L'âme du désert

By AponiAsha

40.5K 3.6K 173

Je ne faisais que partir dans le cadre de mes études et voilà que je me retrouve à être la concubine d'un pri... More

Un futur voyage
Le tournant d'une vie
Un prince aux yeux d'or
Perdue
Le poème
Une Promesse
La sortie et le cadeau
Le bal
Le Palais d'argent
La rencontre
La menace
Cauchemar
Le Roi de la Lune
L'héritier
La vérité
Le Shandha
Les fantômes du passé
La main de sang
La premiere fois
Une famille
Un nouvel arrivant
Un père
Les découvertes
La peur
Le plan
La visite
Survivre
La décision
Une vie en soi

Le rituel de Swarup

1K 92 5
By AponiAsha


Rien, je ne sentis rien. Je m'attendais à tomber à la renverse, mais aux dernières nouvelles j'avais encore l'impression d'appuyer contre la blessure de Baskar. Je respirai aussi, mon cœur battait également à cent à l'heure. Je pris mon courage à deux mains et je me décidai à ouvrir les yeux en sentant quelque chose de chaud couler le long de ma joue. En les ouvrant, je compris que j'étais encore en vie. Pourtant j'avais entendu le son du pistolet. Je battis des cils cherchant à savoir ce qui se passait. Je tournai la tête où était placé l'homme. Un soudain haut-le-cœur me fit vibrer quand je trouvais l'assaillant avec un bras en moins. Il tenait son moignon avec son bras encore valide. Je l'entendais jurer dans sa barbe alors qu'il perdait beaucoup de sang. Je restais stoïque, qu'est-ce que ça voulait dire ? Soudain un bruit assourdissant me fit regarder droit devant moi. Une ombre plus grande que l'assaillant se détacha du cadre sombre. Elle tenait une sorte de fusil immense qui était assez puissant pour arracher un bras. Je retins mon souffle tout en me penchant sur Baskar afin de le protéger avec mon corps. Il murmura mon nom avec difficulté et je vis que des larmes coulaient le long de ses joues. Il avait les yeux à moitié clos, il allait tomber dans les vapes dans peu de temps. Je me concentrai de nouveau vers notre « sauveur ». Il sembla râler contre quelque chose. Il s'approchait doucement sûrement pour ne pas m'effrayer. Je déglutis quand il commença à apparaître à la lumière.

_ Tss, ils ont encore oublié de changer l'ampoule. C'est dangereux quelqu'un risque de tomber et de se faire mal.

Soudain mon souffle se bloqua au fond de ma gorge. Des yeux vert aussi profond et intense que les miens me toisèrent pour la première fois. Il était là, sa longue chevelure brune étaient retenu en arrière mais volaient autour de lui. Une longue écharpe d'un noir poussiéreux cachait une partie de son visage. Il portait une cape et une vieille tenue de garde, ses rangers semblaient usées et remplies de sable. Elles avaient perdu leur ancien éclat. Je savais qui il était, je me retenais de pleurer à nouveau. Il était là et il venait de me sauver.

_ Et on ne touche pas à ma fille, connard.

Mon père s'approcha de moi en abaissant l'écharpe afin de montrer la totalité de son visage. Une toux me stoppa dans ma contemplation, je baissai mon regard vers Baskar et je paniquai. Il commençai à cracher du sang et il avait perdu beaucoup de sang. Mon père parcourut les derniers mètres qui nous séparaient rapidement et s'agenouilla à côté du Prince. Il prit son poignet pour chercher son pouls. Je pleurai encore, alors que j'étais secouée par mes sanglots, la porte s'ouvrit à la volée. Akash rentra accompagné par le Roi. Pour la première fois je me mis à hurler à plein poumon.

_ Baskar est blessé ! Il faut l'emmener à l'hôpital ! Vite !

