Oak Ridge Campus #1 King ©

By TamarSaborido

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#campus #hockey #patinage #romance #hefellfirst #spicy #newadult «Féroces sur la glace, fiers dans la victoir... More

🏒⛸️BIG ANNONCE 😍
Avertissement🔞
⛸️Un petit avant-goût?🏒
Chapitre 1 - King 🏒
Chapitre 2 - Brooke ⛸️
Chapitre 3 - Brooke ⛸️
Chapitre 4 - King 🏒
Chapitre 5 - Brooke ⛸️
Chapitre 6 - King 🏒
Chapitre 7 - King 🏒
Chapitre 8 - Brooke ⛸️
Chapitre 9 - King 🏒
Chapitre 10 - Brooke ⛸️
Chapitre 11 - King 🏒
Chapitre 12 - Brooke ⛸️
Chapitre 13 - King 🏒
Chapitre 14 - Brooke ⛸️
Chapitre 15 - King 🏒
Chapitre 16 - Brooke ⛸️
Chapitre 17 - King 🏒
Chapitre 18 - Brooke ⛸️
Chapitre 19 - King 🏒
Chapitre 20 - Brooke ⛸️
Chapitre 21 - King 🏒
Chapitre 22 - Brooke ⛸️
Chapitre 23 - King 🏒
Chapitre 24 - Brooke ⛸️
Chapitre 25 - King 🏒
Chapitre 26 - Brooke ⛸️
Chapitre 27 - Brooke ⛸️
Chapitre 28 - King 🏒
Chapitre 29 - Brooke ⛸️
Chapitre 30 - Brooke ⛸️
Chapitre 31 - King 🏒
Chapitre 32 - Brooke ⛸️
Chapitre 33 - King 🏒
Chapitre 34 - Brooke ⛸️
Chapitre 35 - King 🏒
Chapitre 36 - Brooke ⛸️
Chapitre 37 - King 🏒
Chapitre 38 - Brooke ⛸️
Chapitre 39 - King 🏒
Chapitre 40 - Brooke ⛸️
Chapitre 41 - Brooke ⛸️
Chapitre 42 - King 🏒
Chapitre 44 - King 🏒
Chapitre 45 - Brooke ⛸️
Chapitre 46 - King 🏒
Chapitre 47 - Brooke ⛸️
Chapitre 48 - King 🏒
Chapitre 49 - Brooke ⛸️
Chapitre 50 - Brooke ⛸️
🏒 Épilogue ⛸️
Mot de fin 💞
Où en est le tome 2?
ORC#2 - Cover reveal + résumé

Chapitre 43 - Brooke ⛸️

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By TamarSaborido

Les jours s'égrènent, se confondent et je perds toute notion du temps. La tristesse et la culpabilité se relaient dans mon esprit. Cette dispute ne cesse de tourner en rond dans ma tête, je n'arrive pas à oublier les paroles horribles qui sont sorties de ma bouche, ni mon comportement. Avais-je le droit de blesser King dû au simple fait que je me sentais meurtrie ? Non, définitivement pas.

Je l'ai condamné, sans lui laisser le bénéfice du doute. À aucun moment je n'ai voulu qu'il s'explique, je me suis simplement défoulée comme je l'entendais et... il m'a laissée faire.

La confiance que j'avais en lui s'est si facilement brisée que j'ai pété un plomb. Seigneur, j'ai même été à deux doigts de le gifler, alors qu'il n'a strictement rien fait. Lorsque je l'ai réalisé, je m'en suis voulu. Heureusement, j'ai pu m'arrêter à temps.

J'ai tout gâché. Moi et ma méfiance. Moi et mes peurs. Moi, et seulement moi.

Depuis, je me cache, incapable de remettre un pied en-dehors de chez moi. Je demeure dans ma chambre, tapie, à l'abri de tout conflit. J'ai l'impression constante de me noyer, de ne pouvoir faire confiance à personne. Pourtant, mon histoire, je l'ai racontée. Même si je m'étais promis de ne pas en parler à Tray ou à Poppy, j'ai été obligée de vider mon sac. J'en avais besoin. Terriblement.

