Dans la tourmente

By Eldar-Melda

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Fanfiction inspirée du manga Viewfinder de Yamane Ayano Après avoir quitté Asami pendant près de dix ans, Ak... More

Un nouveau départ
Dix ans après
Retrouvailles
Flammes dans la nuit
Nocturnes
Visites de courtoisie
Rancoeur et blessures
Une belle soirée
Menaces
En proie au doute
Dans l'intimité de la nuit
Décisions et révélations
Conspiration
Discussion intense
Première confrontation
La tension monte
Colère et frayeur
Juste un dernier réglage
Pris au piège
La bataille commence
Mascarade
Contre la montre
Dernier sang
Le repos des guerriers
Joie et déchéance
Enfin le calme
Epilogue

Douces apparences

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By Eldar-Melda


Au bureau, Akihito se rendit compte à quel point le regard des autres était devenu pesant à force d'être observé, sans doute un effet secondaire de cette nuit horrible. Il avait définitivement l'impression d'être un homme déformé dans un cirque du début du siècle dernier, vraiment, comment pouvait-on passer son temps à observer une idôle dont on ne connaissait absolument rien ? C'était réellement agaçant. A un point. Il avait envie de hurler à la face du monde que tous devaient retourner à leurs activités habituelles, au lieu d'analyser ses moindres mouvements.

- Monsieur ?

Le jeune reporter qui l'avait accueilli le premier jour se présenta face à lui, toujours rougissant et timide, quand prendrait-il dont une petite-amie celui-là ? Ou un petit-ami ? C'était gonflant.

- Oui ?

Le petit journaliste se recroquevilla sur lui-même, intimidé de devoir parler au grand Takaba Akihito dont on vantait tout le temps les mérites. Finalement, il prit son courage à deux mains et osa enfin prononcer la requête du rédacteur-en-chef :

- Monsieur Raibaru souhaite vous recevoir dans son bureau...

Akihito cligna des yeux, surpris par la convocation de son supérieur hiérarchique direct, autrement dit, le patron du journal. Se demandant ce que lui voulait Raibaru, il se rendit tout de suite à son bureau, sous les regards interloqués de ses propres subordonnés.

- Que me veut-il ?

Le petit reporter, qui lui rappelait beaucoup Tao, sous bien des aspects lui répondit du mieux qu'il put :

- Je ne sais pas, il n'a pas été très clair à ce sujet...

Akihito se voyait bien avancé pour le coup...

- Merci quand même.

Et du coup, le petit journaliste se mura dans un silence religieux, révérant ce merci comme s'il venait de Dieu en personne ! Akihito se dit qu'il aurait vraiment mieux fait de se taire, certains étaient vraiment stupides avec leurs obsessions. Lui le premier. Il avait réussi à se fourrer dans des traquenards assez vicieux pour en témoigner.

- Au fait, monsieur, comment avez-vous vraiment fait pour attraper Arbatov ?

Takaba s'attendait à toutes les questions sauf celle-ci, il pensait que cet endroit serait le dernier où il entendrait ce nom, surtout de la part de ce jeune.

- As-tu lu les journaux ?

Le jeune se retourna vivement :

- Les articles ne sont que des résumés, et parfois, certains journalistes font des erreurs, c'est ce que m'a dit mon formateur. Alors, je veux entendre votre version des faits.

Akihito tiqua :

- J'ai écrit l'article, je pense que tu peux me faire confiance, non ?

Mais le jeune journaliste ne voulut rien savoir :

- Je veux tout savoir, dans cet article, vous n'expliquiez pas vos motivations, rien. Pourquoi choisir la Russie alors que le Japon pouvait tout vous offrir ?

Takaba répondit évasivement :

- J'avais besoin de changer d'air. Tu peux le comprendre je pense ?

Mais le jeune ne parut pas satisfait du tout, au contraire, il était sur sa faim depuis leur rencontre, il voulait vraiment en apprendre plus sur son idôle... Au point d'en être un peu trop collant sur les bords, limite ça passerait pour du harcèlement. Personne ne lui disait rien, pour une raison obscure, à ce bleu. Personne. Et Akihito trouvait ça vraiment injuste.