Akash réagit rapidement sans remarquer que son frère était là, même le roi. Ils se concentrèrent sur Baskar à mon plus grand soulagement. Il venait de s'évanouir et je vis ses lèvres prendre une teinte inquiétante. Je sentais que mes bras s'engourdissaient. Aditya prit ma place en me poussant légèrement. Les secours arrivèrent vite. Je laissai le Roi et Mandar monter dans l'ambulance. On me laissa seule dans le hangar. Akash avait suivi l'ambulance en me promettant de me donner des nouvelles le plus rapidement possible. Ils ne l'avaient toujours pas remarqué. Les gardes s'étaient occupé de l'agresseur qui fut emmené à son tour aux urgences. Je me trouvais seule hagarde dans ce grand hangar. Tout à coup une douleur se fit au niveau de mon flanc. Du sang se mit à couler le long de ma cuisse et je remarquai que j'étais blessée. Hawa rentra dans le hangar, mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, je sentis mon corps devenir lourd et le sol s'affaissa sous mes pieds. Je perdis connaissance, mais au lieu de tomber lourdement sur le sol. Des bras forts et réconfortants me rattrapèrent et me serrèrent avec tant d'amour que je me remis à pleurer avant que tout devienne noir.

J'ouvris les yeux, mais je dus papillonner des cils pour m'habituer à la lumière qui était tout simplement violente et aveuglante. Je posai un bras sur mes paupières tout en soufflant. Une douleur persistante me barrait le flanc gauche. Je me mordis la lèvre avant de me relever avec difficulté.

_ Si j'étais toi, je ne bougerais pas. Tu t'es reçue une balle dans le flanc. Les urgences étant trop chargées, on t'a opéré au palais. Le médecin ne veut pas que tu bouges d'un cil.

Je me tournais vers la personne qui venait de parler. Mon père se trouvait là, adossé à la porte. J'avais l'impression de voir un fantôme. Il me fit un sourire chaleureux alors que je fronçai les sourcils. Il s'approcha et prit place sur la chaise qui trônait à côté du lit. Il avait un torchon en main et il essuyait ses mains.

_ La jeune femme se nommant Hawa viendra tout à l'heure te nettoyer. Sinon comment te sens tu ?

Il plaça sa main sur mon front comme pour voir si je n'avais pas de fièvre. Je lui repoussai la main d'un coup vif. Il ne dit rien et garda son sourire plaqué sur son visage de fantôme.

_ Ne me touche pas...

_ Aïlla... commença mon père en fronçant légèrement les sourcils.

_ Comment peux-tu revenir après 22 ans d'absence et agir comme si de rien n'était... tu as fais souffrir tellement de gens, Maman, Akash, le Roi...

_ Toi...

_ Comment as tu pu nous faire ça ? Je veux être en colère contre toi mais je n'y arrive pas ! J'ai tellement rêvé de te revoir...

De nouvelles larmes se mirent à couler.

_ J'ai envie de t'en vouloir... pourquoi je n'y arrive pas ? Papa...

_ Aïlla, je suis si désolé d'être parti aussi longtemps. Tu ne te rends pas combien toi et ta mère, vous m'avez manqué terriblement. Combien de fois j'ai essayé de revenir et vous retrouver, mais c'était impossible. Je ne pouvais pas quitter la mission au risque de laisser le royaume aux mains de ces monstres.

Son visage se fissura et mon cœur se pinça en voyant un tel sentiment de culpabilité et de tristesse dans son regard. Je pleurai encore et je lui tendis mes bras inconsciemment. Je voulais le sentir contre moi. Il était de nouveau là, bien que j'avais une affreuse envie de lui mettre mon poing en plein nez, il restait mon père. J'étais heureuse qu'il soit là, il m'avait sauvé la vie, je lui devais beaucoup. On se prit dans les bras et pleurai contre son épaule. Je vis des larmes couler le long de ses joues. Puis une douleur assourdissante m'arracha un cri. J'avais trop bougé et mon flanc me fit souffrir. Mon père s'écarta et me força à rester bien droite. Il plaça des oreillers dans mon dos et je pus m'y adosser. On parla quelques temps, il me demandait comment allait Niranjana et il m'expliqua comment il avait fais pour rentrer dans le hangar. Je l'écoutai sans rien dire, je me laissai aller en écoutant cette voix qui faisait surgir des souvenirs dont je ne devrais même plus me rappeler. Une voix grave mais douce et agréable à entendre.

