Juste une nuit

By AllisonRiley67

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Juste une nuit. J'ai peur. Il me fait peur. Depuis bien longtemps, j'ai éradiqué tout sentiment quelconque à... More

Prologue: Cinq ans plus tôt
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9

Chapitre 10

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By AllisonRiley67


Cesderniers jours, ma vie a pris un virage dangereux. Ma copine sauvedes vies à des milliers de kilomètres de moi, un homme retape mavéranda en échange d'un lit et de la nourriture, et surtout, jeressens des trucs bizarre pour ledit homme qui s'avère être unévadé de prison. Tu voulais une nouvelle vie remplie d'aventures,Lana, tu es servie, me dis-je. Putain, je suis avocate spécialiséedans la criminalité et j'héberge un fugitif chez moi depuis presquedeux semaines !

Tousles écrans télévisés de la ville et des affiches accrochées auxpoteaux montrent le visage d'Alex avec la mention « recherchépar les autorités ». Je flippe chaque fois que je marche dansla rue, j'ai l'impression que tout le monde me regarde et surtout quetout le monde sait. L'autre jour en voiture, je me suis faite arrêtéeet j'ai tellement eu peur qu'ils aient découvert le pot aux rosesque j'ai pensé à faire un délit de fuite. Heureusement, ce n'étaitquun contrôle de routine. Je deviens barje.

Alexne me casse pas les pieds. Le matin quand je pars au travail, il estlevé et bricole, ttout comme le soir quand je rentre. Je me suisdemandé plusieurs fois s'il prenait au moins le temps de faire unepause mais il a l'air d'aimer clouer, visser, dévisser... Ca a dûlui manquer en prison. Au début, je me suis dit que j'étaiscomplètement cinglée de laisser un évadé - condamné à la peinede mort, de surcroît – seul chez moi sans craindre qu'il mecambriole. Mais où pourrait-il stocker les objets volés ? Il ya encore deux semaine il dormait comme un chien dans mon atelier depeinture. J'ai également laissé tomber l'idée de dormir avec laporte verrouillé. Je n'ai pas à avoir peur d'Alexander. S'ilvoulait vraiment me faire du mal, il l'aurait fait depuis longtemps,il a bien vu sur le parking l'autre soir que j'étais vulnérableface aux menace d'un homme. Non, il souhaite seulement que je l'aideà se faire innocenté et que je découvre qui est le véritablecoupable. Il veut que je rende justice à sa femme et leurs deuxenfants. Il a confiance en moi. Quant à moi, je me sens oppresséepar cette responsabilité qu'il m'a attribué. Je me sentiraivraiment mal si je ne parviens pas à le sortir de là et qu'il meurepour rien, finalement. Le plus contraignant, c'est que toutes lespreuves sont contre lui. Son état mental d'après-guerre, sa disputeavec Tara, son arrestation dans un bar alors qu'il étaitcomplètement ivre et la découverte d'un bidon d'essence vide dansle coffre de sa voiture n'arrange en rien sa situation déjàprécaire. Il faut que j'arrive à faire rouvrir le dossier, car mêmesi je suis une avocate compétente complimentée par mes confrères,la réouverture d'un dossier classé depuis tant d'années ne dépendpas de mes compétences jurudiques.

SeuleAmanda pourra m'aider. Mon mentor, celle qui m'a fait devenir celleque je suis aujourd'hui, n'a pas hésité à accepter ma propositiond'aller boire un café. Cela fait des mois que nous ne nous sommespas vues.

-Lana !Quel plaisir de te revoir ! S'exclame-t-elle en venant me serredans ses bras lorsque j'arrive à sa table.

C'estune jeune quarantenaire, un peu dodue à cause de ses trois grossessedont des jumeaux. Elle n'en reste pas moins élégante en toutecirconstances, elle ne jure que par les tailleurs et ses longscheveux bruns arborent toujours une coiffure impeccable.

-SalutAmanda, comment vas-tu ?

-Bien,bien. Tu sais, la routine. Et toi ? Comment va Kelly ?

Al'issue de mon stage, Amanda et moi sommes devenues davantage qu'unesimple instructrice avec son élève. Nous avons tissé un liend'amitié et elle connaît presque tout de moi.

-Elleest partie en voyage humanitaire au Botswana. Amanda, ne le prendspas mal mais je ne suis pas seulement venue ici pour parler de lapluie et du beau temps. J'ai besoin de toi.

Uneserveuse vient prendre nos commandes. Une fois celle-ci partie, je mepenche vers mon amie au cas où des oreilles indiscrètesentendraient notre conversation.

-Tuconnais l'affaire Alexander Miller ?

-Legars qui a tué sa famille avant de mettre le feu à la maison ?Oui, et il paraît qu'il s'est évadé de prison. Ce n'est pasrassurant.

