La nuit de Décembre

By sempre24

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Et l'aube est proche. Elle arrive. Doucement sur la pointe des pieds, elle avance. Les chuchotements cesseron... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12

Chapitre 6

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By sempre24



« Une femme qui aime devient naïve »
Honoré de Balzac
La Duchesse de Langeais

[ Jeudi ]

Une porte claqua me faisant me réveiller en sursaut. Je me fais attaquer ! Un voleur ? Que voulait-il, il n'y a rien de précieux, ici !

- Atchoum, saloperie de pluie !

Quelqu'un avait parlé, une femme mécontente.

Ah, il me semble connaître cette voix. Mon agresseur ne serait pas ma colocataire ?!

Je regardai l'heure, tout en écoutant mon rythme cardiaque se régulariser. 8 heures du matin. Il est tôt ou tard ? Quel jour sommes-nous, déjà ? J'étais complètement déboussolée ce matin.

Comme un zombie, je me levai sans vraiment savoir où j'allais.

- Oups, je t'ai réveillé ?, me dit une souris avec les joues rouges.

Mes yeux à moitié ouverts, j'aperçus Zoé, les cheveux dans tous les sens et à peine maquiller. Elle avait enlevé ses chaussures, et ne marchait pas très droit, remarquais-je, lorsqu'elle voulut poser son sac sur le porte manteau.

Hein, une souris ? Ah oui, Zoé.

- Qu'est-ce que tu fais là ?, lui demandais-je grognon en passant ma main dans mes cheveux emmêlés.

- Ah la tête, terrible !

- Merci, répondis-je sans réfléchir.

- Quoi que je ne peux pas me moquer vu dans l'état dans lequel je suis.

Je marmonnai des paroles dont moi-même je ne compris strictement rien.

- Je vais prendre une douche, et après je vais directos au lit. Je suis fatiguée la soirée de Tinou m'a liquidé.

Comment faisait-elle pour parler autant le matin ? Et en plus après une soirée ? Je lui fis un signe d'au revoir de la main.

- Moi. Café. Maintenant.

Avant que je ne décroche complètement de la réalité, je remarquais qu'elle éternuait souvent, et que ses joues ainsi que son nez étaient rouges. Couvrait-elle quelque chose ? D'un haussement d'épaules, je décidai d'y repenser plus tard. Il était l'heure de ma pose déjeuner, bien méritée. Oui, oui, je m'attribuai des récompenses sans réels motifs, mais c'est logique : je dois supporter Zoé tous les jours.

***

Je rentrai silencieusement dans la chambre de ma colocataire. A pas de loup, j'approchai doucement de son lit. Je voulais avoir un effet de surprise, et j'étais quasiment sûre que j'allais y parvenir, vu les ronflements que Zoé faisait. Elle était allongée sur le ventre en diagonale, en pyjamas et ses cheveux encore humides de sa douche récente cachaient son visage. J'essayai tant bien que mal de grimper sur son lit sans la faire bouger ou bien de faire du bruit. J'étais plutôt fière de moi jusqu'ici j'avais été une vraie espionne qui ne se faisait pas du tout repérer ! Je mis à genoux, levai les bras et ... :

- BOUM ! BAM ! BRINGGGG !

Le résultat fut cent fois mieux par rapport à ce que j'avais imaginé. La réaction de ma meilleure amie fut hilarante, à tel point que je me retrouvai écroulée de rire par terre. Oui, oui, j'avais fait, je ne sais comment une roulade, digne d'un cascadeur professionnel, et atterris fesses en première. Heureusement que j'avais des amortisseurs à l'arrière ! Ainsi le choc ne fit même pas douloureux. Zoé avait rampé jusqu'à moi, et j'ai du lever la tête, grand sourire scotché au visage pour la regarder. Elle était furieuse, à ne pas en douter. Vu que ses traits se tordaient d'une grimace menaçante. Son courroux allait être terrible. Aïe ! Si je n'avais pas des crampes à l'estomac à force de rire, j'aurai surement pensé à détaler vite fait bien fait de cette chambre, sauf que ... En repensant à la tête de la jeune fille en colère qui se tenait au dessus de moi, une nouvelle vague de rire me reprit.

- Tu te crois drôle peut-être ?, me cracha-t-elle au visage.

Je pouffai.

- Oh Zo, si tu .. Te serais vu.

Je n'ai pu continuer. J'éclatai de rire.

Un sifflement rageur sortit de la bouche de mon ex meilleure amie. Et elle me jeta la première chose que sa main attrapa. C'est-à-dire un oreiller. J'ai pu l'éviter. C'est vrai qu'elle n'avait jamais été douée pour lancer avec précision. Pas très bonne viseuse, on va dire.

- Idiote, folle, triple méga atteinte de la CERVELLE !

Outch, elle avait hurlé le dernier mot si près de mon oreille que pendant un instant je crus devenir sourde. Cette fois-ci, elle profita de ce moment de faiblesse pour me jeter un deuxième oreiller qui du coup atterrit sur moi. Aïe mais ça fait mal ce machin douillet !

Je levai les mains en signe d'abandon mais Zoé en décida autrement et refusa la paix que je lui proposais. A l'aveuglette, elle attrapa ce qu'elle trouva et le projectile arriva sur moi comme au ralenti dans les films. Si je ne me reculai pas immédiatement, j'allais avoir une jolie marque de casserole sur le visage. Décidant que je ne voulais pas qu'aujourd'hui soit le jour où je serai défigurée par un ustensile de cuisine, j'évitai presque l'objet avec lequel j'ai si agréablement réveillé ma meilleure amie. Presque, puisqu'il frappa mon bras.