_ Si tu as tiré avant qu'il n'appuie sur la détente, pourquoi j'ai reçu une balle ?

_ Quand j'ai touché son bras et avant qu'il se détache du corps, il y a eu un réflexe du muscle ce qui a enclenché le coup. Tu n'as rien senti à cause de l'adrénaline.

Je ne disais rien et regardais mes mains qui étaient recouvertes de sang. Le sang de Baskar. Depuis que j'étais réveillée, je priai silencieusement pour qu'il s'en sorte. Je me mis à trembler tout en me tortillant les mains. Mon père plaça sa large main sur les miennes et me lança un regard qui se voulait apaisant.

_ Baskar va bien, au moins la balle n'a pas touché d'organe vital donc tu n'as rien à craindre. Je suis même sur qu'il sera sur pied demain. Par contre, toi tu vas devoir rester au lit pendant quelques semaines. Aussi, ne me refais plus une peur comme ça, ne demande pas à quelqu'un de te tirer sur toi.

_ Pourquoi ?

_ Je suis un père, je n'ai pas bien rempli mon rôle. Mais Aïlla tu es ma fille, tu es mon rayon de soleil. Je ne pourrais pas supporter de te perdre alors que je viens de te retrouver. Promets le moi s'il te plaît ?

_ Je t'en fais la promesse papa, souris-je.

Il plissai le front et cela accentua les rides qui se creusaient aux creux de ses yeux. Il me sourit à son tour avant de retourner à son occupation, c'est à dire me couper une pomme. Il magnait le couteau avec délicatesse et une précision ce qui me fit frémir.

_ Comment peux-tu savoir que Baskar va bien ?

_ J'ai vu beaucoup de gens mourir, ma belle. Je sais dorénavant comment distinguer si une blessure est grave ou pas.

Je n'insistai pas en remarquant l'éclat qui brillait dans ses yeux.

_ Baskar va m'en vouloir d'avoir pris sa place.

_ Connaissant son caractère oui.

On se regarda et on se mit à rire. Je ne lui pardonnerai que petit à petit, mais j'avais besoin de ces moments là. Je repris mon souffle. Rire me faisait mal. Je soupirai, me maudissant d'être incapable de me mouvoir. Je regardai droit devant moi, quand soudain la porte s'ouvrit sur un Mandar heureux, soulagé et terriblement inquiet. Je ne savais pas qu'on pouvait placer autant de sentiments en un seul visage. Mandar perdit un peu de couleur me voyant dans mon lit, pâle comme un linge. C'était vrai que je ne devais pas être très présentable. Je portais une chemise de nuit noir avec une pantalon en soi, cela contrasta avec ma mauvaise mine. Le prince s'approcha de moi tout en oubliant la présence de mon père.

_ C'est pas vrai, toi aussi... le médecin est venu nous voir pour nous annoncer qu'il avait du t'opérer sur place. Akash et mon père sont en chemin. Ça va ?

_ Je vais bien Mandar et Baskar ?

_ Il va bien, il se repose. La balle a touché de peu une artère et il a juste besoin de récupérer. Il est transfusé afin de reprendre un peu de sang. Il devrait revenir d'ici demain.

Je soupirai de soulagement et lançai un regard à mon père qui me fit un clin d'œil. Mandar ne remarqua pas sa présence et le Roi ainsi que mon oncle firent leur apparition. Ils me posèrent plein de questions. Mais je restais très choquée de voir qu'ils ne remarquaient même pas la personne juste à côté de moi. Mon père s'amusait de la situation et avant de parler il me fit un grand sourire amusé. Je secouai la tête d'exaspération.

_ Bon je savais que je pouvais être invisible mais quand même pas à ce point si ?

D'un seul corps les trois hommes se tournèrent vers mon père qui venait de croiser les bras sur sa poitrine.

_ Sapan...

_ Alors on ne dit plus bonjour à un frère et un ami ?

Je le sentais sur ses gardes et mon impression se confirma quand soudain Aditya fonda sur lui pour lui assener un violent coup de poing. Mon père tomba violemment au sol en se tenant la mâchoire, mais malgré la violence de son ami, il continua de sourire.

_ Celle-là je l'avais mérité dis-donc...

