GUILDE : Héritage

By sonigusto

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Quatre Familles ancestrales chacune dotée de capacités surnaturelles vivent parmi nous en secret. La Guilde... More

PROLOGUE
CHAPITRE 1 - Le Métamorphe
CHAPITRE 3 - L'Empathe
CHAPITRE 4 - La Guilde
CHAPITRE 5 - L'étrange héritage
CHAPITRE 6 - Dany
CHAPITRE 7 - ἄγγαρος
CHAPITRE 8 - Le pouvoir du loup
CHAPITRE 9 - Les conseils du Traqueur
CHAPITRE 10 - Retrouvailles
CHAPITRE 11 - Le message
CHAPITRE 12 - Les mystères de Sara
CHAPITRE 13 - Honneur, courage et loyauté !
CHAPITRE 14 - Première épreuve : l'éveil des sens
CHAPITRE 15 - Ensemble
CHAPITRE 16 - Les Templiers
CHAPITRE 17 - CODEX
CHAPITRE 18 - Duels
CHAPITRE 19 - Le classement
CHAPITRE 20 - Aveux
CHAPITRE 21(1) - Deuxième épreuve : flammes ardentes
CHAPITRE 21(2) - Deuxième épreuve : flammes ardentes
CHAPITRE 22 - Le déserteur
CHAPITRE 23 - Eden
CHAPITRE 24 - Ce que je vous demande
CHAPITRE 25 - Sur le trajet de la vérité
CHAPITRE 26 - Le secret des Karlsten
CHAPITRE 27 - Le verrou
CHAPITRE 28 - L'artefact

CHAPITRE 2 - La dernière nuit

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By sonigusto

Le matin suivant, je brossais mes cheveux face au miroir de la salle de bain, pensive. Les inquiétudes de Sara me tourmentaient, jamais elle ne paraissait aussi accablée. Et ce Dany, qui était-il ? Mis à part Julian, ma sœur n'avait aucun proche.

Ou alors, elle me cachait une information essentielle. Ça ne collait pas. N'y avait-il vraiment aucun moyen pour déclencher ma métamorphose ? Et d'ailleurs, elle qui connaissait si bien les Borgia, pourquoi ne plaidait-elle pas ma cause auprès du Grand Conseil ?

Je m'approchai de la glace pour examiner mes propres yeux. Aucune paillette d'or. Je retroussai mes lèvres, dans l'espoir d'y apercevoir des canines prononcées.

En vain.

Je réarrangeai mes longs sourcils noirs, et me dirigeai vers le réfrigérateur. Que de la viande crue, hélas ! Les Métas loups vouaient une un culte au gibier, et en plus de cela, ils mangeaient en conséquence !

C'est sûrement pour ça qu'on dit avoir une faim de loup, me fis-je la réflexion avec une pointe d'amusement.

Je saisis les restes de cuisses de poulet de la veille, et ouvris un paquet de chips. Depuis sa première métamorphose, Sara ne pensait pas vraiment à mon régime alimentaire qui était celui d'un simple... humain. Outre le temps qu'elle consacrait à ses boulots, Sara s'acharnait à entretenir notre modeste foyer. Une véritable dame de maison ! Elle gérait la paperasse, le ménage et le raccommodage permanent de cette satanée tuyauterie. C'était ma grande sœur, elle ressentait le besoin irrépressible de s'occuper de moi.

Un morceau de papier patientait sur la table : Je reviens vite. Bises. J'expirai longuement. Sans surprise, Sara s'absentait une nouvelle fois.

– Aie !

La douleur à ma main ne s'estompait pas. Seuls les quelques comprimés que mon aîné s'était procurés apaisaient les picotements. Ma peau boursoufflait, et cette plaie ne cessait de s'irriter. Je saisis la boîte de médicaments posée près du mot, et avalai quelques gélules. Mon repas terminé, je retournai dans ma chambre sur un pas décidé. Il était temps de revêtir des habits plus appropriés que ces vêtements amples qui me servaient de pyjama !

Pas question de passer mes dernières heures à me lorgner, quand bien même je frémissais à l'idée d'imaginer mon propre cadavre lacéré par les griffes de Julian.

*

Un peu plus tard, en début de soirée, j'actionnai la sonnette d'une maison située dans un quartier pavillonnaire. Aussitôt, un homme d'une cinquantaine d'années ouvrit la porte, le sourire aux lèvres.

– Bonjour Kara. Entre. Jacob nous a prévenus de ton arrivée.

