L'homme de la montagne

By KoenDiri

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Il y avait bien des choses que Marc pouvait cataloguer comme de "mauvaises nouvelles". La disparition d'une e... More

Dédicace et Avant-propos
Prologue
Chapitre 1 - le choix du fou
Chapitre 2 - l'impuissance du marcheur
Chapitre 3 - les difficultés de la montagne
Chapitre 4 - le domaine des chinchimottes
Chapitre 5 : le rugissement des flots
Chapitre 6 : les battements du cœur
Chapitre 7 : la vengeance du farfadet
Chapitre 8 : les larmes de l'enfant
Chapitre 9 : la cruauté dans la peau
Chapitre 10 : les cris du silence
Chapitre 11 : la colère des sages
Chapitre 13 : la naissance des chinchimottes
Chapitre 14 : une mission impossible
Chapitre 15 : une course endiablée
Chapitre 16 : une interrogatoire déroutant
Chapitre 17 : accomplir la mission
Chapitre 18 : une vie commune
Chapitre 19 : une profusion de provision
Chapitre 20 : des changements notables
Chapitre 21 : un silence prévenant
Chapitre 22 : un cri déchirant
Chapitre 23 : une famille retrouvée
Chapitre 24 : le chant des papillons
Chapitre 25 : une autorité inébranlable
Chapitre 26 : une visite difficile
Chapitre 27 : une antre monstrueuse
Chapitre 28 : un niveau alarmant
Bonus : L'enfance de Hank
Chapitre 29 : la fin du voyage
Participations aux concours et résultats

Chapitre 12 : le poids des responsabilités

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By KoenDiri


Chapitre 12 : le poids des responsabilités

Hank s'était arrêté, la tête posée contre l'écorce d'un arbre. Il tremblait. Ça ne servait à rien. Ça n'irait pas mieux dans cinq minutes ou dans une heure. Il remua sa main blessée, provoquant des éclats de douleur qui le fusillèrent jusque dans le coude. Ça l'aida à se calmer. Il voulait rentrer chez lui. Au plus vite, il rentrerait au mieux ce serait.

Silencieusement, la mort dans l'âme, le dingue revient sur ses pas et s'arrêta à quelques mètres du campement précaire. Dire qu'il les avait abandonnés là toute une nuit. Bien-sûr que Marc était en colère. Il l'aurait été, lui-aussi, s'avoua-t-il. Il aurait dû faire les derniers pas et se montrer, mais il préféra rester dissimulé, espionnant une conversation qu'il n'aurait pas dû entendre.

- Tu as crié très fort. disait Mérine.
- Oui, c'est vrai. J'ai très mal réagit.

Il ne pouvait pas le voir de là où il était, mais c'était la voix basse de Marc. Elle tranchait fortement face aux voix des petites. Osho reprit doucement, si doucement qu'il l'entendit à peine.

- Il a eu peur quand tu as ... sorti ton arme.
- Oui, tu as eu peur toi ?
- ... oui.
- Je comprends, je suis désolé. Je ne vous ferais pas de mal. Mon ami ... Il est un peu bizarre et j'ai eu peur pour vous. J'aurais dû lui faire plus confiance. On va essayer de lui faire un peu plus confiance parce que vous savez ... C'est un super guide. C'est lui qui m'a amené jusqu'à vous.
- Il a des super-pouvoirs alors ?, demanda Mérine.
- On dirait bien oui. Cassy, hey petite puce, tu voudras bien que Hank te porte ?

De là où il était Hank ne vit pas sa petite tignasse rousse remuer. Mais il les entendit qui tentaient de la convaincre. Bien-sûr que la petite n'avait pas envie. Après tout, il n'était qu'un dingue vivant dans une cabane. Même la plus idiote des gosses comprendrait qu'il n'était pas une personne de confiance et ceux, dès le premier regard. Machinalement, il se gratta encore. Il n'était pas bien dans son propre corps. Il observa un moment l'environnement pendant que Marc finissait de plier le campement.

Hank hésita un moment, puis il réapparut en levant les mains, distinctement, comme le faisait si souvent l'autre homme. Puis tout en les baissant petit à petit, il engagea la conversation.

- L'question de l'bouffe. T'as d'quoi faire ?
- Euh .. oui, je pense, en rationnant. Tu peux porter une des filles, tu es sûr ?
- J'peux.