Cependant le Roi n'en avait pas fini. Il se plaça au dessus de lui et continua. Je ne pouvais plus voir ça. Aditya était beaucoup trop violent et mon père se laissa faire bien qu'il avait placé ses mains devant son visage. Je me levai en ignorant ma douleur et sans ménagement je poussai le roi qui tomba à terre à côté de son vieil ami. Il me regarda surpris par ma réaction.

_ C'est lui qui nous a sauvé ! Je t'interdis de lui faire du mal !

Je me tenais droite comme une pique, mais mes jambes tremblaient beaucoup. J'étais encore trop faible, une pointe de douleur me fit me tordre en deux. Je plaçai ma main sur la plaie et je ne fus pas surprise de saigner malgré le pansement. Rapidement le sang se répandit sur le sol et ma tête se mit à tourner. Akash quitta sa torpeur pour se précipiter sur moi. Il me souleva comme une princesse et me déposa sur le lit. Il m'allongea sur le côté, il souleva mon haut et fixa avec stupeur ma blessure. Il ordonna à Mandar d'aller chercher une trousse de secours dans la salle de bain. Une soudaine fièvre me prit et la main apaisante de mon père se posa sur ma joue. Ensuite Akash pansa ma blessure avec délicatesse alors qu'un lourd silence s'installa dans la chambre. Quand il eut fini, il replaça la couverture sur moi. Je le remerciai avec un sourire. Aditya n'avait toujours rien dit.

_ Sapan, murmura mon oncle avant de le prendre dans ses bras.

Les deux frères se firent une accolade longue et très touchante. Mais il restait la confrontation avec le Roi. Il me fixait en fronçant les sourcils. Il se contenait pour moi.

_ Aditya, je comprend ta colère. Elle est tout à fait légitime, mais ce n'est pas le temps pour les révélations. Pas maintenant, ma fille est alitée et ton fils aussi. Pensons d'abord à eux. Aditya, tu m'as manqué, mon vieil ami.

Aditya se mit alors à pleurer, il baissa le visage cherchant à cacher ses larmes. Mandar ne s'attendait pas à cela et il préféra tourner son attention vers moi. Je savais qu'il voulait laisser de l'intimité à son père.

_ Pourquoi ? Tu ne te rends pas compte combien ça m'a anéanti de te perdre.

_ Ça a été dur pour moi aussi Aditya, je suis là maintenant.

Ils se prirent dans les bras. Je fus heureuse de les voir se réconcilier, leur amitié était forte, très forte. Je toussai un peu et je me réfugiai sous ma couverture quand mon père posa sa main sur mon front. Il me sourit et me promis de ne pas me laisser dorénavant et qu'il resterait avec moi cette nuit. Quelques larmes coulèrent et je m'endormis. Les bras de Baskar me manquèrent à ce moment là. Petit à petit, je prenais conscience que j'aurais pu le perdre aujourd'hui.

Je dormais avec la désagréable impression qu'on m'observait. J'avais du prendre un somnifère en pleine nuit, car la douleur m'empêchait à trouver le sommeil. Une main passa sur mon visage. J'aurai pu la reconnaître entre milles. Il était rentré, j'ouvris doucement les yeux pour me tourner vers lui. Ses yeux or me fixèrent avec inquiétude et colère. Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il m'embrassa avec force avant de placer son front contre le mien.

_ Baskar...

_ Je t'interdis de me faire une peur comme ça. Je ne mérite pas ta vie...

_ Tu l'as mérites. Baskar, je t'aime et si il t'arrivait quelque chose je n'hésiterais pas à te protéger avec mon propre corps.

Il grogna tout en plaçant son visage au creux de mon cou. Il était si heureux de me voir en vie, qu'il déposa une ligne de baiser partout sur mon visage. Je frémis de plaisir et remarquai son bras bandé. Je caressai le bandage du bout des doigts. Si il ne m'avait pas suivis rien ne serait arrivé. Baskar attrapa ma main avant de la baiser tendrement et comme si il avait lu dans mes pensées, il se remit à caresser mon visage.

_ Si je ne t'avais pas suivi tu serais morte, cet homme n'aurait pas hésité à te tirer une balle entre les deux yeux.