– Bonjour, monsieur Karlsten, annonçai-je poliment.

J'entrai dans le foyer familial de mon ami. Un univers assez rustique et chaleureux, dans lequel je me sentais chez moi.

– Oh, bonjour Kara ! salua Madame Karlsten sur un ton enjoué.

Elle me serra dans ses bras, et demanda auprès de ma mère. Je lui répondis qu'elle se portait bien, qu'elle se remettait doucement de sa chimiothérapie. Voilà des années que je côtoyais les Karlsten, et je passais mon temps à mentir à propos de mes parents. Une pratique misérable, devenue une habitude ordinaire. Il nous fallait bien une situation plausible aux yeux de tous ! Et une fois de plus, c'était Sara qui se chargeait d'inventer ces scénarios fallacieux.

En toute honnêteté, ma gorge se nouait toujours lorsque j'évoquais ma mère. Comme si elle existait encore...

Je secouai la tête. Madame Karlsten me lança un sourire affectueux. Les parents de Jacob étaient très attachants et remplis d'une bonté renversante.

– J'étais sûr que tu viendrais ! s'exclama ce dernier.

Il serrait son nœud papillon bleu nuit en dévalant l'escalier boisé. Les cheveux châtains, par habitude en bataille, étaient minutieusement coiffés au gel ce soir-là, et ses mocassins cirés reflétaient la lueur du petit lustre qui surplombait le salon. Jacob soignait en permanence son style vestimentaire. Je le taquinais souvent, lui disant qu'il avait un look geek, et il finissait toujours par me répliquer que le mot intellect était plus approprié.

Son visage s'illumina et il ajouta :

– Le jour où je verrais Kara Hernandez en robe, je deviendrais officiellement chauve !

– Pari retenu ! approuvai-je, amusée.

Bon, je l'admettais. Je ne portais jamais de robe. Je ne m'y sentais pas l'aise, et si j'enfilais des talons, j'étais sûre et certaine de ne pas parcourir plus de trois mètres avec !

À défaut de porter cela, je revêtais un simple pantalon bleu nuit, étrangement assorti au
nœud papillon de mon ami. Un gilet ouvert couvrait un manche court blanc, et mes pieds se glissaient dans des derbys pimpants empruntés à ma sœur.

– Qu'est-ce que t'as à la main ? s'enquit Jacob.

– Oh ça..., balbutiai-je. J'ai... coupé un avocat.

N'importe quoi, pensai-je face à l'absurdité de mon mensonge.

– Tu es vraiment gauche, Kara, répéta pour la énième fois Jacob qui ne semblait même pas surpris.

Monsieur Karlsten proposa de nous accompagner en voiture, ce que nous acceptions. Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvâmes stationnés devant la Caverne, un établissement à la devanture simplet. Seul un écriteau, en néon bleu, présentait le nom de la discothèque.

– Je viendrais vous chercher à minuit, les enfants !

– Mais papa ! se plaignit Jacob. On est majeurs, maintenant !

Son père réprimanda avec douceur son fils ; tant qu'il vivait sous son toit, il en était toujours responsable. Jacob ne lutta pas plus que ça, penaud.

Nous sortîmes du véhicule et rejoignîmes la file d'attente composée exclusivement des élèves de notre lycée. Le vigile, ou plutôt l'armoire à glace qui se tenait là, nous souhaita aimablement la bienvenue. Nous traversâmes un très long tunnel sombre, légèrement incliné, et déboulâmes dans les profondeurs de la Caverne.

C'était impressionnant.

Des roches artificielles faisaient guise de mur. Des guirlandes de lumière en néons jaunes parcouraient les parois de ces roches, et de la brume recouvrait le sol. Un lustre en or gigantesque dominait la pièce, et dégageait des rayons de toutes les couleurs. L'éclairage était faible, ce qui tamisait l'ambiance de la salle. Cette dernière était immense, il y avait même un grand escalier en colimaçon qui menait vers le DJ. Je levai les yeux vers lui, il devait être à au moins trois mètres de hauteur ! Des canapés ornés de moulures se disposaient un peu partout pour le confort de tous, et des décorations diverses et variées étaient présentes également. Il y avait des ballons gonflables, des photos, et des banderoles dont une, gigantesques, sur laquelle il était inscrit :

« Bravo au meilleur : moi ».

Quelle mégalomane, m'exaspérai-je.

