Walls Could Talk

By AlNyGreen

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La vie de Cameron a brutalement basculé, il y a un an. Il lui faut, aujourd'hui, se reconstruire et surtout o... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Épilogue
Remerciements

Chapitre 30

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By AlNyGreen

< 07 Janvier 2018 >
Cameron

S'il y a bien quelque chose que je ne voulais pas, c'était revenir au lycée. Il y a eu trop de chamboulements dans ma vie ces dernières semaines. L'abandon total du tennis, le vide sidéral de mon avenir, le baiser avec Sophie et la déception avec Tee. Ça fait trop pour moi. Je ne peux pas faire face à tout ça. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai éteint mon téléphone et que je l'ai caché en haut de mon armoire, dans mon sac de tennis. J'ai au moins régler un de mes problèmes. Certes de manière assez brutale mais je n'avais pas le choix.

Je sais aussi que je vais voir Sophie, seul à seule pour notre émission et je sens qu'elle va vouloir reparler de ce baiser. J'ai tout fait pour y échapper à la fête mais aujourd'hui, je ne pourrais pas y déroger. A moins, de ne pas aller au lycée.

Je soupire et ne me gêne pas de redire ce que je pense à ma mère alors qu'elle se gare devant le lycée.

- Vraiment une semaine supplémentaire à reposer mon genou m'aurait fait du bien.

- Ton père et ton médecin n'ont vu aucune contre-indication pour que tu reviennes ici. Et moi, j'en ai marre de te voir déprimer et errer comme une âme en peine dans la maison.

- Je ne déprime pas ! lancé-je, outré.

- Si ! Et ton psy est de mon avis.

Je grogne parce que je n'en ai rien à faire de ce que ce psy peut bien penser.

- Cameron, commence-t-elle en posant une main sur ma cuisse, je t'aime. Je veux le meilleur pour toi et rester à la maison à broyer du noir parce que tu ne peux plus jouer, ne t'aidera pas.

Ça ne m'aidera peut-être pas mais au moins je pourrais m'abrutir en lisant des tonnes de bouquins comme je l'ai fait pendant les trois dernières semaines.

- Je sais, c'est dur de ne plus avoir le tennis dans ta vie et je ne vais pas te mentir, même pour moi, c'est dur de retrouver une vie sans le tennis après autant de temps. Et j'ai peur à chaque seconde qui passe.

Je fronce les sourcils. J'oublie trop souvent que le tennis n'était pas seulement ma vie. Il était aussi celle de ma mère. Elle a tout abandonné pour m'aider à réaliser un rêve qui n'est plus d'actualité. Mais surtout je lui ai fait une promesse bien trop éprouvante pour elle.

- Mais on va rebondir comme le tennis nous l'a appris. Quand tu perdais un match, est-ce que tu baissais les bras ?

- Non...

- Et bien là, c'est pareil. Ce n'est qu'un match de perdu. Il suffit juste de retrouver un autre adversaire et de tout faire pour réussir.

Les métaphores de ma mère me donnent un peu mal au crâne mais dans le fond, je sais qu'elle a raison. Mais pour le moment, c'est trop dur parce qu'en dehors du tennis, rien ne me plaît. Rien.

- Et ce n'est pas en restant allongé sur notre canapé que tu vas trouver un nouveau souffle à ta vie. Tu es jeune, profites-en. Tu n'as jamais pu le faire à cause du tennis.

Je hausse les épaules. Je ne veux pas profiter de quoique ce soit si c'est pour être comme les mecs que j'ai vus à la fête de Fiona. Je ne veux pas boire à en vomir derrière un buisson. Je ne veux pas draguer la première personne que je croise. Je ne veux pas qu'on m'abandonne dès qu'on a autre chose à faire de plus intéressant.

Ma mère me tapote légèrement la joue avant de me faire une douce caresse. Elle me sourit et sort de la voiture. Je souffle à fond et entend le coffre s'ouvrir derrière moi. Je ne peux plus reculer. Elle ne changera plus d'avis à présent. J'ouvre ma porte et dans un mouvement d'automate, je me tourne pour sortir plus facilement. Je grimace légèrement quand je pose les pieds sur le béton et que j'appuie sans le vouloir sur la mauvaise jambe.

- Tu peux pas attendre que je t'apporte tes cannes ? râle ma mère à deux mètres de moi.

- Béquilles, la corrigé-je.

Le mot « canne » me donne l'impression d'avoir cent-sept ans. Ma mère lève les yeux au ciel et me donne mes béquilles. Je fais un pas sur le côté et me débrouille maladroitement à fermer la portière.

- Je vais t'accompagner jusqu'à ton internat, m'annonce-t-elle alors qu'elle ait retourné à l'arrière de la voiture. Tu peux pas tout porter seul.

- Raison de plus pour rester à la maison, soufflé-je malgré moi.

- On va pas revenir sur ça.

- Cameron ? m'appelle une voix grave sur ma gauche.

Je tourne la tête et remarque Théodore à quelques mètres de moi, son sac de cours sur le dos et un sac de voyage à la main. On reste, comme souvent, à se regarder sans se dire un mot jusqu'à ce que ma mère revienne à côté de moi.