- C'est bon, je regrette, OK ? Mais ça fait mal, boudais-je en me frottant le bras douloureux.

- Suis pas d'humeur avec tes plaisanteries à deux balles.

Elle n'est pas normale là...

- Tu as mal ? Personnellement, j'ai rien senti mais j'ai plutôt bien entendu !, cracha-t-elle acide.

Ses yeux étaient larmoyants, et rouges. Une fine pellicule de transpiration perlait sur son front. Comment avais-je pu ne rien remarquer ?

Bouche bée, je grimpai tant bien que mal sur le lit et tendit la main vers le haut du visage de Zoé. Elle recula, suspicieuse. Automatiquement, mon regard se dirigea vers le plafond, excédée. Je ne jouais plus. Voyant mon air sérieux, elle se laissa faire, docilement.

- Tu es brûlante !, m'exclamai-je. Tu as du attraper un virus. Couche toi, je vais appeler un médecin.

Alors que j'allais me précipiter en dehors de la chambre, Zoé bloqua mes gestes :

- Calme , ça va aller, ma puce. Je dois avoir un rhume ou un truc de ce genre là. Puis, il est tôt, pour téléphoner à un toubib, on attends 9 heures. D'accord ?, me dit-elle d'une voix douce.

C'est vrai que je paniquais peut-être pour rien. Seulement...

- A neuf heure pile, je prendrai un rendez-vous !

Ça pouvait s'aggraver et j'étais têtue.

Elle roula des yeux face à mon ton autoritaire et se laissa tomber sur son lit.

- Je suis fatiguée, je vais dormir un peu, je pense, chuchota-t-elle déjà à moitié endormie.

Je remontai les couvertures sur elle et sortit.

En fermant la porte, je repensai à l'expression de Zoé quand j'avais fait un bruit monstre pour la réveiller. Elle avait carrément fait un bond, ouvert grand ses yeux verts et sa bouche en forme de « O », montrai clairement qu'elle était déstabilisée. Un rire m'échappa, mais il fut bref, car son état m'inquiétait. En plus, je ne pouvais pas rester à la maison pour la surveiller toute la journée puisque j'avais cours.

Elle peut se débrouiller seule, tu sais. C'est une grande fille, adulte et responsable.

On parlait bien de Zoé, ma colocataire, mon écervelée, déjantée de meilleure amie ?

En soupirant, je partis me préparer.

***

- Le Docteur passe vers 10 heures 15. Oublies pas de bien lui préciser tes symptômes. Bon, je dois y aller, sinon, je t'assure que je serai restée mais ...

- Bon, zou, du vent !, me coupa Zoé.

Mes yeux s'écarquillaient.

- J'ai compris, maman. Arrêtes de te faire du soucis, je sais m'occuper de moi. Je pense pouvoir survivre. Tu es trop sur les nerfs.

- Promet moi, de me tenir au courant après qu'il soit partit, l'obligeai-je.

- Ais-je le choix ?

Je souris, lui envoyai un baiser et m'en allai vers la fac. J'étais quasiment à mi-chemin lorsque j'entendis une porte claquée et quelqu'un hurler :

- Oublie pas que tu as un rendez-vous avec ton Prince !

Hum.. Rougissante, j'accélérai le pas. Pour ne pas oublier, aucun risque, je faisais qu'y penser. Des tas de scénarios se succédèrent dans ma petite tête depuis la vieille pour tenter d'imaginer comment allait se dérouler ce moment. Ça serait mentir si je disais que je n'angoissais pas. J'étais complètement terrifiée. Il m'intimidait tellement, c'était un sentiment très déroutant. Ne pas savoir comment agir.

En m'engageant sur la route, j'allumai ma radio sur une station au hasard. « Viva La Vida » de Coldplay résonna dans l'habitat. Je marquai le rythme avec mes doigts sur le volant pendant que j'attendais que le feu passe au vert. La chanson se finit et je pestai contre la pub. Je détestais cela. Pourquoi même à la radio, il devait interrompre nos moments musique ? C'était insensé. Déjà qu'à la télé, on devait supporter pendant cinq minutes, toutes ces publicités sur les derniers jeux vidéos, crèmes ou autres. Pénible, pénible !

Ça doit vraiment te mettre en rogne pour que cela t'empêche de remarquer que non seulement le feu n'est plus rouge mais également que tu as à toi seule, formée un embouteillage et que les chauffeurs font un bruit d'enfer avec leur klaxons. Chapeau !

J'avais un sérieux problème ! En faisant un signe de la main pour m'excuser, j'avançai. Je n'ai jamais autant voulu être moins distraite qu'à cet instant.

Faux, j'en suis sure que tu vas pouvoir ressortir cette phrase encore des centaines de fois, vu ton cas désespéré.

En soupirant, je me garai dans le parking du campus. C'est partit pour une journée de cours qui s'annonçait atrocement morose. Avant de rentrer dans ma première salle du matin, je vérifiai mon portable afin de m'assurer que Zoé n'avait pas tenté de m'appeler. Mon écran n'affichait aucun nouveau message ni appel. Je le rangeai donc dans mon sac tout en avançant. Bien sur il a fallu que je me cogne contre quelqu'un. C'était obligé !

- Je suis désolée, je ne regardais pas où je marchais, m'excusai-je automatiquement.

