- Oh Aurore ma puce pourquoi cela t'arrive-t-il à toi et pourquoi en ce moment, pourquoi ce jour-là ?!
Cette voix appartient à mon frère. Je souhaite lui réponde mais mes yeux restent obstinément fermés, je veux le prendre dans mes bras pour le consoler lui dire que je suis la, mais je ne peux pas bouger non plus.
Pourtant je sens bien ma main dans la sienne et ses larmes couler sur mon bras.
- Aurore il faut absolument que tu te réveilles !
Une autre voix se fait entendre, celle de Ruben cette fois.
- Erwan ? Juliette voudrait te voir elle est dans le couloir.
Mon frère lâche ma main et je l'entends quitter la pièce. Je sens ensuite la main de Ruben sur ma joue.
- Ma chérie, mon soleil, j'ai tellement peur de te perdre, de vous perdre. Les enfants ont absolument besoin de leur mère tous les trois ont besoin de toi, je suis sûr que tu m'entends Aurore. Je suis sûr que tu peux me faire un signe.
J'essaie de mettre toute mes forces pour bouger un seul petit doigt pour qu'il sache que je suis là. Et cela fonctionne.
- Aurore ? Oh mon dieu Aurore !
Je réussis enfin à ouvrir les yeux.
- Ruben ... Réussis-je à chuchoter.
- Aurore ma chérie, dit-il en m'embrassant la main. Docteur elle s'est réveillée !
Louise Torane entre à son tour dans la chambre que je viens à peine de découvrir, Louise est vraiment plus qu'une collègue elle est devenu peu à peu une amie.
- Ah Aurore comment tu te sens ?
- Je ne sais pas trop, qu'est ce qu'il s'est passé après ?
J'ai un vague souvenir de l'accident, des cris, mais après plus rien.
- Ton opération a duré cinq heures et tu as mis beaucoup de temps à te réveiller et étant donné ce que tu viens de traverser.
Je pense immédiatement à mes enfants.
- Comment vont Camille et Nathan ?
Son expression devient plus grave.
- Ta fille a failli perdre son bras gauche mais tout va bien, si tout reste comme ça elle pourra sortir dans deux, trois jours, et toi si tu récupères bien tu sortir dans une petite dizaine de jours.
- Et Nathan ?
- Ton fils lui... a été le plus touché il est ... dans le coma il est en soin intensif en ce moment.
- Le coma ? Il va se réveiller ?
- Bien sûr mon soleil, il est fort, me répond Ruben.
Louise reprends la parole.
- Les médecins qui se sont occupés de lui disent qu'il peut se réveiller rapidement. Il est jeune ça joue en sa faveur. Quand à toi tu as eu de nombreuses lésions internes et une jambe cassée mais ont réussi à tout remettre en ordre. Mais on a aussi dut te faire accoucher en urgence, ton bébé soufrait.
Accoucher ? Ma main lache celle de Ruben et se pose directement sur mon ventre beaucoup plus plat.
- Il va bien ? Je veux le voir !
- Aurore il pèse à peine neuf cents grammes il est prématuré de deux mois et demi c'est énorme et pour un petit avec une malformation encore plus !
Justement ça j'en ai bien conscience.
- S'il te plait Louise laisse-moi le voir et Camille et Nathan aussi s'il te plait.
Elle soupire.
- Aurore tu sais très bien que tu ne peux pas voir tes enfants ce n'est pas possible, et tu ne peux pas bouger de ce lit pour l'instant tu le sais.
Les larmes commencent à couler sur mon visage.
- Ne pleure pas Aurore, essaye de me consoler Ruben.
- C'est simple pour toi tu peux tous les voir alors que moi je suis coincée dans ce lit, tu comprends, je ne peux pas voir mes enfants.
Il essuie une larme sur ma joue.
- Je vais chercher Clem elle veut absolument te voir.
J'acquiesce.
- Et mon frère.
Il opine et sort de la chambre suivie par Louise.
C'est vraiment horrible. J'ai peur de perdre les prunelles de mes yeux. Et le pire pour une mère c'est de ne pas pouvoir voir ses enfants, il n'y a rien de plus frustrent pour une maman.
En rouvrant les yeux je vois Clem. Elle se précipite dans mes bras.