Un regard noir compléta la brève réponse, le défiant de le contredire, le défiant de le dire incapable de faire quelque chose. Marc acquiesça. Sans un mot de plus, il partit fouiller dans son sac, il n'y avait pas grand-chose, mais dans une poche, il avait glissé de quoi renforcer un peu l'armature du sac et surtout, limiter les chocs quand il marchait longtemps. En faufilant sa main, celle qui ne portait pas de traces de coups récents, il parvient à saisir le tissu du bout des doigts et il l'extraya rapidement. Dans un geste habituel, il le renifla. Ça avait l'odeur d'une couleur terne, un peu comme la poussière, il grimaça. Ce n'était pas idéal, mais c'était mieux que rien.

Il se redressa, observant les gosses du coin de l'œil, mal à l'aise. Le Chinchimotte était toujours là, près de la petite, comme si elle ne représentait pas de danger. Comme si elle n'avait pas des yeux pour juger, une bouche pour crier et des poings pour blesser. Comme si elle n'avait pas le goût de la ville et le bruit de la colère, de partout sur sa peau. Hank déglutit. Il se sentait en danger et il se sentait con de se sentir en danger. Il remua sur ses pieds un instant, se forçant au silence, avant d'avancer vers les gosses tout en surveillant les poings de Marc, près de son arme. Il n'avait vraiment pas envie de se retrouver de nouveau au bout du canon.

Marc se contenait, alors il put avancer jusqu'au Chinchimotte.

- T'devrais pas êtr'là. C'débile. C'gosse d'la ville.

Lui murmura-t-il avec plus de lassitude que de colère. Puis, sans transition, il se tourna vers les petites qui s'étaient serrées les unes contre les autres. Il prit l'un des vêtements qu'il avait récupéré et le glissa sur le crâne de la rouquine. Le bonnet était trop grand. Elle le remonta un peu juste à temps pour voir les mains rougies de plaies s'approcher de nouveau d'elle. Si elle avait réussi à se retenir la première fois, cette fois-ci, elle cria. Hank s'arrêta une seconde, les sourcils froncés. Il détestait quand elle faisait ça, c'était désagréable et angoissant. Il secoua un peu ce qu'il tenait, pour qu'elle l'identifie mieux. Ce n'était pas une menace. Juste une écharpe qui avait connu des jours meilleurs. Il l'avait mise durant des années et il la mettait encore, au plus dur de l'hiver. Le reste du temps, elle servait de rembourrage. Elle était élimée par endroit, mais bon, elle tenait encore chaud.

Cassy eut à peine le temps de comprendre et l'instant d'après, Hank s'était éloigné d'un bond. Ensemble, les deux hommes remballèrent les différentes affaires, sortirent, nettoyèrent ce qui devait l'être puis Marc tenta de finir de préparer les enfants. Cassy semblait avoir moins froid à présent qu'elle était un peu mieux couverte.

- On va devoir marcher longtemps. leur expliqua-t-il.
- On peut pas appeler les secours ? demanda Osho épuisée.
- J'ai peur que non, malheureusement. J'ai ... perdu mon talkie sur le trajet. Ça va être un peu compliqué, mais dès qu'on arrive en ville, on appellera les secours, d'accord ?

Les petites ne répondirent pas. Le regard terrifié qu'elles posèrent sur le fou lui confirma que ça allait être une drôle d'épreuve.

- Osho, est-ce que tu veux bien marcher pour le moment ? demanda-t-il, le cœur lourd en regardant ses ballerines.

Elle acquiesça, visiblement d'accord, mais toujours inquiète. Comment lui en vouloir ?

- Merci. Mérine, tu vas venir avec moi.

Il enfila son sac à dos, de moins en moins lourd au fil des jours, et lui tendit les bras. Mérine serra la main de sa copine, puis dans un échange muet avec Osho, elle trouva le courage de se lever. Elle hésitait mais avait visiblement l'habitude d'obéir aux adultes. Elle se laissa soulever en retenant ses larmes, terrorisée malgré ses paroles rassurantes. Il la mit sur sa hanche et la laissa s'agripper de son mieux.

- Tu peux mettre tes bras autour de mon cou. Voilà. Le sac ne te dérange pas ?