- Je ne vous crois pas.

Takaba se sentit piqué au vif par cette remarque, comment ce gamin osait-il remettre en cause toutes ses années de travail ? Comment ? Comment ? De quel droit ? Avait-il seulement conscience de ce qu'il lui demandait de révéler ? Apparemment non.

- Dans ce cas, prouve-moi que tu as l'étoffe d'un vrai journaliste, jeune homme, enquête.

Le bleu sentit ces mots comme une immense claque sur sa figure juvénile, Takaba Akihito ne voulait pas lui parler du tout, il le considérait comme de la vermine, comme tous les autres. Mais s'il fallait lui prouver qu'il était excellent, alors il le ferait. A tout prix. Personne n'aimait être pris de haut. Personne.

- Très bien, monsieur, j'enquêterai sur vous, vous serez ma cible.

Akihito sourit faussement :

- Bon courage. Et merci encore pour le message.

Une fois parti, Akihito soupira fortement, hochant de la tête de droite à gauche, il lui rappelait vraiment beaucoup Tao dans sa candeur, son innocence, son goût pour la vie, sa loyauté aveugle à Feilong. Il n'avait pas spécialement envie de ternir un peu de cette joie de vivre et candeur propre à ce jeune. Mais vraiment pas. Il croisait les doigts pour que le jeune ne trouve vraiment rien sur lui. Ca le détruirait vraiment. Il reprit son chemin seul, sous le regard d'un autre complètement hébété par sa conduite envers ce jeune, mais Takaba ignora superbement la personne éberluée par sa conduite.

- Entrez, fit une voix assez autoritaire, quand Akihito eut frappé à la porte du grand seigneur.

Alors Akihito pénétra la pièce, et Raibaru se leva et afficha de suite un air mielleux, celui de la personne qui lui voulait le plus grand bien, qui était toujours complaisante à son égard, qui était naturellement à son service. Akihito ne croyait pas un seul instant que cet homme lui avait offert un poste juste par gentillesse, juste parce que Takaba avait un physique assez aréable à regarder, non c'était seulement le prix qu'il voulait avoir sous la main, c'était tout. En clair, il détestait cet homme, qui ne ratait jamais une occasion de lui prouver sa soi-disant supériorité.

- Monsieur, vous vouliez me voir.

Raibaru posa une main qui se voulait amicale sur l'épaule d'Akihito, une main singulièrement gênante pour le journaliste, non seulement, il se permettait de le voir comme un ami, mais en plus, il avait rêvé de poser cette main sur le membre d'Asami. En deux mots : à vomir. S'il n'avait pas été son subordonné, il n'aurait jamais accepté qu'on le traite de la sorte du tout, au contraire, il aurait renvoyé balader le présomptueux de suite ! De plus, lors de sa recherche d'emploi, Akihito avait reçu des réponses positives très rapidement de la totalité des magazines ou journaux pour lesquels il avait postulé. Il n'avait accepté de travailler pour ce grand quotidien uniquement et simplement pour la bonne raison que ce serait le moyen le plus efficace pour obtenir des informations sur les allées et venues des autres au Japon.

- Ah, mon ami, vous allez toujours droit au but, comme c'est triste, moi qui adorerais avoir une conversation plus amicale et ouverte, je pourrais vous inviter dans mon hôtel particulier près de la plage, quelques jours, à discuter de vos projets.

Akihito sourit poliment :

- Je ne doute pas du bien-fondé de vos multiples invitations, hélas, je suis trop pris par mon travail, si seulement vous m'accordiez un peu plus de temps libre, je pourrais sans doute tout arranger. Ceci dit, mon travail me demande tellement de temps, que je n'ai plus de temps libre.

Le rédacteur-en-chef prit un air faussement dépité, s'il avait été comédien, il aurait remporté sans le moindre doute, toutes les récompenses possible et imaginable. Il était pathétique à un point, c'était affolant.

- Alors, expliquez-moi donc tout ça, dès qu'il s'agit de Takaba Akihito, tout le monde s'emballe ces derniers temps, incroyable non ?

