Après avoir pris un Brunch dans l'un des meilleurs restaurants du quartier, j'ai amené Julia à la statue de la liberté. C'est un plaisir de la voir aussi émerveillée par un monument qu'elle n'avait l'habitude de voir qu'en photos. Alors que nous faisons le tour de l'île où se trouve la statue, je passe mes bras autour de ses épaules.
- Alors, tu crois que tu te feras à la vie Newyorkaise ?
Elle passe à son tour son bras autour de ma taille et blottie sa tête contre ma poitrine.
- Je pense que oui, tu sais bien que j'ai toujours rêvé de venir vivre à l'étranger.
- Je me souviens que, quand on était à la fac, tu parlais toujours d'aller vivre à Londres.
- Oui mais New York c'est encore mieux, et j'avoue que le fait que tu sois là rends les choses encore plus agréables.
Elle s'arrête de marcher et se retourne vers moi pour me regarder.
- Tu m'as manqué quand tu es venu vivre ici... on était tout le temps ensemble et du jour au lendemain tu es parti.
Effectivement, je suis parti un peu précipitamment quand j'ai réussi à avoir une bourse pour ma dernière année d'étude. C'était presque inespéré pour moi de me retrouver dans une fac américaine tout en continuant le Rugby. Puis, à la fin de mes études, j'ai été directement recruté par les NY Tigers.
- Toi aussi tu m'as manqué Juju... en plus si j'avais su que Danny jouerait au con avec toi, je lui aurais cassé la gueule avant de partir.
Elle me regarde toujours fixement avec ses beaux yeux noisette. Ses cheveux ne cessent de partir dans tous les sens à cause du vent.
- C'est gentil ça.... Et ça mérite une photo.
Elle sort son portable et nous nous prenons une fois de plus en photo avec la statue de la liberté. Pendant qu'elle range son portable dans son sac, je la regarde. Elle est tout simplement sublime. Je ne peux m'empêcher de replacer ses cheveux derrières ses oreilles. Je rêve de poser mes lèvres sur les siennes lorsque je suis sorti de ma contemplation par mon portable.
- C'est Stella, il vaut mieux que je réponde.
- Je vais prendre encore quelques photos de la statue.
Julia s'éloigne de moi, surement pour me laisser un peu d'intimité pour répondre. Je prends une grande inspiration et décroche, en espérant qu'elle ne m'appelle pas encore pour me prendre la tête.
- Salut chéri, ça va ?
- Oui, très bien, je suis à la statue de la liberté avec Julia.
- Tu fais le guide touristique ? C'est sympa de ta part.
Bon, elle a une voix très calme... Je pense qu'elle a compris. Heureusement, parce que je n'ai vraiment pas envie d'entendre une crise de jalousie maintenant.
- Ecoute, je suis désolée pour hier soir...Ça te dit de passer chez moi ce soir, j'ai très envie de te voir. Je te promets de ne plus parler de Julia.
Comme elle parait calmée, je pense que je peux faire un effort à mon tour.
- D'accord je passerai en fin d'après-midi.
- Super, je t'attends alors, à tout à l'heure, je t'aime.
Je ne réponds pas et raccroche. Après tout, ça ne va pas me faire de mal d'aller un peu chez Stella. J'ai l'impression que si je passe trop de temps avec Julia, je vais finir par craquer. Il faut que je me change les idées, et Stella est parfaite pour ça...
Je rejoins Julia qui continue de prendre en photos la statue de la liberté sous tous les angles.
- J'ai dit à Stella que je passerai la voir en fin d'après-midi.
- D'accord... de toute façon il faut que je prépare mes affaires pour demain.
Nous finissons notre visite et nous rejoignons par bateau le sud de Manhattan. Enfin, nous nous baladons dans Battery Park en se tenant la main. Comme si nous étions un couple.
- Tu te souviens la fois où j'avais envie de voir la mer ? On a pris ta voiture et on a roulé pendant 3 heures, juste pour prendre le petit déjeuner sur la plage, me dit-elle.
