~ Ecrit pendant : All I want for christmas is you de la BO de Love Actually ~
"Make my wish come true, all i want for christmas is you."
Très chère amie,
C’est avec une joie immense que je te confirme que notre petit réveillon pour la Saint Sylvestre se passera dans mon chalet dans les Alpes. Je te donne rendez-vous pour dix-neuf heures et te prie de laisser tes soucis (et ta famille) chez toi et de ne prendre que ta bonne humeur et tes plus beaux habits. Alice, ma très chère petite sœur, sera de la partie puisqu’elle ne peut pas partir avec nos parents à Toronto à cause d’un souci avec son boulot.
A dans deux jours,
Ton amie, Zooey.
Zooey, la maitresse de maison pour cette soirée, avait donc passé tout son après-midi dans sa cuisine pour préparer le repas de fête. Elle allait recevoir deux de ses plus proches amies pour le réveillon de la nouvelle année, deux amies qu’elle n’avait pas vu depuis plusieurs mois en raison de leurs boulots respectifs, mais surtout à cause des études de cette dernière qui la faisaient souvent voyager. Zooey, bien qu’elle fut la plus âgée du groupe, était encore et toujours sur les bancs de la fac à préparer son doctorat pour travailler avec les animaux marins.
-ZOOEY !! HOHOUH !! Il y a quelqu’un ?, questionna une voix féminine que Zooey connaissait bien.
-DANS LE CUISINE ALICE, cria-t-elle puisqu’elle ne pouvait pas laisser sa sauce sur le feu sans surveillance.
Il ne fallut pas plus d’une minute pour que sa petite sœur se matérialise devant elle. Zooey lui fit la bise avant de reporter son regard sur le four, pour arroser le poulet qui était en train de cuire. Zooey avait fait un repas normal et tranquille. Elle ne recevait pas la royauté, juste deux amies et sa petite sœur mais elle essaiera de faire quelque chose de jolie dans le dressage des assiettes grâce à sa belle-mère qui lui avait confié quelques uns de ses secrets de chef.
-Ça sent bon dis donc, sourit Alice en s’asseyant à la chaise du bar et en regardant sa grande sœur.
-Encore heureux, répondit celle-ci le nez toujours dans le four. J’y suis depuis le début d’après-midi. Je ne sais même pas si j’aurai le temps de prendre une douche avant l’arrivée des invitées.
-Maintenant que je suis là, je peux peut-être t’aider. Enfin, si tu n’as pas peur que je laisse tout cramer, sourit-elle.
-Fais ça et je te tue. Je ne plaisante pas Alice, dit-elle d’un ton sérieux en fixant sa benjamine.
-Oh ça va, je plaisantais. T’énerves pas comme ça.
-Désolée, dit-elle en passant ses deux mains sur son visage, c’est juste que c’est la première fois que j’organise quelque chose réellement. D’habitude, Maman, ou Claire, s’en occupe et ça me stresse un peu.
-Elle cuisine trop bien Claire, sourit Alice en se levant et en faisant le tour pour se retrouver à côté de son aînée. En même temps, elle est chef et à son propre restaurant étoilé. Allez va te préparer, sourit-elle en poussant Zooey, je m’occupe de tout.
-Même de préparer l’apéritif ?
-Tout !
-Okay, grimaça Zooey en quittant la cuisine.
Une demi-heure plus tard, elle était de retour dans la cuisine, lavée, habillée, coiffée et maquillée. Elle jeta un regard à sa sœur qui, assise au bar, était en train de préparer les assiettes de condiments pour l’apéritif, tout en jetant des regards sur la nourriture sur le feu. Elle se débrouillait même plutôt bien au grand soulagement de la cuisinière. Durant le temps qu’elle avait passé dans la salle de bain, elle avait eu peur de sentir une odeur de brûlé ou d’entendre sa sœur hurler à l’aide. Mais non, seules l’odeur de son gel douche et la musique que jouait sa chaine hi-fi avaient empli la pièce.
-Tout se passe bien ?, demanda Zooey.
-Impeccable, répondit Alice en se tournant vers sa sœur.
-Merci, dit-elle en serrant sa sœur dans ses bras.
Cette tendre étreinte prit fin quand la sonnette du chalet retentit. Alice se détacha de sa sœur. Zooey demanda à Alice d’aller ouvrir puisqu’elle voulait vérifier une dernière fois la cuisson de son poulet. Alice, comme à son habitude, rejoignit la porte en sautillant. Quand elle l’ouvrit et découvrit qui se cachait derrière, elle ne fit plus aucun mouvement et regarda la personne plus que surprise. D’après les dires de son aînée, elle recevait juste des amies de fac qu’Alice ne connaissait pas. Pourtant la jeune femme qui se tenait devant elle, elle la connaissait.