Elle fit non de la tête et il lui répondit d'un sourire.

- Tant mieux. Si jamais tu as besoin d'une pause, tu me dis d'accord ?
- Oui. murmura-t-elle.

Hank avait observé la scène. Il était peut-être plus inquiet encore que les enfants, mais il avait dit qu'il le ferait. Il avait dit qu'il pouvait le faire. Il pourrait. Mieux, il le ferait. Il suffisait de faire comme Marc.

Il fit quelques pas, son sac correctement placé et alla chercher la plus petite. Osho était inquiète, mais elle tenta d'aider Cassy de son mieux. Ce n'était pas évident. Hank bougeait vite. Il n'avait pas l'air de sentir le petit corps qui se rebellait sous sa poigne. Il l'avait attrapé et soulevé comme si ce n'était qu'une brindille. L'enfant resta figée et tendue, lui compliquant sans doute involontairement la tâche.

- 'Croche-toi !, chuchota-t-il durement.
- Doucement. Doucement Hank, elle a peur.

Marc s'approcha en faisant descendre Mérine. Il s'adressa à la plus petite, lui promettant que tout irait bien, il fit de son mieux pour la calmer tout en l'aidant à s'agripper correctement à Hank. A sa connaissance ils étaient les deux premiers à toucher l'ermite depuis des années. Ce n'était sans doute pas facile pour lui non plus. A demi-mot, il s'assura que ça allait pour l'homme, qu'il supporterait le poids contre son flanc et au creux de son bras, autant que ces petites mains crochetées sur ses épaules.

Hank ne répondait pas vraiment. Ses yeux roulaient furieusement dans leurs orbites et il détournait le visage loin de la petite masse rousse. Il tremblait. La sensation de ce poids sur son corps était horrible. Il avait envie de crier et de jeter son fardeau au sol. Il avait envie de fuir et d'abandonner. Mais il avait dit qu'il le ferait. Il prit un long moment pour se dénigrer mentalement, tout en gardant la mâchoire serrait pour que les insultes qu'il s'adressait à lui-même ne franchissent pas la barrière de ses lèvres par mégarde.

Dès que Marc estima que ça irait, Mérine re-sauta sans mal sur sa hanche, s'accrochant à lui comme un petit singe et ils se mirent en route. Comme Marc l'avait prévu, malgré sa charge supplémentaire, Hank allait vite, beaucoup trop vite pour Osho. Il dut l'appeler plusieurs fois pour le faire ralentir. La petite courrait presque déjà, à cette allure, elle ne tiendrait pas plusieurs heures. Elle ne tiendrait même pas dix minutes et ils avaient besoin qu'elle marche.

Le problème n'était pas tant le rythme en faites, mais Hank marchait dans la montagne comme sur un sentier large et correctement entretenu. Il ne se rendait pas compte des difficultés techniques qu'éprouvaient les autres. Marc comprit vite qu'au plus il tentait de le faire ralentir, au plus gérer la situation était difficile pour lui. Il tentait visiblement de se taire. Dans le cas contraire, il serait en train de délirer à voix haute, rendant la situation d'autant plus compliquée pour Cassy. Mais se taire ne cachait pas tout.

Au fil des minutes qui s'écoulaient, il sursautait de plus en plus souvent. Il se retournait vers les arbres et les cailloux en leur jetant de sales regards. Au bout d'une centaine de mètres à peine, Marc comprit qu'il était déjà en pleine crise et tout ce qu'il pouvait faire, c'était de surveiller les mains épaisses sur le corps frêle de Cassy. Il vérifiait qu'il reste doux. Qu'il ne se contracte pas. Qu'il se souvienne qu'il portait l'enfant. Il avait toujours aussi peur que d'un seul coup, sans aucun signe annonciateur, il n'arrache la petite à son corps pour la jeter contre un arbre. Il tentait de se raisonner. Hank n'en était pas encore à ce point là. Ou peut-être que si ? Comment le savoir ?

Ce fut avec soulagement qu'il se rendit compte qu'il n'avait pas besoin de le rappeler fréquemment à l'ordre. Il faisait de lui-même attention à son petit colis fragile. Il n'avait pas de réaction lorsqu'elle pleurait plus fort ou lorsqu'elle tremblait comme une feuille, comme s'il ne le remarquait pas. Marc ne doutait pourtant pas qu'il y fasse attention.

