Je suis rentré chez moi dégoûté.
Non je ne me considérais pas comme une femme propre, je savais pertinemment que je m'étais salie, je savais que j'avais fait l'erreur de ma vie, mais il le savait aussi.
Il savait aussi l'erreur que j'avais faite, il m'avait «testé » et à vu qu'elle genre de fille j'étais alors de quoi me parle t'il ?
J'étais dégoutée de lui c'est vrai, mais surtout de moi. J'étais tombé bien pas à vouloir envisager quelque chose avec lui, vraiment très bas.
J'ai voulu faire comme si de rien était, j'ai voulu me prouver à moi-même que j'avais un cœur dur, que son comportement ne m'a pas touché alors j'ai continué ma petite vie.
J'ai continué à aller au travail, j'ai continué à détester les hommes mais le pire était que je me retrouvée chaque soir à déprimer dans ma chambre.
[•••]
Il n'aura pas fallu longtemps, exactement deux jours avant que mon frère ne débarque :
On était mercredi et je venais de rentrer du travail quand mon frère a toqué à ma chambre.
Farès : Oh Wissal tu fous quoi la ?
Wissal : Quoi ? J'ai le droit de rentré chez moi non ?
Farès : Pourquoi tu vas pas à l'auto-ecole ?
Wissal : Je suis fatigué en ce moment.
Farès : Tu prends qui pour un con ? Il s'est passé quoi ?
Wissal : Quoi ? Mais rien du tout !
Farès : Ah ouais ?
Wissal : Bah oui.
Farès : Ecoute moi bien Wissal c'est pas parce que je te nique pas pour tes conneries que je peux pas le faire un jour. Dis moi qu'est ce qui s'est passé avec le mec de l'auto-ecole là Khalis.
Wissal : Mais qu'est ce que t'as ? Il s'est rien passé.
Farès : Azy lève toi depeche toi.
Wissal : Quoi ?
Farès : Lève toi
Wissal : Mais on va ou ?
Farès : LEVE TOI WISSAL !
Farès c'est mon frère et je l'aime plus que tout. J'ai toujours voulu le rendre fier de moi, j'ai toujours voulu qu'il ne baisse jamais les yeux à cause de moi. J'ai échoué à ça sans qu'il ne le sache mais il n'a jamais levé la main sur moi.
Il ne m'a jamais crié dessus, il ne m'a jamais rabaissé ou déçu.
Mais aujourd'hui je ne le sentais vraiment pas, il était énervé et je pensais savoir pourquoi.
Pour éviter de l'énerver encore plus, je me suis lever et remis mes chaussure puis je l'ai suivi. Nous sommes montés dans sa voiture et nous avons démarré.
Wissal : On va ou Farès ?
Il ne m'a pas répondu. Je pouvais rien faire parce que si j'avais forcé il m'aurai balancé une gifle en pleine gueule.
J'ai alors regarder les routes défilés et j'ai été assez étonné de voir que nous prenions la route de l'auto-école. Je n'ai rien dis, mais je savais exactement de quoi il s'agissait. Je me suis rappelé ce qui s'est passé quelques jours avant avec Khalis. Je n'ai pas été discrète, je me suis donné en spectacle et il était logique que mon frère en entende parler.
Tout le long de la route, j'ai pensé à l'excuse crédible que je pourrai sortir à mon frère.
[•••]
Nous voilà devant l'auto-école, Farès descend et je suppose que je dois descendre à mon tour.
En le suivant, je vois que nous rentrons dans l'auto-école et sans dire quoi que ce soit à la secretaire, Farès se dirige dans le bureau de Khalis et ouvre la porte sans frapper.
J'étais juste derrière lui et je ne comprenais pas son énervement.
Khalis : Qu'est ce qui ce passe ?
Farès : Il s'passe que j'envoie ma sœur dans cette auto-école et j'apprends que t'allais
la frapper ?
Wissal et Khalis : Quoi ?
Khalis : De quoi tu parles ? Jamais j'ai touché ta sœur.
Wissal : Mais jamais il m'a touché Farès. Qui est-ce qui t'as dis sa ?
Farès : Alors il s'est passé quoi ? Pourquoi t'étais sur le point de la frapper hein ? C'est dans tes habitudes de cogner sur tes élèves ?
