Loco d'elle(s)✅

By All-Ways_

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Il a toujours détesté le mensonge. Elle n'est que mensonge. Pourtant, il en est tombé dingue. Je ne dirai pa... More

Le plus important
Décision
Dédain
Foutu brésilien arrogant
Garce
Manigance
Martyre
Incompréhension
comédie
Effet miroir
Qui es-tu vraiment ?
Attachement
Sauvage
Rassure-moi
Motive-le
Cohabitation
Un meilleur homme
Confrontation
Piège
Profiteur
Changements
Nouveauté
Toi et moi
Promis juré
Frérot
Tu es nul
Guerre
Un seul
Bonheur
Ma merveille
Interdit
Une chance
Vivant
Fratrie
Et si ?
Merde
Ta vraie valeur
Tel que mon coeur le veut
Douce vengeance
Surprise
Fou de vous

Repoussante

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By All-Ways_

Porte cinq-cent-quatre-vingt, me répétai-je mentalement en cherchant la porte du regard.

Quand je la trouvai, je cognai en oubliant le mal que je ressentais au ventre.

Quelques secondes plus tard, un homme vint ouvrir la porte tenant Naélie profondément endormie dans ses bras.

Qui était-ce ? me demandai-je en regardant l'homme aux yeux turquoise.

Un client ? Un ami ? Le père des jumeaux ?

- Bonsoir, dis-je en portugais avant de me rendre compte qu'il ne devait surêment rien comprendre.

Mais il me répondit parfaitement  dans ma langue, ce qui m'étonna.

- Bonsoir, me dit-il en caressant le dos de Nael.

- Je suis venu apporter les affaires de Mila, dis-je en sortant le cellulaire et le portefeuille de mes poches.

- Elle les cherchait justement. Merci.

- Je suis Jaaziel, dis-je en soutenant son regard profond.

- Et moi Adam, dit l'homme.

C'était donc ce qu'elle cachait. Elle couchait avec un homme marié depuis longtemps et cet homme était venu la rejoindre ici.

- Qui est là ? entendis-je.

- Je vous laisse, dis-je dégouté.

- Jaaziel, il venait apporter ton cellulaire.

- Oh, c'était chez lui..

Je n'entendis pas la suite parce que j'étais déjà très loin.

Ibrahim le savait, n'est-ce pas ? c'était pour cette raison qu'il ne voulait pas que j'arrive à l'improviste chez son amie.

Il me cachait donc la vérité moi qui suis de sa famille pour cette... cette femme ?

Ne comprenant pas non plus pourquoi j'étais aussi dégouté, je montai dans ma voiture et me dirigeai chez Isaï, un de mes plus proches amis.

- Tu ne devrais pas être avec ton infirmier ?

- Non, je peux rester ici quelques jours ?

- Fais comme chez toi, mais tu ne vas pas inquiéter les autres ?

- Non, tout va bien aller, dis-je en me mordant la joue.

J'étais déçu, mais pourquoi ?

- J'ai simplement besoin de mes médicaments.

- Je vais aller te les chercher, me dit-il en prenant les clés de sa voiture.

- Prends la mienne, elle est déjà dehors et merci.

- Je reviens rapidement.

Il me laissa et une fois seul, je fus tenté d'aller me servir un verre d'alcool, mais je me souvins que je n'avais qu'un rein et qu'il était malade. Les deux ensembles faisaient à peine le travail d'un seul alors, je devais faire attention maintenant que je n'en avais qu'un.

Je me contentai d'aller me prendre un verre d'eau que je bus avant de réfléchir à tout ce que j'avais réussi par comprendre sur Mila.

Isaï me trouva dans cette position, assis devant son bar, un verre vide à la main, les yeux dans le vide.

- C'est le travail ?

- Non.

- Ta tante ?

- Non.

- Quoi alors ?

Il allait être choqué quand je lui dirai que c'était une femme.

- Une femme stupide.

- Une femme te met dans cet état ?

- Une femme stupide, oui.

Il ricana.

- Et qu'a fait cette femme stupide ?

- Je n'arrive pas à la comprendre, dis-je en me versant de l'eau.

- Explique.

Je bu et secouai la tête.

- Trop compliqué.

- J'écoute.

J'hésitai avant de tout lui raconter.

- Tu es certain que c'est elle qui est stupide ?

Je le regardai d'un air assassin et il haussa les épaules.

- Elle travaille avec toi. Tu le sais que c'est un travail et que dans ce domaine, un seul ne suffit pas.

- Et tout l'argent qu'elle a déjà gagné ? Et l'argent de mes contrats ?

- Elle a deux enfants.

- Et ? Elle devrait cesser pour ses enfants. Et si elle tombait malade ? ne devrait-elle pas faire quelque chose de plus sécuritaire et investir son argent gagné ?

- Peut-être que c'est ce qu'elle compte faire. Tu as pensé au fait que sa relation avec cet homme était sérieuse ?

- Tu plaisantes, j'espère. Tu laisseras ta petite-amie continuer à travailler avec un homme comme moi ? je ne suis pas gay, bon sang!

- Tu marques un point, mais... C'est leur décision. Elle a le droit d'être en couple avec qui elle veut.

...

- Et tu es ja-louuux, dit-il en copiant sa nièce.

- Dégage avec ta jalousie.

- Je suis sérieux.

- Pourquoi serais-je jaloux ? Elle est tout le temps caché sous une couche de maquillage, coucherait avec toi si tu lui offrais de l'argent et est refaite de partout, m'indignai-je.

- Toutes tes conquêtes étaient comme ça, Yazz et tu le sais.

Je ne dis rien.

- Elles sont toutes recouvertes de maquillage. Mon pote, tout le monde se maquille de nos jours, de plus c'est son travail qui la pousse à en faire autant. Pour l'argent, toutes les filles qui couchent avec toi espèrent te garder pour ton argent. Elles te manipuleront, te feront croire que : « ah, elles t'aiment, mais elles n'aiment que ton compte en banque. »

J'écoutai sa prêche sans dire un mot.

- Cette Mila, tu sais ce qu'elle veut donc tu sais déjà plus à quoi t'attendre. Elle est déjà plus honnête que Clarisse, si tu veux mon avis. Et depuis quand tu es dégouté par un cul refait ? Tu couches avec ses femmes aux jambes de giraffe et ayant des implants.

Je ne dis rien.

- Si tu ne te ressaisis pas, elle va rompre ce contrat et Clarisse va faire un pas de plus vers la liberté et encore un autre divorce.

- J'ai compris, dis-je.

- Vraiment ?

- Oui.

- En plus, si elle a eu autant de clients, tu crois que ton père l'aurait choisi ?

- Elle a eu beaucoup de clients, dis-je.

- Rectification. Crois-tu que ton père l'aurait choisi sans une assurance ?

Quelle sorte d'assurance pouvait bien avoir eu mon père ? Qu'est-ce qui lui permettrait de choisir Mila alors qu'elle connait beaucoup d'hommes influents ?

J'allais parler pour proposer mon idée quand je pensai à ce qu'Isaï m'a dit plus tôt.

Mila, c'était son prénom, mais le reste, ce que je voyais d'elle était-il vraiment réel ? Au début, elle m'avait fait croire que les enfants étaient de Liham, car elle ne voulait pas mêler sa vie privée son travail.

Alors, ce maquillage, cette attitude, cette voix parfois trop aigue, était-ce vraiment elle ?

Qui était-elle vraiment?

Je repensai au message d'Ibrahim et me sentis trahis encore une fois. Il savait. C'était parce qu'il ne voulait pas que je découvre l'identité de Mila qu'il lui avait écrit, compris-je.

Je vivais dans une pure comédie où tout le monde se déguisait, se cachait et mentait, me dis-je en me prenant la tête entre les mains.

Mila, Mila, qui est-tu ?

Cet Adam savait exactement qui elle était s'ils couchaient ensemble depuis si longtemps et qu'il se trouvait avec elle dans cette suite.

Oui, il savait.

J'avais l'impression d'être en pleine épisode de NCSI en ce moment.

Qui est cet Adam ?

Qui est Mila ?

Quelle était la vraie relation de Mila et Ibrahim pour qu'il me cache tout ça pour elle ?

Comment découvrir la vérité ?

À qui faire confiance ?

Comment me débarrasser pour de bon de Clarisse ?

Et le meilleur pour la fin, pourquoi me cassais-je la tête pour cette femme ?

Merde.

- Tu y vois mieux ?

- J'y verrai mieux quand j'aurais eu la réponse à ma dernière question, lui dis-je, en attendant, je vais chercher.

Mila

- Tu es sûr que tu ne peux pas rester plus longtemps ? demandai-je à Adam en l'aidant à faire sa valise.

- Oui, je suis certain. On a besoin de moi au bureau, me dit-il en se séchant les cheveux.

- D'accord, mais comment allons-vous faire si je reste coincée ici avec Jaaziel ?

- On se débrouillera. Je viendrai dès que je pourrai.

Je ne dis rien. Son aide avec les enfants et notre complicité allait me manquer.

- Je te le promets.

- Je le sais que tu le feras.

- N'oublie pas d'aller faire vacciner les jumeaux et toi non plus, d'ailleurs.

- Je le sais.

- Bien, tu me téléphone s'il y a quoi que ce soit.

- D'accord.

Il enfila ses bas, ses chaussures, mis sa montre avant de m'embrasser.

- À très bientôt, me dit-il en m'embrassant trois autres fois.

- Passe dire au revoir à tes enfants, dis-je en le regardant partir.

- Je n'allais pas manquer de le faire, me dit-il.

À sa suite, je le regardai embrasser les cheveux de nos enfants, saluer Amélie avant de nous laisser.

- Tu l'aimes ? me surprit-elle à me demander.

J'aimais mes enfants, Chris et ses deux complices et ma mère. J'appréciais Adam. Beaucoup même, mais jamais je ne mentirais en disant l'aimer.

- Nous ne nous aimons pas. Nous nous apprécions, dis-je.

Elle eut un sourire triste et hocha la tête.

- J'espère que tu connaitras l'amour et que lui aussi.

- Tu aimes quelqu'un toi, dis-je avec un petit sourire.

Amélie sourit et au lieu de mettre fin à la conversation, car je ne supportais pas la présence féminine, je partis chercher mon cellulaire et de la glace pour nous deux.

- Instruis-moi. Qu'est-ce qu'est l'amour ?

Ma gardienne me regarda d'un air surpris. Elle savait bien que je ne fréquentais pas les femmes. Je n'avais aucune amie. Mon cercle était rempli d'hommes, mais pas de femmes. Je savais depuis toute petite ce qu'étaient capables de faire les femmes et je les craignais. La volonté d'un homme à côté de celle d'une femme était très différente. Une femme voulant la vengeance, une femme remplie de haine faisait plus mal qu'un homme. Nous savons plus nous mettre à la place des autres, les prenions plus en considération alors, nous étions les meilleures pour manipuler et blesser, selon moi.

Mais je confiais mes enfants à cette femme alors je pouvais bien passer quelque temps avec elle.

- Alors ? demandai-je en souriant.

- Tu veux réellement savoir ?

- Bah, je te le demande, hein ? dis-je taquine.

Encore surprise, elle se détendit et commença à parler.

- Pour moi l'amour est tristesse, joie, chagrin, haine, colère, pardon et acceptance. On aime quand on connait réellement la personne et que l'on décide quand même de rester avec elle. On aime quand on respecte la personne, se met à sa place, cherche à la comprendre. On aime quand on soutient. On aime quand on souffre ensemble et l'amour se voit durant la souffrance, dans la peine, si tu veux mon avis.

- Se marier ou être ensemble depuis dix ans ne signifier rien pour moi. Ce qui est important est : as-tu su rester à ses côtés après qu'il t'a menti ? As-tu su rester à ses côtés alors qu'il t'a repoussé des milliers de fois disant qu'il voulait être seul ? As-tu pleuré la perte d'un membre de sa famille avec lui ? As-tu réussi à le regarder dans les yeux et lui dire que tu l'aimes après qu'il ait perdu son travail ? Ce qui compte n'est pas les roses, les poèmes ou les années passées ensemble, mais les épreuves surmontées ensemble.

Je pensais à Adam, non, jamais je n'avais fait ça. Quand tout allait bien, on se voyait, quand un problème subvenait, chacun se séparait pour l'arranger avant de se revoir. Cela avait été ainsi depuis le début entre lui et moi. Quand je suis tombée enceinte. Il m'a proposé de l'aide financière, mais du soutien moral ? Il me téléphonait, mais rien de plus. Il m'envoyait des cadeaux, je n'ai manqué de rien, mais je ne l'avais vu une seule fois durant ma grossesse.

- C'est le même principe pour l'amitié. Elle devient plus solide à cause des disputes, des crises d'adolescence, mais pas à cause du temps et ça, tu le sais, pas vrai ?

Oh que oui, Chris, Liham, Ibrahim et moi passions notre temps à nous disputer, nous frapper et maintenant ? Ils couperaient leurs mains pour moi et moi aussi.

- Raconte-moi, dis-je avant de prendre une cuillérée de glace.

- Te raconter quoi ?

- Ta rencontre avec cet homme, dis-je en m'allongeant sur le sofa.

- Qui te dit que j'ai un homme ?

Je ris et secouai la tête.

- Je ne suis pas stupide, tu sais ? Je sais bien que tu en as un dans ta vie. Quelqu'un ne connaissant pas l'amour ne pourrait pas en parler ainsi.

Elle me regarda avant de soupirer.

- C'est une histoire très clichée, me dit-elle.

- Je veux savoir. Je te raconterai ce que tu voudras, par la suite.

- Promis ?

- Juré.

Et elle commença à me raconter...

- Noooon, pour vrai ? demandai-je en éclatant de rire quand elle me raconta ce qu'elle avait fait à son mari.

- Je te le jure, je lui ai dit non juste avant, me dit-elle toute fière.

Je me tordais de rire.

- Tu as osé faire ça à ton mari et tu dis l'aimer ?

- Nous n'étions pas encore mariés, pour ma défense.

- Donc tu l'as repoussé juste avant qu'il ne vienne, demandai-je pour m'assurer d'avoir bien entendu.

- Tu aurais dû entendre sa réaction.

C'était à faire. Il fallait absolument que je fasse ce truc, me promis-je en riant toujours.

On continua à parler jusqu'à ce que Chris me téléphone au sujet de ma mère et comme d'habitude, ma bonne humeur chuta d'un coup. Après le coup de fil, je souhaitai bonne nuit à Amélie avant de partir dans ma chambre pour lire.

La lecture était mon refuge. Quand j'avais peur, je lisais, quand j'étais stressée, je lisais, quand j'allais bien, je lisais et quand j'avais envie de pleurer, comme en ce moment, je lisais et pleurais pour libérer la pression.

Alors, seule dans ma chambre, me forçant à rester silencieuse, je pleurais à chaudes larmes.

Quand cela prendra-t-il fin ? Je n'en pouvais plus, me dis-je en m'entourant de mes bras.

Doucement, je me berçai en fixant le mur devant moi.

Une fois calmée, je partis chercher mes enfants, les installai dans le grand lit à mes côtés avant de chercher un endroit où rester en attendant que Jaaziel décide retourner en France.

Par la suite, épuisée, entourée de mes enfants, je me laissai emporter par le sommeil.