-HELENE, cria-t-elle en se jetant dans les bras de l’invitée. Comme ça me fait plaisir de te voir, sourit-elle.
-Moi aussi je suis contente de te voir, Alice, sourit-elle en suivant la jeune fille dans la maison.
Zooey et Hélène se saluèrent d’une bise sur chaque joue avant que l’invitée ne s’installe au bar à côté d’Alice.
-Pourquoi tu m’as pas dit qu’elle venait ?, demanda Alice.
-Pour te faire la surprise, répondit sa sœur.
-Hélène, tu as vu ma voiture ?, demanda Alice en souriant.
-La DeLorean ? Oh que oui. J’ai cru que Doc et Marty seraient de la partie et qu’on voyagerait dans le temps, répondit Hélène avec un sourire, mais non.
Quand Jeanne, la deuxième invitée, arriva, les trois filles étaient en train de prendre l’apéro en sirotant une flûte de champomy. Comme Zooey ne supportait pas l’alcool, ses amies avaient décidé de se joindre elle. Et comme on dit, pas besoin d’alcool pour passer une bonne soirée. Zooey alla ouvrir la porte et salua sa seconde amie avant que les deux filles ne rejoignent la cuisine et que la dernière venue ne salue Alice et Hélène.
Même si elles se voyaient peu, elles discutaient énormément par mail et sms si bien que chacune connaissait la vie des ses trois amies. Durant l’apéritif et le repas qui suivit, elles parlèrent de leur carrière. Jeanne était éducatrice spécialisée, Hélène, secrétaire d’édition et Alice, créatrice de jeux vidéos - principalement sur les zombies, sa grande passion. Quand la vie amoureuse entra enfin de la conversation, car elle entrait toujours quand elles étaient ensemble, Jeanne et Hélène se tournèrent vers Alice.
-Toujours célibataire ?, questionna Hélène.
-Ouep, répondit Alice entre deux bouchées.
-Va peut-être falloir que tu t’inscrives sur Meetic, lui dit Jeanne.
-C’est fait, annonça la plus jeune. Je me suis inscrite sur Meetic Zombie, mais j'ai pas encore trouvé de profil intéressant. Je suis pas trop attirée par les mecs qui mettent comme description ''Arrrrh ... Cerveau !!!!!!!!!!''. J'aimerai un mec avec qui je peux discuter sans qu'il est à plonger la main dans ma boite crânienne !
-Trop drôle, répondit Jeanne qui ne rigola pas au contraire de Zooey et d’Hélène qui n’arrivaient plus à respirer.
La plus jeune avait toujours le mot pour rire et la réplique que personne n’attendait. Ce n’était pas nouveau. Ça l’avait toujours été. Et Zooey s’en souvenait bien. Alice adorait taquiner sa sœur et ses amies même si Jeanne ne comprenait souvent pas les blagues de la plus jeune au plus grand dam de celle-ci. Sa grande sœur avait toujours cru qu’elle deviendrait humoriste. Elle avait le potentiel mais Alice était plus du tac-o-tac, les blagues lui venaient comme par "magie". Elle pourrait sans doute jouer un spectacle tous les soirs mais en écrire un, elle en serait sûrement incapable car ses blagues, elle les trouvait grâce au contexte de la conversation. Le plus souvent un mot qui lui donnait le déclic et hop, elle trouvait un truc drôle à dire. Voilà pourquoi elle s’était dirigée vers sa deuxième passion. Les jeux vidéo et les zombies.
-Elle est sérieuse ?, demanda Jeanne.
-Elle n’a vraiment pas compris la blague, dit Alice en riant à son tour.
-Comme d’hab !, répondit Hélène en s’essuyant les yeux car elle pleurait de rire, tout comme Zooey.
-N’importe quoi, dit Zooey en se calmant et en souriant à sa sœur.
-Bref, dit Jeanne qui n’était pas contente de ne pas avoir compris la blague de la plus jeune, comment va Ethan ?
-Bien, répondit Hélène avant de baisser la tête sur son assiette soudainement intéressée par sa patte de poulet et par ses pommes de terre.
-Tu n’as pas l’air sûre, lui dit Jeanne.
