L'âme du désert

By AponiAsha

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Je ne faisais que partir dans le cadre de mes études et voilà que je me retrouve à être la concubine d'un pri... More

Un futur voyage
Le tournant d'une vie
Un prince aux yeux d'or
Perdue
Le poème
Une Promesse
La sortie et le cadeau
Le bal
Le Palais d'argent
La rencontre
La menace
Cauchemar
Le Roi de la Lune
L'héritier
La vérité
Le Shandha
Les fantômes du passé
La main de sang
La premiere fois
Une famille
Un nouvel arrivant
Les découvertes
La peur
Le rituel de Swarup
Le plan
La visite
Survivre
La décision
Une vie en soi

Un père

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By AponiAsha

31 ans en arrière :

PDV inconnu
_ Tes deux fils sont incroyablement dynamiques.
Je me retournai pour sourire à mon vieil ami, celui-ci me fit un signe de la main tout en soupirant de fatigue. Le Roi Dinesh se passa un coup d'eau avant de retirer sa tunique royale bleue orientale. Je le regardai faire avant de retourner mon attention sur les documents qui étaient en pagaille sur mon bureau. Je ramassai les feuilles et les rangeai rapidement pour que mon ami ne commence pas à m'enquiquiner. Je secouai la tête pour soulager ma nuque raide. Je ne sais pas combien de temps j'étais resté assis dans cette bibliothèque, mais je pouvais voir que le soleil commençait à descendre dans le soleil. Dinesh s'assit sur une chaise en laissant échapper un nouveau soupir. Être Roi n'était pas chose facile, surtout en s'occupant de préparer la cérémonie qui ferait de son fils le prochain roi.
_ Comment va Aditya ? Il n'est pas trop stressé ? Demandai-je en me plaçant à côté du roi qui regardait pensivement le plafond.
_ Tes fils ont le don de le dévergonder... mais disons, Karuli est là donc je ne m'inquiète pas trop.
_ Tu n'arrêtes pas de critiquer mes fils en ce moment dis donc...
_ Je te laisse aller voir le temple.
Je me levai et lui fis signe de me montrer. Nous sortîmes de la bibliothèque et une fois dans le temple, se fut à mon tour de soupirer. Je fermai les yeux de résignation.
_ Quels âges ont nos enfants rappelle moi Dinesh ?
_ Plus de vingt ans, malheureusement.
Je rouvris les yeux pour de nouveau découvrir des statues du temple dans des positions très étranges. Certaines n'avaient plus leur tête d'origine. Le dieu serpent Sarpa possédait désormais la tête du dieu Kâma, dieu du désir et vice-versa. C'était sans surprise que le prêtre vint voir le Roi totalement paniqué. Il gesticulait de partout et son visage joufflu était rouge pivoine. Il transpirait à grandes gouttes et j'eus du mal à me retenir de rire. Il essaya de reprendre sa respiration afin d'avoir un peu de dignité devant son roi. Il remit en place son turban avant de se mettre bien droit.
_ Mon roi, c'est une catastrophe.
_ Je vois cela...
_ Les dieux sont en colère, par notre seigneur Suraj ! Commença à paniquer le vieux prêtre.
Le roi ne lui laissa pas le temps de parler, il lui fit signe de se taire. Immédiatement tout autour de nous devint silencieux. Je sentais le regard de tout le monde sur notre très cher souverain.
_ Les dieux ne sont pas en colère, Prêtre. Les deux princes ainsi que des amis à eux ont voulu vous faire une blague. Malheureusement vous y avez cru.
Le prêtre devint encore plus rouge qu'à son habitude. Une sourde colère sembla monter en lui, il resta silencieux, mais je pouvais sentir sa rage de là où j'étais. Je fronçai les sourcils.
_ Ils viendront s'excuser demain à la première heure et ne nettoyez rien, ils le feront eux-mêmes. Je vous souhaite une bonne soirée.
Dinesh se retourna et s'en alla sans dire un mot de plus. Je restai un peu en retrait et regardai de nouveau le chaos qu'avait créé mes deux fils... il allait falloir que je le fasse. Ils allaient m'en vouloir, mais je faisais ça pour leur bien. Alors que je fis un pas vers la sortis, des marmonnements me stoppèrent.
