Le Palais d'argent

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Comment faire ? Qu'est-ce que je pouvais faire ? Juste après qu'il est quitté mes lèvres, ses yeux me fixèrent attendant une réaction. Mais gros vide, je ne savais pas comment réagir, j'étais complètement bloquée. C'était la première fois qu'on m'embrassait. Baskar se mordit la lèvre inférieure et enleva son turban d'un coup de main.

_ C'était ton premier baiser ?

Je ne répondis rien, je ne voulais pas répondre. Mais je sentis le rouge monter au visage. Je respirai un grand coup et allai répondre. Cependant Baskar ne me laissa pas le temps de répondre.

_ Oublie tout alors, je ne t'ai jamais embrassé...

Non mais je rêve, il se prend pour qui?! Comment ose t-il me dire ça après avoir fait ça ?! Je me levai d'un bond et lui assenai une claque digne des meilleures films de karaté. Il sembla étourdi quelques secondes puis me regarda avec des éclairs dans les yeux.

_ Tu crois que tu peux tout avoir parce que tu es un Prince?! Hein ? Mais je n'y crois pas... je n'arrive pas y croire !! Je ne suis pas un objet Baskar ! Je suis un être humain et j'ai des sentiments, tu ne peux juste pas t'amuser avec. Tu aimerais que je le fasse ? Non ! Tu ne voudrais pas sauf que toi tu le fais !!!

Je serrai les poings, ne lâchant pas mon regard du sien. Je n'aimais pas qu'on joue avec mes sentiments comme ça. Il allait dire quelque chose, mais je ne lui laissai pas le temps d'en dire plus. Je pris son visage en coupe et l'embrassais, il se figea immédiatement. Je me relevai et partis en direction de ma chambre. Je l'entendis accourir vers moi, quand il attrapa mon bras, je tirai sur celui-ci pour qu'il me lâche. Je le regardai droit dans les yeux.

_ Oublis ça Baskar...

Il ne comprit pas tout de suite, je le poussai d'une main sur son torse.

_ ça fait mal n'est-ce pas ? Maintenant ne m'approche plus Baskar, tant que tu n'auras pas compris les sentiments humains.

Je m'en allai sans me retourner, laissant Baskar planter sur place. Je tournai l'angle et me rattrapais au mur. Mes doigts se posèrent sur mes lèvres. Je n'arrivais pas à oublier ce que je venais de faire, et je pense que je n'arriverais jamais à l'oublier. Sympa pour un premier baiser... je pris une profonde respiration et me remis à marcher. En rentrant dans ma chambre, je m'étalai sur le lit après avoir enlevé ma robe à l'arrache. Je m'engouffrai dans mes draps, il ne me manquait plus qu'un pot de glace et film de comédie romantique et j'étais officiellement en déprime. Ce qui me bloquait le plus, c'était le regard qu'il m'a lancé avant de m'embrasser. Je ne savais pas comment le comprendre, il était à la fois doux et dur à la fois. C'était un véritable paradoxe et c'est ce que je ne comprenais pas avec lui. J'avais l'impression que les sentiments des autres n'avaient aucun impacte sur lui. Je sortis la tête de ma couette et observai la pièce. Au fond de moi, j'avais espéré qu'il me suive et me rattrape, mais il ne l'avait pas fais. Il faut dire que ça devait être compliqué d'entendre la vérité de la part d'une personne « inférieure » à soi. Je respirai un bon coup attendant que le sommeil vienne me chercher, malgré la drôle de sensation qui ne voulait pas quitter mes lèvres. Pour un homme, il avait les lèvres douces.... Non Aïlla ! Oublis-le ! Ce n'est qu'un imbécile, un macho, un connard... tous les noms lui iraient en faite. Je fermai les yeux et me laissai bercer par le son de la pluie battant contre la fenêtre.

J'ouvris les yeux vers 10 heures du matin, je me sentais lourde et très fatiguée. Ma tête pesait une tonne. Je me redressai mais retombais immédiatement dans mes draps, des milliers d'étoiles barraient ma vue. Je cachai mes yeux par mon avant-bras, j'avais dû attraper froid cette nuit-là à être restée sous la pluie longtemps...quelle idiote. Je me levai enfin, tout doucement, pour ne pas revoir ces foutues étoiles. Quelques jours s'étaient passé depuis que Baskar m'avait embrassé. J'étais restée la plupart du temps cacher dans ma chambre ou à la bibliothèque afin d'éviter de le croiser. Je pense qu'il ne va pas oublier de si tôt la claque que je lui avais donné. Je soupirai, je ne voulais pas le voir, mais je sentais comme un vide au fond de moi. C'était comme si sa présence me manquait. AAAAAAH non !! Je secouai la tête afin d'oublier cette pensée complètement stupide. Mauvaise idée, un terrible mal de crâne pris place et je gémis de douleur.

L'âme du désertWhere stories live. Discover now