-Jeanne, s’il te plait, répondit Hélène en relevant des yeux légèrement humides vers elle, tais-toi.
-J’ai dit quelque chose qu’il ne faut pas ?, demanda Jeanne.
-Jamais, répliqua Zooey en se levant. Vous avez fini de manger, reprit-elle avec un sourire pour la tablée.
-Moi oui, dit Alice. Je suis repu. C’était vraiment bon.
-Excellent, sourit Hélène à regardant Zooey.
-Vu l’heure qu’il est, je propose qu’on débarrasse et qu’on s’occupe de nos lampions. J’ai trouvé un arbre non loin d’ici où on pourra les accrocher. Et en rentrant, on mange le dessert.
-Trop bien, répondit Jeanne excitée comme une puce. Allez hop hop, on débarrasse !
Les trois filles vidèrent la table de la salle à manger et transportèrent la vaisselle jusqu’à la cuisine, où Zooey s’occupait de la mettre dans le lave-vaisselle. Voyant que les trois filles avaient été plus rapides qu’elle, elle envoya sa sœur et Jeanne chercher le matériel qu’elle avait acheté et le préparer dans le salon. Hélène, quant à elle, était restée avec Zooey pour l’aider.
-Ça va ?, demanda Zooey voyant que son amie ne disait rien ce qui n’était pas dans ses habitudes, même si elle était moins pipelette que Jeanne.
-Je…, commença-t-elle avant de vérifier que les deux autres filles n’étaient pas dans les parages, me suis disputée avec Ethan avant de venir.
-Je suis désolée, sourit tendrement Zooey comprenant pourquoi ce sujet pouvait être sensible puisqu’elle était un peu dans le même cas qu’elle.
Zooey était fiancée à Nathan, un ami de fac, qui préparait le même diplôme qu’elle, c’était d’ailleurs comme ça qu’elle l’avait rencontré, elle voulait le même livre que lui à la bibliothèque. Ils avaient organisé un voyage de six mois pour étudier les animaux dans leur milieu naturel afin de les aider pour le doctorat qu’ils préparaient. Seulement la fac avait accepté de ne financer qu’un voyage, ce qui signifiait qu’il n’y avait que Nathan qui pouvait partir. Comme c’était le plus grand rêve de Zooey, elle n’avait pas apprécié la nouvelle et s’était disputée avec son fiancé qu’elle prenait pour responsable, alors qu’il n’y était pour rien. Il était même prêt à lui laisser sa place.
-Les filles vous venez ?, demanda Jeanne en passant la tête dans la cuisine. On a tout préparé avec Alice.
-On arrive, dit Zooey alors qu’elle refermait la porte du lave-vaisselle.
Elle le programma et lança le cycle de lavage avant de rejoindre Alice avec Jeanne et Hélène. Les deux filles essayèrent d’oublier leurs problèmes sentimentaux puisque Jeanne ne savait pas ce que c’était, elle était marié à l’un des plus formidables hommes qui pouvaient exister sur terre, enfin c’est ce qu’elle disait, et elle avait deux enfants ; tout comme Alice, qui elle, n’avait pas de mec dans sa vie. La confection des lampions leur prit une bonne heure qui fut ponctuée d’histoires drôles que la plus jeune leur récita. Elle n’en était jamais à cours, Alice. Elle en connaissait des tonnes et si elle ne s’en souvenait plus, elle en inventait.
Armées de leur manteau, de leur bonnet et de leur écharpe, les amies sortirent du chalet, leur lampion à la main. Elles traversèrent le jardin enneigé et suivirent le chemin qui les conduirait dans la clairière où se trouvait l’arbre parfait pour suspendre leur création. Zooey avait demandé aux filles de rajouter un vœu pour la nouvelle année, qui arriverait d’ici une dizaine de minutes, mais de ne rien dire pour l’instant.
Arrivées dans la clairière, les quatre filles suspendirent leur lampion chacune sur l’une des branches de l’arbre qui avait perdu ses feuilles à cause de l’hiver. Après avoir allumé la bougie pour allumer le lampion, elles se reculèrent et se mirent cote à cote pour admirer leur œuvre. La lumière qui émanait des lampions révélait le vœu que chacune d’elles avait fait.
-Le vœu de Jeanne est, commença Alice en s’approchant du lampion pour lire, « Je fais le vœu de pouvoir passer un week-end romantique, sans les enfants, avec mon mari adoré. ».
-Le vœu d’Hélène est, enchaîna Zooey en faisant comme Alice, «Je fais le vœu de pouvoir faire mes propres choix et qu’Ethan assume ses actes. ».