_ Baskar, j'ai eu si peur de te perdre. Tu devenais de plus en plus pâle. Je vois encore tes lèvres devenir bleues.

Pour me montrer que je ne rêvais pas, il m'embrassa de nouveau, mais plus doucement. On s'était mutuellement fait peur, j'espérai que cela ne se reproduise pas.

_ Le rituel de Swarup sera repoussé de quelques jours le temps que tu récupères.

_ Je suis désolée.

_ Ne t'inquiète pas, le peuple le comprend très bien. Ils te font des cadeaux juste à l'entrée du Palais et ils prient pour que tu t'en remettes rapidement.

_ Des cadeaux ? Pourquoi ? Comment ?

_ Vu que j'ai été emmené aux urgences, les gens se sont posés des questions et les informations ont été transmises. Tout le monde a été ému devant ton acte de folie de m'avoir protégé avec ton propre corps.

_ De la folie, je pense qu'on appelle ça plutôt du courage Baskar, le taquinai-je alors qu'il s'allongeait près de moi.

_ Ne me cherche pas ma belle.

_ Tu as vu mon père ?

Il resta silencieux et me fixa avec un drôle d'air.

_ Un poing a du s'égarer sur son visage quand je l'ai vu.

_ Baskar !

_ Quoi ?! J'ai fais ce que tu rêvais de faire.

_ C'est lui qui nous a sauvé !

_ Oh...

Sérieusement... je me mis à rire à son plus grand désarrois. Mais il me rejoint rapidement. Au bout d'un moment il dut s'en aller pour le boulot. Il devait prendre des médicaments à certaines heures mais cela ne l'empêche pas de faire son travail. Moi je devais rester clouée au lit. Je m'ennuyais affreusement mais c'était un mal pour un bien me diriez vous.

Les jours passèrent et petit à petit, je pus reprendre mes capacités. J'avais encore mal quand je marchai ou quand je me mouvais un peu trop. Des médecins venaient de temps en temps sous l'ordre du Roi. Ils avaient eu peur qu'un de mes organes génitaux ait été touché vu la trajectoire de la balle. Mais je n'avais rien à craindre au grand soulagement de Baskar qui ne me quittait plus dorénavant. Il me faisait de la peine avec son bras enveloppé d'un foulard. Il n'arrêtait pas de faire la tête et je l'avais forcé à aller s'excuser au près de mon père. Maintenant mon père, je ne m'attendais pas à m'entendre aussi bien avec lui et à m'attacher à lui. Il cherchait sans arrêt à se faire pardonner et il y arrivait bien. Il avait eu rapidement des résultats avec son frère et Aditya, mais j'étais encore un peu réticente quand j'étais avec lui. Je ne savais pas vraiment comment réagir. Surtout quand il me regardait droit dans les yeux. Je lui ressemblai tellement que je comprenais maintenant pourquoi les autres me disaient que j'étais son portrait craché. Je voulais apprendre à le connaître, mais surtout savoir pourquoi il avait choisi de garder son image de mort. Il m'en parlera un jour et je lui laissai la place et le temps. En attendant je devais me reposer.

Aujourd'hui avait lieu le rituel de Swarup. C'était le jour j. Je me trouvais dans la chambre. On m'avait habillé et je me contemplai dans le miroir. Baba s'occupait des finissions et elle me regardait avec fierté. Je portai une robe blanche ceinturé en dessous de la poitrine. Le décolleté était en V et mes épaules étaient laissées nues. Une dentelle en or ornait l'avant de la robe suivant la courbe du tissu. La ceinture argenté cherchait à mettre en valeur cette or qui recouvrait une bonne partie de la robe. Le bas ondulait un peu et voletait autour de moi quand j'esquissai le moindre mouvement. Le voile transparent possédait les mêmes motifs de la robe. Un bijou de cheveux avait été placé afin qu'il retombe sur mon front. Une parure en argent et aigue-marine ornait mon cou et des boucle d'oreille de la même couleur pendaient tout en restant discrète. Mes cheveux avaient été remonté en un chignon à mi-hauteur, il avait été un peu désordonné et quelques mèches tombaient au creux de mon cou. Je portai des sandales romaines qui terminaient la tenue. Je me trouvais belle dedans. Baba se mit alors à pleurer. Je pris panique et lui pris les mains.