_ Ce stupide prince, il ne mérite même pas de devenir roi. Il n'est qu'un im...
_ Ce genre de mot ne devrait pas sortir de la bouche d'un prêtre surtout celui assigné par le Roi lui-même.
_ Chef des armées ! Ce...
_ Ce n'est pas ce que je crois c'est ça ? Prenez moi encore pour un imbécile et je n'hésiterais pas à faire rouler votre tête sur le sol. Je le promets devant notre dieu Dielli. Essayez encore d'insulter un membre de la famille royale devant moi et s'en est finis de vous.
Il perdit immédiatement ses couleurs. Il se confondit en excuses avant de partir en courant. Je grimaçai devant cet homme sans gênes. Je lui lançai un dernier regard meurtrier avant de sortir du temple. Dinesh m'attendait tout en sermonnant un des gardes. Quand il me vit il croisa ses bras sur sa poitrine en me tournant une grimace de dégoût.
_ J'imagine que je vais devoir changer de prêtre encore une fois. C'est le combientième en quatre mois ?
_ Je dirais le dixième...
On se regarda avant de rire. La reine Âheli (pure) vint vers nous, suivis de la jeune Karuli. Elle nous fit une révérence avant de nous observer de ses grands yeux bleu, aussi innocents que ceux d'un enfant. Elle avait été choisi par Aditya parmi de nombreuses concubines. J'étais content de son choix, au moins il allait pouvoir être heureux durant de nombreuses années et avoir de sublimes enfants. Âheli me sourit avant de prendre le bras de son époux. Ses yeux gris se posèrent avec amour sur ce roi qui aurait tout fait pour elle. Ils étaient un des couples royaux les plus amoureux que je n'avais connu. Je serrais la masse de feuille que j'avais dans mes mains avant d'attraper le pommeau de mon épée. Je caressai le ruban bordeaux qui s'y trouvait avant de me retourner vers quatre silhouettes qui cherchaient à s'enfuir. Mais avant qu'elles n'aient pu faire un mouvement de plus, je me plaçai en face d'eux. D'un mouvement je leur lançai mon paquet de feuille aux visages avant de dégainer mon sabre. Immédiatement mon plus jeune fils entra dans le jeu. Il se déplaça à toute vitesse pour me donner un coup. Je le contrai rapidement avant de me retrouver dos au mur. Ce petit futé m'avait agilement mis dans une position désavantageuse. Il me fit un sourire narquois, cependant je ne lui laissais pas le temps de se vanter que je sautai vers lui. Je le fis passer au-dessus de mon épaule. Il s'écrasa lourdement sur le sol, il avait lâché son sabre et je le rattrapai au vol. Alors qu'il essayait de reprendre son souffle, je lui mis le tranchant de son propre sabre sous la gorge. Il ria nerveusement tout en levant les mains au ciel.
_ Je suis innocent ! Je le jure !
_ Pas si innocent que ça, Naman.
Mon fils se leva à l'aide de son ami Aditya.
_ Père, vous savez bien que je déteste ce surnom...
Je lui souris et lui rendis son arme. Au moins j'avais pu voir qu'il s'était amélioré mais il restait tout de même un peu trop fier. Mon fils aîné s'empêchait tant bien que mal à ne pas rire.
_ Ojas (Force physique), tu devrais pas faire le fier comme ça.
_ Vous vous amusez vraiment à nous donner des surnoms toi et maman.
_ Moi, j'aime bien, Naman et Ojas, intervint Karuli en enlaçant Aditya.
Les garçons se moquèrent en faisant des grimaces. Dinesh revint vers nous et me félicita de ma forme.
_ Nous ne sommes plus tout jeune malheureusement...
Je plaçai ma main sur son épaule. L'heure du jugement avait sonné.
Après avoir emmené les quatre singes devant moi et le Roi, j'allais devoir prendre une décision assez dur. Nous avions conclu qu'ils seraient obligés de nettoyer le temple sous la surveillance de la reine et de Karuli. Je rentrai chez moi en prenant mon bateau des sables. Vu leur punition, il fallait mieux que mes deux garçons restent au palais. Une fois chez moi, je fus heureux de retrouver ma femme. Manasa (l'esprit) me prit dans ses bras avant de m'embrasser avec tendresse.