Plus il parlait, plus il s'avançait vers Khalis et l'empoigna par son col. Je me suis interposé entre les deux et je me suis mis face à mon frère dos à Khalis.
Wissal : Il ne m'a pas touché. Je te jure Farès qu'il ne m'a pas touché. On s'est embrouillé c'est vrai mais il allait pas me frapper.
Farès a lâché Khalis.
Farès : Il s'est passé quoi ? Pourquoi vous vous êtes embrouillés ?
Wissal : Parce qu'il me mettait trop la pression c'est tout. Je me suis emportée et on s'est embrouillée c'est tout Farès.
Farès : Ah ouais ?
Wissal : Oui. Je te promets Farès.
Farès : T'as rien à dire Khalis ?
Khalis : Qui t'as dis ça ? Qui t'as dit que je voulais la frapper ?
Farès : Ça t'intéresse ?
Khalis : Qui a raconté ces conneries ?
Farès : Azy Wissal, on y va.
Farès a méprisait du regard Khalis puis m'a prit par le bras.
Dans la voiture, je me suis retourné vers Farès.
Wissal : C'est pour ça que tu étais énervé ?
Farès : Tu me jures qu'il ne t'as jamais frappé ?
Wissal : Je te jure que non. Farès tu me crois hein ?
Farès : Ouais.
Wissal : On s'est embrouillé c'est vrai mais c'est seulement dut à la pression. J'étais
enervée et je ne supportais pas qu'il me mette autant de pression, qu'il soit autant derrière moi.
Farès : Pourquoi tu me l'as pas dit ? Je lui aurai parlé.
Wissal : Je suis plus une petite fille !
Farès : Tu l'es encore un peu !
Wissal : Merci Farès.
Farès : Merci de quoi ?
Wissal : De me protéger autant.
Farès : T'as pas besoin de me dire merci.
Il y'a eu un silence dans la voiture.
Je me rendais compte que mon frère serait toujours là pour moi.
Wissal : Farès ?
Farès : Quoi ?
Wissal : Tu ne l'aimes pas hein ?
Farès : Qui ?
Wissal : Khalis.
Farès : Je veux pas te voir avec lui, je veux pas te voir rester avec lui à l'auto-école d'accord ?
Wissal : T'inquiète pas
Je savais que cela répondait à ma question.
Il n'aimait absolument pas Khalis.
[•••]
Ce soir là, dans mon lit, je repensais à toute cette histoire. Les gens aimaient parler. Il ne faisaient que ça. Ils ont menti à mon frère et cela aurait pu aller très loin.
Je cogitais à tout et rien à la fois quand mon téléphone a sonné, c'était un appel inconnu j'ai donc répondu.
Wissal : Allo ?
... : Ne raccroche pas.
J'avais reconnu la voix de Khalis.
Wissal : Tu veux quoi ?
Khalis : Ton frère ne t'as rien fait ?
Wissal : Pourquoi est ce qu'ils m'aurait fait quelque chose ?
Khalis : Pour tout à l'heure.
Wissal : Non.
Khalis : Ok.
Wissal : C'est tout ? Je raccroche donc ?
Khalis : Attend.
Wissal : Quoi ?
Khalis : Tu sais qui est ce qui a menti à ton frère ?
Wissal : Non.
Khalis : Ok. Et ce qu'on m'a dit ?
Wissal : Quoi ?
Khalis : Ce qu'on m'a dit c'est vrai ou faux ?
Wissal : Quoi ? Qu'est ce qu'on t'a dis ?
Khalis : Tu crois que c'est pourquoi que je t'ai dis tout ce que j'ai dis la dernière fois.
Wissal : Je ne sais pas à toi de me dire non ?
Khalis : On m'a parlé de deux trois choses.
Wissal : Chose comme quoi ?
Khalis : On peut se voir là ?
Wissal : Non. Il est tard et pour être honnête je n'ai pas envie de te voir.
Khalis : Alors on va devoir avoir cette discussion au téléphone.
Wissal : Ça me dérange pas. Qu'est ce que t'as entendu ?
Khalis : Qu'il s'est passé quelque chose avec Sayf et ...