Akihito leva une main et balaya l'air, comme s'il voulait chasser ces commérages de ce simple geste, parfaitement conscient que son supérieur était calculateur au possible. Même si Asami le surclassait de très loin dans ce domaine, dommage pour Raibaru, il n'arriverait jamais à la cheville de l'homme qu'il voulait mettre entre ses jambes.

- Allons, monsieur, vous les connaissez tous, ce sont des racontars, quoiqu'ils disent.

En vérité, Akihito n'avait strictement aucune idée de ce que voulait Raibaru du tout, il avait limite répondu au hasard, il était franchement suspicieux à ce niveau-là.

- Alors, je pense que le saccage de votre appartement n'est qu'une rumeur, et que vous logez actuellement à l'hôtel ?

Akihito lui sourit plus que poliment :

- L'endroit où je loge ne vous concerne pas. Que ce soit mon appartement ou l'hôtel, je pense que c'est de l'ordre privé, monsieur.

Raibaru sourit malgré les éclairs dans ses yeux :

- Naturellement, où avais-je la tête ? Monsieur Takaba Akihito, lauréat du prix Pulitzer a ses propres lubies...

Takaba croisa le doigts et posa son menton sur ses mains, l'air plus malicieux que jamais :

- Le privilège des stars, monsieur Raibaru. Je me doute que vous-même avez vos propres envies.

Raibaru rit d'un rire faux... Akihito détestait ceci :

- Vous avez raison, nous n'avons pas à nous en faire tellement que ça, nous autres, hommes du monde. Alors je vous ai fait déplacer pour rien, monsieur Takaba, veuillez m'excuser.

Akihito inclina respectueusement sa tête en face de Raibaru, et s'éloigna doucement de son bureau, à pas feutrés, comme s'il n'avait jamais été là. Raibaru l'observa comme un serpent observe une souris particulièrement juteuse, prêt à fondre sur sa proie, et Akihito avait la sensation que Raibaru avait découvert quelque chose. Autant redoubler de vigilance de suite.

En sortant du bureau, Akihito avait la très nette impression d'avoir été trahi par le personnel de l'hôtel, ou alors, il se faisait des illusions... Raibaru le faisait suivre ce qui était fort probable : l'homme avait des informateurs un peu partout, que ce soit dans la pègre, ou dans les hautes sphères, en passant allègrement par les policiers, les juges et autres personnes dans le même genre. C'était comme ça qu'il avait réussi à monter dans le milieu : en utilisant les autres, et les délaissant à la moindre occasion. Peu importait le moyen, il réussirait à gravir les échelons. Les autres ne comptaient pas vraiment à ses yeux, seul ce qu'ils pouvaient lui apporter à lui, Raibaru Ikari, importait réellement. Quelqu'un souffrait du cancer ? Il lui adressait ses sourires les plus exquis, et le lendemain pondait un article larmoyant, le mettant en scène, lui, pas le malade. Un homme corrompu jusqu'à l'os. Akihito se félicitait d'avoir gardé son intégrité aux côtés d'Asami, bien malgré tout, c'était un exploit en soi.

Certes, Akihito ne voulait pas enquêter sur son propre amant, mais il n'empêchait, il ne s'était jamais laissé avoir par le compte en banque d'Asami, l'homme seul comptait, et la dose de mystère l'entourant. Tout le contraire de Raibaru, qui dix ans auparavant, avait courtisé Asami, pas seulement sentimentalement, mais surtout pour le pouvoir qu'il pourrait lui apporter. C'était vraiment honteux, si Akihito avait rêvé de mettre au jour les moindres faits et gestes d'Asami, ce Raibaru était prêt à lui lècher le membre pour tout avoir. Et ça, Akihito ne pouvait pas le supporter : Asami était à lui ! D'ailleurs, il avait la très nette impression que Raibaru savait où exactement il avait dormi, dans quel hôtel, quelle suite précisément... Il devait avoir mis la main sur ces informations assez vicieusement.

- Mais comment ? Qui peut bien m'avoir trahi ? Qui ?