J'étais si habituée.

- Tu n'as rien au moins ?

Je relevai la tête vers cette voix mélodieuse.

Et voilà, bien sûr, mais ça allait de soit, il fallait avec ma chance légendaire que je heurte la seule personne qui faisait perdre tous mes moyens ! Je suis maudite, j'aimerais bien savoir ce que j'avais fait pour mériter pareil sort.

Ethan, dans toute sa splendeur se tenait debout devant moi. Rouge comme jamais une tomate n'a été, je bafouillai un « ça va ».

- Tu devrais faire attention, tu pourrais foncer dans un mur la prochaine fois dans la lune comme tu es, me dit-il avec un sourire provocateur.

Quelques rires résonnèrent et je remarquai seulement maintenant qu'il n'était pas seul mais accompagné de ses idiots de footballeurs d'amis. C'est bien ma veine.

Je repris mes esprits, et analysai sa dernière phrase.

- Une chance alors que ce soit toi, dis-je acide avec un regard noir en essayant de le contourner pour rentrer dans ma classe. Mais l'un deux me barra le chemin. Je n'avais aucune chance contre ce tas de muscles. Bon sang, il mangeait des épinards comme Popeye, pour avoir cette carrure ou quoi ?! Puis il était tellement grand que j'ai du me dévisser le cou pour pouvoir le regard droit dans les yeux, courageuse que j'étais. Il n'était pas vraiment beau comme Ethan, mais c'est un de ces athlètes dont toutes les filles raffolaient : Yeux bruns, cheveux bien coiffé, des traits élégants sans plus et surtout des fossettes assez mignonnes quand il souriait comme à cet instant, on aurait dit un enfant... Un gosse fier de la future ânerie qu'il allait faire. J'avalai de travers ma salive. Je regardai autour de moi. Alerte, j'étais encerclée par des géants gonflables ! Je remarquais qu'Ethan était un peu à l'écart, bras croisés, appuyé contre le mur. Crétin, moi qui pensait qu'il allait me sauver comme bon prince que je l'imaginais. Je secouai la tête dégoutée. J'avais du repartir dans mes pensées puisque le gorille face à moi, se racla la gorge bruyamment.

Ça mange combien de poulets ce gars là ? Parce que les dimanches, au repas de famille, ça devait coûter cher !

Je persistai et tentai une nouvelle approche. Il avait l'air de bien s'amuser. Il commençait à sérieusement m'agacer, le cours allait débuter !

- J'aimerais passer, sil-te-plait.

La politesse était toujours la meilleure solution.

- Hein, hein, essaye toujours.

Enfin d'habitude.

- Bon, espèce de tas de muscles, tu commences à sérieusement me briser les ovaires sévères. Alors on est plus des gamins, tu vas gentiment te pousser de là. Et dégager, toi et ...

- Oh, oh, voyez-vous ça, les gars.

Ces imbéciles de bulldog riaient.

- Y a pas de problèmes, m'amzelle, allez-y. On est pas des brutes.

Il se décala sur le côté et avec une référence il me fit signer d'avancer. Je les regardai incrédule en me dépêchant avant qu'il change d'avis.

Je n'avais aucune idée de ce qui venait de se passer devant cette salle. Mais une chose était sûre, l'envie de revoir Ethan avait fortement diminué.

***

Lorsque la sonnerie retentit pour signaler la fin de la journée de cours, Zoé m'avait déjà appelé à midi, pour me rassurer et me dire qu'elle couvait une grippe et qu'elle devait rester pendant une semaine au lit mais que tout allait bien. Elle se sentait déjà mieux. Elle m'a également précisé que je devais éviter tout contact avec elle pour ne pas être contaminée. Je me souviens alors de la partie de notre conversation qui m'avait quelque peu rendue sceptique :

« - Bon, histoire de ne pas mettre mes adorables microbes et de ne pas prendre de risque, je vais faire le ménage dans l'appart', nettoyer et chasser toutes mes bactéries chéries qui s'y sont installée, d'acc ?!

- Quoi ? Toi, Zoé, qui a horreur de faire quelconque activités ménagères, va ranger, aspirer et tout le toutouin qui va avec notre appartement ?!, avais-je répondu complètement suspicieuse et sans le cacher : affolée ». Non que je ne lui faisais pas confiance mais elle n'a jamais réussi à faire ce genre de travaux là. Mais peu importe, j'avais décidé de la laisser faire, elle m'avait dit qu'elle s'ennuyait ferme et qu'elle avait besoin de s'occuper. Je ne voulais même pas penser à l'état de ma petite maison lorsque je rentrerai. Pourtant, la demande du docteur tombait à pique, j'avais déjà en tête quelques petites choses à effectuer. Profitant donc de cet ordre du médecin, je filai à la bibliothèque pour étudier deux petites heures. Cela fait, je décidai qu'il était tant de rentrer et me précipitai vers ma voiture, je sentis qu'il n'allait pas tarder à pleuvoir vu les nuages sombres au dessus de moi.

J'étais entrain de déverrouiller ma portière lorsque j'entendis mon prénom. Instinctivement, je pivotai le visage de droite à gauche, ne repérant personne, je continuai à tourner ma clé dans la serrure.

- Iris !

Soit, je devenais folle, soit on m'interpellait réellement. Cette fois-ci je me retournai, et vis Ethan courir dans ma direction avec une expression mi-inquiète mi-furieuse.

