The Big Bad Vampire [BP]

By pauline06160

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Elle est ce qu'on appelle une fille banale et sans histoire, une humaine. Mais qui, suite au décès de ses par... More

Mise point.
Prologue
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F.A.Q
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By pauline06160

« L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l'équation. »

Averroès

_______________________
__________



13 heures 00 - Pauline

Voilà plusieurs minutes que mon garde du corps était pendu au téléphone. Je savais pertinemment avec qui il discutait mais je n'osais pas y penser. Rien que l'évocation de son nom me procurait des sensations incontrôlées et je n'avais pas besoin de ça. Non, en ce moment je devais être concentrée afin de calmer Aurore et de la préparer à ce qui allait suivre.

Nous étions toutes les deux assises sur un banc derrière le gymnase. Je pouvais entendre son souffle saccadé et irrégulier se perdre dans l'atmosphère. Elle était en état de choc et je redoutai qu'elle nous fasse une crise de panique. Mon premier réflexe en temps normal aurait été de lui apporter de l'eau, mais ça ne ferait que lui rappeler celle qui inondait les vestiaires.

Je décidai donc de tout miser sur le contact physique. Lui caressant le dos, je lui murmurais des phrases relaxantes. « Tout ira bien », « Ne t'inquiètes pas, ça va aller ». J'avais répété ces mots tant de fois que j'aurais pu en faire une chanson, mais ils avaient au moins eu l'effet attendu.

La jeune étudiante commençait à reprendre ses esprits, et bientôt ses larmes se firent plus rares.

- Qu'est-ce qu'on va faire, maintenant ? Demanda-t-elle d'une petite voix.

- Eh ben il y a de fortes chances pour que l'on nous demande notre témoignage ...

- On va devoir aller au poste ?

Je vis ses prunelles prendre une teinte angoissée tandis que je hochais doucement la tête. Lui mentir ne servait à rien, elle devait être consciente de la gravité de la situation et du rôle que nous avions à jouer dans cette affaire.

Ma main se déplaça sur son bras. Je pouvais comprendre ses appréhensions. Pour un humain, ce n'était jamais bon de se retrouver au poste de police, surtout dans ce genre de circonstances. Les conclusions hâtives sont de rigueur lorsque l'on est un mortel, et la prison, ou pire encore, devient une notion plus réelle.

Je ne pouvais compter le nombre de mes semblables qui aurait été victime d'injustice dans ce pays, et c'était sûrement ça le plus triste.

Je me tournai vers le vampire qui se tenait à quelques mètres de nous. Immobile, il arborait son air impassible tandis qu'il écoutait attentivement les paroles de son interlocuteur. Tout portait à croire que leur discussion était formelle et banale, mais son visage crispé et son regard tendu le trahissait. Il se faisait sûrement remonter les bretelles, ou c'était seulement l'effet que faisait notre souverain sur l'ensemble de ses hommes.

Après avoir prononcé quelques formules de politesse, il s'approcha de nous. Il abaissa la tête, une fois à notre niveau, et n'accorda aucune attention à mon amie qui se tordait de peur sous la carrure du soldat.

- Nous devons y aller, annonça-t-il respectueusement.

- Le shérif va prendre nos dépositions, avais-je déduis en prenant la main d'Aurore.

- En effet. Mais ne vous en préoccupez pas. Je ferais en sorte qu'il ne vous soit fait aucun tort.

- Et pour Aurore ? C'est avec elle que j'ai découvert les corps.

Ce n'était pas tout à fait vrai, mais ça, il n'avait pas besoin de le savoir.

- Vous serez interrogées dans la même pièce, afin de gagner du temps et que je puisse veiller sur votre sécurité à toutes les deux.

J'en fus soulagée. Mon regard dévia sur mon amie qui l'était autant que moi. Je lui fis un grand sourire afin de dissiper le reste de ses doutes.

- On y va ? Lui demandai-je.

Même si nous manquions de temps, je ne souhaitais pas la brusquer. Si elle avait encore besoin de quelques secondes, je ne voulais pas l'en priver. Aurore se contenta de hocher positivement la tête et nous nous levâmes.