_ Une semaine sans te voir, c'est vraiment l'enfer !
_ Tu m'as manquée aussi.
Elle me sourit avant de se diriger vers la cuisine. Son frère avait dû passer car la table était mise et le repas déjà fini. Elle me servit une assiette et me fit un bisou sur la tempe en me la donnant.
_ Tu vas encore travailler dans ton bureau ce soir ?
Je lui lançais un sombre regard, et elle comprit tout de suite que l'on devait parler. Rapidement son teint toujours mate devint pâle. Je posai mon repas sur la table et l'emmenai dans mon bureau. Je la fis s'asseoir avant de prendre une grande inspiration. Je n'aimais décidément pas prendre ce genre de décision.
_ Ils l'ont encore fait ? N'est-ce pas ? Demanda Manasa en se passant une main sur le visage.
_ Oui.
_ C'était quoi cette fois ?
_ Ils ont changé les têtes des statues du temple et leur position. Le nouveau prêtre a pratiquement fait une crise cardiaque...
Elle soupira tout en secouant la tête. Nos fils avaient de grandes carrières de soldats derrière eux, mais leurs comportements m'empêchaient de les faire rentrer correctement dans l'armée de Dielli. Nous savions tous les deux comment faire pour les calmer mais cela ne nous réjouissait pas du tout.
_ Tu vas les appeler ?
_ Oui, dès demain.
_ Qui partira ? Naman ou Ojas ?
Je n'osai pas répondre directement. J'avais une idée mais je savais à l'avance que ça n'allait pas lui plaire. Je pris une grande inspiration avant de lui demander de s'en aller. Je regardai mon téléphone qui semblait me narguer. Je devais le faire, il fallait qu'ils se calment. Ils m'empêchaient de me concentrer correctement sur mon travail. J'avais reçu un ordre bien précis et il fallait que je mette au point un plan qui pourrait stopper la plus grande menace de notre pays. Je me levai et attrapai le combiné après une légère hésitation. Il devait faire encore jour là-bas. Après deux sonneries, une voix bourrue se fit entendre. Je ne pus m'empêcher de sourire en l'entendant. Cela faisait longtemps que je ne lui avais pas parlé.
« Tu as intérêt à avoir une bonne excuse pour m'appeler alors que j'allais me coucher... »
_ Malheureusement, oui mon vieil ami.
« Ardhendu (Demi-lune), ne me dis pas que... »
Je restai silencieux pour lui donner ma réponse. J'entendis mon ami soupirer de l'autre côté du combiné.
« C'est pas possible, mais bon... je vais le faire pour toi, en souvenir du bon vieux temps. Ce sera lequel ? »
_ Naman... il est très doué et il mérite d'être entraîné par toi. Je compte sur toi pour prendre soin de lui.
« Et Ojas ? »
_ Il est aussi doué que son frère mais surtout plus réfléchi. Il reconnaît ses erreurs alors que Naman est plus dans...
« L'arrogance ? Ah je connais ça mon vieux Ardhendu ! Il sera calmé quand il reviendra. »
_ Peut être qu'une femme pourrait le calmer...
« AHAHA ! Ne t'inquiète pas ! Ce n'est pas ce qu'il manque en France ! »
_ Vieux pervert !
« Héhé ! Fait gaffe à ce que tu dis ! Sinon quand comptes-tu me l'emmener ? »
_ Il faut déjà que je le prévienne... normalement d'ici trois jours.
« Tu vas être haïs mon vieux. Très bien on se rappelle alors. Va te coucher Ardhendu, tu sembles fatigué. »
_ Oui je vais y aller. À bientôt.