Le lendemain, comme demandé, je n'allais pas voir Jaaziel. Les trois jours suivants non plus, pour être honnête. Je ne me sentais en forme pour une dispute. Je désirais avoir la paix.

Mais après quatre jours, que je voulais ou non, je devais aller le voir, pour jouer ma comédie.

J'étais en train de me maquiller quand soudainement, la rage me saisit. J'en avais marre, pour être franche. Marre de me maquiller autant, de mettre des lentilles, de mettre des vêtements qui ne me représentaient même pas, de mettre une foutue perruque.

Il était temps pour moi que je mette fin à tout ça, que je puisse enfin passer une journée sans être obligée de feindre d'être stupide ou encore intéressée. Dans le cas de Jaaziel, je pouvais être aussi froide que je voulais, ce qui aidait, mais je devais quand même tout cacher de moi, faire attention à mes ongles, à ne jamais le voir sans maquillage, faire attention à tout, car il était très observateur. Cela ne m'étonnerait même pas qu'il sache déjà que rien chez moi n'était vrai ce qui lui donnera raison sur tout, car il me traitait de bimbo.

Merde, pourquoi avais-je accepté ce contrat ? Je savais pourtant bien que je ne devais pas rencontrer trop souvent dans une semaine mes clients.

Je balançai la perruque dans ma main derrière moi avant de jurer et de me mettre à marcher dans ma chambre.

Je devais annuler ce contrat, me dis-je en me mordant le pouce.

Quoi, quoi, quoi faire ? me demandai-je en tapant du pied.

Jaaziel le lendemain

Je venais de terminer mes exercices avec Kendrick et me douchais pour sortir dans le but de voir mon cousin. Depuis que j'ai été chez Isaï, tout prenait de la place dans mon esprit et assez rapidement, même. En repensant à tous ces derniers jours, j'avais pû trouver plusieurs moyens d'apprendre la vérité, mais chaque chose en son temps.

Je sortis de la douche, m'essuyai avant d'aller m'habiller pour sortir.

Je venais de descendre les marches quand je vis Mila dans le salon.

- Je me cherche un appartement pour le temps que tu resteras ici, tu m'aides ? me dit-elle en se levant.

- Ton homme ne peut plus payer pour l'hôtel ?

- Je ne couche pas avec ton père, aux dernières nouvelles et il me paie l'hotel. Il m'a dit de te dire que j'avais carte blanche. Ta petite-amie doit vivre dans le luxe, donc, si tu le veux bien, allons aussi faire du shopping après, me dit-elle.

Cette femme... Croqueuse de diamant, escroc, elle était tout!

- Débrouille-toi toute seule.

- Donc, j'ai cherché des appartements, j'en ai trouvé plusieurs. Je ne me serais pas tournée vers toi, mais Ibra est reparti en France ce matin sans me le dire, donc... C'est toi, dit-elle en regardant ses ongles.

- Prends un taxi.

- Tu vas me servir de chauffeur, merci de me rendre ce service.

Je l'insultai en portugais de toute les manières possibles avant de me diriger vers la porte.

- Merci, tant de mots gentils, me dit-elle.

Elle avait compris ?

- J'ai demandé à Adam et à Ibrahim comment ils insulteraient une femme en portugais ensuite j'ai demandé à Ibra comment toi, tu insulterais une femme et il avait raison, tu ne mâches pas tes insultes envers moi.

Cette femme...

- Où veux-tu aller en premier ?

- L'appartement, shopping et ensuite pour les meubles.

- Pourquoi tout faire en une journée ?

- Parce que j'ai beaucoup mieux à faire que de te voir tous les jours, Jaaziel, me dit-elle d'un ton maternel ce qui m'agaça.

La garce était de retour et en force, me dis-je.

- Tu montes ou pas ? demandai-je agacé de la voir prendre autant de temps pour s'approcher de la voiture.

- Ces Jimmy Cho sont trop hauts, tu m'en achèteras d'autres, s'il te plait.