- Oh ma Chérie comment tu te sens ?
- Je me sens un peu ... vidé et cassé de partout mais ça va à peu près.
- J'ai tellement eu peur tu sais ?!
J'opine.
- Tu as vu mes enfants ?
Elle esquisse un sourire.
- Oui j'ai vu Camille, qui te demande à chaque instant et j'ai vu aussi Maxime, il est très mignon mais tellement minuscule, par contre je n'ai pas pu voir Nathan seulement Ruben peut le voir, même Erwan ne peut pas, il a tapé un scandale en disant qu'il l'avait presque élevé mais ça n'a rien changé. Je sais que c'est insoutenable pour toi de ne pas les voir.
- Tout le monde les a vu tous les trois sauf moi leur mère tu ne trouves pas ça deguelasse ? C'est inhumain !
Une larme effleure mon visage.
- Ne t'en fait pas-tu les verras bientôt et ils iront bien tous les trois. Chérie il faut que j'y aille je reviendrai vous voir avec Thibaut je te le promets.
- Bisous Clem.
Elle s'éloigne après m'avoir enlacé. Et après encore quelques minutes je vois Erwan.
- Oh ma puce ma sœurette. J'ai tellement eu peur de te ne plus te revoir, dit-il en me serrant dans ses bras.
- Je t'aime tu sais Erwan.
- Oui moi aussi je t'aime plus que tout Aurore.
- Quelle heure est-il ?
- Dix-huit heures pourquoi ?
- Je veux voir mes enfants !
- Le médecin a dit que tu ne pouvais pas bouger.
- Je me fout de ce que le docteur a dit !
- Je sais ma puce mais ... enfin bref, conclut-il en sachant pertinemment que tout ce qu'il pourra dire ne me calmera pas.
Puis une infirmière vient prévenir Erwan que les heures de visite sont finies pour aujourd'hui.
- Bon... je pense que je suis vraiment obligé de partir. Je reviens demain dès la première heure d'accord ?
- Oui ne t'inquiète pas pour moi.
- Ça, ça va être compliqué mais bon à demain Chouchou je t'aime.
- Moi aussi je t'aime.
Erwan me serre dans ses bras en m'embrassant et il sort de cette chambre qui me semble vraiment morbide.
Après son départ une voix s'élève près de la porte.
- J'ai peut-être une idée pour que tu les puisses voir tous les trois.
En relevant la tête je remarque Quentin mon ex qui a quand même passé près d'un ans avec moi. Il s'approche de moi.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? Dis-je soudainement énervée.
- Je travaille ici tout comme toi d'ailleurs ...
Ah, oui c'est vrai...
- Excuses-moi.
- Bon tu veux voir tes enfants ou pas ?
- C'est quoi ton idée magique ? Je demande en sentant une légère douleur dans la poitrine.
- Comme tu ne peux pas marcher on va utiliser un fauteuil roulant.
- Tu peux me dire pourquoi je n'y ai pas penser avant ?
Il sourit
Quentin ramène un fauteuil et s'approche pour que je puisse m'asseoir, en bougeant mes jambes je sens une douleur dans celle plâtrée Quentin vois ma grimace, il s'apprête à me porter pour pouvoir me mettre dans le fauteuil.
- Qu'est-ce qu'il fait là lui ?! Lance Ruben en nous voyant.
- Attend Ruben, Quentin veut juste me mettre dans ce truc pour que je puisse enfin voir nos enfants.
- Hum ... laisse-moi faire alors, dit-il à Quentin sur un ton légèrement acerbe.
- Si tu veux, obtempére Quentin en s'écartant.
Ruben se rapproche à son tour de moi en me portant dans ses bras
- Tu sais tu n'as pas à être jaloux, je chuchote dans le creux de son oreille.
- Tu peux parler toi, tu es dix fois plus jalouse que moi, dit-il sur le ton de l'humour en me déposant dans le fauteuil.
- C'est moi qui vais te pousser, décréte Quentin. Cela fera plus ... normal dans les couloirs de hôpital on aura qu'à dire que je t'emmène pour un scanner.
Ruben me regarde en levant les yeux au ciel. Je souris en voyant de nouveau de la jalousie dans son regard.
- Ok vas-y, dit Ruben résigné.