"Ils me juge comme si ils étaient mieux, tout le monde croit marcher droit au pays des boiteux"
J'ai fini par rentré de ces quelques jours chez Safia. Ça m'a permis de prendre du recul sur la situation, et finalement de me dire que la situation avec Khalis ne doit pas empiéter sur mon humeur, sur mon état et sur ma personne en général.
Je suis rentré un matin, il était 10h et je suis directement parti voir la boite au lettre. C'était sur que j'avais déjà reçu ce courrier et j'étais stressée. Je savais que j'allais le louper, c'était un pressentiment. J'ai récupérer le courrier qui m'était destinée et me suis assise sur une marche d'escalier.
J'ai soufflé et j'ai regardé cette fameuse enveloppe pendant quelques minutes puis j'ai fini par l'ouvrir.
Quand j'ai vu le résultat, j'ai hurlée de joie ! FAVORABLE ! J'avais enfin mon permis, j'avais enfin cette chose que je voulais tant tout en la redoutant.
Je suis monté chez moi et j'ai sauté dans les bras de ma mère qui était en train de ranger les affaires.
Maman : Mais qu'est ce qu'il t'arrives ?
Wissal : J'ai eu mon permis maman !
Maman : Ma fille !
Elle m'a prise dans ses bras.
Maman : Je suis fière de toi benthi !
Wissal : Il est ou Farès ?
Maman : Dans sa chambre, il est aller dormir.
Wissal : J'irai le réveiller après. Je dois passez à l'auto-école pour savoir les démarches à faire avec les papiers.
[...]
J'ai rejoints l'auto-école et j'étais très contente d'y trouver la secrétaire.
La secrétaire : Bonjour Wissal.
Wissal : Bonjour !
La secrétaire : Bah alors t'as un grand sourire, je suppose que t'as eu une bonne nouvelle
Wissal : Oui j'ai eu mon permis !
La secrétaire : Mais t'as reçu la réponse que maintenant ? Parce que nous ça fait quelques jours qu'on a la réponse.
Wissal : J'étais pas chez moi donc j'ai pas pu voir le courrier.
La secretaire : Ok. Tu peux aller voir directement Khalis, il t'attend pour tes papiers.
Wissal : Je dois pas régler ça avec toi ?
La secretaire : Non c'est lui qui s'en occupe.
Wissal : Ok, il est dispo tout de suite ?
La secretaire : Ouais Vas-y si tu veux.
Wissal : Ok merci.
J'ai avancé vers son bureau et j'ai toquer deux fois.
Khalis : Oui ?
Je suis entré dans son bureau très lentement et j'ai refermé la porte derrière moi.
Wissal : Je viens pour les papiers à faire.
Khalis : Je t'attendais depuis quelques jours.
Wissal : J'ai pas pu venir avant.
Khalis : Assieds toi je te donne tout ça.
Il a sorti un dossier avec mon A et les papiers à remplir et les pièces à joindre au dossiers.
Khalis : Tu devras remplir ces papiers et me joindre les documents qui sont demandé dedans. Je me charge d'envoyer les dossiers à la préfecture et tu recevras ton permis directement chez toi d'ici un mois voir deux.
Wissal : Ok.
J'ai pris le dossier puis je me suis lever.
Jusqu'à que Khalis me dise :
Khalis : Félicitation Wissal.
Wissal : Merci.
J'allais ouvrir la porte, quand d'un coup j'ai changé d'avis et me suis de nouveau présenté devant son bureau.
Khalis : Qu'est ce qu'il y'a ?
Wissal : Je veux comprendre Khalis. Comment on en est arrivé là ? J'ai fauté quelque part ?
Il a passé ses mains sur son visage et a soufflé.
Wissal : Khalis tu peux pas me faire ça. Tu peux pas tout gâcher.
Khalis : Wissal je m'y suis mal prit avec toi. Depuis le début je fais n'importe quoi.
Wissal : Alors essaye d'arranger tout ça.
Khalis : Y'a rien à arranger Wissal. Je veux plus qu'on se voit. Je sais pas qu'est ce qui m'a prit de te faire croire tout ça. Mais je voulais pas que sa aille si loin. Vaut mieux que je te le dise maintenant. J'arrivais pas à te le dire par message, je voulais que ça soit en face que je t'explique tout ça.
J'étais perdue, ouais complètement.
Wissal : Donc tu as menti ? Depuis le début c'était que des mensonges ?
Khalis : Je suis désolé Wissal.
J'ai pas voulu en entendre plus. Je suis partie.
Je me suis sentie conne, salie, abandonnée encore une fois. Encore une fois on me l'a faisait à l'envers, encore une fois j'y avais cru et encore une fois je me suis faite avoir.