- Tout ce que tu voudras, mais ne viens pas chaque jour, s'il te plait.

- Merci, mon chou. Zanotti est ma marque de la semaine, je compte sur toi pour me gâter, mon chou.

J'eu des frissons, cette fois.

Elle le faisait exprès, je le savais.

On partit visiter les appartements et encore une fois, elle exagérait. Piscine, spa, haute sécurité, elle comptait vraiment profiter, pas vrai ?

À la fin, elle prit l'appartement le moins couteux, mais le seul sans meuble ce qui, au final, après quelques dépenses, deviendra, plus couteux.

Par la suite on alla magasiner. Elle changea complètement sa garde-robe, mais le point positif était qu'elle avait abandonné les vêtements courts. Elle avait choisi des vêtements de longueur acceptable.

- Tu ne prends rien pour tes enfants ?

- Non.

- Tu ne paieras rien.

- Et c'est justement le problème. J'en ai fini.

Fatigué de marcher ici et là, je partis m'assoir une fois l'avoir déposée devant un magasin de meubles.

Pourquoi faisait-elle tout ça ?

Ah, je ne vais même pas essayer de la comprendre. Mais moi aussi j'allais la faire suer.

Après une heure, elle avait déjà fini.

- Déjà ? demandai-je.

- Oui, dit-elle en tenant un magazine dans sa main.

- Je sors ce soir, dis-je.

- D'accord, et ?

- Tu m'accompagnes.

- Non.

- Dans le contrat, c'est stipulé que tu dois m'accompagner entre midi et minuit.

- Tu ne vas pas rester seulement une heure en boite, me dit-elle.

- Nous ne parlons pas d'heure du brésil. Il n'a jamais été spécifié quelle fusion horaire...

- Jaaziel, ne joue pas avec moi...

- Donc, utilisons...

- Je refuse.

- Pas mon problème.

- J'ai deux bébés qui m'attendent, me dit-elle.

Ah, elle redevenait normale.

- Tu seras de retour avant qu'ils ne se réveillent pour manger durant la nuit. Je passerai te prendre à minuit.

- Jaaziel...

- Minuit à ton hôtel, dis-je en me dirigeant vers la voiture.

- Tu sais que tu me fais un vrai coup de salaud ?

- Tu montes ou pas ?

- Comment peux-tu être ainsi ? me demanda-t-elle la voix secouée.

- Mila, monte, je veux rentrer et me reposer.

- Je ne les ai jamais laissés seuls durant la nuit, entendis-je.

- Il faut une première fois à tout.

Je n'allais pas le faire et si je savais qu'elle allait partir en larmes une fois dans la voiture, je ne l'aurais pas non plus dit, me dis-je quand je l'entendis partir en larmes.

Choqué qu'elle pleure, je restai en silence, ne se sachant pas comment réagir.

- Tu es sérieuse ? demandai-je.

- Ramène-moi à l'hôtel, dit-elle.

- Écoute, je n'étais pas...

- L'hôtel, me dit-elle.

Sans dire un mot, me sentant plus qu'imbécile de l'avoir fait pleurer, je voulais même me racheter. Pourquoi étais-je aussi méchant avec elle alors qu'elle avait quitté ses amis pour venir me soutenir lors de mon opération ?

Elle m'avait sauvé la vie une fois et pour la mère qu'elle était, je devais la respecter.

- Je te présente mes excuses.

Elle ne dit rien, sortit tout simplement ses lunettes de sa valise et les mis.

- Je ne comptais pas te faire sortir ce soir. Je ne te séparai jamais de tes enfants. Tu m'as simplement fait passer une mauvaise journée et je voulais une revanche, lui confiai-je.

- Tu es stupide.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi pleure-tu pour simplement ça ?

- Mes enfants ne sont pas simplement ça, dit-elle en haussant le ton.

- J'ai mal parlé, mais il y a plus que ce que j'ai dit, non ? demandai-je en attendant au feu.

- Non, rien d'autre.

- Tu en es certaine ?