Wissal : (en le coupant) : Mais tu le savais. Tu savais ce qu'il s'est passé avec Sayf et
tu avais l'air d'avoir accepté ça.
Khalis : Ouais je savais, ouais. Mais je savais pas que tu l'avais fait aussi avec ses
collègues, avec presque la moitié de la ville.
Wissal : QUOI ?!
Khalis : Ouais. C'est ce qu'on m'a dit.
Wissal : et tu y as cru ? Tu croyais vraiment que j'avais fais ça ?
Khalis : Au début non, mais comment je peux savoir hein ?
Wissal : En me demandant ! Tu veux essayer quelque chose avec moi mais t'es
même pas capable de me demander si tout ça est vrai. T'as écouté des gens, t'as
pensé de moi que j'étais une grosse....
Khalis : (en me coupant) : Non Wissal dis rien. Ouais j'aurai pas du les écouter mais jamais je serai venu te demandé si c'était vrai.
Wissal : et pourquoi ?
Khalis : Parce que tu as pas besoin de savoir que les gens parlent de toi, tu as pas besoin de savoir que certaines personnes veulent te faire une réputation. T'as pas besoin d'etre mal pour ce genre de personnes.
Wissal : Et tu crois que j'ai pas été mal hein ?
Khalis : J'ai compris Wissal que j'aurai pas du réagir comme ça mais...
Wissal : Non attend Khalis il faut que je mette quelque chose au clair avec toi.
Khalis : Quoi ?
Wissal : Les gens parleront toujours, regarde juste ce qu'il s'est passé tout à l'heure...
Khalis : C'est pour ça que je t'ai appelé, parce que j'ai compris que c'est des mito.
Wissal : Ok tu m'as appelé et je comprends tes doutes. Je peux comprendre la raison
qui fait que tu ne m'en aurais pas parlé mais sache bien que ce n'est pas fini Khalis.
On entendra toujours les gens parler. Alors si tu comptes douter à chaque fois qu'une
personne viendra te dire tel ou tel chose y'a pas besoin d'insister, pas même besoin
d'essayer.
Khalis : Donc si je te dis que je calculerai plus aucune personne qui viendrait me
parler de toi c'est qu'on peut essayer ?
J'ai souri, il a dit sa avec un ton tellement enfantin, tellement entraînant...
Wissal : Ça serait trop facile hein ?
Khalis : Franchement ? Pas du tout.
Wissal : Ah bon ?
Khalis : Oui. Depuis le temps que je veux essayer un truc on en ai meme pas au stade
ou je te dis les règles que j'impose !
Wissal : Parce que tu comptes imposer des règles en plus ?
Khalis : Bien sur !
Wissal : J'aimerai bien les savoir.
Khalis : Non sa serait trop long, il faudra que je te les rédige.
J'ai explosé de rire.
Wissal : Les rédiger ? Ça ferait un sorte de contrat ?
Khalis : Exactement. Que tu devras signer et respecter bien entendu.
Wissal : On aura droit à certaine négociation ?
Khalis : Tout dépend.
Wissal : Tu me dois bien ça non ?
Khalis : A notre prochain rendez-vous on en reparlera.
Wissal : et notre prochain rendez-vous il est quand ?
Khalis : Demain après ta séance de code.
Wissal : Qui te dis que je viendrais ?
Khalis : T'as pas le choix Wissal. On a aussi signer un contrat pour ça.
Wissal : Ouais, mais je t'ai dis que je voulais changé d'auto-ecole.
Khalis : Pourquoi ?
Wissal : Parce qu'on peut pas tout mélanger.
Khalis : Tu penses que je ne sais pas faire la part des choses ?
Wissal : Je sais pas.
Khalis : On en reparlera.
Wissal : Quand ?
Khalis : Demain. Et je te laisse pas le choix.
Wissal : Ok.
Khalis : Ok. Wissal ?
Wissal : Oui ?
Khalis : Je savais pas tout ça. Je savais pas que c'était pas vrai.
Wissal : On en reparlera.
Khalis : Prévoit toute la soirée. On ira manger ensemble.
Wissal : D'accord
Khalis : A demain
Wissal : A demain Khalis.