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« Je compris alors, en fermant les yeux, que je n'avais pas besoin d'alcool pour me sentir mieux, ce soir, ses bras avaient amplement suffi. »

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13 heure 00 - Gallien.

Elle tenait à lui.

Elle me l'avait avoué la veille, alors que j'espérais le contraire. Au fond, je le savais déjà, la façon dont elle avait de le défendre le jour de la rentrée me l'avait fait comprendre. Il comptait pour elle, il représentait quelque chose à ses yeux, quelque chose que je n'étais pas.

C'était étrange, la douleur que je ressentais au niveau de la poitrine était nouvelle. Plus intense que mes maux de tête, plus longue que celle procurée par une épée qui me transperçait la chair en plusieurs endroits. Et pour avoir combattu plus de fois que nécessaire, je savais qu'il n'y avait rien de pire que de sentir le métal froid perforer sa peau. Enfin, ça c'était avant que mon humaine n'ouvre sa bouche.

"Ce n'est qu'une femme", avais-tu dit un jour.

Oui, mais elle n'en était pas moins maligne, elle savait m'atteindre. Comment, je n'en savais rien. Seul son cul bien ferme et son sang devraient avoir toute mon attention. Cela devrait être mon seul objectif, la posséder si profondément qu'elle en oublierait son propre nom.

Seulement je finis par me rendre compte ce matin, en jouant avec ce bout de métal imbibée de sang, que son corps n'était plus la seule chose que je voulais.

Dans ce cas, que veux-tu ?

Bonne question, bien que trop vague. Tout d'abord, je voulais que le gamin de la taille d'une boîte de carton disparaisse, qu'il meure dans d'atroces souffrances, que je lui infligerai certainement. Cependant, ça allait être difficile vu que je venais de lui donner un ticket vers une vie heureuse et sans problème.

Quoi d'autre alors ?

Prendre sa place. Être celui pour qui elle s'inquiète, celui qu'elle défend et dont elle se préoccupe. Oui, je le reconnais, mon discours n'avait rien à voir avec celui que je tenais au début. Où était donc passé l'homme qui n'attendait que soumission et asservissement de sa part ? Il s'était perdu. Si un jour vous le retrouvez, surtout faites-moi signe.

Un bruit sourd se fit entendre, brisant le son apaisant produit par les vagues. Je n'y prêtais pas attention, continuant de ruminer dans mon coin. Seulement il se fit plus fort. Des toussotements étouffés par du sang, celui d'un homme qui s'accrochait à la vie. Après avoir accédé à la requête de mon humaine et par conséquent épargné l'existence d'un être inférieur, j'étais allé rendre une petite visite au shérif de la ville.

J'avais appris la façon dont il l'avait traitée, et pour être honnête, j'avais besoin de me défouler. Une discussion s'en était suivie, très ennuyeuse, qui nous avait menés à ce port où monsieur Norman était censé s'éteindre. Seulement, le bonhomme était plus résistant que je ne l'aurais pensé. Après lui avoir brisé les os et ouvert le ventre, son souffle de vie restait encore présent. Dans d'autres circonstances, j'aurais pu le féliciter. Tenir des heures dans une telle situation n'était pas facile, même pour un vampire.

Mais j'étais de mauvaise humeur et j'avais besoin de silence pour broyer du noir en paix. Tout en vomissant ses tripes, Norman semblait murmurer quelques mots incompréhensibles entre ses lèvres. Des excuses, je pense, car il n'avait eu de cesse de m'en faire depuis le début de notre entrevue. Sans lui accorder un regard, je saisis le briquet que j'avais dans la poche, l'alluma avant de le jeter sur son torse. La flamme jaillit très vite, nos corps avaient la particularité d'être très combustibles, et ses supplications furent remplacées par des crépitements et un peu de chaleur.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 08, 2023 ⏰

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The Big Bad Vampire [BP] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant