Juste une nuit

AllisonRiley67

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Juste une nuit. J'ai peur. Il me fait peur. Depuis bien longtemps, j'ai éradiqué tout sentiment quelconque à... Еще

Prologue: Cinq ans plus tôt
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10

Chapitre 4

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AllisonRiley67



 Assise au bar, je grignote des cacahuètes tout en noyant ma frustration dans un cosmo. J'ai signalé à la serveuse que ma soirée était annulée mais j'ai tout de même payé l'addition, ne serait-ce que pour les récompenser d'avoir préparer les plats. J'ai le ventre trop noué pour avoir de l'appétit. J'aime Kelly. Mais, bien que j'admire son travail, il prend beaucoup de place dans notre couple. Le mien aussi, cela dit, mais beaucoup moins que le sien. J'ai peur qu'elle préfère l'hôpital à moi. Non, je ne fais pas une crise de jalousie, je respecte entièrement son métier. Seulement, je crains de ne plus la voir avec moi. Au point où on en est, elle va finir par coucher à l'hosto, carrément.


- Salut ma jolie.

Je me tourne vers l'homme qui vient de me parler. La voix rendue rauque par des années de tabagisme, il sent l'alcool à plein nez. Bon, il a un coup dans le casque, déjà. Il est à peine 21 heures.

- Désolée, je ne suis pas intéressée.

Je me tourne dos à lui, histoire de bien lui faire comprendre que je ne passerai jamais une nuit avec lui et bois une gorgée de mon cocktail. Encore un truc qui m'énerve avec les hommes. Dragueurs et tellement prévisibles ! Ce qui n'est pas du tout le cas avec les femmes qui, elles, sont plus subtiles et délicates.

- Même pas pour une petite salsa ?

Sa voix s'est dangereusement rapprochée de mon oreille et je me raidis. Je ne peux empêcher des souvenirs douloureux d'il y a cinq ans de remonter à la surface. Max me murmurant à l'oreille, tout comme le fait cet homme en ce moment, à quel point je suis bonne et étroite alors qu'il me sodomisait sans aucune douceur, ne se souciant guère de mes larmes de douleur. Ressaisis-toi, bordel de merde. Tu n'es plus Lucie. Tu es Lana. Tu n'as plus peur des hommes, me rappelle sagement ma conscience, ce qui me rassure quelque peu. J'avale ma dernière gorgée de cosmopolitan avant de me tourner vers ce gros pervers.

- Retourne cuver ta bière ailleurs ou je te jure que je te fais bouffer tes couilles, le menaçé-je.

Puis je me lève du tabouret et marche vite en direction du parking. Je risque un coup d'oeil derrière. Le mec est toujours assis au bar et bois sa bière. C'est bon, il n'insiste pas. Heureusement pour moi, Kelly a préféré me laisser la voiture pour rentrer et a pris un taxi, ce qui m'évite de devoir attendre dans la nuit noire. Encore heureux que je n'ai pris qu'un verre. Pff quels bande de connards ces mecs ! Je peste intérieurement lorsque, dans ma précipitation de rentrer vite me mettre au chaud dans un bond bain moussant, je fais tomber mes clefs devant la portière de la voiture. Je m'accroupis pour les ramasser et au moment de me relever, je sursaute en apercevant dans la vitre le reflet du relou du bar, posté maintenant derrière moi. Je n'ai pas le temps de pousser un cri qu'il m'attrape violemment le bras et me retourne avant de me plaquer dos contre la carrosserie. Le choc est tellement rapide et douloureux que j'en ai le souffle coupé. Le mec, visiblement bien éméché, me serre les joues, rapproche son visage du mien et me souffle de son haleine fétide.

- On ne me tourne pas le dos, à moi. Salope !

La gifle part tellement vite que je ne la vois pas venir et je tombe à genoux. Aussitôt, les souvenirs que je m'étais pourtant jurer d'enterrer à jamais défilent dans ma tête et me poignardent le cerveau tels des coups de couteau à répétition, ouvrant la plaie fragile de mon cœur. L'homme m'allonge par terre et je suis tellement en train de me noyer dans mon enfer passé que je ne pense même pas à me débattre. Max me faisant voler à travers la table. Max me ligotant et me baillonant au lit pour pouvoir me violer et me fouetter jusqu'au sang sur le ventre.

L'homme au-dessus de moi a le visage de mon ex mari. Je sais pourtant que c'est une chose complètement impossible, mais je ne peux m'en empêcher. Lana. Pas Lucie, me crie ma conscience. Cela suffit à me faire reprendre mes esprits aussi je me débats enfin. Mais l'homme est bien trop baraqué et imposant. Je tente de crier mais il me couvre la bouche de sa main puante. Il soulève ma robe. Je vois flou. Les réminiscences de Max m'assaillent encore en dépit de ma volonté de les chasser. J'ai dû mal à respirer à cause de son poids sur ma poitrine. Il tient mes deux poignets dans sa grande main et de l'autre, il déboutonne son pantalon.

- Je t'ai remarqué dès le début de la soirée, poupée, grogne-t-il. Et dès ce moment là je savais que je te baiserai.

Les larmes coulent contre mon gré. Je m'étais promis de ne plus montrer de peur face aux hommes mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas me contrôler. Il arrache le haut de ma robe, découvrant partiellement ma poitrine. Je crie, je hurle mais je sais que la musique du restaurant est trop forte pour que quelqu'un puisse m'entendre d'ici. Mais je continue de me débattre, néanmoins, avec mes jambes. Je tente de le faire flancher sur le côté. Avec un peu de chance, l'alcool lui fera perdre l'équilibre plus facilement. Il tient bon mais je ne baisse pas les bras. Je ne veux plus jamais vivre ce que j'ai vécu, il y a cinq ans. Plus aucun homme ne me touchera jamais.

- Tu vas arrêter de gigoter, oui ?

Il me mets alors un coup de poing au niveau de la pommette qui m'arrache un cri.

- Fils de pute !! lui craché-je.

- Oui vas-y continue, bébé, insulte-moi, ça m'excite.

Des gouttes de sa sueur me tombent dessus. Quelle horreur ! Il tente d'écarter mes cuisses mais je les serre de toutes mes forces. Les minutes s'égrènent sans que personne ne viennent à mon secours. Je suis piégée. Je suis foutue, ce bâtard va me violer. Comme Max l'a fait pendant cinq ans. Je vois flou, mon cœur bat à se rompre, mes muscles commencent à me lâcher. Ses doigts m'agrippent la chair, il me fait mal, putain ! Mes poumons peinent de plus en plus à fonctionner. Je sens que je vais m'évanouir mais je ne peux pas me le permettre. Je ne peux pas le laisser abuser de moi. Je tente une énième fois de me dégager de son emprise. Et, encore une fois, c'est un échec.

L'inconscience m'attire dans ses bras. Malgré mon envie de résister, je me fait happée. Mes yeux se ferment d'eux-mêmes. Je n'ai plus aucune forces. Tant pis, j'aurais au moins essayé de me défendre. Dans un dernier effort surhumain, je me mets à hurler comme une forcenée, dans l'espoir qu'un miracle se produise et viennent à ma rescousse.

Puis au moment où je me laisse aller vers l'inconscience, un bruit me parvient aux oreilles et je ne sens plus le poids de l'homme sur ma cage thoracique. Mes poumons me brûlent lorsque, pour la premières fois depuis de longues minutes, l'air revient les alimenter. J'entends des plaintes. Elles sont proches mais j'ai l'impression qu'elles sont lointaines en même temps. Je distingue des coups aussi. Je tente d'ouvrir les yeux et de relever la tête, mais celle-ci semble peser trois tonnes et ma vision est trouble, je ne discerne rien si ce n'est que deux ombres qui se battent, je crois. A bout de forces, je me laisse tomber. Quelques secondes passent avant que je ne sentent soudain des bras me soulever de terre. Je prends conscience que ça peut être mon agresseur, mais honnêtement, je suis trop fatiguée pour me défendre. J'ai usé toutes mes forces en me débattant pour rien.

- Pi... Pitié..., parviens-je à gémir, cependant.

- Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous faire de mal.

Cette voix... Je l'ai déjà entendue quelque part, mais je n'arrive plus à savoir où et quand. Et je suis trop éreintée pour faire fonctionner mon cerveau correctement.

- Vous saignez de la tête, vous avez sûrement une commotion cérébrale. Je vous emmène à l'hôpital.

Je ne sais pas qui est cette personne mais je me raccroche à lui comme à une bouée de sauvetage.

Tout ce que je me dit avant de sombrer dans les abîmes de l'inconscience, c'est que qui que ce soit cet homme, il est mon miracle.




***


 { Alex }

Bordel de merde. Mais qu'est-ce qui s'est passé, putain ? Elle était là, assise seule au bar, je l'ai vue dès l'instant où elle est entrée dans le restaurant avec sa copine. Sa copine... Je suis dégoûté. Quand je l'ai embrassé, cette nuit-là, j'aurais juré qu'elle était hétéro en sentant le désir émaner de son corps sous le mien. Un peu plus et la neige aurait fondu sous elle. Mais je les ai vu toutes les deux en plein ébat sexuel. Je n'avais encore jamais assisté à ça. Cela ne m'avait jamais traversé l'esprit avec Tara, mais, en les surprenant, cette femme et sa copine en train de se donner du plaisir entre elles, ça m'a donné envie de participer à la fête. Je ne sais pas si ce sont mes années d'abstinence forcée qui étaient à l'origine de mon érection douloureuse mais putain c'était la première fois que je me tapait une queue en quatre ans. Jusqu'à maintenant, je me refusais la masturbation parce que pour moi, seule Tara, ma femme, avait le droit de la toucher. Aujourd'hui tout est fini. Je me retrouve seul, sans travail, sans famille, sans logement digne de ce nom. Je ne dors que dans cette cabane, en face de cette grande villa à la véranda tout juste commencée, au milieu des pots de peintures et des chevalets.

Cela fait tout juste une semaine que je me suis enfui. Je suis conscient que j'ai eu tort, que je risque encore plus gros que je n'ai déjà écopé. Mais il faut que je retrouve ce fils de pute qui a fait ça. Et elle seule peut m'aider à clarifier cette histoire. Sans son aide, je suis foutu.

Cela fait une semaine que je tente de l'approcher. Mais je crois qu'elle a peur de moi. Je l'ai senti alors qu'elle était caché à l'entrée de la cabane. Mon instinct de Marine m'a permis d'éviter un coup de batte sur la tête. C'était la première fois que je revoyais une femme depuis quatre ans et je n'ai pas pu m'empêcher d'embrasser ses lèvres roses et parfaites.

Je l'ai suivi au volant de ma vieille voiture que j'ai pu récupérer. Il fallait absolument que je lui parle. Lorsque sa copine s'est éclipsé pour je ne sais quelle raison et qu'elle est restée seule, j'étais posté derrière l'un des poteaux du bar, à l'abri de ses yeux gris captivants. Sa robe bleue marine mettant ses courbes généreuses en valeur, ses cheveux bruns tombant en une cascade bouclée dans son dos. Putain, sans s'en rendre compte, elle a attiré tous les regards masculins sur elle. Y compris ce type grassouillet qui en avait déjà un bon coup dans la gueule. Il a tenté de la draguer mais elle lui a fait comprendre qu'elle n'était pas intéressée. Tu m'étonnes, elle ne joue pas dans la même cour que nous, laisse tomber, mec. J'ai adoré sa répartie. Pensant qu'elle s'en sortait plutôt bien, je me suis levé pour aller pisser un coup.

Sauf qu'au moment de revenir, la femme n'était plus au bar. Ne restait plus que le mec qui se noyait dans sa énième bière, visiblement dégouté. Le pauvre, ai-je pensé. Je le comprenais. Moi aussi j'étais blasé de ne plus voir ce joli minois aux apparences sages mais qui s'avère être une sacré chaudasse dans l'intimité. Aussitôt, je me suis senti à l'étroit dans mon jeans troué.

Puis le gars bedonnant s'est levé à son tour et a titubé jusqu'à la sortie, visiblement complètement bringué. J'ai fini mon whisky cul sec avant de sortir dehors dans la nuit froide afin de me griller une clope. Heureusement, j'ai gagné assez d'argent en quatre ans en distribuant le journal à mes « colocataires ». Mais pas assez pour me payer un loyer. Juste de quoi manger pendant environ un mois, un peu d'essence et des clopes. Il faut vraiment que je parle à cette femme avant de me retrouver complètement fauché.

Le cri de détresse m'a fait bondir de la chaise sur laquelle j'étais assis. J'ai parcouru le parking faiblement éclairé des yeux. Je n'avais pas rêvé, j'en étais sûr.

- Fils de pute !!

Cette voix. Je la reconnaîtrais entre mille pour l'avoir entendu un peu plus tôt.

- Oui vas-y continue, bébé, insulte-moi, ça m'excite.

Celle-là aussi, putain. Je l'aime beaucoup moins que la première. Je n'ai plus hésité plus. J'ai fait le tour du parking en courant, espérant pouvoir la sauver de ce malade. Je n'entendais plus de bruit. La panique m'a submergé soudain, faisant battre mon cœur à toute allure. La dernière fois qu'il a battu autant date de quatre ans, lorsque j'ai découvert leurs corps entre les cendres. Leur corps carbonisés... Je manquait d'air. J'ai trébuché. La plaie de mon cœur s'ouvre de nouveau tandis que l'horreur de mes souvenirs m'assaillent. Reprends toi, Alex. Une femme est en train de se faire agressée, tu es le seul à pouvoir la tirer de là ! Les lumières des réverbères ne fonctionnaient qu'une fois sur deux. La plupart étaient éteints. Putain, ils mériteraient un procès !

Toujours aucun bruit. Je ne savais pas où aller. Elle est peut-être déjà morte, ai-je songé. A cette pensée, ma mémoire m'a remonté à cette nuit là. Elle ressemble tellement à ma Tara ! Pour une raison que j'ignore, je ne veux pas perdre cette inconnue. J'avais peur en regardant entre chaque voiture. J'avais peur de la retrouver seule, gisant dans son sang. J'avais peur de la retrouver sans vie, comme ma Tara.

Un autre cri perçant. J'ai relevé instantanément la tête. Il provenait de deux voiture plus loin. Sans aucune hésitation, j'ai foncé. Ce mec s'est pris la raclée de sa vie. Je voulais le tuer.

Elle était là. Je me suis arrêté. Il était sur elle, l'enculé. Il lui tenait les bras. Sa robe était remontée et lui était défroqué. Je l'ai attrapé par le col de sa chemise de bûcheron crasseuse et l'ai tiré en arrière de toutes mes forces. Il est tombé à mes pieds, la bite à l'air. Il s'est à peine rendu compte de ce qui était en train de lui arriver.

- Ca t'amuse de t'en prendre à des femmes sans défenses, enfoiré ? Et si tu t'attaquais à quelqu'un de ta taille ? Lui ai-je hurlé, hors de moi.

Il s'est relevé en titubant et a tenté de me balancer une droite. Mais quatorze ans au sein des Marines m'ont permis d'acquérir certains bons réflexes, aussi j'ai évité le coup avant de riposter par un uppercut dans la mâchoire. L'alcool aidant, notre combat n'a pas duré plus de deux minutes. Coup de poing dans le ventre, coup de tête dans le nez, genou dans les couilles, le mec était K.O.

Je suis maintenant en train de conduire cette pauvre femme à l'hôpital. Allongée sur la banquette arrière de ma voiture, elle a perdu connaissance dans mes bras. Elle m'a prié de ne pas lui faire de mal et je lui ai promis que là n'était pas mon attention. Elle tremblait, putain. Je me gare comme un chien devant l'hôpital de la ville, m'empare délicatement de la jeune femme en prenant soin de la recouvrir de ma veste en cuir et entre.

- Que quelqu'un vienne m'aider, hurlé-je.

Aussitôt, quatre urgentistes accourent vers moi et je leur explique la situation.

- Elle s'est faite agressée, peut-être violée, je n'en sais rien. Elle a une plaie conséquente à la tête, elle a perdu connaissance il y a environ dix minutes.

La nana est emmené d'urgence et la réceptionniste m'interpelle.

- Monsieur, quel est le nom de votre femme ?

Votre femme. Aussitôt, le visage angélique de Tara.

- Monsieur ? S'inquiète la femme.

- euh... non, je... je ne la connais pas.

Il faut que je me tire. Je déteste les hôpitaux. Ca me rappelle trop de souvenirs douloureux. La guerre. Les balles qui fusent. Les bombes. Les mines. Je me prend la tête entre les mains. Mon cœur va exploser. Putain, j'ai mal. Ma jambe. Mon meilleur ami avec le crâne fracassé. Mon retour sur le sol américain. Ma maison en flammes. Les corps de ma famille. Tara. Peyton. Chris...

- Monsieur, est-ce que vous allez bien ?

Je relève les yeux et croise celui de l'infirmière. Je reprends mes esprits. Je ne suis plus en Irak. Je ne suis plus à Seattle.

- Ouais... ouais je vais bien. Désolé, la fatigue... et la panique.

- Pouvez vous me donner votre nom ? Ne serait-ce que pour qu'elle sache qui est son héros.

Je fixe longuement cette dame d'un certain âge et lui souris avant de répondre avec nostalgie et tristesse.

- Si j'étais un héros ils seraient encore en vie.

Puis sans plus d'explication, je m'éclipse par les portes automatique et regagne ma voiture dans la nuit noire.

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