_ Baba, ne pleur pas s'il te plaît !

_ Je suis si heureuse pour vous. Je l'ai toujours su, j'ai toujours su que vous toucheriez le monde de votre amour et votre regard. Vous avez le droit d'aimer !

_ Oui, j'en ai le droit et je ferais de mon mieux pour aimer cet homme.

Je l'enlaçai avant de me tourner vers la porte. Baskar rentra plus resplendissant que jamais. Je crus que mon cœur allait me lâcher quand je le vis. Il portait la tenue traditionnelle, celle-ci était blanche et couronné d'argent mettant en avant ses yeux et sa peau basanée. Il se stoppa en me voyant et il serra impulsivement le sabre recouvert de pierres précieuses qu'il portait à sa ceinture. Ses yeux se mirent à pétiller plus que d'ordinaire. Il demanda aux serviteurs de bien nous laisser seuls. Quand il n'eut plus personnes, il avança vers moi lentement comme un prédateur prêt à s'en prendre à sa proie. Il plaça sa main sur ma joue et je fermai les yeux sous ce touché qui m'électrisait.

_ Tu es si belle... c'est si douloureux. Je suis un homme comblé, ma fiancée est tout ce que j'ai toujours rêvé. Aïlla, je t'aime.

_ Je t'aime aussi Baskar, tu ne t'en rend pas compte, murmurai-je en me mettant sur la pointe des pieds afin de capturer ses lèvres.

Je le sentis sourire contre les miennes. Puis il s'écarta et il sortit le diadème de Nisha. Il me le mit avec délicatesse. Je fermai les yeux quand une voix me fit les rouvrir. Mon père venait de rentrer, il esquissa un sourire d'excuse et Baskar s'en alla après m'avoir de nouveau embrasser. Je me tournai vers mon père qui affichait une mine d'une tristesse profonde. Il portait une tenue assez conventionnelle mais qui se rapprochait plus des tenue militaires. Elle était noire et blanche faisant ressortir ses iris vertes. Il s'approcha de moi lentement avant de me tendre la main. Je la pris et lui souris sincèrement.

_ Je m'en veux tellement de t'avoir laissé... je ne devrais même pas participer à ce rituel...

_ Papa, on en a déjà discuté. Tu avais tes raisons, tu me les as raconté et je comprend maintenant pourquoi tu as fais ça. Je t'en serais reconnaissante pour toujours car tu as sauvé tellement de vies... je suis heureuse que tu sois là.

Une larme coula le long de sa joue et il posa son front contre le mien. Oui, pendant ces derniers jours, j'avais longuement parlé avec lui. Il m'avait raconté qu'il s'était réveillé à la morgue de l'hôpital, un de ses vieux amis médecins était là et l'a tout de suite soigné. Il lui avait dit qu'il était mort cliniquement dans les bras du Roi. Ne voulant pas causer plus de peine en revenant mon père a choisi de s'attaquer à l'armée rebelle de l'intérieur. C'était plus simple pour lui car les rebelles pensaient qu'il était mort. Alors que je repensai à ces longues heures à discuter, je me rappelai de quelque chose. Je me dégageai et je me dirigeai vers le bureau de Baskar. J'avais mis en exposition le sabre de mon père. Je le pris et le regardai, maintenant je le voyais, ce sabre reflétait l'image de son manieur. Je me retournai pour le lui tendre. Il leva un sourcil avant de se mettre à trembler.

_ Mon sabre... comment ?

_ Je l'ai trouvé enfouis dans le sable du désert. Le Roi l'avait tout de suite reconnu. Maintenant que tu es là je peux te le rendre.

Il le prit et le regarda avec tristesse.

_ Elle est morte quelques années plus tard et je n'ai pas pu être là pour mon ami. Il avait perdu son frère, moi et ensuite son grand amour. Je m'en suis toujours voulu. J'ai regardé les funérailles de loin, j'ai brûlé une mèche de cheveux afin de faire comprendre à Karuli que j'étais en vie et que je veillerai sur son époux.