Mon ami de longue date ne m'a pas jugé, jamais je n'ai cru qu'il le ferait. J'ai également tout déballé à Poppy lorsqu'elle est passée me voir pour me tenir informée de tout ce qui s'était passé après mon départ de la soirée.

Apprendre que King s'en était pris à Liam, en l'accusant d'avoir piraté son ordinateur, a été comme recevoir un puissant coup au plexus. Une nouvelle preuve que j'avais tout faux, et que j'ai juste déversé ma frustration sur la mauvaise personne. Une qui ne méritait pas mon courroux, mon mépris et... ces paroles tellement cruelles.

Sur le moment, je n'avais pas songé à cette possibilité. J'étais trop centrée sur ma douleur pour chercher d'autres causes. Je me suis braquée, j'ai érigé un mur autour de moi. La colère ainsi que la détresse étaient tellement palpables que les mots ont dépassé ma pensée.

Néanmoins, Liam clamait son innocence, même si personne ne le croit vraiment. L'ordinateur d'Asher a bel et bien été contaminé par plusieurs cheval de Troie. Ça aurait permis à l'hackeur de pénétrer les défenses des pares-feux et de contrôler l'engin à distance, dont la webcam, d'après Max, une amie gameuse d'Ian. Apparemment, elle serait un petit prodige de l'informatique. Mais après plusieurs jours, ils ne savent toujours pas qui se cache derrière cette attaque. Même si Liam et Miles demeurent à la tête de leur liste de potentiels coupables.

Selon Poppy, depuis cette soirée, King n'est plus que l'ombre de lui-même. Et à l'université, ce ne serait pas glorieux. En ce qui concerne le hockey, ce n'est guère mieux. Il serait à la défensive constamment, les gars craindraient même de l'approcher de trop près de peur qu'il ne pète une durite, comme lors de la fête.

Je m'en veux de ne pas avoir été assez forte, d'avoir douté aussi facilement. Comment mes sentiments ont pu vaciller à ce point ? De l'amour, je suis passé à la haine en un quart de seconde.

À l'instant où ma main a failli percuter sa joue, j'ai senti quelque chose se casser en moi. Et depuis, je n'arrête pas d'y penser, la boule au ventre, les larmes constamment aux yeux. Au fond, je sais que rien ne sera plus jamais pareil entre lui et moi. En doutant de lui, en l'accusant, j'ai condamné notre relation. À la première épreuve, je l'ai abandonné.

Je suis une petite-amie minable.

Malgré mon comportement exécrable, King a tenté de m'appeler, d'entrer en contact avec moi. Je n'ai jamais décroché, et je n'ai jamais répondu à ses textos ou à son message audio.

Il mérite mieux qu'une fille dont la confiance vole en éclat au premier obstacle. J'ai été injuste envers lui, et à présent, je me comporte comme une véritable lâche à l'éviter.

J'ai tout gâché.

J'ignore comment arranger les choses, et en esquivant n'importe laquelle de ses approches, je n'arrange en rien mon cas. Au contraire, je m'enfonce, m'enlise, de plus en plus dans cette situation qui me broie le cœur.

Le regard perdu dans la pénombre de ma chambre et la musique de Bad Omens dans les oreilles, l'on cogne soudain à ma porte. Avant même que je réponde, ma grand-mère l'ouvre, porteuse d'un plateau garni de cookies et de deux verres de lait bien frais. Malgré mon mutisme de ces derniers jours, elle me sourit de toutes ses dents.

Elle m'a laissé mon espace, n'a posé aucune question.

— J'espère que je ne te dérange pas.

Par respect, je mets en pause la chanson Just Pretend et retire mes écouteurs. Ces derniers jours, je n'ai fait que ça : dormir et écouter mon groupe préféré en boucle. Leurs mélodies tantôt apaisantes et tantôt bruyantes résument très bien les sentiments qui me partagent ces derniers temps.

— Des cookies aux amandes et aux pépites de chocolat tout droit sortis du four, ça te tente ? me propose-t-elle, l'air complice. Et si on se regardait l'un de ces films d'horreur débiles, rien que pour nous moquer un peu ?

