncle se redressa en se demandant ce qui se passait.

_ Papa ?

_ Je suis désolé, c'est un peu dur.

_ Qu'est-ce qui est dur Sapan ?

Il cachait ses yeux et je sus qu'il retenait du mieux qu'il pouvait ses larmes. Je tendis ma main qu'il attrapa et serra fort contre sa main abîmée.

_ Chaque soir il venait ici. Un jour, je l'ai surpris et je suis venu le rejoindre. Il était affaisser contre son siège et regardait en direction du palais. Il m'avait dit qu'il priait chaque soir pour que le roi Suraj lui donne la chance de voir une dernière fois mon père et Akash. Il s'en voulait de vous avoir renvoyé à la maison ce jour là.

_ Il n'est pas responsable, au contraire il cherchait à nous protéger.

_ Le Roi Dinesh est encore en vie ?

_ Oui, il se trouve dans un palais à quelques kilomètres d'ici. À la mort de la reine Karuli, il a décidé qu'il ne voulait plus vivre ici. Il s'en est allé avec l'ancienne Reine. Tu ne devrais pas tarder à les rencontrer.

Je reçus un coup dans le ventre. Je me doutais un peu que les anciens souverains étaient encore en vie, mais je ne savais que j'allais devoir les rencontrer. Un soudain stresse m'envahit. Je pris une profonde respiration.

_ Tu viendras papa ?

_ Bien sur ma chérie, je ne te quitterai jamais plus. Akash tu devrais venir aussi...

Je tournai la tête vers mon oncle qui était un peu silencieux. Il toucha doucement sa cicatrice. Il semblait dans ses pensées.

_ Je ne pense pas que ce soit une bonne idée... il me pense mort.

_ Comme moi, mais Dinesh a déjà beaucoup souffert. Faisons au moins cela, pour lui.

_ Toujours aussi persuasif Sapan, parla quelqu'un.

On se tourna tous ensemble pour voir qui était le nouveau venu. Aditya se trouvait devant nous et souriait. Il portait sa tenue habituelle mais dorée. Je levais un sourcil devant tant de luxe. Le Royaume de Dielli n'était pas connu pour son excentricité, au contraire. Le roi remarqua mon regard et sourit de plus belle.

_ Le malotru qui s'en ait pris au royaume pensait qu'on était pauvre alors je lui ais juste montrer qu'il avait tord. Bon il semblerait que Sapan et Akash sont encore en avance sur moi.

_ Comment ça ?

_ Va te préparer Aïlla, aujourd'hui tu rencontres tes beaux grands-parents.

Je restai interdite pendant quelques instants avant de me lever d'un bond. J'allais quoi ? Je n'étais pas au courant !

_ Baskar a dû oublier de te prévenir vu ton visage.

Je soupirai et saluai tout le monde avant d'aller me changer. Je descendis les marches quatre à quatre et courus jusqu'au bureau de Baskar. Je ne toquai pas, je ne fus pas surprise de le voir à moitié somnolent devant les montagnes de papiers qui jonchaient autant son bureau et le sol. Il releva la tête quand je fis claqué la porte. Il se frotta les yeux cherchant à faire disparaître les dernières traces de sommeil.

_ Aïlla ? Qu'est-ce qui se passe ?

_ Tu as oublié de me dire quelque chose, non ?

_ Hein non, je ne crois pas...

_ Regard quel jour on est.

Ne comprenant pas où je voulais en venir, il prit son téléphone et regarda la date. Il beugua quelques minutes avant de sursauter.

_ Merde !

Je levais les yeux au ciel, mais avant que je puisse dire quoi que ce soit. Il attrapa ma main et m'emmena à la chambre. Des servants nous attendaient et nous préparèrent en quatrième vitesse. Baskar suait à grosses gouttes. Une fois dans la voiture, il souffla.

_ J'avais totalement oublié... je suis désolé.

_ Voilà pourquoi on se tut à te dire de calmer tes ardeurs avec le boulot, le réprimanda son père.