Quand je suis arrivée chez moi, il n'y avait que ma mère qui regardait la télé. Je suis donc parti me doucher et j'ai tout lâché. J'ai laissé mon cœur se vider, j'ai senti ma tête peser lourd à force de pleurer. Je suffoquais, j'avais cette envie de crier, d'hurler ma peine, ma rage. Mais rien ne sortait, absolument rien, aucun son.
J'étais comme fini, chaque moment me revenait en flash dans ma tête, chacun de ses sourires, chacun de ses bisous. Chacune de ses promesses. Tout me revenait et je me sentais comme une idiote de m'etre une seconde fois faite avoir. J'étais une faible, une femme faible et je savais qu'aucun homme ne voudrait de moi.
Après l'erreur que j'ai faite avec Sayf comment avais-je pu penser que Khalis m'accepterait. Comment avais-je pu penser que quelqu'un d'autre veuille de moi ?
J'ai été conne et c'était à mon tour de me jeter des pierres. J'avais foutu ma vie en l'air. J'étais fini.
[...]
Ça fait 3 semaines que j'ai eu ma dernière conversation avec Khalis. Je suis occupée avec les préparatifs du mariage de mon frère et Safia, Je continues ma vie, j'avance sans Khalis cette fois ci. Avec un peu plus de recul, je remet en cause mon comportement. Je remet en cause ma relation avec lui.
J'ai peut être vue les choses trop en grand, j'ai peut être voulu aller trop vite et c'est ça qui l'a fait fuir. En faite, j'arrive même pas à le haïr. Je garde toujours ce petit amour que j'ai pour lui. Il reste un homme bien à mes yeux, et je me dis que j'ai du fauté quelque part pour qu'il me laisse.
Je déprime pas, je me remets seulement en question. J'essaye de trouver la faille, j'essaye de comprendre à quel moment tout s'est cassé mais je trouve pas. Alors j'essaye de faire un travail plus centré sur moi, pour changer les choses qui me freinent dans ma vie. Je veux avancer. Je me rassure en me disant que j'ai au moins un travail, les diplômes et bientôt une voiture. Je réussis à avancer doucement mais sûrement sur le coté professionnel. Mais ce qui est du domaine sentimental je stagne, je dirai même que je recule mais j'essaye de pas le placer comme une priorité.
Après tout, avec du recul, j'accepte ce qu'il ce passe. Je crois au destin de chacun et si tel chose doit arriver elle arrivera. Je garde de bons souvenirs, il n'a pas fauté avec moi, si ce n'est la manière dont il a mit fin à notre relation, Sinon je peux rien lui reprocher en toute honnêteté.
Ce soir là, je rentrais du travail et j'ai croisé Sabrina sur la route. Depuis qu'elle avait tout raconté à Sayf, je ne l'ai plus revu, jusqu'à ce jour.
Sabrina : Wissal ?
Je me suis arrêté et l'ai regardé.
Sabrina : On peut parler ?
J'ai seulement hochait la tête et elle a commençait à parler.
Sabrina : Je m'excuse Wissal, je suis désolé de ce que j'ai fais. Pour moi c'est tellement logique que tu finisses avec Sayf que je comprenais pas pourquoi tu te butais à te mettre dans la merde avec Khalis.
Wissal : Rassure toi, j'ai plus rien à voir avec Khalis.
Elle parut très surprise, puis a sourit.
Sabrina : T'es pas avec lui ?
Wissal : Non.
Sabrina : Tu déprimes pas j'espère ? Je t'avais dit qu'il était pas fait pour toi.
Wissal : Non je vais très bien merci.
Sabrina : Et t'as repris contact avec Sayf ?
Wissal : Non Sabrina et je reprendrai pas contact avec lui. J'ai fais assez d'erreurs dans ma vie comme ça et j'espère que le compte y est là.
Sabrain : Tu peux pas le condamner sur une erreur qu'il a faite avec toi. Accepte de parler avec lui, de le voir.
Wissal Il me menace chaque soir Sabrina. Il m'envoie des menaces et tu crois que j'ai envie de le voir ?
Sabrina : Laisse moi lui parler ok ? Il pète un plombs en ce moment, il est au plus bas. Personne le reconnaît. Il frôle l'hystérie sans toi.
Wissal : J'y peux rien Sabrina.
Sabrina : J'irai lui parler. Quittez vous au moins sur de bonnes bases et puis peut être que le faite de le voir te fera changer d'avis. Tu verrais comment il est amoureux de toi tu comprendrai ce que je veux te dire.
Wissal : Je suis pas prête. J'ai plus rien à lui dire.
Sabrina : Réfléchis y. Si tu veux qu'il te laisse tranquille, il faut que tu acceptes de le voir, de lui parler.