- Oui.

Elle mentait.

- J'ai des mouchoirs dans...

Mais elle avait déjà sorti son petit paquet de mouchoirs. Bon, d'accord.

- Je vais cesser de te taquiner, d'accord ?

- Je n'ai pas besoin de ta pitié.

- Je vais arrêter d'être désagréable, je suis courtois, habituellement.

- Si tu le dis.

- Tu peux me croire et je vais te le prouver.

- Si tu en es capable.

- J'en suis capable.

- Nous verrons.

Je me remis à conduire en silence.

Il était vrai que j'étais trop sur son dos.

Arrivés devant l'hôtel, au lieu de simplement déverrouiller sa porte attendre qu'elle descende, je restai en silence, cherchant mes mots.

- J'amènerai quelques amis pour t'aider à t'installer. Si tu veux peindre la chambre des enfants, nous le ferons.

- Je... d'accord, merci.

- Quand arriverons les meubles ?

- Dans une semaine.

- D'accord. On peut peindre demain, si tu veux.

- D'accord, merci.

- À demain, Mila, dis-je en déverrouillant la portière.

- À demain, dit-elle en quittant la voiture.

Je la regardai partir avant de rapidement envoyer un message à Yuri et quelques autres pour leur parler du plan de demain.

J'aurais pu engager des professionnels, mais je voulais moi-même m'impliquer.

Puisqu'ils étaient habituellement libres le vendredi, ils acceptèrent. Satisfait, je passai voir ma tante comme prévu avant d'aller voir deux autres personnes.

Le lendemain, ce fut avec les yeux cachés que Mila rencontra Yuri, Isaï, Christiano et les autres. Elle avait apparemment eu une réaction allergique puissante qui rendait ses yeux très sensibles à la lumière.

Mais encore une fois, elle mentait. Je le savais.

Les autres peignirent tandis que je l'aidais à placer la vaisselle dans les placards et à arranger la cuisine puisque je ne devais pas garder mes bras soulevés trop longtemps.

- Merci de m'aider avec tes amis, c'est très apprécié, me dit-elle en essuyant le comptoir.

- Ce n'est rien.

- Je vais aller leur acheter à manger, me dit-elle.

C'était sa manière de me dire de venir avec elle.

- Je vais leur demander ce qui leur fait envie, alors. Tu peux continuer, j'irai seul, dis-je.

- D'accord, merci.

- Ce n'est rien, dis-je avant de partir.

J'allais m'informer auprès des autres avant de monter dans ma voiture.

J'allais démarrer quand je remarquai un bout de plastique sur le siège passager.

Voulant l'enlever, je le saisis de mes doigts pour me rendre compte que ce que je pensais être un bout de plastique étais plutôt une lentille. Une lentille brune.

Qui... ?

Mila...

- Combien cache-tu ? dis-je en soupirant.

À quoi ressemblait-elle vraiment ? me demandai-je.

Elle n'avait pas les yeux bruns, c'était clair.

Je repensai à ses enfants avant de penser à ce que j'avais appris il y a deux jours; Adam était le père des jumeaux.

De quelle couleur était tes yeux, Mila ?

Je repensai au bleu des yeux des jumeaux avant de secouer la tête.

Même s'ils étaient bleus, Mila n'avait rien avec cette jeune femme au magnifique visage et à la douce voix, dis-je.

Je me frottai le menton, les yeux sur le verre avant de prendre ma décision.

Ne souhaitant pas perdre plus de temps pour exécuter mon plan, je partis acheter à manger pour les autres et retournai rapidement à l'appartement.

Après avoir donné leurs mets aux autres qui se racontaient des conneries, je partis rejoindre Mila dans la cuisine.

- Tu as fait tomber ça hier, dis-je en lui montrant la lentille.

Je ne parvins pas à deviner son regard puisque ses lunettes la cachaient.

