L'Apprenti Sith

Notsil

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Chez les Sith, ils sont deux. Un Maitre, et un Apprenti. Pour achever sa formation, l'Apprenti doit tuer son... Еще

1. Nouveau départ.
2. Découverte.
3. Rencontre.
4. Premières leçons.
5. Déclic.
7. Nouvelle vie
8. Lianna
9. Initiation
10. Tournant.
11. Etincelles
12. En chasse.
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6. Décisions

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Notsil


– Vous êtes en communication avec le Temple Jedi de Yavin 4. Bonjour, madame.

– Mélane Skarn, se présenta-t-elle au droïde. Je voudrais avoir quelques renseignements sur Maître Zilar.

– Une minute, je vous prie.

Il lui avait fallu trouver du courage pour oser appeler directement le Temple Jedi. Elle qui n'avait jamais caché sa méfiance à l'égard de cette institution, elle devait reconnaitre qu'elle avait eu tort. Il était juste de remercier Maître Zilar en lui offrant un petit cadeau, et pour cela elle avait besoin de mieux le connaitre.

Depuis que Chloan côtoyait Maître Zilar, il avait changé. Surtout depuis ce dernier soir. Lorsque Zilar lui avait ramené son fils, couvert de sang et d'ecchymoses comme jamais auparavant, les lèvres tuméfiées, l'arcade ouverte, les yeux auréolés de noir, elle avait abreuvé d'injures le Maître Jedi. C'était Chloan qui l'avait interrompue. Dans sa voix, elle avait perçu la souffrance et le soulagement. Il lui avait narré les évènements, ajoutant qu'il s'était simplement libéré d'une injustice qui le poursuivait depuis trop longtemps. Et que Zilar était resté auprès de lui, l'aidant à contrôler ses émotions dans la Force.

– Veuillez m'excuser, madame Skarn, mais aucun Maître Jedi ne répond au nom de Zilar.

–Comment ça, personne ? s'exclama-t-elle, alarmée.

–Puis-je faire autre chose pour vous, madame Skarn ? continua le droïde.

–Non, merci bien.

Zilar n'est donc pas un Maître Jedi, se répéta-t-elle.

Une peur irrationnelle s'emparait petit à petit d'elle.

Ce n'est pas un Maitre Jedi.

Un droïde pouvait-il se tromper ? Avait-il pris « Maître Jedi » au strict sens du terme ? Peut-être était-il simplement Chevalier. Peut-être son nom avait-il été effacé des fichiers lorsqu'il était parti en retraite. Peut-être n'avait-il jamais été un Jedi. Elle frissonna. Lui avait-il menti ? Avait-elle été jouée ? Simple erreur ? Elle devait en avoir le cœur net.

–Je me doutais bien que vous finiriez par vous montrer trop curieuse.

La voix calme et glacée de Zilar la fit sursauter.

–Co... comment êtes-vous entré ?

–Les serrures sont bien peu de choses, comparées aux pouvoirs d'un Maitre Jedi, fit-il avec une lueur d'amusement dans ses yeux sombres.

Mélane déglutit péniblement. Elle se sentait soudain mal à l'aise en sa présence. Oppressée.

–Je pensais que nous tenions un accord, poursuivit-il. Je croyais que vous ne deviez pas essayer de contacter le Temple Jedi ?

–Je... je voulais simplement... remercier l'Ordre pour ce qu'il a apporté à Chloan...

Zilar soupira.

–Il est bien dommage, que nous devions en arriver là. Il est encore si jeune, je ne voulais pas lui imposer cette épreuve.

–Quelle épreuve ? demanda-t-elle d'une toute petite voix. Ses yeux dilatés par l'effroi montraient qu'elle avait déjà compris où Zilar voulait en venir. Non, un Maître Jedi ne pouvait parler ainsi...

–Il est si... regrettable, que vous deviez nous quitter si tôt. N'ayez crainte, je prendrais bien soin de Chloan.

Elle tenta bien de lutter, mais son corps ne lui obéissait déjà plus. Comme dans un rêve, elle se vit chuter tandis qu'une douleur intense lui broyait la poitrine.

– Il deviendra un parfait Seigneur Sith, lui chuchota-t-il avant qu'elle ne bascule définitivement dans les ténèbres.

A l'école, Chloan se sentit mal. Une étreinte douloureuse enserrait ses côtes. Respirer devenait difficile. Les larmes aux yeux, il crut qu'il allait mourir. Tout aussi soudainement, la souffrance disparut. Il reprit difficilement son souffle, se demandant ce qui lui arrivait. Était-ce une manifestation de ce que Zilar appelait la Force ?

Son esprit pouvait tout aussi bien lui jouer des tours, se raisonna-t-il. Après la raclée qu'il avait subie hier soir – suivie de celle qu'il avait administrée, il était normal qu'il garde quelques séquelles.

Il savourait encore la joie de sa victoire sur les trois brutes. Même si sur l'instant il en avait terriblement voulu à Maître Zilar de s'être interposé. Il avait tellement eu envie de les achever ! Le Maître s'était montré inflexible – et suffisamment puissant pour le contenir.

Sur le chemin du retour, lorsque Chloan se fut calmé, il lui en avait expliqué les raisons. Les émotions donnaient la puissance, comme il l'avait remarqué. Une puissance brute, utile contre quelques adversaires, qui serait totalement inutile face à un combattant quelque peu aguerri. L'intelligence et la maitrise prévalaient, en toutes circonstances.