Au loin, on pouvait déjà entendre les sirènes de police se rapprocher du bâtiment. Très vite, tout le campus allait être au courant de la terrible nouvelle : deux semaines après la mort de deux étudiantes aux abords du campus, deux nouveaux jeunes venaient d'être retrouvés dans le gymnase. Deux vampires, cette fois.


***


20 heures 30 - Pauline

- Combien de fois allons-nous devoir répéter les mêmes choses ? Dis-je exaspérée.

- Jusqu'à ce que je vous croie, mademoiselle Blackwell, répondit le shérif.

Je posai nerveusement mes mains sur les accoudoirs de ma chaise, tentant de dissimuler mon agacement. L'homme qui se trouvait devant nous semblait vouloir nous pousser à bout. Il avait une attitude suspicieuse et relevait chacun de nos mots à la recherche d'une faille.

Le shérif Norman n'était pas bien impressionnant. Un homme, tout ce qu'il y a de plus banal, une moustache grisée et des traits marqués par l'âge. Il devait avoir été transformé dans sa quarantaine et paraissait petit, à en juger par la place qu'il prenait sur son siège.

C'était un vampire, peu étonnant. Tous les postes civils plus ou moins élevés étaient occupés par leur espèce, ou parfois dans d'autres contés par des loups. C'était un moyen pour le gouvernement d'avoir des yeux partout.

- C'est pourtant la vérité, affirmai-je en me redressant. Aurore et moi sommes allées aux toilettes du gymnase. Nous avons été alertées par l'étendue d'eau au sol, puis vous connaissez la suite.

Oui. Encore une fois, ce n'est pas tout à fait ce qu'il s'est passé, mais nous nous tiendrons à cette version. C'était la meilleure des choses à faire pour nous protéger, elle et moi.

Durant le trajet, j'avais trouvé le courage de lui demander comment s'était déroulée son arrivée sur la scène de crime, et elle m'avait raconté une histoire semblable à la mienne. Je sentais qu'il y avait anguille sous roche, mais je savais qu'elle était incapable attenté à la vie de qui que ce soit, encore moins d'un vampire. J'avais donc décidé de fusionner nos deux versions des faits, et Monsieur gros-muscles avait rendu le tout plus crédible.

- Toutes les deux ?

- Oui, shérif. Toutes les deux. Aurore m'accompagnait simplement.

- Pourtant, votre professeur nous a assuré que vous n'étiez pas à l'entraînement de ce matin, dit-il en s'adressant à Aurore.

Cette dernière répondit du tac au tac et j'en fus fière. Elle avait écouté mes conseils donnés dans la voiture.

- Oui, j'étais chez moi à m'avancer pour un devoir. Une fois fini, j'avais décidé qu'il serait peut-être temps d'aller en cours, alors je me suis dirigée vers le terrain.

- Et c'est là que nous nous sommes croisées, et que je lui ai demandé de venir avec moi avant de rejoindre le groupe.

Le shérif hocha de nouveau la tête, mais il était clair qu'il ne nous croyait pas. Cela m'angoissa, même si je faisais mon maximum pour ne pas le montrer. S'il ne mordait pas à l'hameçon, les choses allaient devenir compliquées et je n'étais pas sûre de pouvoir improviser dans ce cas-là.

- Ne pouviez-vous pas y aller seule, jeune fille ? Insista-t-il à mon intention.

- Vous allez devoir m'expliquer la pertinence de cette question, shérif.

Je pivotai la tête vers l'origine de cette voix grave. Mon garde du corps, qui se tenait contre un mur de la salle d'interrogatoire, se redressa avant de mettre les mains dans ses poches. Il planta ses pupilles dans celles du vieil homme puis ajouta :

- N'oubliez pas que ces deux jeunes femmes sont des témoins, et non des suspectes.

- Ne vous en faites pas, je le garde bien en tête. Néanmoins je m'interroge sur l'authenticité de leurs déclarations.

- Vous n'avez pas à le faire. Vous avez leur parole, cela devrait vous suffire.