- Je voulais te faire plaisir, Danny était parti chez parents en vacances et on était seuls à Paris en plein mois d'Aout.
Julia s'assoie sur un banc et je la rejoins aussitôt. Nos doigts sont toujours entrelacés et elle pose sa tête sur mon épaule.
- Tu sais que mes meilleurs moments de fac, c'était avec toi, ma Juju.
- Moi aussi.
Je prends son menton entre les doigts pour lui relever la tête. Je veux voir ses yeux. Je m'approche d'elle et mon cœur s'accélère. J'ai tellement envie de l'embrasser que ça en devient une obsession.
Alors que je colle mon front au sien, je me rends compte de tout ce que je perdrais si elle refusait mon baiser. Je ne suis pas prêt à ne plus être son ami.
Je me relève donc rapidement du banc et prononce la seule phrase qui me passe par la tête.
- On y va ? Sinon je vais être en retard chez Stella.
C'est totalement faux, je me fous totalement de Stella à cet instant. Mais, je sais qu'il faut que je m'éloigne de Julia. Une partie de moi à envie de passer la soirée avec elle mais l'autre partie sais que je risque de tout gâcher si je reste.
Nous marchons encore un peu jusqu'à la route et décidons de prendre le même taxi qui fera un premier arrêt chez moi pour déposer Julia et un deuxième arrêt chez Stella.
Une fois dans le taxi, je ne sais pas si c'est moi mais j'ai l'impression qu'un froid s'est installé avec Julia. Elle ne m'a presque pas adressé la parole depuis plusieurs minutes, ce qui n'est pas son habitude, elle qui est un vrai moulin à paroles.
- Juju, ça va ?
- Oui, je suis fatiguée, c'est tout.
Elle me répond sans me regarder, je ne veux pas de cette distance entre nous. Voilà pourquoi je ne dois pas craquer, je ne supporterais pas de ne plus être aussi proche d'elle.
Alors que le taxi arrive pratiquement chez moi, je me demande si je ne dois pas plutôt rester avec elle au lieu d'aller chez Stella.
- Julia, tu veux que je reste avec toi ? Je peux annuler Stella si tu veux.
- Non, vas-y, je t'ai dit que j'étais fatiguée et il faut que je prépare mes affaires pour mon premier jour de boulot.
Je lui prends la main et la serre.
- Tu peux dormir dans mon lit si tu veux et je te rejoins dès que je rentre.
Elle tourne la tête pour me regarder.
- On n'est pas obligé Nick, je peux dormir dans mon lit, c'était une blague cette histoire de télé...
Le taxi arrive à destination et Julia commence à descendre.
- Julia, j'aime bien dormir avec toi, ça ne me dérange pas. De toute façon je ne rentre pas tard.
Elle me sourit et descends du taxi sans me répondre. Le taxi repart en direction de chez Stella.
Merde, je ne sais plus du tout où j'en suis. Il faut bien que j'avoue que Julia me plait beaucoup. Mais je sais aussi que je ne veux pas perdre son amitié. Et puis il y a Stella... je ne sais même pas ce que je fais avec elle. Je l'aime bien mais je sais très bien que ça n'ira jamais plus loin.
Je laisse ma tête partir en arrière en fermant les yeux. Je ne sais vraiment plus quoi penser. La seule chose dont je sois sûr, c'est que j'ai envie de passer tout mon temps avec Julia. Mais, dans ce cas, pourquoi je suis en route pour aller chez Stella ?
Quand je sonne à la porte de Stella, elle m'ouvre dans la seconde qui suit. Si bien que je me demande si elle n'attendait pas derrière la porte d'entrée mon arrivée. Quand elle me voit, elle me saute dessus et m'embrasse fougueusement. Elle porte une robe noire très sexy, quoi que, un peu vulgaire.
- Tu m'as manqué mon chéri, je suis désolée pour hier.
- C'est bon Stella, on en parle plus à condition que tu ne recommence pas avec Julia.
Pour toute réponse, elle recommence à m'embrasser. Je crois que c'est exactement ce dont j'ai besoin pour essayer d'oublier Julia.