Elle se suspendait au-dessus d'une mezzanine qui se situait entre le DJ, et une estrade en contrebas. Sur cette estrade, au centre, un énorme trône de velours aux moulures dorées surplombait et dominait la salle. À côté de ce trône au loin, Aron se tordait de rire en compagnie d'autres élèves.

La musique se diffusait à travers les caissons, le volume bas. Après tout, il s'agissait d'un moment convivial entre lycéens, et non d'une soirée étudiante.

Une main se posa sur mon épaule. Je reconnus le verni à ongle rose bonbon d'Ariana.

– Kara ! Jacky ! Vous êtes là, je vous cherchais ! s'exclama-t-elle avec entrain. Venez par ici !

Elle nous poussa avec enthousiasme au comptoir, où les adultes s'attelaient à la préparation de cocktails divers et variés.

Ariana extirpa discrètement de sa veste une flasque, et déversa une partie de son contenu dans son verre. Cela ne m'étonnait pas, elle était souvent... imprévisible. Elle tenta de servir Jacob, qui refusa avec politesse. Il se fit fusiller du regard par cette dernière, puis elle demanda après moi. Je haussai les épaules et lui tendis mon verre.

Et pourquoi pas ? Si ça m'aidait à oublier qu'un homme mi-loup, mi-psychopathe me lapiderait dans deux jours... Oh ! Et s'il m'égorgerait, en fait ? Ou peut-être qu'il m'écorcherait vive...

– Au fait ! reprit Ari. Mon père n'est pas là de toutes les vacances d'été. Il me laisse la maison, donc si vous voulez venir lundi ! J'ai un grand jardin avec pisci...

Je n'écoutai déjà plus.

Lundi... dans trois jours.

– Bah, fait pas cette tête Kara, se vexa-t-elle. Ma baraque est d'enfer ! C'est vous, qui avez de la chance. 

– C'est juste que... 

Ariana fronça des sourcils.

 – Je viendrais seulement si tu me promets d'inviter Aron aussi. Après tout... il est temps que je sympathise officiellement avec lui.

Je ne le pensais pas du tout bien sûr. À cet instant, rien n'avait d'importance. Seuls comptaient ces sourires réjouis, dessinés sur les lèvres de mes amis.

Soudain, une musique que nous connaissions tous se diffusa à travers la salle. Nous, ainsi
que les autres élèves, allâmes sur la piste de danse. Nous riions, dansions, mangions et buvions (surtout Ariana). J'appréciais chaque instant à leurs côtés et les contemplais, heureux et insouciant. S'ils savaient seulement... Pourquoi ne leur dirais-je pas, après tout ?

Ariana prétexta un passage aux toilettes, mais je me rendis compte plus tard qu'elle retrouva Aron. J'abandonnai Jacob pour nous réapprovisionner en boissons, quand je percutai brusquement un mur en béton sur mon passage. Le choc fut si brutal, que j'en perdis l'équilibre et tombai sur le coccyx.

Ce n'était pas un mur en béton, mais un jeune homme. 

Le concerné me reluqua de la tête aux pieds, un verre à la main.

Il était grand et sans doute très musclé, je le devinais à la largeur de ses épaules. Il semblait un peu plus âgé que moi. Ses cheveux blonds couleur épi de maïs dépassaient de sa casquette à l'envers, et sa mâchoire carrée laissait entrevoir des joues légèrement creuses. Son regard, rivé dans ma direction, se fondait dans ce faible éclairage ambiant. 

D'un coup, il pencha son corps au-dessus de ma tête, et me releva comme si je pesais le poids d'un cure-dent.

Je contemplai son style... atypique. Il revêtait une chemise hawaïenne large, qui exposait des tatouages sur l'un de ses deux bras. Il avait également un short de bain et des... crocs rouges.

Je m'excusai, lui ne broncha pas d'un pouce. Il restait planté devant moi, à me scruter. L'embarras gagnait mes joues, alors je tournai les talons, reprenant mon chemin parmi la foule. Je sentais toujours le poids de son regard posé sur mon dos. 

Dans le doute, je me retournai un peu plus loin.

Il me fixait toujours. Et il ne bougeait pas !

– Complètement fou, ce type ! Qui est-ce ? s'empressa Jacob qui semblait avoir constaté toute la scène.

– Aucune idée... Sûrement un ami d'Aron. Il en a bien la panoplie ! raillai-je pour chasser ma gêne.

Soudain, la musique fut insupportable. Un son aigu perça mes tympans, et j'eus l'impression qu'on me
frappa les oreilles.