Je raccrochai et me tournai vers ma fenêtre qui menait sur la cours intérieure de ma maison. Je savais que j'allais être détesté pour cette décision, mais il fallait que je le fasse. J'enlevais ma tunique et rejoignis ma femme qui dormait profondément. Depuis maintenant deux mois, je n'étais plus à la maison. Je passais mon temps au Palais pour récupérer des informations sur ma mission. Et puis, j'étais le chef des armées, je devais être au près de mon roi. Je lui caressai les cheveux, elle bougea légèrement puis se tourna pour se coller contre moi. Je la serrai fort dans mes bras. Elle ne se plaignait jamais mais je savais que c'était dur pour elle. Être loin de moi la rendait très triste. Mais dès que cette affaire sera terminée, je m'occuperais d'elle, elle n'aura plus à s'inquiéter. Je m'endormis en remuant dans ma tête le scénario qui allait se dérouler le lendemain.

Naman me regardai comme si j'étais un extraterrestre. Subitement, il laissa tomber le seau qu'il avait dans la main. Je l'avais croisé dans les couloirs alors qu'il rejoignait les autres garçons pour nettoyer leur bêtise. Il avait d'abord été surpris de me voir ici, puis je lui avais dis la nouvelle. Maintenant, mon propre fils me fixait avec surprise.
_ Tu viens de dire quoi là ?
_ Tu vas partir en France, un de mes amis va s'occuper de toi et terminer ton apprentissage.
_ Pourquoi je ne peux pas le finir ici ?
Mon silence le rendit encore plus nerveux. Ses yeux verts se mirent à briller de fureur et de colère. Je m'attendais à cette réaction. Je restais impassible en façade mais au fond de moi cela me brisait de voir mon fils dans cet état là. Il donna un coup dans le seau qui vint s'encastrer dans le mur. Le bruit fut fracassant, je fermai les yeux un instant, puis les rouvris en entendant du monde venir. Mais Naman ne semblait pas les avoir remarqué. Guidé par sa colère, il m'attrapa par le col et poussa contre le mur.
_ Pourquoi ? Pourquoi tu me fais ça !?
_ Tu sais très bien pourquoi je le fais !
_ Tu n'en as pas le droit !
_ Oh si, j'en ai le droit jeune homme ! En plus d'être ton père je suis ton supérieur !
Je l'attrapai par le col à mon tour et lui fis un balayette. Il atterri lourdement sur le sol, son souffle fut immédiatement coupé. Ojas vint vers nous en courant et chercha à nous séparer. Mais ça ne servait plus à rien, son frère était trop sonné pour riposter. Je restai pourtant agenouillé au dessus de lui. Je gardais sa tête plaquée contre le sol.
_ Père ! Arrêtez !
_ Tu n'as pas à intervenir Ojas ! Écarte toi !
_ Pè...
_ Maintenant.
Je ne haussai jamais la voix, et que je le fasse, cela augmenta l'incompréhension de mon premier fils. Dinesh fit rapidement son apparition. Il clama le calme et posa une main sur mon épaule afin de me calmer.
_ Tu peux pas me faire ça ! Hurla désespérément Naman.
_ J'en ai le droit ! Si tu y vas c'est de ta faute pas de la mienne ! Tu es responsable de ta situation. Et vu ta réaction, ton vol est programmé pour ce soir !
_ Je te hais ! Tu es un monstre ! Tu peux pas être humain !
_ Naman calme toi ! Essaya Aditya en se plaçant dans son champ de vision.
_ Non je ne me calmerais pas ! Ce monstre veut m'envoyer en France.
_ Comment ? Demandèrent Aditya et Ojas d'une même voix.
Je me relevai et le relâchai enfin. Il reprit son souffle difficilement. Il me lança un regard rempli de haine. Il poussa tout le monde sur son passage en s'en allant. J'ordonnais à un garde de s'occuper de lui. J'appelais ensuite mon épouse pour qu'elle nous rejoigne au palais et qu'elle prenne des affaires pour Naman. Je m'éloignai en ignorant les appels de mon fils et de mon ami. Je rentrais dans le hangar à bateau et montai sur le Shandha. J'enlevais ma toge pour la jeter par terre avec fureur. Je me passai les mains dans les cheveux. Ses mots m'avaient blessé, ne comprenait-il pas que je cherchais à l'aider !? Il n'était plus un adolescent.
Je pris une profonde inspiration avant de me retourner vers Dinesh qui me lançait un regard compatissant.
_ Je suis un monstre ?