Ah oui, je lui avais posé un sorte de lapin, puisque j'avais décidé après la scène du matin et le coup de fil de ma colocataire qu'il était préférable de ne pas y aller.

« C'est vrai que c'est bizarre, tu devrais pas te faire autant de mouron pour ça. Vas-y et tu verras ou fais lui faux bonds. C'est toi qui voit ma puce, je dois te laisser, je te signale que j'ai du pain sur la planche et j'en ai déjà ras les pantoufles, avait tenté de me conseiller la malade du jour avant de raccrocher ». Je n'avais pas pris beaucoup de temps pour y réfléchir. Je ne l'avais pas prévenu, je m'étais sentie coupable un court instant mais très vite...

Tout l'après-midi, plutôt.

Je m'étais rassurée en me disant qu'il allait surement partir dès qu'il se serait aperçu que je n'étais pas au point de rendez-vous. Je m'étais trompée visiblement et si mes calculs sont bon, il m'attendait depuis deux bonne heures.

Hum... Un garçon qui attend pendant autant de temps, c'est intéressant.

N'importe quoi ! J'allais en aucun cas commencer à me faire des scénarios plus farfelue les uns que les autres.

Ethan arriva à ma hauteur et je patientai attendant de savoir ce qu'il me voulait, mais il se contenta de me fixer. Mal à l'aise, je détournai le regard. Il voulait quoi au juste ? Des explications ? Je n'avais absolument rien qui pouvait justifier mon choix.

- Ethan, qu'est-ce qu'il se passe ?, demandai-je innocemment. Je devais jouer les victimes, ou celle qui était surprise.

- Tu plaisantes ? Tu me demandes vraiment ce qu'il a ?!

Ou pas. Il avait l'air vraiment mais vraiment en colère contre ma petite personne.

- Je t'attends depuis des heures ! Et comme je ne te voyais pas arriver, je suis partie à ta recherche mais visiblement tu avais oublié, hein !, poursuivit-il avec un air farouche.

- Non, je.. murmurai-je.

- Non, quoi ?  me coupa-t-il acide.

Il allait se calmer vitesse grand V, oui !

- Tu vas me laisser parler à la fin, oui ?!, ma voix avait claquée dans le parking vide de la fac.

Son courroux n'avait pas diminué d'un pouce, mais il me fit signe de poursuivre.

- Je n'avais pas envie d'y aller.

Ses yeux qui était d'un bleu foncé à cause de son humeur, prirent une teinte triste.

- Après ce qu'il s'est passé ce matin, je ne savais plus si je.. Manque de mots, je lui fis un vague signe de la main.

- Oh.

- Ouais, oh, comme tu dis. J'en ai assez que tu te moques de moi. Tout à l'heure, tu n'étais pas toi, enfin peut-être que si enfin de compte. Je ne sais pas. En tout cas, je ne veux pas perdre de temps avec des personnes aussi lunatiques que toi. Je suis désolée que tu es du m'attendre autant de temps, j'aurai du te prévenir mais je ne l'ai pas fait et voila. J'aimerais que tu arrêtes d'être sympas avec moi pour ensuite venir avec ton air narquois., à bout de souffler d'avoir parler si rapidement, je me stoppais avant de dire encore plus de bêtises.

Vu qu'il n'avait pas l'air décidé à me répondre et qu'il préféra me fixer, je me détournai et ouvris ma portière qui se referma très vite. Surprise je vis le bras du jeune homme qui se tenait derrière moi et qui maintenait la porte bien close. Son corps était si près du mien, que des frissons me parcoururent le dos. Pour une troisième fois, je me retournai en soupirant vraiment lasse. Je n'avais pas prévu qu'il soit si près de moi. Son visage à quelques centimètres du mien. J'en eu le souffle coupé.

- J'ai été un vrai idiot ce matin. Excuse moi, chuchota-t-il. Quand je t'ai vu dans ce couloir, complètement dans la lune, j'ai voulu venir te parler mais je n'avais aucune raison de le faire. C'est alors que tu m'as bousculé. J'avais été pris de court et j'étais avec mes amis plaisantins. Ils ne sont pas méchants, tu sais. Je crois qu'enfaite, tu as plu à Léo, tu sais le « tas de muscles », me raconta-t-il avec un petit sourire.

- Ah.. Ah bon ? Nos corps si près me faisaient perdre tous mes moyens.

Il acquiesça.

- Je ne voulais pas me moquer. Je t'assure, rajouta-t-il face à mon regard sceptique. Tu m'as déstabilisé et j'ai dis la première chose qui venait. Pas la plus intelligente.

Je me souvenais d'un détail majeur :

- Tu aurais laissé ses gorilles affamés me manger !, m'écriais-je

- Que pouvais-je faire ? Léo t'avait déjà remarqué et comme je te l'ai dis tu lui plait. Il a cru que c'était une bonne façon de se présenter. Il n'est pas très délicat mais c'est un cœur d'artichaut.

- Il m'avait déjà remarqué ? Je lui plais ?, répétais-je incrédule.

- Toute l'équipe sportive t'a déjà remarqué, tu es loin d'être transparente comme tu crois le penser.

- Mais je suis transparente. Totalement !, m'écriais-je encore une fois.

Ethan secoua la tête, si bien que quelques mèches vinrent me chatouiller le visage.

- Bref, de plus, vu comment tu l'as rembarré ce n'est pas toi qui a besoin d'être sauvée mais certainement lui. Tu as mis son cœur en miette en étant si agressive.

