Érine se réveilla à terre, sur un sol gelé et un mal de crâne insupportable. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle se trouvait mais une chose était sûr, elle n'était plus à l'ambassade.
- Érine !
Cette dernière se retourna et fut surprise de voir Lucas, derrière des barreaux. "Des barreaux ?". Elle remarqua alors qu'elle aussi était en cage, ou plutôt une prison qui possédait des barreaux bien rouillés.
- Lucas, qu'est-ce qui se passe ? Demanda la jeune fille paniquée.
- Je ne sais pas, je me suis réveillé il n'y a pas longtemps. Mais toi, tu vas bien ? On t'a cherché partout.
Érine ne se souvenait plus de ce qui s'était passé à l'ambassade. Elle ne savait pas quoi répondre à son ami qui avait l'air d'être inquiet pour elle.
- Tu m'expliqueras plus tard, il faut que l'on retrouve les autres, fini par lui dire Lucas.
Le jeune homme sortie un pistolet accroché sur son pantalon et tira une balle sur le cadenas pour ouvrir sa porte, il fit la même chose avec celle d'Érine avant de lui donner l'arme pour qu'elle puisse se défendre.
Ils sortirent tous deux de leurs prisons et avancèrent dans le couloir remplis de grilles rouillées et défectueux.
- Comment t'es arrivé là ? Lui demanda Érine.
- Les Rebelles nous ont tendu un piège, je ne me rappelle plus de ce qui s'est passé après... J'espère que les autres vont bien.
- On va les retrouver ne t'inquiète pas, rassura Érine.
Les deux amis ne se quittaient pas, ne voulant pas se perdre. Érine ne supportait pas ce décor, les fumées qui sortaient des tuyaux rouillées et cassées, empestaient la pourriture et les tâches rougeâtres au sol ne la rassurait pas non plus. Ils passaient, tous deux, dans des couloirs étroits avec des cages entrouvertes. Les morceaux d'os et les vêtements tachés à l'intérieur laissaient penser que des gens, des personnes vivantes avaient séjourné ici.
- Qu'est-ce qu'ils nous veulent ? Demanda Érine.
- Pas "nous"mais "te" veulent.
- Comment ça ?
Le jeune homme s'était tus. Il était embarrassé, à croire qu'il avait dit quelque chose qu'il ne devait pas.
- Tristan ne t'en as pas parlé ?
- Parler de quoi ? S'agaça Érine.
Les deux jeunes gens arrivèrent à une intersection.
- A droite ou à gauche ?
- Lucas répond moi ! De quoi il doit me parler ?
Un grognement vient interrompe la discussion. Érine et Lucas se retournèrent et vit un groupe de... morts vivants ?
- C'est quoi ça ?! S'exclama Érine en reculant.
Des sortes d'hommes, écorchés de partout et ressemblant à des pantins, s'approchaient des deux adolescents. Érine essaya d'utiliser ses pouvoirs mais en vain, rien ne sortait. Lucas lui prit le bras et l'emmena de force avec lui pour pouvoir échapper à ces monstres, mais les deux adolescents furent séparés dès que Lucas lâcha Érine.
La jeune fille se retrouva dans un laboratoire assez étranges et dérangeant pour elle. Les étagères comblées de bocaux remplis de membres provenant d'humains. Érine manqua de peu de vomir, les horreurs qu'elle voyait en ce moment ne lui sortit pas de la tête. Des vieux ustensiles rouillés et ensanglantés étaient posés sur une table juste à côté d'un crâne humain ouvert en deux.
Érine avait du mal à respirer, l'odeur était insoutenable d'autant plus qu'elle constatait que le sang était frais.
Elle sortit de cette salle et s'adossa au mur du couloir pour essayer oublier ces horribles images qui passait dans sa tête en boucle.
Alors qu'elle se remettait de ses émotions, Érine entendit des bruits de pas venant de sa gauche. Elle sortit le pistolet que Lucas lui avait donné un peu plus tôt, croyant que c'était ces monstres qu'il avait retrouvé. Elle visa l'endroit d'où venait le bruit mais fut rassurée en voyant Tristan sortir de la pièce juste en face.
- Tu ne peux pas savoir à quel point je suis contente de voir, dit-elle en baissant son arme.
- Qui t'as donné ça ?
Érine lui fit un rapide résumé avant qu'il ne décide d'avancer.
- Tristan, tu sais pourquoi on est là ?
- Comment tu veux que je le sache ? Je ne suis pas voyant.
- Lucas dis que c'est moi qu'ils veulent, les Rebelles.
Aux grands dépits d'Érine, Tristan ne l'écoutait pas. Il scruta le moindre angle, couloir et salle qu'ils croisèrent.