- Si je devais me fier à la parole de chaque personne qui passe cette porte, je ne serais pas à la place que j'occupe actuellement.

Le ton des deux vampires était maîtrisé, tous deux faisant preuve d'une fausse politesse. Pourtant, il était clair qu'une tension s'était créée dans la pièce et avait alourdit l'air.

- La jeune femme que vous avez devant vos yeux ne fait pas partie du groupe d'êtres inférieurs que vous côtoyer. Considérez-la avec un minimum de respect, averti Monsieur gros-muscles en me désignant du menton.

Je fus flattée de le voir me défendre de la sorte, bien que légèrement surprise. Je n'avais pas l'habitude qu'un vampire le fasse, le dernier en date étant le Vampire Suprême.

Le shérif Norman me toisa puis se mit à glousser de manière peu discrète.

- Allons, ce n'est qu'une humaine. Les petites dans son genre, je les connais bien.

Eh ben, le moins que l'on puisse dire était qu'il ne cachait pas son mépris à notre égard. Je ne pris pas en compte sa remarque raciste, auxquelles j'étais habituée, et me tournai vers mon garde du corps. Je vis son regard s'enflammer de rage pendant qu'il restait droit comme un piquet.

- Retirez vos propos, ordonna-t-il simplement.

- Sinon quoi ? Le provoqua-t-il. Vous n'êtes sûrement pas un parent de l'une de ces humaines, et vous n'êtes pas non plus leur avocat. Pour être honnête, je m'interroge également sur l'objet de votre présence ici. La garde royale est peut-être une institution supérieure à la nôtre, elle n'a certainement pas le droit d'intervenir dans des affaires qui dépendent de notre juridiction.

- Madame, s'il vous plaît, permettez-moi de lui arracher les boyaux, demanda-t-il en avançant lentement, ses longues canines clairement visibles.

Je réprimai une grimace de dégoût puis lui fit signe de se calmer.

- Je refuse, tonnai-je catégoriquement.

Le vampire inspira longuement puis revint à sa place. Je l'en remerciai silencieusement, contente d'avoir évité un bain de sang.

Je sentis le regard interrogateur d'Aurore sur moi. Elle ne devait pas comprendre pourquoi un soldat de la garde royale me défendait avec tant d'ardeur. Le shérif ne semblait pas saisir non plus pourquoi j'étais aussi importante à ses yeux.

- Écoutez, monsieur. Nous connaissons les risques que nous encourrons en faisant un faux témoignage. Nous n'avons aucune raison de mentir et vous devriez vous en rendre compte, alors s'il vous plaît, laissez-nous partir.

- Il y a certains éléments qui ne coïncident pas, et ...

- Madame, je pense qu'une partie de mes dires n'a pas été comprise ou n'a pas été prise au sérieux. Laissez-moi lui prouver qu'il a tort.

- J'ai dit non.

J'ignorais d'où je tenais cette soudaine force de caractère qui m'aurait été utile à bien des moments.

L'attitude du shérif Norman était moins assurée qu'au début de cet interrogatoire. On devinait que les menaces faisaient leur effet.

- Vous ne pouvez pas nous garder ici éternellement, lui avais-je rappelé.

Il se fit un silence où chacun se fixait sans rien dire. Monsieur gros-muscles attendait impatiemment que je donne l'ordre d'étriper le chef de la police, celui-ci hésitant à nous laisser repartir, ne comprenant pas qu'il risquait sa vie, et Aurore et moi espérions désespérément rentrer chez nous.

- Très bien. Vous êtes libre de partir, annonça-t-il finalement en nous rendant soulagés. Mais vous avez évidemment interdiction de quitter la ville. Simple mesure de précaution.

Je n'attendis pas une seconde de plus et me levai d'un bond, Aurore en fit de même. Cet interrogatoire n'en finissait plus.

- Merci beaucoup.

Monsieur gros-muscles s'avança vers nous et nous incita à nous diriger vers la sortie. Il avait repris ses esprits et ignorait notre détenteur.