– Wow ! m'écriai-je. Pourquoi il augmente le volume comme ça ?

Jacob haussa les sourcils, étonné. Ses lèvres remuèrent. Impossible d'en discerner les mots avec tout ce boucan ! Je portai mes mains aux oreilles. L'éclairage ambiant s'intensifia, je distinguai désormais tous les visages. Puis, la lumière devint tellement puissante, que je ne perçus plus que des silhouettes auréolées de taches blanches et jaunâtres autour de moi. Mes yeux se plissèrent, pour me protéger de ces rayonnements intempestifs qui agressaient mes orbites.

Je m'écartai en rombe de Jacob, affolée.

– Oh, et cette odeur ! Ça pue la transpiration !

Sans m'en rendre compte, j'avais haussé le ton, tentant de couvrir ce tumulte incessant. Des têtes semblèrent se tourner dans ma direction, et je crus percevoir la voix de Jacob me demander avec inquiétude : « Kara, tu te sens bien ? ».

Je me précipitai vers les toilettes, heureusement proches, et passai de l'eau sur mon visage.

Sous mon bandage, ma blessure me démangeait horriblement. J'arrachai les bandes et constatai avec stupeur que la plaie avait entièrement disparu. Puis, une douleur atroce se manifesta dans tout mon corps. Mes doigts se tendirent, mon visage se crispa, oh et puis cette rage de dents qui survint !

Mes dents.

Devant le miroir des toilettes, je transpirais à pleines gouttes. Je m'approchai et retroussai mes lèvres...
Ce n'était pas une rage de dents, mais mes canines qui devenaient... proéminentes. Ce n'était pas agréable du tout.

Et mes yeux... ils perdirent cette couleur noisette. Désormais, mes iris furent entièrement dorés.

Non, pas maintenant. Pas ici.

Je repris en catastrophe la direction de la sortie, cachant mon visage. Jacob m'interpella au loin, et j'accélérai davantage le pas. À l'extérieur, je me précipitai à l'arrière du bâtiment, près des poubelles. Je m'agenouillai. Le supplice continuait et je me tordis dans tous les sens. Puis, j'entendis distinctement des pas de course se rapprocher. 

Je relevai le menton.

Jacob se tenait là, à quelques mètres. Il me regardait avec effroi.

– K... Kara..., balbutia-t-il.

Je me relevai avec difficulté. Je voulus lui parler, lui dire que c'était juste... moi. Mais à la place, ce fut un grognement féroce qui s'échappa de ma gorge.

Une haine soudaine et incontrôlable m'envahit.

Mes jambes avancèrent vers lui tandis qu'il recula, tremblotant de tous ses membres. Une voix intérieure me somma de lui arracher la gorge. Elle m'indiquait qu'il n'était qu'un obstacle sur mon chemin... et qu'ensuite... je pourrais chercher à manger.

À manger ? Je venais tout juste de manger, pourquoi avais-je si faim ?

Je tentai de supplier Jacob de s'écarter, mais une fois encore, un son rauque s'échappa de mes lèvres.

Et puis, cette voix intérieure, comme une pulsion irrésistible, prit possession de mon corps. Je m'abandonnai facilement à elle, lui donnant raison. 

Je m'élançai vers le jeune homme.

Néant ! scanda une voix claire et distincte.

Ce ne fut pas cette voix intérieure.

Ni une voix dans mon environnement.

Non, cette voix-là était bel et bien dans ma tête. Et j'en fus persuadée ; ce n'était pas la mienne.

Un voile sombre s'éleva tout autour de moi. J'arrêtai ma course, complètement aveugle. Impossible de me situer, ou de retrouver le jeune homme qui se tenait pourtant là quelques secondes auparavant.

Je discernai cependant ce cœur qui battait la chamade. Il est là, fis-toi à son odeur, me souffla cette étrange pulsion. Le jeune ne bougeait pas de son emplacement, c'était tellement facile...

Pourquoi tu ne pars pas, Jacob, pensai-je très lointainement, dans ma conscience qui se mourait.

Endors-toi ! clama une nouvelle fois cette voix inconnue.

Cette fois, l'intonation fut plus marquée, plus prononcée, plus forte. Qu'étais-je en train de faire ? Peu importe... Je me sentis si fatiguée... Et si je m'endormais rien qu'un instant...

Je m'écroulai sur le bitume.

________________________________

message de l'auteure :

Merci infiniment de la poursuite de votre lecture !

à bientôt

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