Ma bouche forma un O. j'étais sacrément gênée, à présent.

- Ce n'était pas dans mon intention que tu penses ça de moi, me dit-il en baissant les yeux et en laissant tomber son bras le long de son corps qui était appuyé contre ma voiture.

- Je ne sais pas quoi dire. Je suis désolée ?, tentais-je avec un sourire timide.

- J'imagine que pour le café s'est foutu ?

Je réfléchissais rapidement à sa question.

- Non, ma colocataire est malade alors je dois m'éloigner le plus de fois possible de l'appartement contaminé. Si tu es libre, maintenant, on peut.., je m'arrêtai au milieu de la phrase en me rendant compte de ce que j'étais entrain de faire.

Tu prends les devants c'est tout à fait normal. Vu que c'est toi qui a crotté.

- Ça me va.

Ah, ce sourire éclatant ! Comment résister. Il se recula, et regarda sa voiture puis moi, avec un air de calculateur.

- Deux voitures, ça va pas être pratique. La cafet' est fermée à cette heure-ci. Alors..., en haussant les épaules sans solution.

- Tu as raison. Encore une fois, je suis désolée. A demain, dis-je en me détournant pour rentrer dans ma voiture mais Ethan m'attrapa mon bras pour me faire pivoter face à lui.

- Où tu vas ? Et notre café ?

- Bah.. Et bien .. Tu viens de dire que c'était impossible pour ce soir, non ?!, répondis-je perdue.

- Je t'amène dîner, s'exclama-t-il heureux.

- Quoi ? Ah bon ?

- Ouaip, fière de lui.

- Laisse ta voiture ici, on viendra la récupérer après.

Docilement, je le regardai se diriger vers sa Volvo argentée, sans savoir si j'allais réellement dîner une deuxième fois avec mon fantasme personnel. D'ailleurs, il revient vers moi, en s'apercevant que je n'avais toujours pas bougé, et me prit la main pour me tirer vers son véhicule.

- Viens, tout ça m'a creusé l'appétit, pas toi ?!

On dirait bien que si et il me tenait la MAIN ! Waouh, danse de la joie. Mentalement, bien sûr.

Il me fixa, attendant quelque chose. Ah oui, une réponse. Que tu es sotte, Iris.

- Si, si, un peu.

Il m'ouvrit avec un sourire au coin, et partit s'installer devant son volant.

- Que penses-tu d'aller manger au Palace ?

Je fis un bon sur mon siège. C'était bien au dessus de mes maigres moyens.

- C'est un restaurant très cher, je n'ai pas..., ma phrase mourut face à son regard sidéré.

- Je t'invite, naturellement.

- Hors de question ! C'est affreusement hors de prix. Non, non. Je refuse.

Il me lança un regard perplexe.

- Je ne te laisse pas le choix. Je suis un gentleman au cas où tu aurais encore des doutes.

- Si tu fais ça, je n'irai pas. Je te demanderai de me reconduire pour que je récupère ma voiture.

- Iris, mon prénom dans la bouche était un délice, ce n'est rien pour moi. Et on y mange très bien. Laisse moi t'inviter pour me faire pardonner mon odieux comportement.

Il me regarda sous ses longs cils avec une moue suppliante.

Allez, on mérite bien ça, dîner dans un des restaurants les plus coûteux de la ville.

- Si tu veux dépenser ton argent par la fenêtre à ta guise, mais ça ne sera certainement pas pour moi !, lançais-je pour clore le sujet.

- Bien, alors Madame jamais contente, où veut-elle aller ?!

Il était un peu contrarié mais il y avait toujours cette flamme à la fois amusée et douce dans ses iris.

- A « La Belle Etoile », déclarai-je sûre de moi.

Il prit la direction du restaurant, et j'avais presque envie de taper des mains. Presque.

- Sal caractère, hein ?!

Je lui fis mon plus beau sourire désinvolte que j'avais en stock.

Il se gara, et sortit vite pour j'imagine venir m'ouvrir ma portière. Gentleman, hum, j'aime !

En soupirant, il mis son bras derrière mon dos sans vraiment le toucher, et leva les yeux au ciel face à ma mine victorieuse.

Le serveur, nous fit nous installer à la table la plus reculée et intime à la demande de mon compagnon de la soirée.

L'ambiance de « La Belle Etoile » était apaisante, il n'y avait pas foule. Tant mieux.

Les yeux d'Ethan se promenèrent dans la salle spacieuse puis ils revinrent me détailler.

- Tu connaissais déjà la route pour venir ici, tu es déjà venu ?

- Je n'aime pas que les lieux luxueux. Les endroits simples me conviennent également.

Je hochai la tête. Je me plongeai dans mon menu. Tout ça, s'annonçait bien alléchant. J'avais une faim de loup et cette remarque me fit penser au gorille de ce matin. Léo, il me semble. J'eus un petit sourire.

- À quoi penses-tu, me demanda- Ethan avec un sourire courtois.

- A ton ami, préférai-je lui dire la vérité. Son sourire se fana quelque peu.

- Le fait qu'il soit intéressée, et que tu ne t'es aperçu de rien te tracasse ?

- Je pensais à ô combien, il est imposant, riais-je face à l'image terrifiante qui me vint.

- C'est vra  que tout le monde le remarque. Enfin, je ne te mets pas dans cette case, me dit-il en me regardant intensément.

Ouais, je n'étais pas : « Comme tout le monde », même Ethan avait remarqué.