J'avais espéré que l'on puisse s'en aller sans conflit mais c'était apparemment beaucoup trop beau. Dans l'encadrement de la porte, il pivota le buste vers le shérif et lui dit :

- En ce qui vous concerne, je vous conseille de la quitter, cette ville. Dans les plus brefs délais. Il y a de fortes chances que notre souverain soit pris d'un accès de rage en apprenant votre traitement envers sa protégée.

Le vieil homme blêmit et mon garde du corps en profita pour lui donner une tape sur l'épaule.

- Ce serait dommage que vous soyez dans les parages lorsque cela se produira. Ne vous inquiétez pas, nous trouverons un shérif plus qualifié pour se charger de cette affaire.



***


23 heures 00 - Pauline

C'est épuisée que je traversai ma porte d'entrée. Sans même prendre la peine de me déshabiller, je me mis directement en route pour ma chambre. La sensation désagréable de mes jambes lourdes et de mes pieds qui s'accrochaient au sol disparut quand je me laissai tomber sur mon lit. L'odeur de lessive sur mes draps eut un effet apaisant et mes yeux commençaient déjà à se fermer.

Avant de me ramener, mon garde du corps avait déposé Aurore à la cité universitaire. Je l'avais accompagné jusqu'à sa chambre par sécurité et nous nous étions dit au revoir dans une étroite et longue étreinte.

Une partie de mon esprit ne voulait pas la laisser seule entre ces murs, mais je ne voulus pas m'imposer. Après une journée pareille, la seule chose qu'elle désirait était probablement de prendre du temps pour elle et se reposer. Cependant, je doutai que cela soit réellement possible en habitant à quelques pâtés de maison d'une scène de crime.

Ce ne fut pas chose aisé de pénétrer dans le campus, la police avait quadrillé toute la zone et la route menant aux résidences étudiantes était barrée. Celle-ci étant reliée au gymnase, entre autres, Aurore dû même montrer sa carte de résident à un agent pour qu'il nous laisse passer.

Sur le trajet, nous pouvions distinguer les journalistes de différentes chaînes reporter leurs nouvelles. À l'heure qu'il était, les médias devaient déjà être dans tous leurs états. Deux jeunes de race supérieure assassinés au sein de leur université, ça n'allait pas passer inaperçu.

De plus, les deux victimes en question n'étaient pas n'importe qui. Nick Delacroix et Ethan Marshall étaient deux descendants de familles fondatrices de la ville. Je ne les connaissais pas spécialement, mais je savais qu'ils faisaient partie de la bande de Jake et de l'équipe de football. Ce qui expliquerait leur absence à l'entraînement de ce matin.

Couchée sur le ventre, j'attrapai ma couette et me couvris jusqu'aux épaules. Je n'étais pas proche d'eux, donc je ne pouvais pas prétendre ressentir de la peine à leurs décès. Leurs sorts cependant me firent réaliser un fait glaçant : nous n'étions plus en sécurité, nulle part, et qui que nous soyons. Où que l'on aille, on risquait le pire et les évènements de ce mois-ci ne firent que confirmer cette idée.

Je me forçai à ne plus y penser, remettant mes angoisses et mes peurs à demain, et me laissai en proie au sommeil. Enfin ça, avant que mon foutu téléphone ne se mette à sonner. Je poussai un grognement tandis que je fouillai dans mon sac les yeux clos et attrapai ce qui ressemblait le plus au toucher à mon téléphone.

Je vérifiai mes notifications : sept appels manqués de Nina et vingt-deux du cimetière Saint-Louis. Sûrement ma grand-mère. N'ayant pas de portable personnel, elle utilisait celui des pompes funèbres. Elle devait sûrement s'inquiéter pour moi puisque la nouvelle était affichée sur toutes les chaînes télévisées.

Je balayai les notifications de mon écran, me promettant de rappeler ma grand-mère le plus tôt possible, et écoutai les messages vocaux que Nina m'avait laissé.