Le mien et mon oncle pouffèrent de rire avant de dire que le Roi n'était pas mieux avant. Celui-ci chercha à se défendre mais son fils ne l'aida pas. Je souris devant tant de complicité entre ces quatre là. Je plissai un peu ma robe. J'avais opté pour une simple mais que je trouvais très belle. Elle était bleu nuit et possédait des manches longues qui faisaient un peu penser à celles des robes impériales russes. Des motifs argentés sur la ceinture et le décolleté permettaient de mieux souligner la coupe de la robe. J'étais épaules nues mais un lourd collier en or blanc ornait mon cou. Baba m'avait fais la moue pour que je le mette. Et Dieu que je n'arrivais pas à lui résister quand elle faisait cela. Le long voile bleuté transparent enveloppait mes cheveux tressés. Je touchai du bout des doigts le diadème de Nisha. Il m'arrivait encore de penser que je rêvais. Mais tout était bien réel. Je pris une profonde respiration, cherchant à enlever la pression qui commençait à peser lourd sur mes épaules. Baskar dut voir mon stresse, car il prit ma main et se pencha en avant.

_ Tout va bien, on est tous là. D'accord ?

_ J'ai peur de ne pas leur plaire...

_ Tu parles, tu es la petite-fille de Ardhendu et Manasa, et la fille de Sapan. Tu n'as rien à craindre.

Baskar sourit devant la réplique de son père. Puis il se tourna vers moi et murmura doucement « ma reine ». Je rougis un peu avant de frémir sous ses lèvres quand il vint m'embrasser. Mais il fut rapidement recadrer pas mon père.

_ Pas touche à ma fille quand je suis là !

_ Je réitère la même menace, sourit machiavéliquement mon oncle.

Baskar fit la moue, cependant il garda ma main dans la sienne. J'aimai voir tout le monde comme ça. Je me tournai vers l'extérieur et je vis que nous étions arrivés. Rien à dire, les palais du Royaume de Dielli étaient les plus beaux à mon avis. Touchant le ciel avec ses hautes tours, le palais du Roi Dinesh resplendissait. D'un blanc et rouge, il s'imposait devant l'étendue désertique. D'une certaine manière j'avais l'impression de voir le palais d'argent dans la construction. Car nous dûmes d'abords passer dans une grande verrière d'une quinzaine de mètres. Des arbres venant du monde entier rendaient l'avant de l'édifice vivant et féerique. Puis une grande porte argentée et gravée en langue ancienne apparut devant nous. Des gardes surveillaient l'entrée. À l'approche de leur Souverain, ils firent une profonde révérence avant d'ouvrir le mastodonte. Ils me firent un peu de peine. Quand nous passâmes devant eux, je remarquai des regards surpris sur mon oncle et mon père. Nous avions essayé de cacher au royaume que leurs meilleurs soldats étaient en vie. Et puis, vêtus de leur plus beaux habits et armes, ils ne passaient pas vraiment inaperçus. Je secouai la tête avant de continuer mon chemin. Après avoir passé la porte, nous fûmes entourés du lumière blanche. Je levais les yeux et vis un dôme en verre se trouvant à plus de vingt mètres au dessus de nous. J'étais totalement en admiration. Je tenais Baskar par le bras. Il me fit un bisou sur la joue avant de me parler dans l'oreille.

_ J'aime te voir si heureuse.

_ Tu sais combien j'aime les palais, ils regorgent tellement de beauté et de mystères.

_ Celui-là est apparu peut après le Palais d'Argent, il est surnommé le Palais de la nuit. Quand tu te trouves dans le cour principale, à minuit, tu as juste à lever les yeux pour voir la Lune.

_ Mais... pourquoi alors avoir construit le Palais du soleil, l'actuel, deux cents plus tard.