Mes soirées avec Stella n'ont rien de comparables avec celle que je passe avec Julia. J'ai l'impression de m'ennuyer quand je suis avec Stella. Pourtant, elle est gentille et elle y met du sien pour que je passe une bonne soirée. Mais il manque quelque chose.
Après un bon repas qu'elle a préparé elle-même, nous finissons notre soirée dans sa chambre, plus exactement dans son lit. Faire l'amour avec Stella est plutôt agréable, c'est peut-être la chose que je préfère chez elle... Je sais que c'est vraiment dégueulasse mais je n'arrive pas à voir une relation différente de celle-ci avec elle.
Je suis allongé dans son lit, sa tête sur mon torse. Mais je ne cesse de penser que c'est à cet endroit que Julia pose la tête quand on dort ensemble.
- Chéri, c'était génial... tu veux dormir ici ?
- Non, je vais rentrer, je commence l'entrainement tôt demain matin.
Stella relève la tête pour me regarder avec son air de chien battu. Elle me fait le coup à chaque fois qu'elle souhaite que je reste dormir.
- S'il te plait, reste ! Tu ne dors presque jamais ici et ce soir j'ai envie de dormir dans tes bras.
Je ne peux pas lui dire que je n'en ai pas envie parce qu'elle va se vexer et me faire une crise. Pourquoi les filles sont si compliquées ? Je préfère juste dormir dans mon lit. Je commence à me lever du lit et me rhabiller.
- Non, il faut que je rentre, une autre fois.
J'ai vraiment l'impression de jouer au salaud car je viens la voir juste pour baiser. Elle m'a souvent demandé de m'afficher avec elle devant les journalistes, mais je lui réponds à chaque fois que je ne veux pas divulguer ma vie privée. La vérité c'est que je sais très bien que cette histoire ne mènera nulle part.
Stella se relève également de son lit, elle est totalement nue sous mes yeux. Elle a un corps vraiment magnifique. Normal, elle est mannequin. Pas un grand mannequin réputé, mais elle a déjà fait quelques pub pour de la lingerie. Malheureusement pour elle, la beauté ne fait pas tout.
- On se voit cette semaine ?
- Je ne sais pas encore, je t'appelle et je te dis quand je suis dispo.
Merde ! Là, j'ai encore l'impression d'agir comme un connard, mais je ne sais pas encore comment va se passer ma nouvelle routine avec Julia, je préfère donc ne pas faire de plan avec Stella.
- Et le week-end prochain, tu n'as pas de match, on peut partir deux jours quelque part.
C'est le problème quand on a une relation, avec la fille de l'entraineur adjoint, je ne peux rien lui cacher sur mon emploi du temps.
- Je ne sais pas encore. Julia ne connais pas la ville, je ne peux pas la laisser seule.
- Elle est grande, elle se débrouillera.
Pourquoi, j'ai lancé le sujet Julia ? Bon, cette fois, il vaut mieux que je parte avant qu'elle me prenne trop la tête et que cette conversation parte dans tous les sens. Je mets mes chaussures sous le regard triste de Stella.
- On s'appelle dans la semaine, je lui dis.
Quand je suis devant la porte d'entrée, Stella se blottie dans mes bras et m'embrasse langoureusement. Quelque part, je m'en veux de lui faire subir ça, mais elle sait très bien que je n'ai pas les mêmes sentiments pour elle qu'elle a pour moi. Une fois, elle m'a dit que ce n'était pas grave si je ne ressentais pas la même chose parce qu'elle savait qu'un jour je changerais d'avis. Ce jour n'est toujours pas arrivé et je crois qu'il n'arrivera jamais.
- Bonne nuit Stella.
- Bonne nuit chéri, je t'aime.
Je quitte son appartement, descends dans la rue et arrête le premier taxi que je vois avant de lui donner mon adresse. J'hésite à envoyer un texto à Julia pour lui dire que j'arrive mais finalement je ne le fait pas. A cet instant, j'ai juste envie de la retrouver et que l'on dorme ensemble comme les autres nuits.