Un léger sourire vient s'esquisser sur le coin de mes lèvres. Je tapote la place à côté de la mienne pour l'inviter à me rejoindre. Sans attendre, elle s'installe et j'allume la télé qui se trouve dans un coin de la pièce avant de lancer Netflix. Pendant que je cherche un long métrage, je croque dans l'un de ses biscuits faits maison. Ils sont succulents, les saveurs explosent mes papilles gustatives. Ça me fait du bien de manger quelque chose de solide, je me suis pratiquement laissé dépérir. J'en connais une qui serait ravie d'apprendre que j'ai perdu deux kilos en quatre jours.

— Patty a téléphoné pour savoir comment tu allais, m'annonce Bernadette après dix minutes de film.

Le regard rivé sur l'écran, je vois des silhouettes défiler sans vraiment comprendre de ce qui se trame. Il s'agit de Scream IV. Je crois qu'après avoir visionné les trois premiers, je peux déjà prédire la fin, ainsi que toutes les péripéties.

— Elle voudrait savoir quand tu comptes reprendre les cours. Apparemment, tu manques à tes petits élèves.

À ce rythme-là, je vais perdre mon boulot, j'en suis bien consciente. Ma patronne n'a pas cherché à en savoir davantage, elle m'a souhaité de me rétablir puis de revenir en pleine forme. La responsable de la patinoire gère les cours à ma place en attendant que je revienne. Si jamais je le fais, bien sûr.

En ce moment, ma vie est en stand-by. Je me pose plein de questions, et des idées farfelues – pour ne pas dire totalement lâches – fusent dans mon esprit. J'ai même soupesé le fait de rentrer à Boston, avant de m'assener une claque mentale. Fuir n'arrangera rien, je le sais bien.

— Cela fait quatre jours que cela dure, mon ange. Que s'est-il passé avec Asher ? On dirait que tu as perdu toute envie de vivre.

Elle a assez bien résumé ce que je ressens. J'ai simplement besoin de rester couchée, dans le silence, de dormir et d'oublier la terrible connerie que j'ai commise. J'aimerais remonter le temps, avoir une discussion posée avec lui afin de l'écouter, de lui donner le bénéfice du doute. Hélas, c'est impossible.

— C'est fini entre vous deux ? reprend-elle, le timbre soucieux.

Après ce que j'ai fait, comment ne pourrait-il pas en être autrement ? Il est aussi une victime de celui qui lui a joué ce mauvais tour. Je suis persuadée qu'il s'agit d'une vengeance personnelle.

Mais quoi qu'il en soit, celle qui a merdé profond dans l'histoire, c'est moi. King n'a strictement rien fait, si ce n'est tenter de s'expliquer.

— J'ai tout gâché, chuchoté-je. À cause de mes peurs et de mes insécurités, j'ai saboté ma relation.

Dire ces mots à haute voix s'apparente à me flageller avec un fouet. Ma grand-mère n'est pas au courant de l'entièreté de la situation, mais elle est loin d'être stupide.

— Je sais que c'est difficile, Brooke, mais tu ne dois pas laisser ton passé dicter ton avenir. Pourquoi te fermer à de belles possibilités à cause d'une mauvaise expérience ? D'accord, cet Aaron était un gros crétin, mais Asher... il n'est pas comme ce garçon, je me trompe ?

Pendant quelques instants, mon cerveau disjoncte. Comment se fait-il qu'elle soit au courant à propos d'Aaron ?

D'office, je mets le film en pause et me tourne vers elle, estomaquée. Jamais je ne lui ai parlé de mon ex, de ce qu'il m'a fait subir et de tout ce qui s'est produit à la suite de cette saleté de vidéo. J'aurais peut-être dû me confier, mais je ne voulais pas que mes soucis de Boston me poursuivent jusqu'à Oak Ridge. Il faut croire que Poppy avait raison sur toute la ligne : à force d'ignorer ses problèmes, ces derniers finissent par nous rattraper et nous exploser à la figure. Tôt ou tard.