Raibaru, laissé seul dans son bureau, fulminait, ruminait ses pensées, cogitait, s'énervait, tournait en rond, il se sentait profondément en colère... Et pour cause... Takaba Akihito lui avait menti sans la moindre honte, à lui, son prorpe patron ! Son subordonné ne voulait pas partager la moindre information sur lui, et ça agaçait Raibaru plus que tout. Raibaru lui offrait du travail, et voilà que monsieur Takaba faisait sa star devant lui, alors que ça devait être lui, Ikari, qui devait briller de mille feux devant Takaba ! Quelle insolence ignoble ! Il pourrait dire adieu à la gloire que Takaba pourrait lui donner très rapidement.

De plus, il avait dormi dans une suite privée : et pas n'importe laquelle, celle d'Asami Ryûichi en personne ! Du moins, c'était ce qu'il croyait avant d'avoir obtenu quelques bribes d'informations de la part de ses contacts, cette suite, n'était autre que celle offerte par Asami, douze ans plus tôt, à Takaba Akihito, alors jeune photographe sans le sou. Maintenant, Raibaru savait QUI avait jeté ses chocolats ! Oh oui... Takaba le payerait très cher, au prix fort même : sa réputation dûment acquise. Quoique... Il avait des doutes à présent : sans doute Asami l'avait envoyé en Russie pour détruire Arbatov de ses propres mains, ne faisant confiance à personne d'autre qu'en son amant... Si ça se savait, alors Takaba pourrait rendre son prix Pulitzer. Et devrait présenter des excuses publiques devant la communauté, sa honte serait alors totale !

- Takaba, ton joli petit cul n'intéressera bientôt plus Asami, puisqu'il sera à moi ! Seul !

XOXOX

- Alors comme ça, Arbatov serait sorti de prison pour bonne conduite ?

Serguei paraissait nerveux à l'autre bout du fil, il n'aimait décidément pas utiliser les nouvelles technologies, préférant largement envoyer des lettres et des messagers plutôt que de recourir à ces méthodes. Elles manquaient de charme selon lui. C'était un homme de la vieille école, adorant le terrain et la discrétion avant tout, c'était pour celà qu'il avait réussi à créer un commerce très lucratif à travers la Russie sans être vraiment inquiété.

- Serguei, j'y crois pas un mot...

L'homme pouffa de rire à l'autre bout du fil, naturellement que le jeune blanc-bec n'y croyait pas un mot ! Il était beaucoup plus mâlin que ça ! Enfin, il était devenu beaucoup plus intelligent, il se souvenait du Japonais qui alignait à peine trois mots de russe qui s'était présenté à son hôtel, demandant un logement pour une durée indéterminée. Il lui avait fait un prix d'ami pour le coup. Surtout quand Takaba avait demandé des informations concernant Arbatov. Le propriétaire de l'hôtel lui avait alors demandé comment il avait rencontré le Russe, et Takaba avait tout débité. D'un coup, les larmes aux yeux, le regard sombre et plein de rancoeur. Quelqu'un qui en avait trop vu. Alors Serguei avait pris sur lui de lui apprendre le russe, en le prenant sous son aile, en étant garçon de chambre. Et réceptionniste aussi. C'était comme ça qu'Akihito avait pu amasser pas mal d'informations sur Arbatov. Serguei avait prétendu que Takaba était muet : pratique pour le secret pas vrai ? Pour le coup, Akihito avait modifié son apparence : celle d'un brun aux yeux verts, le visage pâle.

- Akihito, tu me connais non ? J'ai pu obtenir d'autres nouvelles : Arbatov aurait soudoyé le directeur de la prison, en lui offrant une part de Macao, son casino. Et le juge aurait obtenu le voyage qu'il rêvait au sud de l'Europe, pendant un mois, en compagnie de son épouse.

Et Serguei ajouta :

- T'inquiète, je pensais aussi qu'il n'était pas sorti comme ça, un ami emprisonné là-bas m'avait parlé de l'état de sa cellule : ton nom était écrit un peu partout, et des messages de mort étaient visibles par tous. Les psychologues, tout aussi corrompus, ont dit qu'il n'était pas responsable de ses actes, diagnostiquant la folie. Il a été relâché.

Akihito demanda :

- Et les autres ? Qu'en pensent-ils ?