_ Si tu en es un alors je n'imagine pas ce que je suis... Ardhendu, tu as fais ça pour son bien. Il le comprendra plus tard, mais là laisse le être en colère. C'est le rôle d'un parent de se faire détester.
Je fermai les yeux et revis toute la haine qu'il m'avait lancé au visage. J'étais horrible. Je donnais un coup de poing sur le mât. La douleur m'irradia mais je fis comme si je n'avais rien ressentis. Dinesh resta silencieux, je l'en remerciai. J'étais en colère, je ne savais pas comment réagir devant la réaction de mon fils. Il fallait que je fasse quelque chose qui m'empêcherai de penser à tout cela. Je pris mon vêtement qui traînait sur le sol et partis vers la bibliothèque. Je m'y enfermais et ne pensai qu'au boulot. De temps en temps, j'entendis toquer à la porte. Je ne voulais voir personne sinon j'allais de nouveau exploser. Au bout d'un moment je relevai les yeux. Le ciel commençai à devenir orangé. C'était magnifique, je me levai pour rejoindre la terrasse qui surplombait tout le désert. Elle se trouvait juste au dessus de la bibliothèque. Il fallait passer par une trappe secrète, j'étais le seul avec Dinesh à connaître cet endroit. Une fois en haut, je sentis le vent frais me frapper le visage. En bas, il y avait du mouvement. Je reconnus immédiatement mon fils. Sa mère le prit dans ses bras, il la serra fortement. Ses amis lui dirent au-revoir ainsi que son frère, puis comme si il avait senti mon regard sur lui, il leva la tête pour me fixer. Il hocha la tête avant de s'engouffrer dans la voiture. J'avais pris la bonne décision.

Un an c'était passé. Naman avait fini son apprentissage en France, il rentrait juste au Royaume. Tout le monde était heureux de le savoir de retour. Pourtant je ne savait pas comment il allait réagir devant moi. J'avais appris par mon ami qu'il avait rencontrer l'amour et que ça l'avait franchement calmé. Elle s'appelait Regina, et mon fils l'aimait tellement qu'il avait dans l'idée de l'épouser. J'en serais très heureux. Je jetais le stylo que je tenais dans les mains. Je n'arrivais plus à me concentrer sur mon travail. Je fermai les yeux avant de bousculer la tête en arrière. Une main vint caresser mes cheveux. Je souris à ma femme qui m'embrassa sur le front.
_ Tu n'arrives plus à travailler.
_ Tout ce bruit m'en empêche. Elle a accouché ? Ça s'est bien passé ?
_ Oui, elle a accouché d'un joli garçon, Mandar. Malheureusement il est un peu faible. J'ai fais de mon mieux, mais il est assez fort pour ne pas aller dans une couveuse.
_ Ma magnifique sage-femme.
Elle rougit avant de replacer une mèche derrière son oreille. Elle portait encore sa tenue de sage-femme et elle lui allait parfaitement bien. Il n'y avait rien à redire dessus. Je déposais ma main sur sa joue et la caressai avec mon pouce.
_ J'ai eu un appel de notre fils, il va bien. Il est sur le chemin du retour, il ne devrait pas tarder.
_ Oh ?
Je laissai tomber ma main et me remis droit avant de mettre de l'ordre dans mes feuilles. Ojas rentra à ce moment. Depuis le jour où j'avais envoyé son frère en France, nos relations étaient devenues un peu tendues. Il portait la tenue traditionnelle des gardes royaux.
_ Père vous vouliez me voir ?
Je lui fis signe de venir vers moi. Il fronça légèrement les sourcils avant de s'avancer. Manasa s'en alla après avoir plaqué un bisou sur la joue de son fils. Celui-ci me lança un regard d'incompréhension.
_ Depuis maintenant un an je travaille sur un projet qui a pour but de stopper une des plus grandes menaces de notre pays.
_ Que voulez-vous dire ?
_ Je suis entrain de préparer un plan pour démanteler la traite de bambin et j'ai besoin de ton aide.
Il s'assit et lu mes notes avant de se mettre à réfléchir.