— Comment tu sais à propos d'Aaron ?

— Tu es ma petite-fille, Brooke. J'avais des doutes quant à ta venue à Oak Ridge. Pourquoi une jeune fille avec un bel avenir dans le patinage artistique et faisant partie d'une superbe université viendrait s'exiler ici ? Ça n'avait pas vraiment de sens.

En effet, ses interrogations sont légitimes. La façon dont j'ai débarqué a été plutôt... rapide, à l'improviste. Mes bagages étaient déjà prêts avant de lui demander si elle pouvait m'accueillir chez elle. Après tout, je savais qu'elle ne refuserait jamais de m'héberger.

— J'avais mes théories, mais je voyais bien que tu ne voulais pas en parler. Lors des premières semaines après ton arrivée, je t'ai sentie réticente à l'idée de t'épancher, de te confier. Après tout, nous avions été séparées pendant de nombreuses années. La confiance et la complicité que nous détenions quand tu étais petite s'est détériorée au fil du temps. Voilà pourquoi je n'ai pas insisté et que je t'ai laissé ton espace. Mais ne crois pas que je n'ai rien remarqué, petite.

Elle me tend l'assiette et j'attrape un autre cookie encore chaud.

— Mis à part ta blessure qui t'a laissé sur la touche, j'imaginais qu'un garçon faisait partie de l'équation. Quand tu es arrivée ici, je savais tout ce qui était arrivé avec tes sponsors, ton coach et ton accident. Cependant, il y avait autre chose et je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus, jusqu'à ce que tu arrives l'autre jour, accompagnée de Tray.

Mon ami, à qui j'ai tout raconté dans la voiture, m'a pratiquement bordé. J'avais tellement pleuré que je me suis vidée de toutes mes forces. Dans ses bras, il m'a monté jusqu'à ma chambre. À peine avais-je appuyé ma tête sur l'oreiller que je dormais déjà, tant j'étais fatiguée.

— Ne lui en veut pas, petit cœur, mais il m'a tout raconté.

Instinctivement, je me tends. Si je n'ai jamais voulu parler de la sextape ainsi que du harcèlement à ma grand-mère, ce n'est pas sans raison. Elle est la seule famille qu'il me reste, je ne désire pas qu'elle se fasse une mauvaise opinion de moi.

— Ce que ce garçon t'a fait... ma Brooke, tu méritais tellement mieux, soupire-t-elle en attrapant l'une de mes mains.

Je sens les larmes monter, elles brouillent bientôt ma vue et j'ai l'impression d'être... tellement minable en cet instant.

— Et je suis désolée que tu aies dû traverser cette horrible épreuve toute seule. Je savais Roxane cruelle, mais pas à ce point.

Bien évidemment, en déballant tout à Tray, je lui ai également confié le comportement de ma génitrice. La façon dont son mari m'a demandé de la fermer, de me faire toute petite, afin de ne pas nuire à sa campagne politique. Je n'ai rien omis, et même si Trayvon a gardé son sang-froid pendant mon long récit, il a dû se sentir dépassé par mes confidences. Voilà pourquoi il en a parlé à Bernadette.

Lui en veux-je ? Non, pas du tout. Il m'a sans aucun doute rendu un fier service, j'ignore si j'aurais eu le courage de tout raconter à ma grand-mère.

— Je suis désolée de ne t'avoir rien dit, chuchoté-je, la gorge serrée. Je pensais que si je recommençais ailleurs, que je faisais comme si rien n'était arrivé, mon passé ne viendrait pas me rattraper ici. Mais il l'a fait. D'abord un mec de l'équipe de hockey a trouvé cette ignoble vidéo, et il a nargué King avec. Il est venu m'en parler de suite et m'a assuré que son co-équipier ne ferait rien contre moi. Je me suis braquée, je l'ai repoussé et finalement, je lui ai tout raconté. C'était la première fois que je parlais à quelqu'un de tout ce qui s'était passé. Il a été à l'écoute, compréhensif et... je crois qu'à ce moment-là, je suis tombée éperdument amoureuse de lui.