- Bonjour, le salue-t-elle, souriante.

Il en fait de même et remonte son sac à dos. Il se racle la gorge et me demande, un peu mal à l'aise :

- Qu'est-ce... Qu'est-ce qui t'est arrivé ?

Il pointe mon genou où j'ai dû mettre une attelle.

- Je me suis fait opérer avant Noël. Le cartilage.

Il grimace comme si le simple fait de parler de l'opération le faisait souffrir.

- Tu... Tout s'est bien passé ? Tu n'as pas trop mal ?

- Tout va bien.

Ma mère tourne sa tête vers moi, étonnée de ma réponse. C'est vrai que ça fait plusieurs jours que je me plains de douleurs pour pouvoir éviter le lycée mais il est hors de question que je me plaigne auprès de Théodore.

- On peut pas en dire autant pour le transport de ses affaires ! intervient ma mère en soulevant mon sac.

- Oh mais attendez, je peux le faire si vous voulez !

- C'est vrai ? s'écrie-t-elle, joyeusement. Tu ferais ça ? Ça serait vraiment adorable. Et ça m'arrangerait parce que je suis assez pressée, j'ai un rendez-vous.

Elle ment. Elle ment ! Je le sais. Je suis outré. Je me tourne vers ma mère, les yeux grands ouverts. Elle ne va quand même pas lui demander de faire ça et pourtant, je les vois s'avancer l'un vers l'autre.

- Non mais attendez ! m'exclamé-je en les rejoignant. Je peux me débrouiller tout seul.

- Mais je sois pas stupide, Cam. Ton ami se propose gentiment, alors laisse-le faire !

Je respire à fond pour ne pas m'énerver après elle et remarque que Théodore a déjà tout en main.

- T'inquiète pas, ça me dérange pas, m'affirme-t-il, avec un grand sourire. Je t'attends là-bas.

Il me fait un signe de la tête avant de dire au revoir à ma mère. Ma tête fait un brusque quart de tour vers elle pour la foudroyer du regard.

- Ca va pas de faire ça ? Je le connais pas ce mec !

- Je n'ai rien fait. C'est lui qui s'est proposé.

Enfin vu la manière dont elle a dit les choses, il n'avait pas vraiment le choix puisqu'il est bien élevé. Je soupire tandis qu'elle m'embrasse la joue.

- Et il t'a dit que ça ne le dérangeait pas. Allez, passe une bonne semaine. Je viens te chercher vendredi midi.

Elle m'embrasse la joue, me sourit une dernière fois et contourne la voiture. Elle monte dedans et ne met pas longtemps à disparaître de la cour. Théodore n'a pas disparu, lui. Il est exactement à l'endroit qu'il m'avait indiqué. Je ne vais pas mentir, ça ne me dérange pas de passer du temps avec lui, c'est le fait qu'il doive porter toutes mes affaires qui me gêne. Je le rejoins et lui dis aussitôt :

- Je suis désolé.

- Pour quelle raison ?

On commence à avancer et entrer dans le lycée. Je n'ai pas un rythme très rapide. J'ai toujours détesté marcher avec des béquilles. Mais il me suit, sans rechigner.

- Que tu doives faire ça alors que tu es déjà bien chargé.

D'ailleurs, je jette un coup d'œil à ses sacs et lève un sourcil, perplexe. Qu'est-ce qu'il fait avec ça ? Sophie n'est pas à l'internat alors pourquoi son frère y serait ?

- T'es à l'internat toi ?

- Pourquoi tu me demandes ça ?

Je lui montre d'un mouvement du menton, son sac de voyage et il semble se détendre.

- Ah ! Non, non... Je... Ce sont mes affaires de sport.

- Ah ok ! lâché-je.

Pour passer le temps, il me demande gentiment ce que j'ai fait pendant les vacances de Noël et la conversation se fait naturellement jusqu'à arriver dans ma chambre. Il pose ses charges sur mon lit et fixe un instant mon poster qui cache le trou. Un fin sourire apparaît sur ses lèvres et il me dit :

- J'aime bien. C'est beau !

- Merci...

Je baisse la tête parce que moi, je crois que je ne l'aime plus tant que ça. Entre la balle de tennis qui est représentée dessus et le trou qu'elle cache, cette affiche éveille en moi que de la colère comme je m'y attendais. Je me passe une main dans les cheveux, mal à l'aise.

- Bon, ben te voilà, à bon port ! Je vais... Te laisser !

Je hoche la tête de haut en bas et le remercie. Il fait un geste vague de la main pour me signifier que je n'ai pas besoin. Il passe à côté de moi, pose une main sur mon épaule et me souhaite bon courage avec mes béquilles dans les escaliers du lycée puis il part. Je ferme les yeux comme pour profiter de la douceur de sa main qui n'est même plus sur moi.

Soudain, je me reprends. J'ai quelque chose à faire maintenant. Je m'assieds sur mon lit, ouvre mon sac et en sors du papier cadeau que j'ai récupéré de Noël. Je soulève l'affiche et remplis le trou du papier. Je sais que Tee pourra toujours le retirer mais il comprendra comme ça que je ne souhaite plus communiquer avec lui.