_ Tu veux les toucher de l'intérieur, en infiltrant le réseau il y a une bonne chance de créer une sorte d'implosion. C'est une bonne idée. Attends !
_ Oui c'est pour ça que je partais de temps en temps pendant des mois. Il fallait que j'ai un plan précis des endroits où ils avaient l'habitude de se rendre. L'autre fois j'ai pu détruire une des liaisons et sauver plus d'une centaine d'enfants. Mais ça devient compliquer pour moi de tout faire seul. Je ne suis plus jeune comme vous.
Ojas m'exposa ses idées et accepta de m'aider dans ma mission. Alors que je lui partageai mes découvertes un Dinesh au visage sombre entra dans la bibliothèque. Il prit une chaise et la plaça à côté de nous. Nous attendions qu'il parle.
_ Je suis grand-père...
_ Ce n'est pas une bonne chose ?
_ Bien sur que si ! J'en suis heureux mais ce n'est pas pour ça que je suis là. Mon ami, j'ai un mauvais pressentiment en ce qui te concerne. Rentre chez toi pour les prochains jours, je n'ai pas envie qu'il t'arrive quelque chose.
Si le Roi avait un mauvais pressentiment, il valait mieux l'écouter. Jusqu'ici, dès qu'il avait ce genre de sensation, des problèmes arrivaient vraiment. Ojas m'aida à ranger mes affaires. Puis nous rentrâmes à la maison. Ojas semblait sur ses gardes et je pouvais le comprendre. Depuis quelques jours, des hommes tournaient autour de ma maison. Je savais d'avance qu'ils faisaient parties du réseau. Mais ils n'avaient pas chercher à me toucher. Il fallait que je les surveille. Une fois dans mon bureau, je pris une profonde inspiration.
_ Ojas...
_ Papa, je t'ai déjà dis de m'appeler par mon vrai nom.
_ Tu as raison Akash, je tenais à m'excuser... je ne sais pas si j'arriverai à faire face à ton frère.
_ Sapan est assez réfléchi pour savoir que tu as pris cette décision pour son bien ne t'inquiète pas.
_ C'est vrai, je pense que je peux aussi arrêter de l'appeler Naman.
Je lui souris. J'espérai du fond du cœur que Sapan comprenne que cette décision ne m'avait pas plû. Je passai une main dans mes cheveux pour ensuite continuer de parler avec Akash.
_ Père, tu sais que tu te mets en danger en faisant ça ! Je n'ai pas envie qu'il t'arrive quelque chose.
_ Ce serait te mentir de te dire que je n'ai rien à craindre.
_ Il y a des personnes qui rôdent... commença Akash.
Mais avant qu'il ne puisse finir sa phrase, une explosion se fit entendre. La maison avait tremblé tellement fort que plusieurs vases vinrent se briser sur le sol. Je me relevais immédiatement, la porte fut soufflée par le souffle engendré. Akash se mit à genoux afin d'éviter de se prendre quoi que se soit. Un cri strident déchira mon cœur ainsi que le silence qui suivit l'explosion. Ils étaient passés à l'acte et ils osaient s'en prendre à ma famille. Des flammes commencèrent à être visibles. Il fallait que je la rejoigne, il fallait que je la protège. Je me relevais et courus vers le rez de chaussée malgré les protestations de mon fils.
_ Sors de la maison immédiatement ! Je vais aider ta mère !
Il m'attrapa le bras et me regarda avec tristesse. Je lui pris la main et lui donnai un tape pour qu'il avance. Il ne savait pas quoi faire. Je le fis me lâcher et le fixai droit dans les yeux.
_ Je suis fier de vous mes fils, maintenant fuis !
_ Papa !
Je ne l'écoutais plus, je courais, toussant à cause de la fumée qui devenait de plus en plus épaisse. Je retrouvais Manasa recroquevillée à même le sol. Je fonçai vers elle et essayai de la relever. Elle ouvrit les yeux en me voyant et aussitôt elle me serra dans ses bras. Elle était gravement blessée sur son côté gauche. Elle avait dû se prendre l'explosion de plein fait.
_ Je suis là.