Au bout de deux heures de marches dans la forêt épaisse, ils avaient l'impression de ne pas avoir avancé. Ce tronc énorme et sinueux, ne l'avaient-ils pas déjà vu ? La mousse recouvrait tout. Osho trébuchait à chaque pas totalement épuisée. S'ils continuaient comme ça, la fillette allait craquer ou tomber et se blesser.

- Mérine, tu veux bien marcher un petit peu ?

Contre son épaule, la petite tête remua, acceptant, alors qu'elle commençait à se dandiner pour finir au sol. Il la lâcha tout en la libérant. A l'avant, Hank leur jeta un regard et s'arrêtant sans s'immobiliser pour autant. Il décrivait des cercles plus ou moins larges.

Marc passa son sac à dos sur son ventre, ce serait inconfortable, mais Osho était beaucoup plus grande que Mérine. La porter serait moins évident.

- Osho, tu grimpes ?

Elle le regarda un moment sans comprendre. Il s'était accroupi et lui montrait son dos. Allait-il réellement la porter ? Elle n'était plus un bébé depuis très longtemps maintenant ! Par contre, ses pieds la brûlaient. Ses talons lui faisaient mal à chaque pas. Ses mollets et ses cuisses étaient douloureux et tout son corps la faisait souffrir, jusqu'à sa nuque, qui n'en pouvait plus de porter sa tête trop lourde. Elle battit deux fois des paupières avant de réellement comprendre, puis s'approcha et grimpa maladroitement. Quand Marc se releva, elle s'accrocha un peu plus fermement. Sa joue posée sur le dos de Marc, elle aurait pu s'endormir immédiatement. A côté d'elle, Mérine attrapa un pan du sweat immense qui ensevelissait son amie. Pour la première fois depuis le début de cette aventure Marc se dit que ses entraînements en salle payaient réellement.

Devant lui, Hank était reparti vivement. Il changeait de place de plus en plus souvent son petit colis. Marc nota avec soulagement, qu'il procédait toujours en douceur, mais il commençait à peiner de ce surplus de poids. L'enfant s'endormait par moment. Elle avait noué ses bras autour du cou de Hank dans un sursaut de courage et restait fermement accrochée.

Au bout de quelques centaines de mètres supplémentaires, Mérine trébuchait à chaque pas ou presque. Marc lui tenait la main et l'aider à chaque obstacle, à chaque montée, ... Elle glissait en permanence. Elle n'était pas équipée pour crapahuter la forêt.

- Hank, on fatigue trop, il va falloir s'arrêter.
- L'es trop tôt. Trop tôt et j'aime pas c'te endroit !
- D'accord, d'accord, on avance encore, mais s'il-te-plait, les petites n'en peuvent plus, essaie de nous trouver un point pour la nuit.

Hank frémit, les insultes au bord des lèvres. Il avait dit pourtant qu'il n'aimait pas cet endroit, il voulait quoi en plus ? Qu'il explique point par point pourquoi il fallait avancer ? Il se tourna, colérique devant le chinchimotte qui couinait pour attirer son attention et lui siffla furieusement et à voix haute :

- C'est pas à moi qu'faut l'dire, c'est à l'autre débile !

A l'arrière du convoi, les deux plus grandes le regardèrent, inquiètes. Marc tenta de dédramatiser la situation en leur rappelant à voix basse qu'il était un peu toc-toc, cherchant presque à en rire alors qu'il se tenait prêt à intervenir en cas de dérapage plus important. Il ne pouvait pas s'empêcher d'envisager une crise importante avec l'enfant coincée dans les bras de Hank. Une de ses crises qui lui avaient déchiré la peau et éclaté les articulations. Ça l'angoissait sérieusement et savoir que ses peurs n'amélioreraient pas les choses, c'était encore pire.