- Je suis anormale, oui, acquiesçais-je.

- Tu es toujours ailleurs, tu ne t'es pas aperçue que plusieurs personne te convoitaient.

J'allais répliquer mais je fus interrompue par l'arrivé de notre repas. Je commençai à manger. Il fit de même.

- Ne dis pas n'importe quoi. A par Zoé, j'ai l'impression que les autres me voient comme un E.T sortie d'une planète encore inconnue, poursuivit-je après avoir avalé.

- Tu as trop d'imagination.

Je suis d'accord avec lui. Parfois ça en est inquiétant.

- Arrêtons de parler de moi.

- Ça va être dur, tu es si passionnante, murmura le jeune homme assis face à moi.

Je crus pendant un instant que j'avais mal entendu. Venait-il vraiment de dire ce que je croyais qu'il avait dit, et que j'aimerai réellement qu'il ait dit ce que j'ai cru avoir entendu ? Je le regardai cherchant une réponse mais il était plongé dans sa nourriture alors je laissai tomber et fit pareil.

Le silence régna comme s'il avait des tonnes de non-dit qui pesaient au dessus de notre table.

Lorsqu'il s'aperçut que nous avions tous les deux finis notre plat, il demanda la carte des déserts au serveur qui passait à ce moment.

- Ta colocataire étudie au Camus ou .. ?

- Oui, mais dans un autre bâtiment, celui de stylisme.

- La jeune fille qui déjeune avec toi ?

- Oui, je pense que demain et la semaine prochaine, je suis bonne à manger seule, dis-je plus pour moi-même que pour lui.

C'est vrai que je n'y avais pas penser. Bon, ce n'est pas très grave, non plus. Ça ne me dérangeait pas. Zoé va me manquer, le temps va paraître plus long sans elle.

- Tu pourrais venir manger avec nous, si tu veux, me demanda-t-il poliment.

Avec eux ? A la table des garçons-sportives-populaire si convoitée ? Outch. J'étais flattée et horripilée à la fois. Si j'acceptais, j'allais être entourée de jeunes hommes foutrement sexy que je ne connaissais que de nom car Zoé m'en parlait souvent. Je crois qu'un des footballeurs l'intéressait. Mais je crois que Ethan me proposait cela seulement par politesse alors je déclinais l'offre.

- Peur d'être à côté de l'intimidant Léo ?, sourit grandement Ethan, comme si c'était l'explication à mon refus.

Je ris.

- Essaierais-tu de me caser avec ton ami ?

- Quoi ? Non. Enfin, je sais qu'il a un sorte de béguin pour toi, je lui donne un coup de pouce. Puis si toi tu veux aussi..., marmonna-t-il quasiment dans sa barbe.

- Merci, Cupidon, mais ça ira, je lui fis un clin d'œil.

- Avez-vous fait votre choix ?, nous interrompit le serveur.

- Une mousse au chocolat, pour moi, répondis-je les yeux pétillants.

- Deux mousses au chocolat.

- Très bien, je vous apporte cela de suite.

Je regardai le serveur s'éloignait.

- Ça fait longtemps que j'en ai pas mangé, lançais-je à mon voisin de table.

- Alors, on va vite y remédier.

Un énorme sourire apparut sur mon visage.

- Que veux-tu faire ensuite ?

Je fus surprise. Il voulait poursuivre la soirée ? Avec moi ?

Non, avec le serveur.

Sa question avait l'air d'être spontanée.

- Comment ça, demandai-je prudente, en goutant mon dessert. Exquis !

- Je te raccompagne au parking récupérer ta voiture, où on va marcher un peu, histoire de digérer au parc d'à côté ?

Il avait l'air si décontracté, là, me proposant de continuer notre rendez-vous tout en mangeant sa mousse au chocolat. Ma bouche s'ouvrit toute seule.

Il rit légèrement. Je me repris.

- Après tout, je dois être autant que possible éloignée de Zoé.

Te force pas surtout !

- Oui, voilà. Après tout.

On finit, en silence. Et Ethan demanda l'addition, il insista jusqu'à que je cède, non sans piquer une crise pour payer entièrement.

- C'est partit ?

Je grognai. Il rit joyeusement en me prenant la main pour nous faire sortir du restaurant.

C'était la deuxième fois, il y a toujours ce courant électrique qui passait lorsque nos mains se liaient. Ça n'avait pas l'air de le déranger ou sinon il n'avait rien remarqué et je m'imaginais des choses. Ce ne serait pas nouveau.

Nous marchâmes jusqu'à l'entrée du parc, profitant. On aurait dit que nous étions un couple, ainsi à marche côté à côte, main dans la main. Il devait être dans les alentours de 22 heures puisqu'il faisait totalement noir, les rues étaient seulement éclairées par les lampadaires.

Nous étions chacun dans nos pensées si bien que je ne remarquai pas tout de suite que Ethan regardai fixement nos mains entrelacées. Lorsqu'il vit que je l'avais pris en flagrant délit, il me lâcha doucement la main et détourna les yeux vers un banc. Il me fit signe de le suivre.

Dès lors où notre contact physique fut rompu, j'avais senti un vide, un manque... Je crois que je deviens complètement mordue !

C'est peu de le dire ma vieille !

On s'assit en silence chacun fixant un point lointain dans le parc désert. J'étais un peu fatiguée après cette journée chargée si bien que mes yeux se fermèrent tous seuls. Et ce fut ainsi que sans m'en rendre réellement compte...

