Je fais tout mon possible pour ne pas m'endormir sur lui. Franchement, j'ai hâte de retrouver le fils de ce Ganon.
Nous arrivons à notre destination tard le soir et je n'ai qu'une envie : dormir. Je me couche dans l'herbe humide en regardant les premières étoiles apparaître.
Link s'occupe de faire cuire la viande que Malon nous a donné avant que nous partons de son auberge.
- Tu connaît Malon depuis quand., demande je curieuse mais je pense surtout un peu jalouse.
- Depuis que je suis né. C'est la demie sœur.
- Ta demie sœur ?!, m'exclame je.
- Bah oui. Tu sais ce qu'est une demie sœur au moins ?
J'hoche la tête complètement soulagée par cette nouvelle et il continue.
- Mon père était un peu... partout on va dire. Oh ! Que j'ai honte..., dit il en cachant son visage avec ses mains., Ça m'a valu trois demi frère et sœur.
- Ah oui... Quand même.
Je me lève pour me placer face à lui, séparé par un petit feu.
- Tiens., souffle t il en me tendant un gros morceau de viande que j'attaque à pleine dent, Mais parlons d'autre chose. Tu... Tu veux bien me parler du monde réel ?
- Je... Oui, bien sûr.
Je lui raconte l'évolution humaine, les deux grandes guerres, la conquête de l'espace, les progrès technologiques et plein d'autres chose qui le font s'exclamer de plus en plus fort.
Cette discussion me fait oublier ce malaise qui planait entre nous deux.
Quand je finis enfin de manger ma viande qui est maintenant froide, le soleil pointe s'le bout de son nez à l'Ouest.
- Déjà ?, dis je à moitié endormi.
- Oui et à cause de toi, j'ai pas dormi.
- Moi non plus et je tiens à dire que c'est toi qui a insisté pour que je te raconte tout ça !
- Bon ok, j'avoue, c'était intéressant.
Il se lève et piétine ce qui reste de notre feu. Il attrape la cane à pêche qui est accroché sur le flanc d'Epona et m'invite à le suivre. Il s'assoit un peu plus loin, au bord d'une gigantesque étendue avec au centre une sorte de temple engloutie par les algues et les eaux.
- C'est quoi là bas., demande je en m'asseyant et en pointant ensuite du doigt le bâtiment.
- C'est le domaine Zora.
Je ne cherche pas à savoir ce qu'est ce domaine. Je finis par m'allonger et m'endormir, incapable de tenir une nuit blanche.
Quand j'ouvre de nouveau les yeux, le soleil m'éblouie et pendant un bref instant, je me crois dans mon lit à l'internat. Les sensations de l'herbe qui me chatouille le cou et les chevilles, et l'odeur humide de l'atmosphère me prouvent le contraire.
Je me lève directement sur mes jambes ce qui me provoque un petit tournis.
J'observe Link et son petit tas de poisson sa gauche.
- Bien dormi ?, demande t il sans quitter du regard le capuchon flottant.
- Oui, merci.
Il se lève pour ramener le fil de sa canne à pêche et l'enrouler autour du manche. Il prend ensuite sa récolte dans un grand chiffon et il le met dans une des sacoches accrochées à la selle d'Epona.
Je regarde Link et lui demande d'une voix faible :
- On commence par interroger qui ?
- Le marchand du lac, il habite à cinq minutes d'ici.
Je me tourne pour voir une petite maison perchée sur la seule colline visible au alentours. Je regarde brièvement Link qui prend les traines de sa jument et commence a se diriger vers notre premier témoin ou je ne sais quoi. Je le suis en entament une petite discussion sur ce marchand qui se termine assez rapidement puisque la route n'était pas si longue. Il m'a juste conseillé de ne pas boire une de ses potions qui pourrait me rendre rapidement soûl.
Nous rentrons sous le tintement d'une petite clochette. Un frisson de dégoût me vient quand je vois des animaux morts et des plantes se baigner dans un liquide violet.
Link, lui, a un petit rictus qui se transforme en sourire quand le marchand arrive. C'est un homme d'une quarantaine d'année au crâne chauve et aux dents jaunes.
Son sourire, certes très chaleureux et accueillant, me dégoûte encore plus que les cadavres entubés.
- Bonjour Link., dit il en s'approchant du blond, Comment vas tu depuis le temps ?
- Très bien et toi ?, répond Link en lui tentant sa main.
- Je galère sur une de mes expériences mais sinon ça va plutôt bien.
Ils se serrent la main avant que le marchand se tourne vers moi.
- Bonjour Mademoiselle, je me présente : David et je suis marchand et scientifique.
Il fait demi tour et fouille sur les étagères avant de me tendre une solution rougeâtre.