Heureusement Hank se reprit et utilisa son énergie à chercher un chemin facile. Ce n'était pas évident pour plusieurs raisons. Tout d'abord parce qu'il ne se rendait pas forcément compte de la difficulté éprouvée par les autres mais aussi et surtout parce qu'il connaissait très mal ce côté ci de la montagne. Il y avait des années il y était venu chasser. Ça ne comptait pas vraiment à ses yeux. Il avait l'impression que tout lui était profondément inconnu puisqu'il n'en savait pas chaque détail. Il n'était pas chez lui. Tout le lui criait. C'était l'information la plus évidente qu'il avait. Évidente et insupportable. Chez lui, il connaissait chaque pierre, chaque arbre, chaque dénivelé. Il pouvait dormir dans pleins d'endroits différents, sans en éprouver de gêne : c'était sa maison. Toute la montagne était sa maison !

Étrangement, le petit poids qui pesait si lourd dans ses bras, le rattachait à l'urgence de la situation. Il avait vu ses plaies et évalué sa souffrance. Elle ne pouvait pas rester ici. Elle devait rejoindre cette foutue ville aussi vite que possible et il ne devait pas serrer sur son corps, il lui ferait mal. C'était un colis précieux et fragile. Par moment il se demandait pourquoi il la portait, pourquoi il les aidait ... Le sentiment de satisfaction qui l'envahissait quelques secondes disparaissaient tout aussi vite. Hank se sentait déraper. Il ne savait plus où il en était.

Il avança jusqu'à ce que ça arrête de couiner autour d'eux, les cris d'alertes qui étaient comme autant d'aiguilles dans sa peau cessèrent. Enfin. Il suivit un chinchimotte jusqu'à une clairière idéale pour le campement. Elle était abritée des courants d'air grâce à trois grandes pierres. Ils s'installèrent rapidement contre elle. Marc sortit son propre duvet et laissa les fillettes se blottir dedans pendant qu'ils préparaient le feu. Elles étaient épuisées. Les deux plus grandes ne tiendraient pas le rythme. Ils allaient devoir trouver une solution. Ils eurent à peine le temps de faire à manger et de les nourrir avant qu'elles ne s'endorment.

Hank, épuisé nerveusement prit son duvet et le jeta à la figure de Marc qui ne comprit pas. De son point de vue, les choses s'étaient plutôt bien passées. Hank avait accepté d'entendre qu'il fallait trouver un lieu pour s'arrêter et s'il les avait fait marcher quelques kilomètres de plus malgré tout, l'endroit était idéal pour un campement.

- J't'ai dit que j'veux pas dormir ici ! Me prend pas pour un con !

Marc soupira, il n'avait pas sorti sa toile de tente justement pour éviter cette crise. Les cernes mangeaient les joues de l'autre homme et bientôt, il ne parviendrait plus à avancer. Il fallait bien qu'il accepte de se laisser aller et de dormir. Au moins un peu. Marc était épuisé, il jeta un coup d'œil aux fillettes endormies. Il aurait aimé pouvoir s'abandonner au sommeil tout aussi facilement, mais il ne pouvait pas. Il devait s'occuper de son guide avant. Il devait trouver une solution viable. Il disposa le duvet sans un mot et s'installa dedans avant d'ouvrir son bras à l'autre homme qui le regarda avec ses yeux de fou.

- Je vais pas te manger. Viens et repose-toi au moins.

Hank grogna et tourna un moment furieux. Les regards furibonds qu'il lui adressait n'était pas de bonnes augures mais la fatigue et le froid le travaillaient au corps. Quand il se tourna vers le flic, il s'immobilisa. Le hurlement au bord des lèvres. Le désespoir chevillé au corps. Marc était dangereux. Cet endroit était horrible. Il voulait partir. Il voulait s'enfuir. Et là, devant lui, il y avait cet homme qui pouvait devenir fou, peut-être même aussi dingue que lui, et le menacer réellement.

Marc représentait pourtant le seul secours possible. Il avança vers lui à pas lent, il ne voulait pas vraiment, mais que pourrait-il faire d'autre ? L'élancement de douleur dans sa main le figea un instant. Non, se blesser n'aiderait pas. Il était tellement fatigué. La nuit était noire autour d'eux quand il arriva enfin à rejoindre Marc et à se glisser dans le duvet. Il frissonnait assaillis par des sensations qu'il ne comprenait pas. La texture, l'odeur, le goût, la pression sur sa peau ... Tout était de trop mais Hank finit par s'endormir, quelques heures, à cause de l'épuisement. Il se leva régulièrement tout au long de la nuit pour recharger le feu en bois et quand le soleil se leva, il était prêt à partir. 

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