Ce soir-là, au parc, représente pour moi le début de notre relation. Ça ne fait qu'un mois, et pourtant, tellement de choses se sont produites depuis. Tout est allé vite entre nous, mais c'était une putain d'évidence. King est mon coup de cœur, mon coup à l'âme. Ma plus belle folie. Jamais je ne m'étais tant trompée à propos de quelqu'un, il a su m'émerveiller de la plus belle des façons. Sa douceur, sa patience, sa résilience... je ne le mérite clairement pas.

— Il ne m'a jugé à aucun moment, mamie. Il n'a pas tenté de profiter de la situation comme d'autres avant lui. Il m'a dit que cet événement ne me définissait pas.

Lorsque ces mots ont franchi ses lèvres, j'ai bien cru que mon palpitant allait cesser de battre tant ses paroles me touchaient. Il n'a jamais vu en moi la fille de cette sextape, simplement moi. Brooke Greene. Wolfy.

— Il m'a démontré à de nombreuses reprises qu'il était digne de confiance, et au premier problème, je... je n'ai pas cru en lui. Je me suis laissé guider par mes émotions, et je m'en veux terriblement de la réaction que j'aie eu. Je crains de l'avoir perdu.

— Ne pense pas ça, Brooke. Quand nous sommes blessés, notre instinct prend le dessus et parfois, nous avons des réactions démesurées. Ça ne fait pas de toi quelqu'un d'horrible, tu as simplement vécu des choses... compliquées. Et je suis certaine que ce garçon l'a compris, qu'il ne t'en veut pas.

— Pourquoi le ferait-il ? sangloté-je. Je me suis comportée comme une vraie garce. Je me suis défoulée sur lui, alors qu'il n'avait rien fait. Je l'ai insulté et tout fait pour le blesser à mon tour.

— Parce qu'il t'aime, me dévoile-t-elle en me caressant la joue. Ça en crève les yeux. Puis, tu es comme ton père, Brooke. Tu t'énerves avec facilité, tu laisses tes émotions te submerger. Cependant, tu sais reconnaître lorsque tu as tort et demander pardon quand il le faut. Peter se remettait beaucoup en question, et je suis heureuse de constater que tu as hérité ce trait de caractère. C'est une belle qualité. Les erreurs que nous commettons ne le deviennent que lorsque nous n'en tirons pas des leçons.

Elle essuie mes larmes à l'aide de son pouce, puis je la prends dans mes bras, pleurant plus intensément.

— Mon cœur, ne t'empêche pas d'être heureuse. Va lui parler, je suis certaine qu'il n'attend que ça.

En effet, selon Poppy, si ça n'avait tenu qu'à King, il serait venu tous les jours frapper à ma porte. Mais elle l'a convaincu de me laisser du temps, et ses amis lui ont également certifié qu'il valait mieux me laisser tranquille.

— Mais tu ne peux pas rester enfermée ici pour les temps à venir, ma chérie.

— Je le sais bien, hoqueté-je, le cœur meurtri.

— Tu vas t'en remettre, tu peux tout surmonter. Tu es une battante, les femmes de notre famille ne se laissent pas aisément abattre.

Ses bras autour de moi, elle me laisse bientôt seule tout en me demandant de manger afin de prendre quelques forces. Discuter avec elle m'a quelque peu soulagé, même si ma plus grande peine demeure.

Mon portable, placé sur un coin de ma table de nuit, me nargue. King ne m'a plus rien envoyé depuis deux jours, j'imagine que mon silence radio a été une réponse suffisamment claire. La main tremblante, j'attrape l'appareil et entre dans notre fil de discussion.

« Brooke, s'il te plaît, décroche »

« Wolfy, nous devons parler. Je t'en supplie, appelle-moi »

« J'espère que tu vas bien, Brooke. Ne t'en fais pas, je vais tout arranger. »

Ces trois textos, il les a envoyés le premier jour. Le deuxième, j'ai eu droit à un message audio. Hésitante, je saisis mon courage à deux mains et appuie sur « play ». La première chose que j'entends, c'est une respiration plutôt lourde. Elle me fait frémir, je pourrais presque sentir son souffle chaud contre ma peau recouverte de sueur, pendant nos ébats.