Serguei réprima un rire narquois, que les rapports étaient simples avec ce mafieux !

- Tu ne perds plus ton temps à élaborer des plans toi ! Je me souviens du mal que tu as eu pour obtenir cette place dans ce journal local, prétendant un voyage sabbatique !

Akihito sourit à l'autre bout du fil :

- J'avais plutôt l'impression que c'était toi qui m'avait présenté à cette équipe, spécialisée sur Arbatov et ses crimes. Mais bon, j'ai dû rêver.

Serguei répliqua innocemment :

- Allons, tu te fais des idées, je ne suis qu'un vieux propriétaire d'hôtel.

- Tu es sûr que le chef du service n'était pas un ami de longue date ? Sûr ?

Serguei rétorqua :

- Allons, je ne fréquente pas les journaleux moi ! Mauvais pour les affaires !

Et Serguei ajouta sans faux-semblant :

- Alors ? Tu t'es remis avec lui ? Tu prononçais son nom dans ton sommeil...

Et le propriétaire de l'hôtel partit d'un grand rire quand un silence assourdissant se fit entendre du côté de Takaba, il avait touché dans le mille ! Ah, ce gamin était toujours naïf par certains aspects, ce qui le rendait vraiment adorable. Serguei joua avec sa propre moustache, répondant à l'appel d'un client.

XOXOX

Akihito raccrocha aussitôt, rougissant bien malgré lui, ainsi il murmurait le nom de son amant dans son sommeil ? Et on l'avait surpris à prononcer ce nom ? Il avait plutôt intérêt à rester sur ses gardes, même pendant son sommeil. Décidément, il avait fallu que ce vieux fourbe garde cette information pour lui pendant toutes ces années, peu importait à quel point ça pourrait être gênant... Au moins, Serguei le taquinait juste, il avait toujours adoré taquiner le blond, tant sur son physique, atypique pour un Japonais, que sur son innocence. Akihito avait beaucoup appris à son contact, notamment sur le travail d'investigation et repérer des ennemis. Il avait été son mentor pendant quelques temps avant de voler de ses propres ailes et de partir en France.

- Mais il n'a rien perdu de son sens de l'humour, ce vieil homme.

Il avait regretté son absence lors de son retour au Japon, mais il savait que Serguei était trop attaché à la Russie pour la quitter, Akihito ne lui en avait pas voulu. Sergueil adorait sa discrétion, et son autonomie, il n'aimait pas beaucoup les politiciens et les policiers, tous les mêmes selon Serguei.

- Monsieur, demanda un de ses subordonés.

Akihito leva la tête :

- Oui ?

- Je pense que vous devriez jeter un coup d'oeil aux photos de mon appartement, ou plutôt, la police vous convoque pour regarder l'état de mon appartement, vous devriez voir ça, c'est atroce... Je n'ai jamais rien vu de tel, même ce tueur en série n'est pas aussi pervers.

Akihito fronça des sourcils :

- Que s'est-il passé ?

L'homme cilla :

- Ma femme faisait ses courses pour les enfants ce matin, pendant que vous discutiez avec notre rédacteur-en-chef, il n'a fallu qu'une heure pour que des satanistes russes détruisent notre appartement. Mais quels Russes pourraient nous vouloir du mal ? Lesquels ?

Akihito attrapa aussitôt sa veste et suivit aussitôt son subordonné sur les lieux du crime, Arbatov s'en prenait à ses employés ? Très bien, il en subirait les conséquences. Il pouvait comprendre qu'on s'attaque à lui, mais prendre en otage des familles innocentes, qui n'avaient rien à voir avec ces histoires, alors, ça ne passait pas du tout.

- Montrez-moi.

Son subordonné eut la bonne idée de mener Takaba par la sortie de secours, lui évitant ainsi les regards curieux des autres, lui évitant aussi le regard pesant de leur patron, évitant ainsi beaucoup de gêne et d'embarras. Ce subordonné était vraiment excellent contrairement aux autres, il respectait beaucoup Takaba, et ne voulait pas plus que ça le connaître. C'était même le contraire, il gardait ses distances, Akihito en avait fait son bras droit, sous l'accord de son formateur.