Je ne mets pas longtemps et finis par arracher le poster. Je souffle et cherche dans mon sac ce que ma sœur m'a gentiment offert pour Noël. Un tableau avec une citation d'un livre de John Green. Je crois que Callie me connait mieux que je ne le pensais. Je place les fixations autocollantes que mon père m'a données pour m'éviter de faire des trous dans le mur de l'internat... S'il savait ce que ce tableau va cacher...

Je le colle au bon endroit et me recule un peu, toujours assis sur mon lit. Je l'admire un moment et je suis heureux du résultat. Maintenant, il suffit juste que je crois à la citation...

« Inutile de perdre espoir car nous ne pouvons être brisés irrémédiablement. »

*****

Je hais mes béquilles. J'arrive en retard en cours. Je bouscule tout le monde et tout le monde me bouscule. Il y a déjà trois personnes qui ont cogné dans mon genou. Trois ! Et il n'est que neuf heures. A croire que mon attelle et les béquilles ne sont pas assez visibles. Et non ce n'est pas qu'à moi de faire attention.

Quand j'arrive à la radio, à l'heure habituelle, je retrouve Sophie. Avant les vacances, on avait fini par faire le trajet ensemble mais depuis ce matin, c'est un peu tendu entre nous alors je lui ai dit de passer devant pour préparer le matériel. Elle est assise comme d'habitude derrière ses consoles, m'attendant. Je lui fais un signe de tête et vais m'asseoir à ma place, en essayant de ne pas me prendre les pieds des tables ou les murs. Je soupire, éreinté par cette reprise.

- Ça va ? me demande Sophie.

- Ouais, ouais, je réponds vaguement.

Je sors les papiers que j'ai préparés pour l'émission et les pose devant moi. Je prends mon casque et le passe autour de mon cou.

- Tu as quoi à ton genou ?

- Le cartilage qui était défaillant.

- Tu as dû te faire opérer ? me demande-t-elle naturellement.

- Ouais, le lundi après... la fête.

Je n'ai pas réellement envie de parler de l'anniversaire de Nana mais je n'ai pas le choix de le mentionner.

- Pourquoi... Pourquoi tu nous as rien dit ?

Je hausse les épaules. J'aimerais lui dire que ça ne les regarde pas mais je ne pense pas que ce soit la chose à dire.

- Je... Je n'avais pas envie de vous embêter avec ça.

Je la vois hocher la tête avant de baisser le regard vers ses consoles. Je mets mon casque et me mets à relire mon texte. Au bout de quelques minutes, j'entends la voix de Sophie dans le casque :

- Je suis désolée...

Je relève les yeux vers elle et je vois qu'elle a les joues toutes rouges avant qu'elle ne reprenne la parole dans son micro.

- Pour... T'avoir embrassé. Je ne sais pas ce qui m'a pris, je n'ai pas l'habitude de faire ça et... En plus, tu as peut-être quelqu'un dans ta vie et moi, je te saute dessus sans te demander ton avis et... Bref, je suis désolée, ça ne se reproduira pas.

Elle lève les yeux et nos regards se croisent immédiatement. Je lui fais un sourire et lui avoue :

- Ne parlons plus de ce baiser et ne sois pas désolée. Je ne t'en veux pas et de toute façon, ce quelqu'un... C'est fini...

Je crois que mes paroles n'ont aucun sens et je ne sais même pas pourquoi j'ai dit ça. Comme si Tee était un « quelqu'un dans ma vie ». C'était juste un ami. Un ami qui comptait pour moi et en qui j'avais confiance sans raison. Je reporte mon attention sur mes notes. Pendant que je cherche un stylo, Sophie s'exclame :

- J'espère que ce n'est pas de ma faute. Je peux lui expliquer ce que j'ai fait.

- Ne t'inquiète pas. C'est compliqué.

- Je veux bien croire que ce n'est pas facile mais... Tu es sûr que c'est complètement fini ?

Je l'observe un instant, un sourcil levé, surpris par ce qu'elle vient de me dire.

- Je... Je préfère ne pas en parler, asséné-je finalement.

Je prends mon stylo et corrige une tournure de phrase.

- Comme tu voudras, abandonne-t-elle.







_____________________

Hey tout le monde !!!

J'ai deux petites informations à vous communiquer !

La première : J'ai lancé un concours le weekend dernier pour gagner un exemplaire papier de "for him.". Alors pour ceux qui l'auraient lu et qui seraient intéressés, n'hésitez pas à aller voir sur l'histoire. Il vous suffit juste de répondre à 15 questions.

et la seconde : vous allez tellement me détester mais je suis obligée de repasser à une publication par semaine, toujours les mardis, pour le moment. Cam me donne beaucoup de fil à retordre dans la suite de l'histoire. On se rapproche de la fin et c'est toujours comme ça avec mes longues histoires ! Je suis vraiment désolée 😭

Je vous fais d'énormes bisous et vous dis merci pour tout 💜💜💜

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