Érine ressentit soudain un vertige et se souvenue de la conversation avec Gabriel.
- Tristan, qui est Gabriel ?
Le jeune homme, surprit par cette question se retourna mais l'ignora complètement.
- Tu te fous moi ! Tristan répond moi !
Mais le jeune homme ne l'écoutait pas et continuait d'avancer.
- Je ne bougerai pas tant que tu ne me diras pas ce qu'il se passe !
- Alors reste là ! Dit-il d'un ton sec et énervé.
Érine n'en croyait pas ses oreilles, non seulement il ne l'écoutait pas mais en plus il l'abandonnait dans ce couloir qui puait la mort. Elle le regardait s'éloigner en regrettant d'avoir dit ça car elle se retrouvait de nouveau seule. Érine entendit soudain des rires d'enfants, venant du fond du couloir derrière elle. Elle sentit son cœur battre dans sa poitrine, mais pour une raison inconnue elle se dirigea vers ces rires.
En avançant, Érine remarqua une silhouette d'une petite fille habillée avec une longue robe blanche, qui lui demandait de la suivre. La fillette l'emmena dans une grande pièce rectangulaire et vide, avec une odeur d'hôpital.
La petite fille se mit en boule dans un coin de la pièce et se mit à pleurer. Érine s'approcha doucement de la fillette et remarqua alors que les murs dégoulinaient de sang, le carrelage se craquelait sous elle et les vitres se brisèrent.
- Regarde ce qu'il m'a fait, sanglota la fillette.
Elle répéta ces mots en boucle. Érine, qui essayait de garder son sang-froid, s'avança vers elle calmement.
- Qui t'as fait ça ? Dit-elle en s'accroupissant devant la petite fille.
Cette dernière leva la tête et fixa Érine. La fillette était complètement dévisagée, elle avait une énorme cicatrice qui lui traversait tout visage, ainsi que d'autres griffures sur les joues, cou et sur le front.
- Qui t'a fait ça ? Lui redemanda Érine.
- Un.. Garçon, dit timidement la fillette, un monstre ! Je lui faisais confiance, pleura la petite, il te trahira toi aussi !
- Je le connais ? Qui c'est ?
Soudain les spots s'éteignirent et l'enfant disparue, l'ambiance changea. Les murs redevinrent normaux, la pièce était de nouveau comme avant.
- C'est ceux qui en disent le moins qui en savent le plus.
- Cette voix ? Sursauta Érine qui vit Gabriel derrière elle, adossé à un mur.
- Tu as mauvaise mine depuis la dernière fois, dit-il.
Érine se releva et soupira. En plus de la surprendre il se foutait de sa gueule. Il était toujours encapuchonné, et vu que c'était certainement lui qui avait coupé la lumière, elle ne pouvait pas savoir à quoi Gabriel ressemblait.
- Où est-ce qu'on est ? Questionna Érine.
- Dans une des bâtisses des Rebelles, souriait-il, elle ne sert plus vraiment pour te dire, à part pour faire quelques expériences mais sans plus.
Le quelques expériences fit frissonner Érine. Mais au moins lui, il répondait à ses questions.
- Je veux te montrer qu'il peut y avoir des traîtres dans les deux camps, fini-t-il par lui dire en se redressant, la gamine que tu as vu a été dévisagée puis tuée par un de nos membres, enfin "ex «membre. Je te laisse deviner qui c'est.
Sans trop savoir pourquoi, Érine pensa à Tristan. Lucas lui avait dit qu'il avait fait partit des Rebelles mais elle ne le voyait pas faire une telle chose. Et puis elle ne voyait pas le rapport, Tristan serait un traître ? Il se servirait-elle ? Mais pourquoi ? Érine était encore plus perdue qu'à son arrivé.
- Érine !
Celle-ci se retourna, Lucas, tout taché de sang, arrivait vers elle essoufflé. Elle se rendit compte que Gabriel était partit, encore. Le jeune homme tomba par terre, complètement épuisé. Érine l'aida à se redresser et lui demanda de lui raconter ce qu'il s'était passé. Lucas lui expliqua alors qu'après avoir été séparé, il était tombé sur Julia et des Rebelles qui la poursuivaient. Ils ont été séparés par des zombies, comme il les appelait. Érine, elle, lui parla de la conversation qu'elle venait d'avoir avec Gabriel, et Lucas semblait du même avis qu'elle. Il trouvait que Tristan agissait bizarrement en ce moment.
- Tu devrais te reposer Érine, tu as l'air d'un zombie, rigola-t-il.
La jeune fille sourit, il n'avait pas tort elle était épuisée. Elle ferma les yeux et posa sa tête contre l'épaule de Lucas qui lui promettait de veiller sur elle pendant qu'elle dormait.