Bien sur, tu veux faire croire ça à qui ?

Ma tête vint se loger contre l'épaule d'Ethan. Je savourai ce moment comme si c'était le seul et l'unique que j'allais vivre. C'est vrai, je ne savais ni comment il allait réagir ni lire l'avenir. Mais à ma grande surprise, quelques minutes plus tard, je sentis le bras du jeune homme encerclé mes propres épaules afin de m'approcher d'avantage de son corps chaud.

Là, bercée par le murmure du vent, j'étais bien, même vraiment très bien. J'aurai presque pu m'endormir grâce à cette atmosphère et cette quiétude qui nous entouraient.

Un baiser vint survoler mes cheveux aussi léger que lorsqu'un papillon venait se poser sur une fleur. Je levai les yeux pour vérifier si j'étais bien réveillée et croisai ceux d'Ethan. Deux puits sans fonds dans lesquelles si j'aurai pu, je m'y serais plongée éternellement. Il me sourit.

- Tu as l'air fatigué.

- Ce n'est pas qu'une impression. Ma journée m'a liquidé, dis-je en reposant ma tête sur mon oreiller favoris.

Mais pour rien au monde, je n'aurai voulu que cette soirée se termine. Et s'il le fallait, je boirais deux litres de caféine !

- Tu veux que je te ramène ?

Seulement, je ne lui avouerai surement pas.

- Il se fait tard, affirmais-je en regardant ma montre.

- Allons-y.

Ethan se leva et je l'imitai.

Il faisait vraiment frisquet, je frissonnai. Ethan dut s'en apercevoir puisqu'il me rejoignit, et me prit dans ses bras tout en continuant à marcher. Dès lors, une bulle intime et confortable se transforma. J'étais à ma place et c'était plus qu'agréable. Cet instant aurait pu être parfait si une fine pluie glacée n'avait pas décidé à venir gâcher cela. J'avais bien prédit tout à l'heure sur le parking, qu'il allait pleuvoir, j'aurai mieux fait de me taire.

Incrédule, Ethan regarda le ciel, paume vers celui-ci puis me fixa et il me rapprocha d'avantage de lui pour m'envelopper dans sa chaleur.

- On devrait se dépêcher, sinon nous aussi, on va tomber malade !

Totalement d'accord avec lui, nous accélérâmes. Arriver à la hauteur du restaurant, nous nous dirigeâmes directement vers sa voiture et montâmes à bord, pressés d'être au chaud. Il mit en premier le chauffage à fond, et me demanda si ça allait.

Plus que jamais, pensais-je.

Je hochai juste la tête. Il démarra. Le trajet se fit sans un bruit mais c'était plaisant. De temps à autre, Ethan détournait son regard de la route pour me fixer. Et à chaque fois, je rougissais. Un peu. Il avait l'air satisfait de cela, d'ailleurs. Lorsque j'aperçus la faculté, je fus déçue que ça soit déjà terminée. Ça a été si court...

Coupant le moteur de sa Volvo après cette garée près de mon véhicule, il pivota vers moi avec un sourire éclatant.

- J'ai passé une merveilleuse soirée.

- Même, si ce n'était pas ce qui était prévu ?, demandais-je timidement.

Il réfléchit.

- C'est vrai que j'étais un peu déçu quand j'ai compris que tu n'allais pas venir et qu'ensuite je t'ai vu partir, que tu étais tout près alors que je t'attendais depuis des lustres, là, j'étais remonté contre toi. Mais ça c'est plutôt bien fini, je trouve, dit Ethan avec un sourire d'ange.

Il était si à l'aise pour parler. Il n'avait aucune difficulté pour exprimer ce qu'il avait ressenti. J'aurai été incapable de faire cela.

Je baissai les yeux ne pouvant continuer à le regarder droit dans ses magnifiques pupilles, à défaut de m'évanouir sur le champs. À l'aide de sa main, il vint me soulever le menton afin qu'il puisse me fixer de nouveau. À croire qu'il en avait décidé autrement et qu'il préférait que je tombe dans les pommes. Subliment sadique, va.

- Je devrais y aller, dis-je tout doucement.

Il continua à me poignarder de son regard envoutant. Je ne pus bouger. L'atmosphère de l'habitacle avait considérablement changé. Plus électrique, c'était grisant. Il dut s'en apercevoir car il me lâcha et se fut à cette seconde précise que je remarquais que je n'avais pas respiré tout le long de notre échange visuel. Je repris une grande gorgée d'oxygène afin de remplir mes poumons. J'avais essayé de faire ça discrètement mais j'avais lamentablement échoué puisque Ethan me regardait avec de l'amusement. Je levai les yeux au plafond et fis un mouvement pour sortir mais à la dernière minute, je fis volte-face, claquai un bisou sur la joue de mon chauffeur et ouvris rapidement la portière. Sans me retourner, je déverrouillai ma voiture et grimpai à l'intérieur. Quelle nuit, quelle nuit !

***

A pas de loups, je pénétrai dans l'appartement. Je ne voulais surtout pas déranger ou réveiller Zoé. Tout était calme et sombre, en tout cas aucunes lumières n'étaient allumées ni dans le salon, ni dans la cuisine. Elle avait du dormir toute la journée, vu la fièvre qu'elle avait le matin-même. En palpant les murs, je tentai de retrouver ma chambre dans l'obscurité, si je décidais d'éclairer une pièce, elle allait le remarquer et savoir que j'étais rentrée que maintenant. Quoi que en connaissant bien ma meilleure amie même mourante j'aurai été bonne pour un interrogatoire. Alors je ne devais pas me faire d'illusion tôt ou tard j'allais y passer. En tentant le diable, je ne pus résister à ouvrir à moitié sa porte pour seulement passer pas tête afin de voir comment elle se portait. Je dirais bien puisqu'elle ronflait comme un camion de pompiers.