- Les policiers pensent que vous êtes le plus apte à répondre à leurs questions, sachant que vous avez effectué un long séjour en Russie, ils pensent que vous avez eu accès aux informations concernant les criminels là-bas. Peut-être qu'un fou dangereux s'est échappé de sa prison, et est venu ici, pour faire des siennes.

Fou dangereux... Le mot était faible, Arbatov avait fait assassiner tous ceux qui avaient osé donner des informations que ce soit aux journalistes ou à la police en Russie, vers la fin de son règne. Peu avant son arrestation. En fait, il avait compris qu'il avait perdu le pouvoir sur son propre terrain, alors il avait massacré un à un les membres de son organisation, jusqu'à tomber sur le traitre, qu'il avait abattu pour l'exemple. Mais c'était déjà trop tard : la police était en route et Akihito avait déjà pondu ses articles sur le réseau d'Arbatov. Takaba avait attendu la police avant de dévoiler son jeu, il avait agi en tant que taupe auprès des policiers chargés de l'enquête, mais avait servi d'informateur aux journalistes russes. Arbatov avait pris une expression de franche colère quand Akihito avait enlevé son déguisement sous ses yeux.

- Si vous me montrez la scène j'aurais une idée plus précise du criminel. Il se trouve que mon appartement a aussi été saccagé de la même manière, il veut juste semer le trouble parmi nous. Ce n'est pas un sataniste, il s'agit de Mikhaïl Arbatov, l'homme que j'ai fait arrêter en Russie. C'est un malfrat de la pire espèce.

Le journaliste sursauta légèrement quand il entendit ce nom, ayant recherché tous les articles de Takaba sur le net et ailleurs, il avait littéralement vécu l'arrestation. Takaba avait une vision intéressante des choses : il vivait le journalisme comme une aventure.

- Il voudrait se venger de vous ? Je vois. Alors il prend en otage les familles des gens qui vous fréquentent au quotidien pour vous faire courber l'échine. Intéressant.

Takaba répliqua :

- Attention à ce que vous dites.

Le journaliste se reprit aussitôt :

- Je veux dire, de toute ma carrière de journaliste, je n'ai jamais vu un cas pareil, ça serait intéressant d'enquêter enfin sur un criminel de cette ampleur. Croyez-moi, je suis très en colère que cet homme se soit attaqué à ma famille, mais j'essaye de garder la tête froide.

Il ajouta :

- Monsieur, je ne vous tiens pas non plus responsable de cette situation, des gens n'apprendront jamais leur leçon du tout. Même un passage en prison ne réussit pas à certains coriaces. J'en ai rencontré en prison, pourtant. Celui-ci me paraît être un dur à cuire, tenace et sûr de son pouvoir.

- C'est plus qu'un dur à cuire, c'est une toute autre espèce, le genre que vous ne voulez pas rencontrer du tout. Comme si on voulait rencontrer un criminel absolument.

Prenant son téléphone, Akihito composa le numéro de ses amis russes, qui devaient sans doute avoir lu le mail, mais les avoir de vive voix le réconforterait dans ses hypothèses. Ils étaient en réunion, par chance, il entama une longue conversation dans leur langue natale, ayant lu son message, ils répondirent aussitôt à ses questions, répondant qu'ils enverraient des photos le plus vite qu'ils pourraient à Akihito. C'était une question de vie ou de mort maintenant. Les connaissances d'Akihito risqueraient d'en pâtir sérieusement.

- Akihito, on t'envoie des photos dès que possible. Les juges ne nous laisseront peut-être pas accéder à cette cellule, mais fais-nous confiance, okay ?

- Merci.

Le collègue japonais de Takaba, assit sur le siège conducteur lui demaine :

- Alors ?

Akihito se tourna vers son subordonné :

- J'aurais des réponses au cours de la matinée, avec un peu de chance, on les aura en même temps que les policiers.

Et Akihito se tut tout le long du trajet, réfléchissant sans cesse aux possibilités que cette affaire pourrait avoir : Arbatov s'échappe de prison, trouve un moyen très rapide de pénétrer au Japon.

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