— Brooke...

Il prononce mon prénom avant de garder le silence pendant de très longues secondes.

— Cette situation est ma faute. Je suis persuadé qu'il s'agit d'un tour de Liam, ou de Miles, même si je n'ai pas encore de preuves. Une amie d'Ian est sur le coup, elle trouvera qui a piraté ma webcam. Pour le moment, ça n'avance pas des masses, j'ai plus l'impression qu'elle squatte notre appart et qu'elle dévalise notre frigo.

Une espèce de rire guttural lui échappe, mon corps se recouvre de chair de poule.

— Mon conflit avec Montgomery n'aurait jamais dû t'atteindre. Je suis désolé que tu te sois retrouvée au milieu de tout ceci, Brooke. Seigneur, si tu savais comme je regrette.

Le fait qu'il s'excuse alors qu'il n'a rien à se reprocher me broie le cœur. Il continue à croire qu'il s'agit d'un coup tordu de l'ex-capitaine de hockey, mais en ce qui me concerne, je ne sais pas quoi en penser. Néanmoins, ce serait la seule option possible, pas vrai ? Après tout, c'est logique. Il a déjà bousillé sa voiture, qu'est-ce qui l'aurait empêché de lui tendre un piège ?

— Je sais que tu ne veux pas me parler, que tu as besoin de temps. Ian, Cass et Poppy n'arrêtent pas de me le répéter. Mais j'ai du mal à rester loin de toi, alors que tu vas mal. J'ai juste envie de te prendre dans mes bras et de te rassurer, te dire que tout ira bien et que je trouverai le coupable.

Les lèvres pincées, des larmes dévalent mes joues à une vitesse étonnante. L'air me manque, et pour amortir le bruit de mes sanglots, je pose une main sur ma bouche.

— J'ignore si tu écouteras ce message, ou si tu y répondras, mais sache que je pense à toi. Constamment. Même si j'essaie de respecter ton espace, ça m'est très difficile. Ça va à l'encontre de ma nature et mes sentiments, mais je prends sur moi le plus possible.

Le connaissant, ça ne m'étonne même pas. Et après ce message, il n'a plus essayé de me contacter. Est-ce que cela signifie qu'il a abandonné ?

— Prends soin de toi, Wolfy. Et si jamais tu as envie de parler, tu sais où me trouver. Ma porte sera toujours ouverte, qu'importe la décision que tu prendras.

Le message audio prend fin, je me couche en position fœtale tandis que le film a repris là où je l'avais arrêté. À aucun moment, je ne regarde l'écran. Je me contente de fixer le mur en face de moi, l'âme broyée, le cœur bousillé.

Il n'y a pas de doute possible : je l'aime toujours autant. Peut-être même plus. Et parce que je l'aime à ce point, je me demande s'il ne serait pas mieux de tout arrêter tout de suite. Si j'ai droit au bonheur, il en est de même pour lui. Il a aussi énormément souffert dans sa vie, il en porte toujours les cicatrices de cette douleur invisible. Il ne mérite pas que je lui mène la vie dure, que je doute de lui. Et c'est arrivé deux fois en deux jours.

Il y a des années, mon père m'a dit une phrase qui à l'époque me semblait totalement contradictoire. Aujourd'hui, je saisis pleinement son sens.

« Tu réalises qu'il s'agit de l'amour, le vrai, quand tu désires que l'autre trouve le bonheur. Même si cela implique ne jamais en faire partie ».

Jamais ces mots ne m'ont semblés aussi vrais qu'en cet instant. 

🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒

🥺🥺🥺🥺🥺🥺

Comme vous avez pu le lire, Brooke s'en veut énormément pour ce qui est arrivé et est consciente d'avoir, peut-être, gâché toute sa relation avec King. 

À présent, elle doit faire des choix qui ne s'avéreront pas simples. Pourront-ils arranger toute cette catastrophe, ou est-ce déjà trop tard? 

On se retrouve demain pour la publication du chapitre 44 à 20h.

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