_ Ce palais est celui du repos, il représente la fin... Tous les rois y viennent après avoir donné le pouvoir à leur fils ou fille. Il fait bon dedans et il est calme. Mon père viendra ici, quand je serais sur le trône. Il n'est pas trop loin, car même si l'ancien Roi n'est plus en position, sa prestance est tout de même reconnue. Sa sagesse aide le nouveau souverain a gouverné le Royaume avec autant de force et beauté.

_ Je comprend mieux.

_ C'est un bel endroit pour mourir, murmura Aditya pensif.

Pensait-il à sa femme ? Baskar répondit rapidement à ma question muette.

_ Mon père s'était toujours vu vivre sa retraite ici avec ma mère.

_ Je vois, soufflai-je en posant ma tête contre l'épaule de mon amant.

On se stoppa enfin devant une salle de banquet. La salle était ouverte par de grandes baies vitrées. Je pouvais respirer dedans, je n'avais pas l'impression d'étouffer dedans. Des bassins remplis de carpes et de poissons japonais se trouvait de chaque côté. Le sol était en bois de Rista, le fameux bois rouge claire qu'on pouvait trouver dans la maison de Ekram. Aditya demanda à un servant de prévenir son père de notre arrivée et ordonna à Sapan et Akash de se mettre derrière Baskar et moi.

_ Il faut bien faire une surprise à mon père.

_ Une surprise ?

Je fus choquée quand un homme rentra dans la pièce. Si j'avais bien calculé, le Roi Dinesh venait de fêter ses 77 ans, pourtant, je n'avais pas devant moi une personne âgée. Bon c'était vrai que son visage portait de nombreuses rides et une barbe courte blanche. L'homme ne portait qu'un foulard sur la tête, ainsi je pouvais voir ses cheveux poivre et sel. Ils étaient coupé un peu comme mon oncle mais ils n'ondulaient pas beaucoup. L'ancien Roi avança vers nous, les mains contre son corps, celui-ci n'était pas plié par l'âge et était encore carré. Je sifflais légèrement en remarquant l'aura forte qu'il dégageait. Je me penchais vers Baskar qui baissa la tête pour m'écouter.

_ Si tu es aussi bien foutu à 77 ans, c'est clair que je ne te lâche plus.

Il rit doucement devant ma remarque.

_ J'en prend note.

Quand l'ancien souverain fut enfin devant nous, il plaça ses mains derrières son dos. Il regarda sévèrement Aditya avec ses yeux bleu aussi sombre que ma tenue, j'avais même l'impression de voir des paillettes dorés danser dans ses pupilles.

_ Tu sais bien que je n'aime pas les surprises mon fils. De plus vous êtes en retard.

_ C'est ma faute, Grand-père, intervint Baskar en faisant un pas en avant.

Je lui lâchai le bras et cherchai à me faire petite. Dinesh se tourna vers son petit-fils.

_ À cause de toi ?

_ Oui, j'étais tellement préoccupé par mes affaires de futur Roi, que j'ai oublié.

_ C'est bien de penser au royaume Baskar, mais n'oublie pas ta famille.

_ Arrête de le traumatiser, mon amour.

Je me tournai vers la femme qui vint vers nous. Âheli, ancienne reine du Royaume de Dielli semblait aussi figée dans le temps. Son visage marqué par les rides mais toujours aussi beau s'illumina petit à petit. Elle s'approcha de Baskar et le prit dans ses bras.

_ Je suis heureuse de te voir mon Baskar.

_ Moi de même Grand-mère. Avant toute chose, j'aimerai te présenter ma fiancée, Aïlla.

Baskar se replaça à côté de moi et me prit par les épaules pour me faire avancer. Je n'osais pas vraiment lever les yeux. Ces deux là ne se rendaient pas compte de l'aura qu'ils dégageaient.

_ Voyons jeune fille, je ne vais pas vous manger, vous pouvez lever les yeux.

Je m'exécutai. Âheli sursauta et mis sa main sur son corps.

_ Suraj, notre roi. Vos yeux, vous êtes...