« Pauline, c'est la millième fois que je t'appelle ! Je ne sais pas où tu peux bien être, mais tu dois sûrement être au courant de ce qui s'est passé au gymnase aujourd'hui. La police nous a fait évacuer le campus. À ce qu'on dit, les cours de sport sont annulés le temps de l'enquête. Je crois bien que c'est la seule bonne nouvelle de la journée ! »

Mon visage prit un air amusé tandis que je passai au message suivant. Nina trouvait toujours le moyen de tirer du positif d'évènements tragiques. Le dernier message vocal qu'elle m'avait laissé datait d'à peine cinq minutes.

« OK. Nouveau message que je te laisse parce que tu ne réponds toujours pas. Pauline, tu devrais regarder les infos. Ils disent avoir attraper un suspect et tu ne devineras jamais qui c'est. Je t'en prie, ne fais rien de stupide et rappelle-moi. »

Intriguée, je me redressai, non sans grimacer de fatigue, et m'assied sur le bord de mon lit. Un suspect, déjà ? On venait à peine de découvrir les cadavres qu'ils avaient déjà arrêter quelqu'un.

Sans plus attendre, je sortis de ma chambre je saisis ma télécommande après d'intenses recherches et allumai mon téléviseur. La dernière fois que je l'avais cherché avec autant de détermination, c'était pour voir mon « chéri » à une conférence de presse.

Je tombai sur une chaîne pour enfants. Il m'arrivait de regarder des dessins animés le matin pour me mettre de bonne humeur. Je zappai jusqu'à arriver sur une chaîne d'information. J'eus le souffle coupé en voyant apparaître le visage de James sur la moitié de mon écran. La présentatrice télé, sur l'autre moitié, présentait mon ami comme l'ennemi numéro un de La Nouvelle-Orléans.

« [...] Des équipes sont actuellement en route vers le domicile du suspect pour une perquisition. D'autres procèderont à une arrestation coup-de-poing sur son lieu de travail. [...] »

Je n'y comprenais plus rien. James n'avait rien à voir là-dedans. Tout comme Aurore, il serait incapable de tuer quelqu'un de sang-froid et, quand bien même il le voudrait, c'était un humain. Il ne pouvait pas tuer deux vampires, c'était inconcevable.

Je ne pouvais pas rester ici sans rien faire. J'ignorais comment, mais j'allais devoir empêcher cette arrestation. Cela devait être la panique, ou le fait que l'on parlait de l'un de mes seuls amis dans ce monde, mais je m'apprêtai à faire quelque chose de vraiment stupide.

Je troquai rapidement mon uniforme de volley pour un jean et un chandail, et sortis de mon appartement une veste à la main. Le temps de l'enfiler, j'étais arrivée au bas de mon immeuble et retrouvai mon garde du corps en train de se nourrir. Il jeta la poche de sang synthétique quand il me vit et abaissa son buste.

- Madame.

- Quel serait le moyen le plus rapide pour se rendre au 7th Ward ? Lui demandai-je fermant ma veste.

Je vis les plus de son front s'étirer avant qu'il ne se redresse. Le 7th Ward était de loin l'un des quartiers les plus dangereux de la ville. Personne n'osait s'y aventurer sans compagnie, encore moins une femme. Ça ne m'enchantait pas non plus mais ce quartier se trouvait à proximité d'une autoroute, et d'une station-service. Cela ne pouvait pas être une coïncidence, j'étais persuadée que c'était là où travaillait James et donc là que la police allait l'arrêter.

Avec un regard désapprobateur, mon garde du corps m'informa que le mieux serait de s'y rendre en voiture. Apparemment, il connaissait quelques raccourcis qui nous permettraient d'y être en moins de dix minutes.

J'observai les lumières des lampadaires défiler rapidement et ne pouvais calmer mon anxiété grandissante. Je ne savais pas à quoi m'attendre en arrivant là-bas, ni ce que je pourrais faire pour éviter l'inévitable.

Quelque chose en moi me répétait que mon intervention serait inutile et que je ne faisais que réagir de manière immature, une fois de plus, mais peu importe. Il s'agissait de James, je tenais beaucoup trop à lui pour ne pas me battre.