Wissal : On verra. Je dois y aller là.
Sabrina : Wissal ?
Wissal : Quoi ?
Sabrina : Excuse moi.
Wissal : C'est déjà pardonné.
Elle m'a fait un sourire et je suis parti. Ouais elle était déjà tout excusée.
[...]
Il nous restait une semaine avant le mariage de Farès et Safia. Il était convenu qu'on allait faire un petit hlel chez Safia, puisqu'elle avait une maison et puis ensuite la mairie se ferait dans les mois à venir. Mon frère a décidé de rester dans notre ville puisqu'il a un CDI et que Safia est encore étudiante. Elle continuerait ses études dans notre ville. Farès a trouvé pour eux un T2 pour leur début de mariage.
Il ne comptait pas avoir d'enfant tout de suite, alors un T2 allait parfaitement bien. Tout était déjà prêt, il ne manquait plus qu'ils vivent à l'intérieur.
J'avais pris une semaine de congés avant leur mariage pour aider Safia. Farès avait loué une camionnette et m'avait prêter sa voiture. On avait donc fait un seul aller pour récupérer toutes les affaires de Safia. Tous les objets valises etc... ont été transporté dans la camionnette de Khalis et Safia était monté avec lui. J'avais dans ma voiture, des cadeaux des gens de son entourage qui ne pouvait assister au mariage mais qui ont décidé d'offrir des cadeaux. J'avais aussi quelques valises à elle. Quand Farès a vu toutes ses valises, il l'a fusillé du regard.
Farès : Tu crois que ça va rentré ou tout ça ?
Safia : Mais j'allais quand même pas laisser mes affaires ici non ?
Farès : Mais tout ça là sa rentrait dans ton placard ?
Safia : Oui. C'est pour ça que j'ai préférée choisir le placard de notre chambre parce que si j'aurai compté sur toi tu m'aurai ramener une petite table de nuit pour faire office de placard.
Farès : Putain ! Ça rentrera pas dans la camionnette ça !
Wissal : Bah j'ai ta voiture de toute manière on mettra le plus gros dans ta camionnette et le plus petit dans la voiture.
Voilà comment je me suis retrouvé avec quelques valises et bricoles de Safia dans la voiture. J'étais avec Ouissem, elle voulait nous aider donc elle allait venir chez nous le temps qu'on installe tout chez Safia et Farès.
De toute manière on allait rester deux jours dans notre ville, le temps de finir l'appartement et puis on devra tous redescendre chez Safia pour finaliser la décoration et préparation du mariage religieux.
Dans la voiture, j'ai ouvert la discussion avec Ouissem.
Wissal : T'es contente pour Safia ?
Ouissem : Ouais c'est sur mais ça me fait bizarre qu'elle parte. Elle me soûlera plus.
Wissal : Mais tu l'as verra souvent. Tu viendras chez moi puisque la chambre de Farès va se vider.
Ouissem : Ouais ! Tu me verras toutes les vacances chez toi
Wissal : Y'a pas de soucis. Tu feras comme chez toi.
Ouissem : Ouais.
Wissal : Et toi alors ? L'école ça se passe ?
Ouissem : Oui ça va. Je m'investis à fond alors j'arrive à gérer et sans difficultés.
Wissal : C'est ce qu'il faut.
Ouissem : Tu sais Wissal, je t'avais parlé d'un gars
Wissal : Oui je m'en rappelle.
Ouissem : Il insiste pour qu'il se passe quelque chose entre lui et moi. J'ai l'impression qu'il est sérieux alors je lui ai dis que j'attendais une preuve. Il m'a dit que dès que je passais mon bac il viendrait à la maison demander ma main.
Wissal : T'es encore jeune Ouissem.
Ouissem : Ouais mais Foued il a l'air sur de lui. Et je le fais encore galérer un peu pour voir si il est sérieux. On est pas ensemble mais je sais qu'il me plait beaucoup. Si il me prouve qu'il est sérieux j'ai aucune raison de refuser non ?
Wissal : Ouais mais ne cède jamais à ses demandes.
Ouissem : Non t'inquiète pas. Puis tu sais je refuses de sortir avec lui, de le côtoyer hors mariage. J'ai parlé avec lui, j'arrive à cerner la personne qu'il est, j'arrive à voir son caractère et je sais que c'est un mec bien, ou du moins assez bien pour moi.
Wissal : On en reparlera quand le moment sera venu mais continue de penser comme ça.
Ouissem : Ok.
Wissal : Je suis fière de toi ma chérie, vraiment.
Ouissem : Merci Wissal. Moi aussi je suis fière de la personne que tu es.
Sa réponse m'a laissé sans voix. Elle était fière de celle que j'étais ?