Jegarde un moment le silence, laissant le temps à la serveuse de nousrapporter nos cafés et me demandant si c'est une bonne idée de lamettre au parfum. Ce n'est pas que je n'ai pas confiance en elle,mais la tête d'Alex est tout de même mise à prix. Puis je me disqu'elle seule peut convaincre le procureur de rouvrir l'enquêtepuisque c'est son mari.

-Ecoute,je crois qu'il est innocent, déclaré-je. Il était simplement aumauvais endroit au mauvais moment et les flics en ont tiré profit.

-Commentpeux-tu en être sûre, tu n'étais même pas encore dans le milieuquand il s'est fait condamné !

-Disonsque... je m'intéresse à son cas.q

Amandafronce les sourcils et ses yeux caramels me scrutent. Je connais ceregard qui me dit «crache le morceau ».

-Tusais où il est ?

Jebois mon capuccino en hochant la tête.

-Chezmoi.

Voilà.La grenade est dégoupillée et j'ose espérer maintenant qu'elle neme pète pas à la gueule. Amanda manque de s'étouffer et toussebruyamment.

-Tupeux répéter ?!

-Ecoute,je sais que je risque gros en hébergeant un fugitif, mais il aconfiance en moi et plus je passe de temps avec lui, plus je le pensevraiment innocent. Pendant des jours il a tenté d'entrer en contactavec moi, il m'a connu dans le journal avec l'histoire du typeinnocent qu'on a fait libérer, il voit en moi une personne capablede le sortir de la merde.

-Eleanore,c'est un criminel !

-Tuen connais beaucoup toi des tueurs qui sauvent des femmes sur lepoint de se faire violée sur un parking ? M'exaspéré-je. Etpuis je lui offre le gîte, s'il était vraiment un meurtrier, je neserai pas là en train de te parler aujourd'hui.

Amandafronce de nouveau les sourcils.

-Ila sauvé une femme d'un potentiel viol ?

Jesoupire avant de me livrer à cœur ouvert.

-Justeavant que Kelly ne parte, on s'est fait une soirée romantique auModern Salsa. Elle a été appelé d'urgence à l'hôpital, je suisdonc restée seule au restaurant pendant un moment. Il était là.Alex était dans l'établissement mais je ne l'ai pas remarqué, tropoccupée à rembarrer un mec bourré qui me draguait ouvertement.Blasée, je suis sortie pour rentrer chez moi et c'est là que legars m'a attrapée et a tenté de me violer sur le bitume. Je ne merappelle plus trop des détails mais Alex l'a dérouillé et il estmême venu me voir à l'hôpital.

Amandame regarde, bouche bée. Je lui explique ensuite ce que le fugitifm'a dévoilé sur son histoire et elle m'écoute attentivement.

-Donctu me demandes de convaincre David de rouvrir le dossier d'un garscondamné à mort et en cavale ? Tu es tombée sur la tête cematin ?

-Jet'en prie, Amanda. Son exécution est prévue pour le 3 mars, il fautque je le sorte de là avant, c'est une question de vie ou de mort.

Cettedernière phrase ne m'a encore jamais paru aussi vraie qu'à cetinstant.

-Lana,tu te rends compte que c'est dans à peine trois mois? Tu imaginesqu'il faut tout reprendre depuis le début, tu n'auras jamais assezde temps.

-Raisonde plus pour parler à David au plus vite. Il a besoin de moi. Jesais qu'il est innocent et je refuse de le regarder se faire injecterle poison mortel sans rien faire. Tu vas m'aider oui ou non ? Tues mon seul espoir.

Monamie semble indécise, hésitante. Je suis consciente que je lui endemande beaucoup et si je pouvais faire autrement pour ne pasl'impliquer là-dedans, je le ferai.

-D'accord,cède-t-elle finalement. Mais je refuse que tu te fasse arrêtéepour avoir hébergé un fugitif. Coupable ou pas, les flics s'entapent. De plus, tu risques la taule et ton boulot.

-Queme proposes-tu ?

-Ilfaut qu'il se rende.

-Quoi ?M'écrie-je, attirant tous les regards sur nous aussi je baisse lavoix en poursuivant. Mais tu es folle !

-Iln'a pas d'autres choix. Pour le pays entier il est considéré commeun tueur. Il faut qu'il retourne en prison au moins jusqu'à ce qu'ontrouve une preuve tangible à son innocence.

Jesoupire en réalisant qu'elle a sans doute raison. Non, elle araison. Et j'aurais dû y penser avant. En l'aidant dans sa cavale,je me mets moi-même dans la merde. Je risque encore plus gros que ceque je m'imaginais. Mais en même temps, je connais la réputation dela prison de Terre Haute. En dépt de la haute sécurité dont ellebénéficie, il y règne parfois quelques désagréments.Dernièrement, un détenu s'est fait poignardé. Je ne sais plus quoipenser de tout ça. Une envie me pousse à protéger Alex. Pourquoi ?Je n'en sais absolument rien. Peut-être par gratitude mais je saisau fond de moi que ce n'est pas là la seule raison. Ce typem'attire. Indéniablement. J'ai beau aimer Kelly de tout mon cœur,je ne parviens pas à lutter contre le désir que j'éprouve àl'égard d'Alex. Et ce n'est pas faute d'essayer depuis deuxsemaines. Plus d'une fois je me suis surprise à le regarder en trainde monter la véranda, me demandant ce que ses grandes mainscalleuses pourraient bien procurer à mon corps. Même dans la doucheje me suis mise à espérer qu'il entre et m'admire nue, comme aprèsnotre partie de jambes en l'air avec Kelly. C'est complètementabsurde. Je suis définitivement folle à lier.