Alors que je réfléchissais a un moyen de raisonner les policiers, j'entendis le bruit des sirènes et de la foule. Nous étions arrivés. Je n'attendis pas que mon chauffeur me le confirme que je saurais de la voiture.

La scène qui se jouait devant moi était invraisemblable. Un groupe de nombreux militants étaient réunis devant la station. Certains jetaient des objets en tout genre sur les vitres et d'autres préféraient brailler des insultes racistes envers mon ami.

Mon cœur battait si fort que je l'entendais résonner dans mes tempes, mais je finis par m'avancer vers eux. Comprenant ce que je m'apprêtais à faire, mon garde du corps de plaça dans mon dos et se chargea de pousser les surexcités qui se bousculaient.

Le niveau de haine avait atteint un point de non-retour, cela en devenait effrayant. Les événements de ce matin n'avaient fait que déclencher ce qui menaçait d'éclater depuis longtemps, à cause du climat déjà tendu entre humains et vampires. Et c'est en me retrouvant au milieu de cette foule que je me souviens des mots que m'avait un jour prononcé ma grand-mère :

"La guerre des races n'a jamais cessé, elle a simplement pris une autre forme. Une plus discrète, mais encore bien présente."

Ses mots prenaient tout leur sens à présent.

Subitement, les portes de la station-service s'ouvrirent et je vis, stupéfaite, sortir James la tête baissée et les poignets menottés. De chaque côté se tenaient deux adjoints du shérif qui se démenaient pour se frayer un passage.

Un des militants brandit alors une bouteille vide en verre et la jeta sur mon ami. Son escorte ne fut pas assez réactive pour l'intercepter et celle-ci se brisa sur sa tête dans un bruit sourd. Un filet de sang s'écoula rapidement de son front tandis qu'il tombait contre l'un des policiers.

- Non ...

Ce fut le seul et unique mot qui traversa mes lèvres.

Prise d'une peur sans nom, je m'élançai vers James, ignorant ma conscience qui me criait que je ne pouvais rien faire. Mais alors que je me rapprochais de lui, deux bras m'enlaçèrent et m'immobilisèrent. D'un geste fluide, mon garde du corps me souleva dans les airs et me maintint contre son buste. J'avais beau me débattre, rien n'y faisait. Je n'étais clairement pas assez forte pour rivaliser avec un vampire ancien soldat des marines.

Impuissante, mon regard chercha celui de James parmi tous ces inconnus. Je ne le trouvai qu'une fois que l'un des adjoints l'eut brutalement relevé. Et au milieu du désordre discriminatoire, le temps se figea et me laissa lire en lui. Mes joues furent instantanément traversées de larmes de douleur alors que ses yeux ambrés me transmettaient de la gratitude. Il me remerciait. J'ignorais exactement pourquoi et c'était sûrement ce qui me déboussolait le plus.

Une main se posa sur son crâne et l'attira dans une voiture de fonction. Je tentai une nouvelle fois de me défaire de l'étreinte mais c'était inutile, la portière était déjà refermée.

- Cela ne ferait qu'envenimer les choses, madame.

- Qu'est-ce que je dois faire, alors ? Comment pourrais-je l'aider ? L'implorai-je en étouffant un sanglot.

- En vous calmant. Prenez une grande inspiration et réfléchissez. Il n'y a qu'une seule personne capable de sauver cet humain.

Mes muscle se détendirent et mon garde du corps en profita pour se détacher de moi. Il avait raison. Si je voulais que mon ami s'en sorte, il ne me restait plus qu'une seule chose à faire. J'allais devoir me confronter à lui, celui qui avait le pouvoir de réveiller en moi les plus sombres émotions et qui était, de loin, l'homme le plus jaloux et possessif que j'ai connu.

Eh ben, ce n'est pas gagné.

________________

Coucou tout le monde,

Petit mot pour remercier tout ceux qui lise mon histoire et qui ne m'on pas encore abandonné malgré mes retards. Je vous aime ❤️.
Ps : Dans le prochain chapitre vous aller avoir droit a une belle surprise, comme vous l'avez compris nos deux protagonistes vont se retrouver.
Pour votre plus grand plaisir...

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