-Le vœu de Zooey est, lu Jeanne, « Je fais le vœu de pouvoir faire mon voyage d’étude avec mon fiancé et qu’on obtienne tous les deux notre doctorat pour exercer le métier de nos rêves. ».
-Le vœu d’Alice est, termina Hélène en s’approchant du lampion pour lire, « Je fais le vœu de trouver un beau zombie dans un état de décomposition peu avancé. Qui m'aimera pour ce que je suis et non dans l'espoir que mon cerveau bien rempli finisse dans son assiette comme plat de résistance. Et qu'on vivra heureux jusqu’à ce que l’état de décomposition et l’odeur de putréfaction de mon futur mari soit tellement insupportable que je finirai par lui tirer une balle dans la tête. »
-Comme d’habitude, Alice n’a pas fait dans la retenue, tu es vraiment trop timbrée, rigola Zooey.
-Mais il est tellement plus cool que le mien, se plaignit Hélène.
-Et Jeanne, pour ne pas changer, elle a pris son vœu dans le rayon solde de la superette discount du coin, se marra Alice.
-Trèves de blabla, annonça Zooey après voir regardé sa montre. Dans quinze secondes, c’est la nouvelle année.
-Cool, dit Jeanne en regardant sa montre à son tour, tout comme Hélène et Alice.
-Dix, neuf, huit…, commencèrent à décompter les quatre amis, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un. BONNE ANNÉE !!!!!
Les filles se firent la bise et se souhaitèrent chacune une bonne année. Quand le portable de Zooey vibra dans sa poche, elle s’éloigna et décrocha. Même si elle ne voulait plus lui parler, ils étaient toujours fiancés et elle se sentait d’humeur à écouter ses excuses.
-Allô ?, dit-elle après avoir décroché et porté le portable à son oreille.
-Salut, Zooey, sourit Nathan. Je… Je voulais juste te dire que la fac veut bien financer le voyage pour nous deux.
-Sérieux ?, demanda-t-elle en souriant. Mais c’est super ça !!!!
-Il y a juste un bémol, Zooey. Si on part tous les deux, ils réduisent le voyage à trois mois.
-Mais on s’en fout, dit-elle ravie. On part ensemble, c’est le principal. Je…, commença-t-elle se rendant compte qu’elle avait été un peu méchante avec lui. Je voulais m’excuser pour hier. J’ai été méchante avec toi alors que tu n’y es pour rien.
-C’est pas grave, ma Chérie. Je sais que ce voyage est tout pour toi.
-Tu es vraiment extraordinaire Nathan, sourit-elle. N’importe qui m’aurait envoyé me faire foutre et aurait rompu nos fiançailles après une scène pareille. Mais pas toi et tu me pardonnes.
-Ça normal, lui répondit-il. Je t’aime de tout mon cœur et ce n’est pas un pétage de plomb qui va me faire fuir, soit en sûre et certaine Zooey.
-Je t’aime, sourit-elle.
-Moi aussi, répondit-il. On se voit demain ?
-Ou dans l’après-midi. On ne sait jamais, s’il te prenait, par le plus grand des hasards, l’envie de me rejoindre au chalet.
-Bonne nuit et bonne année ma chérie.
-Bonne année, à toi aussi. Bye.
Après avoir raccroché, Zooey allait rejoindre ses amies mais elle vit qu’Hélène s’était, elle aussi, éclipsée et qu’elle était au téléphone. Zooey essaya de ne pas écouter en passant derrière elle mais elle entendit un bout de la conversation.
-Ethan, c’est ton enfant que j’attends pas celui du voisin, bordel, s’énerva-t-elle.
Zooey continua son chemin et rejoignit Jeanne et Alice qui s’amusaient à s’envoyer des boules de neige dans la tronche. Zooey comprit rapidement qu’Alice savait beaucoup mieux viser que Jeanne quand elle vit la tonne de neige sur le visage et l’écharpe de la plus âgée.
-Aide-moi, Zooey, s’il te plait, demanda Jeanne qui venait de s’en prendre une dans la tête.
-Alors là ! Même pas en rêve, répondit Zooey, c’est votre bataille pas la mienne.
Zooey se plaça quelques mètres plus loin pour pouvoir en même temps regarder les filles et Hélène au téléphone qui faisait les cents pas dans la neige, en passant régulièrement sa main libre sur son visage.