-Lana,réponds-moi franchement, me dit Amanda, me tirant de mes fantasmes.Est-ce que tu ne serais pas... disons... attirée par ce gars ?

Jedois certainement avoir viré au rouge pivoine car mes joues mebrûlent.

-Dois-jete rappeler que je suis lesbienne et casée ?

Levisage d'Alex s'impose de nouveau dans mon esprit et quelque chosefait vibrer mon bas-ventre.

-Maistu étais hétéro, avant, objecte-t-elle. Je ne connais peut-êtrepas la raison qui t'a fait changer de bord mais je sais reconnaîtreun regard passionné quand j'en vois un et le tien n'a pas arrêtéde pétiller depuis le début de notre conversation sur Alex.J'admets qu'il est bel homme à en juger par sa photo qui circulepartout. Mais c'est un fugitif, Lana. Ne t'aventures pas sur ceterrain là.

Jetouille distraitement mon capuccino désormais froid. En tant quefemmes de loi, nous avons appris à observer les gens et àdistinguer la vérité du mensonge dans leurs yeux. Je me sensnerveuse à l'idée de subir cette forme de psychologie. De la partde mon mentor, encore en plus. Je baisse les yeux en répondant.

-Iln'y arien entre Alex et moi. C'est strictement professionnel.

Quiessaies-tu de convaincre ? Elle ou toi ? Se moque maconscience que je fais taire avec un coup de boule. Amanda me scrute,dubitative.

-Alex ?Relève-t-elle. Pas monsieur Miller ou même Alexander, juste Alex ?

Jelève les yeux au ciel en soupirant.

-Arrête.Je lui ai même imposé le vouvoiement si tu veux tout savoir.

-Mmh,répond-elle, sceptique. Ok, mais fais attention, Lana. Ne t'approchepas trop du soleil ou tu risques de t'y brûler les ailes et la chutete serais fatale.

-DoncAlex est le soleil et moi Icare, si je comprends bien ?

-Ettes ailes de cire sont ton attirance pour lui, confirme-t-elle. Et lachute c'est la taule avec un cœur brisé.

-Waow !Je suis impressionnée par ton talent de comparaison avec ce soupçonde poésie, me moqué-je. Mais t'inquiètes, j'aime Kelly.

 Nouscontinuons à bavarder pendant plus d'une heure puis nous nousquittons après une dernière embrassade et sa promesse de me tenirau courant au sujet de la réouverture du dossier. Je pars ensuite endirection du supermarché. C'est qu'Alex n'a pas mangé de repasconvenables pendant des années, il mange donc comme un ogre. Jedéambule entre les rayons avec mon panier quand je sens des yeux quim'observent, derrière moi. Lentement, je me retourne et soudain, lapanique m'envahit. Mon cœur se met à cogner dans ma poitrine commes'il voulait s'échapper. Lui échapper. Je ferme les yeux. Desflashs me reviennent, me percutant de plein fouet. Leurs mains surmoi, leurs gifles, ses yeux sombres à lui... j'ai du mal à respirerj'ai l'impression qu'une force invisible me serre la gorge, mesjambes tremblent. Non, ce n'est pas possible, ça ne peut pas êtrelui. Pas ici. Plus jamais. Il est mort. Il ne peut plus m'atteindre.Et puis même s'il était encore en vie, j'ai changé d'identité, depays, il n'aurait pas pu me retrouver. Je rouvre les yeux, le cœurau bord des lèvres. Max a disparu. Je suis de nouveau seule dans lerayon. Le soulagement me submerge comme une vague. Ouf. Je reprendsmes achats plus sereine. La panique s'est dissipée et mon cœur arepris un rythme normal. Je surveille quand même autour de moi maisil n'y a aucune trace de mon ex-mari. Je ressors du magasin avec monsac de courses tout en me traitant de folle. Il faut que je réduisela dose de mon traitement anti-anxiolitiques, ça commence à ne plustourner rond dans mon crâne, je me mets à avoir des hallucinations.


NOTE DE L'AUTEUR: Hello tout le monde !!!! Je sais ça fait longtemps et je vous avais promis ce chapitre depuis un moment, mais en ce moment c'est galère, je jongle avec le tome 2 de Passionnément qui doit sortir prochainement et mon bébé qui n'est plus décidé à dormir correctement. J'espère que ce chapitre vous a plu le 11ème est déjà entamé :) Bisous ! <3


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