_ Tu n'es pas responsable de sa mort, allons-y.

Je lui tendis ma main. Il me sourit avant de mettre son sabre à sa ceinture. Il me montra son coude et je plaçai ma main dans le creux délicatement. On se regarda et on se mit en marche. Je pris une grande bouffée d'air avant d'avancer. J'étais paniquée, et une fois devant Baskar, je sus que je faisais la bonne chose. Mon père me laissa aux bras de mon fiancé. Une fois au temple, la cérémonie se passa assez rapidement. Le prêtre récita des prières à l'encontre du dieu Dielli et du Roi Suraj. Il demanda aux deux personnalités de nous prendre sous leurs ailes afin d'assurer notre protection. Ensuite, se fut le moment où je devais être présentée au peuple. De nouveau une boule de stress se forma au fond de ma gorge. Je me tournai vers Baskar qui était droit et fier. Ma présentation était retransmise à la télé afin que tout le monde puisse profiter. Mais on m'avait dit que plus de la moitié des habitants seraient présent. Je me mis à trembler légèrement quand Baskar me serra la main.

_ Tu vas être parfaite.

_ Et si je ne leur plaît pas ?

_ Tu n'as rien à craindre, dis toi qu'ils posaient des cadeaux aux portes du palais pour toi, car ils savaient que tu avais été blessée.

_ Oui, je me sentais bien quand je voyais leurs sourires quand je me présentais aux barrières.

_ Ils t'apprécient. Tu es la Reine parfaite pour le royaume et je le pense aussi.

_ Baskar...

_ Je suis heureux Aïlla, merci d'être née et d'être prêt de moi.

_ Je t'aime, murmurai-je.

Il m'embrassa le front alors que les portes devant nous s'ouvrirent. On avança et on se trouva sur un balcon qui surplombait une assemblé gigantesque de personnes. Quand ils nous virent, ils se mirent à hurler de joie et à applaudir. Je souris malgré moi. Baskar leva la main et tout le monde se tut.

_ Mes chers concitoyens, j'aimerais vous présenter ma futur femme, Aïlla Riemy. C'est une femme brillante et pleine de bonté. Elle a aussi un mauvais caractère, mais aujourd'hui je ne serais pas là si elle n'avait pas fait preuve de courage en me protégeant avec son corps. Je suis certain qu'elle sera une parfaite Reine et j'espère que vous l'apprécierez.

À la fin de son discours, des cris et des acclamations se firent entendre et devinrent plus forte quand Baskar se pencha pour m'embrasser. Je souris entre ses lèvres avant d'approfondir ce baiser. Tout d'un coup des éclats de couleurs s'élevèrent au ciel et j'en restais impressionnée. Je me blottis dans les bras de Baskar tout en faisant des signes à la foule. Derrière nous, nos familles étaient là, malgré le fait que ma mère avait refusé de venir, j'étais heureuse. Mais je ne savais pas que ce bonheur serait de courte durée. 

_______________________________________________

Hey ! le chapitre est très avance ce mois-ci mais je dois vous avouer que je l'ai écris le soir même où j'ai posté le dernier. J'ai donc décidé de vous l'offrir plus tôt que prévu ;) j'espère qu'il vous plaira !

Je vous fais de gros bisous \(^v^)/

Continue Reading

You'll Also Like

448K 35K 47
Jahukan un Sultanat prospère en Arabie accueille la famille Farmann après leur désastreux chagrin subi dans leur ville d'origine, Aix-la-Chapelle. ...
5.4K 421 18
" Tu ne peux pas vivre dans le regret , ce qui est fait est fait , passe à autre chose , lâche prise , il y a une belle vie devant toi . " C'était c...
17.9K 1.6K 70
HISTOIRE ANCIENNEMENT INTITULÉE « Aline » retrouvez les personnages sur mon pinteret @/readeuse_ /!\ UNE DE MES PREMIÈRES HISTOIRES QUI NE ME PLAIT P...
1.2M 116K 41
" Il règne en maître sur la Russie, mais pas seulement " Désireuse de fuir son passé à tout prix, Alena décide de partir de New-York et de tout quitt...