_ C'est ma fille, intervint mon père.

_ Oh mon... murmura la reine avant de fondre en larme.

Dinesh lui était totalement figé. Puis sans que je m'y attende, il courut prendre mon père dans ses bras.

_ J'ai pas droit à un câlin moi aussi ? Fit mon oncle en croisant ses bras sur sa poitrine.

_ Mais qu'est-ce qui se passe ? S'écria la Reine avant de l'étreindre avec amour.

_ Sapan et maintenant Akash, continua Dinesh en prenant la place de la reine. Je vous pensais morts, j'étais là à vos funérailles !

_ C'est une longue histoire mon Roi...

Dinesh et Âheli se tournèrent ensuite vers moi. L'ancien roi vint vers moi et plaça sa main rugueuse contre ma joue. Il me sourit franchement avant de me prendre aussi dans ses bras.

_ Tu es si belle, Aïlla. Tu as les traits de ton père et ses yeux... murmura la reine en plaçant sa main sur mon épaule.

_ Elle sera une reine parfaite. Bon sang j'ai l'impression de rêver...

L'atmosphère se détendit petit à petit, puis nous fûmes conduit dans une salle à part. Mon père et mon oncle racontèrent toute l'histoire aux anciens souverains qui les écoutaient attentivement. Je ne cherchai pas trop à intervenir. Je pris le thé que l'on m'avait servi dans une tasse tout à fait sublime. Je bus et souris devant le goût de la boisson. Je n'aimais pas trop les thé amer, mais celui-ci était parfait. Je reposai la tasse et grattai un peu mon cou. Le collier que je portai me coupait un peu la respiration. Il fallait que je l'enlève, et il commençait à peser lourd. Je me levai en m'excusant. Je sortis et cherchai un endroit calme. Sur le coup, je me retrouvai dans la salle de banquet. J'essayai d'enlever le collier, mais quand je le fis, ma respiration se coupa. Je ne pouvais pas le faire moi-même sinon je m'étranglais. La joie, j'avais le choix entre mourir par étouffement ou par strangulation. Je me mis à tourner en rond, mais plus je bougeais plus le collier me faisait mal. Je me stoppai alors près d'un bassin. Je m'accroupis et regardai les poissons nager. Ils étaient beaux. Soudain, je sentis des mains attraper les cotés de mon collier. Je n'eus pas le temps de me tourner que la personne tira dessus. Ma respiration fut de nouveau coupée. Je me débattis violemment, griffant mon assaillant et en donnant des coups poings un peu au hasard.

Des points noirs se mirent à danser devant moi. J'ouvris la bouche, cherchant à crier, mais je n'y arrivais pas. En dernier recourt, je tapais des pieds dans l'eau. Je voulais faire le plus de bruit possible avant de m'évanouir. Mon idée fonctionna. Je vis des soldats arrivés mais ce ne fut pas eux qui me libérèrent. La prise disparut et j'essayai de reprendre ma respiration du mieux que je pus. Je tirai sur le collier qui coupait tout de même ma respiration. Des mains adroites me l'enlevèrent. Il tomba lourdement sur le sol. Je restais au sol, le bas du corps trempé. Je tremblai comme une feuille, mais j'eus la force de me tourner vers mon sauveur. Des yeux azur m'observait derrière une écharpe et une capuche.

_ Vous allez bien Princesse ?

Je hochai la tête légèrement, ses yeux me disait quelque chose. Puis doucement, je me rappelai. Cet homme était le même, c'était lui qui avait tué le géant quand j'avais été kidnappée. Je voyais encore ses yeux azur me fixer avant de faire machine arrière. L'homme montra ensuite son visage. Assez vieux, il semblait très inquiet de mon état. Il venait de sauver encore une fois. J'avais la main autour de ma gorge, celle-ci commençait à me brûler.

_ Vous vous rappelez de moi ?

Je lui fis de nouveau un signe de la tête et il sourit. Il m'aida à m'asseoir et se mit à me caresser le dos.