-J’en ai marre, dit Jeanne après avoir raté une nouvelle fois sa cible. On peut rentrer, je suis trempée et j’ai froid.
-Ah ah ! Tu capitules, sourit Alice.
-Tu es plus forte, annonça Jeanne voulant en finir pour rentrer, se changer et aller dormir.
-Je trouve aussi, dit Alice. On rentre et tu attends Hélène ?, demanda-t-elle à sa sœur.
-D’accord. Tu lui montres la salle de bain et la première chambre d’amis, s’il te plait, demanda Zooey. Et si vous voulez de la buche, prenez-en mais laissez aux copines.
-On verra ça, sourit Alice en partant avec Jeanne.
Une dizaine de minutes après que les filles soient parties, Hélène raccrocha et rejoignit Zooey, qui chantonnait, les deux mains dans les poches, pour faire passer le temps.
-Les filles sont où ?, demanda-t-elle après avoir essuyé ses joues humides et rougies.
-Rentrées. Jeanne avait froid à cause d’Alice. Elles ont fait une bataille de boules de neige et devine qui a gagné ?
-Alice ?
-Bingo, sourit-elle. On rentre ?
-Je te suis.
Le retour se fit dans le plus grand silence. Hélène repensait encore et toujours à la conversation qu’elle venait d’avoir avec son petit ami et Zooey à la phrase qu’elle avait entendue. Cette seule phrase lui avait permis de tout comprendre.
Quand elles arrivèrent, elles virent que les deux filles devaient être couchées puisque le chalet était dans le noir et silencieux. Elles mirent leurs vêtements pour vaincre le froid dans l’entrée et rejoignirent la cuisine en chaussettes, Hélène suivant Zooey.
-Assieds-toi, je nous sors de la glace, sourit-elle
Elle attrapa deux bols dans le placard, deux cuillères dans l’un des tiroirs, de la glace dans le congèle et de la chantilly dans le frigo. Elle prépara deux bols pleins de glace avec une montagne de chantilly avant de ranger la glace et la chantilly. Elle donna son bol à Hélène et s’installa à côté d’elle sur le siége du bar. Elles mangèrent en silence durant deux bonnes minutes avant qu’Hélène n’ouvre la bouche.
-Je suis enceinte, dit-elle en gardant son regard braqué sur sa glace, et Ethan veut que j’avorte.
-Je le sais, dit Zooey en posant une main sur l’avant bras de son amie, je suis désolée.
-Comment tu le sais ?, questionna-t-elle surprise en relevant les yeux.
-Je t’ai entendu tout à l’heure. Je ne t’ai pas espionné mais j’ai entendu que tu disais à Ethan comme quoi c’était son enfant que tu portais et pas celui du voisin. J’en ai déduit le reste.
-Il veut rien… entendre, pleura-t-elle. J’ai beau... lui expliquer, il… veut pas… de l’enfant. Il… Il veut que… j’avorte. Je peux… pas.
-Tu sais, Hélène, c’est toi qui es enceinte, pas lui. Si tu veux garder l’enfant, garde-le, lui dit Zooey. Tu seras une merveilleuse maman, n’en doute absolument pas. Et si lui est trop con pour le comprendre, c’est qu’il ne te mérite pas.
-Tu le… penses vrai… ment ?
-Bien sûr que oui, sourit-elle. Est-ce que je t’ai déjà menti ? Tu es l’une de mes plus proches amies et je ne veux que ton bonheur. Jeanne est une bonne maman, tu ne peux pas être pire qu’elle.
-C’est vrai, sourit-elle en essuyant les larmes qui roulaient sur ses joues. Merci Zooey.
-De rien. Je serai toujours là pour toi, Hélène, n’en doute pas.
Hélène allait répliquer, mais son portable vibra sur la table. Un sms d’Ethan. Elle l’ouvrit d’une main tremblante et le lut. « Je suis qu’un abruti. C’est toi qui as raison, Hélène. Cet enfant est aussi une part de moi. Et… Je veux le connaître et l’élever avec toi. Tu seras une adorable maman. On se voit tout à l’heure. Bonne année. Je t’aime. Ethan. » Après la lecture du message, Hélène se remit à pleurer mais pour une autre raison. Elle tendit son portable à Zooey qui sourit à la lecture du sms.
-Tu vois, sourit Zooey. Il l’a compris. Il n’est pas si con que ça finalement, continua-t-elle sous le rire d’Hélène.
Cette soirée avait été magique pour Hélène et Zooey. Et les lampions y étaient peut-être pour quelque chose, qui sait.