C'était tant mieux comme ça, j'aurai le temps de me reposer un peu, j'étais éreintée. Après la journée que je venais de passer, je n'avais qu'une envie me glisser sous mes couvertures et c'est-ce que je fis après avoir mis mon pyjama, brosser mes dents suivis d'une pause pipi. Enfin ! Allongée sur mon lit, je fis rapidement un rappel de ce qui c'était passé d'intéressant aux dernières nouvelles. Tout d'abord, toujours aucun signe de vie de près ou de loin de mon frère. D'après Zoé, je devrais attendre, pourtant ça me tracassait. Pourquoi patientait-il autant de temps avant de m'appeler ? Je ne comprenais pas. C'est vrai que je n'avais pas vraiment bien pris la bombe qui avait jeté à table, lors de notre dîner mais qui aurait pu s'attendre à ça ? J'aurai peut-être du réagir d'une autre façon, plus civilisée sans doute, seulement, je n'ai pas réfléchis sur le moment. Je lui en voulais. Il allait surement gâcher l'expérience du mariage avec Alexia. Ce qui aurait du être une magnifique, inoubliable et surtout importante étape, il allait droit dans un fossé là. Il faisait ce que bon lui semblait et avec du recul j'avais pris conscience que je ne devais laisser personne nous séparer même sa future épouse. Alors s'il voulait se lier à vie ou du moins un moment avec cette personne là, bien. C'était son choix et je devais l'accepter, de l'extérieur en tout cas. C'était mon frère et j'étais sa sœur et ce lien devait surmonter tout même la pire des catastrophes. Au-delà, de mon envie quasi irrésistible de lui téléphoner, j'allais écouter Zoé, et ... Prendre mon mal en patience. Ça c'était ce qui m'était en quelque sorte arriver de plus désastreux.

Ensuite, vint ma rencontre avec Ethan et comment les choses se sont déroulées si vite. Cela faisait à peine quelques jours qu'on se parlait, qu'on apprenait à se connaître que c'était irréel. Au bout de plusieurs années, deux pour être précis, il m'avait remarqué ! Je me demande toujours comment cela peut être possible. Je n'ai pas en espace de quatre jours changé de tête à ma connaissance. À cette pensée, une phrase dite par Ethan plus tôt dans la soirée me revint : « Toute l'équipe sportive t'a déjà remarqué, tu es loin d'être transparente comme tu crois le penser. ». Ça voulait dire quoi au juste ? Que tout le monde avait remarqué ma maladresse presque maladive et dangereuse pour les autres ?! C'était fort possible. Mais une autre réplique de sa part me traversait l'esprit et me troublait : « Tu es toujours ailleurs, tu ne t'es pas aperçue que plusieurs personne te convoitaient. ». Me convoiter ? S(il savait que j'aurai voulu que seul lui me convoite. Pour la plus part des gens si je leur raconterai ce que je ressentais pour lui, ils diront surement que c'est un sorte de béguin seulement fondé sur le physique. Ce n'est pas insensé quand on sait et voit le corps d'athlète et sublime du garçon ! Pourtant, je savais que c'était plus que ça. Je n'étais jamais réellement tombée amoureuse et je ne crois pas que ce soit le cas, enfin c'est indescriptible encore pour moi aussi, alors...Mais c'est comme un coup de foudre, la première fois que je l'ai aperçu dans ce hall, le jour de la visite des bâtiments du campus, j'ai eu comme un électrochoc, je ne voyais que lui et je me posais milles et une question sur lui. Au fils des années, j'ai réussi à grappiller d'ici et là, quelques informations sur lui, en laissant une oreiller discrète se balader dans les conversations de son fan club. Parce que oui, dans cette université, on est encore un peu dans l'univers du lycée, en plus pousser, les jeunes hommes sportifs et beaux à faire exploser un thermomètre avaient des groupies qui ne parlaient qu'eux et qui les suivaient partout. Et bien sur, c'était des bimbos, ou des ex-Pom-Pom girls sorties de lycée, ça revenait au même. Quoi qu'il en soit, les chances pour que son indifférence pour moi change un jour où avant nos trois années à l'université était non nul mais carrément à moins cinquante millions ! C'était très déstabilisant tout en sachant que d'après ce que m'avait avoué ce soir Ethan, d'autres individus du sexe opposé m'avaient repéré. C'était tellement improbable que je ne voulais pas plus y songer et je passais rapidement au sujet que je préférais et de loin. Ma soirée avec mon fantasme personnel donc. Chaque nouveaux instants passés en sa compagnie étaient meilleurs que le précédent. Comme un rêve qui devenait réalité. Mais je savais par expérience que les rêves pouvaient vite devenir cauchemar alors je ne me faisais pas de faux espoirs ou un peu alors.

Satisfaite de ma mise au point nocturne, je décidais qu'il était temps de fermer les yeux en ayant pour dernière image ce ciel bleu sombre et cette pluie fine qui continuait de couler. Et doucement je sombrai et rejoignis Zoé au pays des rêves, là où tout est permis même ce qui parait impossible et impensable. 

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