_ N'hésitez pas à tousser et parler, Princesse.

_ Qu... qui ? Demandai-je avant de grimacer douleur.

_ Un rebel, Addam en avait placé un dans le palais de la nuit pour avoir un œil sur les anciens souverains. Il ne vous fera plus de mal, Princesse.

Pourtant je ne pouvais pas m'empêcher de trembler comme une feuille.

_ J'ai demandé à un soldat d'aller chercher tout le monde. Tout va bien se passer. Reprenez bien votre respiration.

Avant que je ne puisse dire quelque chose, Baskar rentra en trombe dans la pièce suivit de près par mon père.

_AÏLLA !

Il me prit dans ses bras et me posa tout pleins de questions, mais je n'avais pas la force de lui répondre. Alors je l'embrassai pour lui faire comprendre que j'allais bien. Puis je me tournai vers mon père qui regardait avec surprise mon sauveur.

_ Ce n'est pas possible, Sadar ?

_ Bonjour Sapan.

_ Pourquoi ? Tu...

_ Si je suis là, alors tu sais déjà la réponse à ta question.

_ Oh mon vieil ami ! Tu t'es enfin décidé !

Le fameux Sadar se leva et fit une accolade à mon père.

_ Oui, je ne veux plus participer à cette boucherie. Et j'ai promis sous la parole de notre dieu Dielli et notre grand souverain Suraj de protéger ta fille.

Mon père fut ému et nous expliqua que Sadar était l'ancien meilleur guerrier de l'armée rebelle. Il avait grandi avec elle, mais il n'avait pas les mêmes idéaux. C'était lui qui correspondait avec Mandar et qui donnait des informations à mon père. Il avait aidé le royaume tout en risquant sa vie.

_ Tu as sauvé ma nièce, je t'en remercie, lui sourit mon oncle en lui tapotant l'épaule.

_ Pas vraiment, dis-je avec difficulté.

Dinesh et Aditya m'aidèrent à me lever, alors que Baskar remerciait à son tour Sadar. Tout le monde se tourna vers moi pour savoir de quoi je parlais.

_ C'est la deuxième fois que tu me sauves la vie et je t'en suis redevable.

_ De rien Princesse. Je ne pouvais pas vous laisser aux mains de ce fou allié.

_ Vous parlez de Addam ? Demanda Âheli.

_ Oui, il est devenu complètement fou. Il veut absolument Aïlla, il sera prêt à tout les sacrifice pour l'avoir. Il tue et couche avec hommes et femmes pour calmer ses pulsions sexuelles.

Je le regardai droit dans les yeux, il n'était pas là pour m'annoncer une bonne nouvelle, j'en étais sur. Il allait confirmer mon mauvais pressentiment.

_ Princesse, j'ai une malheureusement une mauvaise nouvelle à vous annoncer.

_______________________________________________________________

Hey ! comment allez vous ? Je vous fais un petit cadeau pour cette fin de première semaine de reprise. d'ici 3 jours je pars en stage d'archéologie ;) cela pendant deux semaines donc j'ai préféré publier maintenant. Je me suis rendue compte que je vous avait fait attendre longtemps pour le dernier chapitre et je m'en veux :'( je suis vraiment désolée.  Ce n'était pas voulu, mais sans rentrer dans les détails je n'étais pas en grande forme ces derniers mois, donc l'inspiration n'a pas voulu me tendre les bras :( maintenant ça va mieux et je vais essayer de poster plus tôt ! Au moins j'espère que le chapitre vous plaira. 

Gros bisous \(^v^)/

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__Béa,murmura Kervens __Madame Beauséjour, rectifia t-elle,désolé monsieur de vous avoir déranger mon mari m'attends,pouvez- vous m'indiquer le chemi...
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Aujourd'hui à Londres. La peur envahissait mon corps, celui qui m'avait kidnappé se trouvait maintenant face à moi. Ses yeux noirs ne me lâchaient pa...