- Merci, je me demandais où je l'avais laissé, malheureusement je ne peux plus l'utiliser. Tu pourrais me conduire quelque part où je pourrai en acheter ? me dit-elle, en prenant calmement la lentille qui était sur mon index.

- C'est tout ?

- Tu voulais que je te saute dans les bras ?

- Ces lentilles que tu mets ne sont pas pour t'aider à mieux voir, dis-je.

- Merci de me l'avoir apporté, le reste ne te regarde pas.

- Je peux vérifier quelque chose ?

- Que veux-tu vérifier ?

- Enlève tes lunettes.

- Non.

Bien sûr qu'elle allait refuser.

- Mila...

- Je ne suis pas obligée de te montrer mon vrai visage.

- Tu sais trop sur moi pour que je ne sache même pas quelle est la couleur de tes yeux.

- Non.

- D'accord, dis-je. D'accord, je ne te forcerai pas plus, dis-je en ouvrant la fenêtre.

Sans dire un mot de plus, je la laissai et allai rejoindre les autres.

Participant à leur conversation, je mangeai mon repas beaucoup trop santé à mon gout avant de retourner me mettre au travail. Quand elle me vit arriver dans la cuisine, elle recula.

- Détends-toi, je ne suis pas un forceur, dis-je.

Elle ne dit rien et se remit à nettoyer les placards.

Cela faisait une trentaine de minutes qu'elle nettoyait quand elle poussa un cri.

- C'est quoi ça ?! cria-t-elle en recula.

Satisfait, je souris. Je me disais bien que j'avais vu une énorme araignée proche de la fenêtre, tout à l'heure. Lentement, je me tournai, regardai l'araignée et Mila qui sautillait pour s'éloigner de la bête inoffensive.

Je me retins de ne pas rire et tout envie de rire me quitta quand les lunettes de Mila tombèrent.

Adieux chères lunettes, dis-je en regardant le visage et les yeux verts de Mila avec surprise.

Le soulagement que je ressentais me fit presqu'oublier l'ouragan que je venais de déchainer.

- Tu as tout prévu! M'accusa-t-elle.

- Pardon ? Comment pouvais-je avoir prévu une araignée dans le placard ? dis-je indigné sous le regard des autres.

- Ne mens pas, Jaaziel.

- Je ne mens pas.

- Tu as fait ça pour simplement voir mes yeux.

Les autres parlant simplement Anglais et portugais ne faisaient que nous regarder nous disputer, ne comprenant rien.

- Pas du tout.

- Assume au moins!

Elle était plus qu'en colère.

- Et l'araignée ? dit Yuri en anglais, montrant la bête s'approchant plus de Mila.

Elle qui avait suivit le doigt de Yuri cria et bondi pour s'éloigner ce qui me fit rire.

- Je te déteste! Jaaziel, tu entends ?

- Oui, oui, je t'ai entendu, dis-je en riant.

- Imbécile.

Riant toujours, je ramassai l'araignée et allai la jeter par la fenêtre.

- C'était une araignée domestique, dis-je.

- Et ?

- Quelqu'un garde des araignées dans cet immeuble.

Elle prit peur et je ris encore une fois.

Mila, durant la soirée

En rentrant à l'hôtel la première chose que je fus fit de me débarrasser de mes verres de contact. Jaaziel, j'aurai toujours une avance sur toi, dis-je en souriant.

Rapidement, je me démaquillai, lavai mon visage, me changeai et enfilai un short ainsi qu'une camisole avant d'aller rejoindre mes deux amours dans leur chambre.

- Je pars rapidement chercher à grignoter en bas, j'arrive, me dit Amélie.

- D'accord, pas de problème! Dis-je en dansant avec Naélie.

Hier, en me rendant compte que j'avais perdu une lentille, j'avais pris peur, mais en même temps, avais trouvé une solution.

- Comment a été la journée ? demandai-je en embrassant ma fille.

- Chargée, et la tienne ? entendis-je dans mon dos.

Rapidement, je me tournai et fixai l'homme devant moi, sous le choc.

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