- Le voyage a dû te fatiguer. Tiens. Bois ça.
Je regarde Link qui me déconseille du regard de boire cette chose. David le remarque et il range immédiatement sa potion.
- Il faudrait que t'arrêtes de prévenir les gens de mes tests parce que j'au de moins en moins de cobaye...
- Heu... Oui, oui..., souffle Link, Sinon on est venu pour te poser quelques questions.
- Je t'écoute.
- Est ce que tu as vu des apparitions anormales ces derniers temps ?
- Non., répond le marchand complètement désintéressé en bidouillant un vieux truc.
- David !, interpelle Link, C'est important, s'il te plaît !
- Je... Oui... Mais non non, je n'ai rien vu.
- On peut s'installer pour quelques jours ?, demande Link, Histoire que j'ai le temps de fouiller les environs.
- Oh ! Bien sûr. Il me reste justement deux lits libres mais qui sont dans la même chambre. Ça ne vous gêne pas ?
- Non..., dis je en pensant l'inverse rêvant depuis un moment d'intimité.
- Merci David.
Nous prenons rapidement nos affaires et nous les montons dans notre chambre. Je rentre la première et je constate que nous sommes bien loin du confort de l'auberge de Malon. Je soupire et Link ne tarde pas à m'imiter.
- C'est toujours mieux que le sol., dit Link.
- On va dire ça...
On range notre petit bazar dans le placard avant de redescendre pour donner le tas de poissons péché par Link durant ma sieste. David nous remercie brièvement et il met le tout dans sa cuisine.
Le blond le prend à part dans un coin du salon.
- Je vais partir pour le reste de l'après midi., me chuchote t il a l'oreille, Fais vraiment attention aux choses qu'il te propose, j'aimerais te retrouver entière.
- Emmènes moi avec toi., dis je en m'accrochant à son bras, Il me fait peur. Je ne veux pas rester ici.
- S'il te plaît (T/p)... Je ne peux vraiment pas y aller avec toi.
- Mais tu vas où ?
Il se gratte l'arrière de la tête en hésitant quelques secondes :
- Au domaine Zora.
- Mais c'est sous les eaux !, l'exclame je en le lâchant.
- Laisse moi faire. Je te demande juste de rester dans cette cabane.
Je réponds sèchement par un "ok" avant de remonter dans ma chambre légèrement en colère. Je me couche en passant ma tête sous mon cousin mais essayer de ne pas m'énerver mais je finis par m'endormir.
Lors de mon sommeil, je fais un rêve extrêmement réaliste.
Une silhouette floue lève la main et crée du bout de ses doigts la même faille noire que j'au vu à mon internat. Elle se retourne et elle semble parler à quelqu'un que je n'aperçois pas. Sa voix est grave et assez frêle :
- Il ne m'en reste qu'un et il est pour toi.
Un souffle balaye la personne et son portail comme un nuage.
Le visage de Ghirahim me parvient et il me crache quelques mots au visage :
- Tu n'es qu'une erreur dans le monde fictif...
Il disparaît et celui d'Andy vient terminer sa phrase :
-... Et dans le monde réel aussi !
Je sens une présence à ma gauche je tourne la tête pour voir un personnage hideux tenir les poignets d'une jeune femme qui crie à ce qu'on la lâche.
Ma vision se trouble et je me retrouve dans une salle immense où il y a une femme et deux soldats dont un des deux se met à hurler :
- Vos prisonniers ont été capturés, princesse Zelda.
- Amenez les moi ici., ordonne la jeune fille.
Je le vois au côté de Link, les mains attachées dans le dos et le regard noir.
- Espèce de..., marmonne mon double entre ses dents.
J'entends un toussotement derrière moi. Je me retourne pour faire face à Link qui me sourit doucement. Je jette un coup d'œil au dessus de mon épaule mais il n'y a plus rien.
- Je t'aime., dit il n s'approchant dangereusement de moi.
Et puis je me sens tomber avant que ses lèvres se touchent les miennes.
Je me réveille brutalement. Je me redresse, attelante et le coeur cognant violemment ma poitrine. J'essuie la lueur froide qui dégouline de mon front.
Je tourne la tête et je vois Link dormir tranquillement sur le lit d'en face. Un rayon de la lune éclairé son visage apaisé et ses cheveux mouillés.
Je me lève et je sors de la cabane en silence pour apprécier la fraîcheur de la nuit. Je m'allonge dans l'herbe et je tente de réfléchir aux choses que j' ai vu en essayant de m'arrêter sur chaque détailles, même ceux qui ne sont pas intéressants.
Comme je n'arrive pas à en trouver une conclusion et que le soleil se lève, je rentre pour grignoter un peu avant de remonter dans ma chambre pour finir ma nuit.