Je la soulevais alors qu'elle pleurait à chaudes larmes contre mon épaule. Elle commençait à tomber dans l'inconscience à cause de la fumée. Le robinet était explosé, l'eau coulait partout autour de nous faisans comme un bouclier nous protégeant des flammes qui devenaient imposantes. Je déchirai ma toge pour l'imbiber d'eau et plaçait le tissu sur le visage de ma femme. J'avançai tant bien que mal, quand une poutre du plafond me tomba dessus. Je protégeais immédiatement Manasa avec mon corps. La douleur fut atroce, je ne pouvais plus bouger. D'autres poutres tombèrent autour de nous. Nous étions encerclés, c'était la fin. Je commençais à avoir du mal à respirer et des points noires se mirent à danser devant moi.
_ Ardhendu...
_ Je suis là, lui répondis-je en la serrant plus fort contre moi.
_ Je t'aime tellement... réussit-elle à dire avant de s'évanouir.
_ Moi aussi.
Puis ce fut le noir complet et la douleur disparut.

PDV Sapan
La maison était en feu quand j'arrivais, je lâchais mon sac avant de courir à l'intérieur pour aller sauver ma famille. Je donnai un coup dans la porte et une boule se forma dans ma gorge quand je trouvais Akash effondré sur le sol. Je l'attrapais et le sortis de la maison. Il était dans un mauvais état, toute la partie droite de son visage était noire. Je me relevais pour retourner sauver mes parents. Mais la maison s'effondra sous mes yeux. Les flammes s'élevèrent dans le crépuscule.
Les médecins prirent soin de mon frère et je sus quelques heures plus tard que mes parents avaient été retrouvés. Mon père n'avait pas survécu, ma mère était encore vivante, mais il faudrait un miracle pour qu'elle survive vu l'état de ses blessures. J'avais l'impression que mon monde s'écroulait. Un des pompiers vint vers moi.
_ Ton père était un de mes amis. Toutes mes condoléances.
_ Que...
_ Ils ont été retrouvés sous les décombres de la maison, ton père s'est tout pris et à protéger ta mère avec son corps. C'est un héro.
_ Il l'a toujours été, murmurai-je.
Je me rassis en salle d'attente, les minutes me parurent des heures. On vint m'annoncer que ma mère n'avait pas survécu à ses blessures. Je n'arrivais plus à retenir mes larmes alors je me mis à pleurer silencieusement en suppliant que mon frère survive. Je ne pourrais pas supporter une autre perte. Je m'en voulais de ne pas avoir parlé à mon père. Une main se posa sur mon épaule. Je relevais la tête pour croiser le regard de Dinesh.
_ Comment vont-ils ?
Je secouais la tête ne voulant pas dire ce mot.
_ C'est pas vrai.
Comme un père Dinesh me prit dans ses bras alors que je pleurais de plus belle.
Les heures passèrent et le pays fut au courant de la mort de leur plus grand soldat. Un homme bon et aimé de tous. Un médecin vint me voir pour me dire que mon frère était réveillé et qu'il allait bien. Je rentrais dans sa chambre et je lui pris la main. Il me fit un pâle sourire avant de tourner la tête vers la fenêtre où se trouvait un siège vide.
_ Ils n'ont pas survécu... je n'ai pas pu les sauver.
_ Ne dis pas ça...
_ Sapan, je veux que tu dises que je suis mort. Ces enfoirés vont payer de s'en être pris à notre famille.
Je ne disais rien, je ne voulais pas lui dire non. Je savais que je ne pourrais pas lui faire changer d'avis. Je hochai la tête avant de faire le tour du lit pour m'asseoir sur la chaise.
_Sapan, papa était très fier de toi et il t'aimait. N'oublie jamais cela...
_ Je ne l'oublierai pas Akash.

________________________
Bonjour tout le monde, je sais je suis encore et toujours en retard mais bon là j'ai une bonne excuse. Mes partiels sur table ont été annulés (on aime les blocus) donc maintenant je dois les passer en distanciel. Les chapitres se suivront plus à la suite de celui-ci je suis encore désolée du retard, et ce chapitre n'est pas d'aussi bonne qualité que les autres mais c'était un point de vue qui m'était important ! En espérant tout de même qu'il vous plaise.
Gros bisous \(^v^)/

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