De plus, même si tuer ces trois gamins lui paraissait apaisant sur le moment, ce ne serait qu'une joie éphémère, sans être forcément la meilleure solution sur le long terme. Il y avait tout le côté technique – se débarrasser des corps, des preuves – et le côté utilitaire. Parfois les gens se révélaient plus utiles vivants que morts.

Zilar lui avait expliqué que ces trois-là auraient suffisamment peur de lui pour le considérer avec respect et obéir aux ordres qu'il donnerait. Evidemment, il restait toujours un risque qu'ils finissent par repousser cette crainte et essaient à nouveau de prendre l'ascendant sur lui ; ce que Zilar avait appelé « le piment de l'existence ».

Chloan s'était demandé ce qu'il aurait ressenti si Zilar ne l'avait pas empêché de les mettre à mort. Sur le moment, certainement une joie sauvage. Avec le recul, une certaine déception. Après coup, il aurait peut-être ressenti une révulsion pour son acte. Il aurait eu peur de ses « pouvoirs », de ce qu'il était en train de devenir.

Le Maître avait tenu la promesse qu'il avait faite à sa mère : il avait empêché Chloan de devenir un monstre.

Le garçon lui en était extrêmement reconnaissant.

Aussi lui fit-il un grand sourire en l'apercevant à la sortie de l'école, quelques heures plus tard. Sourire qui s'effaça bien vite devant l'air grave de Maître Zilar.

–J'ai une mauvaise nouvelle à t'apprendre, mon garçon, entama-t-il en posant ses mains sur les frêles épaules de Chloan. Ta mère est morte dans l'après-midi. Une crise cardiaque foudroyante qui l'a fauchée dans la fleur de l'âge. Toutes mes condoléances.

Abasourdi, anéanti, Chloan eut l'impression que l'univers entier se désagrégeait autour de lui.

–Non... maman... ce n'est pas possible... non...

Les yeux lui piquaient, il avait envie de pleurer, pourtant les larmes ne venaient pas. Sa douleur était au-delà des pleurs. C'était trop soudain, trop incroyable... impossible.

Il ne réagit pas lorsque Zilar l'entraina vers sa demeure, progressant tel un automate. Le Maitre le fit asseoir et lui apporta une tasse de thé brûlant. Un coin de son esprit enregistra distraitement que c'était la première fois que Zilar lui proposait du thé.

Les lumières de la ville diminuèrent, Zilar alluma le grand lustre et entreprit de terminer sa lecture. Chloan resta prostré dans son fauteuil, silencieux, jusqu'à ce que la fatigue l'emporte.

Il s'éveilla dans une position inconfortable. Il se sentait courbaturé. Les yeux mi-clos, il s'étira et faillit basculer, ce qui acheva de le réveiller. Il n'était pas dans son lit. Il n'était même pas chez lui. Il était chez Maître Zilar. Les évènements de la veille lui revinrent en mémoire.

Les sanglots, irrépressibles, le submergèrent en un instant. Mélange de tristesse et de souvenirs, son chagrin était sans limites. Il renifla, essuya son visage avec la manche de sa tunique. Ses pleurs finirent par se tarir.

–Je vois que tu es réveillé, annonça Zilar en entrant dans la pièce, les bras chargés. Voilà de quoi déjeuner, si tu en ressens l'envie, poursuivit-il en déposant le plateau sur la petite table basse.

En temps normal, les pâtisseries et le thé chaud auraient fait saliver le jeune garçon. Ce matin, tout en lui n'était qu'indifférence.

–Je n'ai pas vraiment faim, articula-t-il péniblement.

–Va te rafraichir, alors. Puis je t'emmènerai dire adieu à ta mère.

La dure réalité de ces mots le fit chanceler, mais il obéit. Plusieurs minutes plus tard, il reparut devant Zilar, et le Maitre l'emmena.

Mélane reposait sur un chariot répulseur, habillée et préparée pour que son fils puisse la voir une dernière fois, sereine.

–Elle a l'air heureuse, osa-t-il prononcer en effleurant ses doigts rigides et glacés.

–Oui, au moins elle n'a pas souffert, ajouta Zilar.

Le Maitre Sith et l'enfant guidèrent le chariot répulseur jusqu'à la sorte de la ville. La mise en terre se fit simplement, sans cérémonie. Zilar s'était montré suffisamment convainquant pour que nul ne puisse les déranger, n'hésitant pas à accélérer les formalités avec quelques crédits. S'il détestait la paperasse, il devait reconnaitre qu'elle restait utile à la majorité de ses projets. En l'occurrence, faire rajouter quelques lignes disant que l'enfant était décédé dans la nuit, tué alors qu'il errait dans la ville, consumé par le chagrin, permettrait d'arrêter là la lignée et les éventuelles recherches de parents potentiels. Nul besoin d'en avertir immédiatement le gamin, bien entendu, mais il était mort aux yeux des siens. Zilar serait son seul point de repère pour les années à venir.

–Alors, c'est fini, elle ne sera plus jamais là. Elle est vraiment partie.

–Elle est allée se fondre dans la Force, oui.

–Je vais devenir quoi ? demanda Chloan en ravalant ses larmes.

–Tu restes mon apprenti, si tu le désires. Des affaires m'attendent sur d'autres planètes. Veux-tu venir ?

Un grand sourire illumina le visage de Chloan.

–Avec joie, Maître !

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