Adossé contre la porte du frigo, je pousse un long soupir rempli de bien-être. Je n'arrive toujours pas à croire à ce qui vient de se produire dans cette chambre. Ma chambre. Cette passion, cette envie... ce besoin de me fondre en elle, de n'être plus qu'un avec Brooke. Jamais je n'ai fait l'amour avec quelqu'un de cette manière. Sans complexes, sans jugements. J'ai encore du mal à m'en remettre, pourtant, je donnerais tout pour recommencer, encore et encore, jusqu'à ce que mon corps n'en puisse plus. Mais comment être rassasié d'elle ? Cela me semble tout bonnement impossible.
L'intensité avec laquelle je désire Brooke est sans précédents pour moi. Être attiré par une femme, ça m'est arrivé des centaines de fois. Coucher sans rien attendre en retour également. Mais ce que j'éprouve lorsque je suis près de cette fille n'a pas d'explication, de logique, c'est juste physique. Nous sommes comme deux aimants qui ne peuvent s'empêcher d'être attirés l'un par l'autre.
Elle et moi, c'est une putain d'évidence. Inévitable.
— Tiens, on dirait que tu t'es enfin décidé à nous honorer de ta présence, raille Ian.
Mon coloc me gratifie d'une tape sur le bras et me force à dégager l'entrée du frigo. Une fois celui-ci ouvert, il me tend une bière que j'accepte de bonne grâce. Je suis à sec.
— Alors ? Brooke a aspiré toute ton énergie vitale ?
— Qu'est-ce qui te fait dire ça, gros jaloux ? plaisanté-je.
— Pour ton info, même à travers la musique, on vous entendait. T'as tout ton donné, mon brave!
Amusé, je lève les yeux au ciel. Je suis persuadé qu'il exagère. Nous n'avons pas été si bruyants que ça. Du moins, je ne pense pas.
— Et j'aurais continué si tu ne nous avais pas interrompus, lui reproché-je.
Après tout, je suis persuadé que sans son intervention, Brooke et moi serions en cet instant même en lice pour un second round. Elle en avait clairement envie, et moi aussi. Je ne plaisantais pas lorsque je lui ai demandé de rester dormir. Me réveiller à ses côtés, il n'y a rien de plus rassurant, salvateur, au monde. J'y ai pris goût après une seule fois. À présent, j'en redemande.
Nous séparer après le sexe me résulte... violent. Je n'ai jamais eu ce problème, mais lorsqu'il s'agit d'elle, je ne me pose plus de questions. Tout est différent.
— Putain, jure Ian. Qu'est-ce qu'il fout là ?
Vu son air hostile, je me retourne pour remarquer que Liam se tient au fond du salon, entouré de filles qui lui font les yeux doux. Instinctivement, mon sang bout dans mes veines, mes poings se contractent. Bordel, qui l'a laissé entrer ?
— Je vais régler ça, s'empresse mon ami, mon humeur ayant changé du tout au tout. Je te jure que je ne l'avais pas vu. Je reviens.
Mon pote se fraie un chemin à travers la foule. Ce fils de pute a plus de culot que je ne l'aurais imaginé. Après ce qu'il a fait à ma caisse, comment ose-t-il se pointer ? Certains ne craignent pas la mort. Il me connaît pourtant, et même si à présent je suis capitaine, rien ne m'empêche de lui fracasser la tronche. Nous ne sommes pas sur le terrain, à ce que je sache.
Toutefois, mon attention est vite attirée par une robe bleue très courte et des cheveux bouclés qui se dirigent vers la terrasse d'un pas hâtif. Brooke traverse la pièce, puis quelques secondes plus tard, elle revient, Poppy à ses basques. Néanmoins, ce qui me percute, c'est son visage, ses traits fermés et ses yeux rouges et brillants. Merde, j'ai quitté la chambre il y a à peine quelques minutes. Que s'est-il passé ?
Soucieux, je m'avance vers elle et lorsqu'elle arrive devant moi, elle se raidit. Ses yeux gris lancent des éclairs, on croirait qu'elle se retient de me tomber dessus. Alors que je m'apprête à lui demander ce qui lui prend, elle me contourne et trace sa route.
D'accord... je suis totalement paumé, actuellement.
Je me tourne vers Poppy dans l'espoir qu'elle éclaire ma lanterne, mais l'amie de Wolfy ne semble pas très disposée à coopérer non plus. Le regard rempli de haine qu'elle me lance en dit long.
Mon cœur commence à battre la chamade, et bien que perdu, je n'hésite pas à courser Brooke à travers l'appartement pour avoir une explication. Il a forcément dû y avoir un incident, je ne comprends pas son attitude. Elle me rend même dingue.
Elle s'apprête à franchir la porte d'entrée lorsque je la rattrape en la saisissant tendrement par le haut du bras. Elle se tend, de la tête aux pieds, et les paupières closes, elle cesse de respirer.
— Wolfy, qu'est-ce qui se passe ? élevé-je la voix afin qu'elle puisse m'entendre parmi tout le brouhaha.
Pourtant, elle ne me répond pas. Et ça m'inquiète de plus en plus. J'ai un très mauvais pressentiment, mais j'ignore ce qu'elle aurait à me reprocher. Pourtant, tout laisse croire que c'est moi le problème. Qu'ai-je fait encore ?
Sa colère est très différente de celle de la veille, il n'y a pas photo. Au moins, hier, elle me parlait, m'engueulait, là... elle garde le silence. Je ne sais définitivement pas ce qui est pire.
— Ne me touche pas, grogne-t-elle en se dégageant violemment de ma prise.
Son attitude n'échappe pas au reste des présents, qui n'hésitent pas à nous dévisager et à tendre l'oreille afin de glaner la moindre information. La réaction de Brooke me prend de court, me coupe le souffle. Quant à son regard rempli de haine, il m'échappe totalement.
Elle me fait carrément flipper.
— Brooke, reprends-je, la voix un poil tremblante. Explique-moi ce qui ne va pas. Permets-moi de comprendre...
— Il vaut mieux pour toi que j'ai quitté l'immeuble avant que Tray débarque, m'interrompt-elle, les mâchoires serrées. Et contrairement à toi, mon but n'est pas de nuire à ta réputation.
Pardon ? À quel moment ai-je voulu une telle chose ? A-t-elle perdu l'esprit ou quoi ?
Puis... qu'est-ce que Trayvon vient faire là-dedans ? Sa menace est encore bien présente dans mon esprit, cependant... je n'ai rien fait à Brooke. Je ne l'ai pas blessée, je ne l'ai pas trompée ou offensée... alors qu'est-ce que tout ce cirque ? Je commence sérieusement à perdre patience.
— De quoi tu parles ? soupiré-je, de plus en plus agacé.
— Arrête de faire l'innocent, tu veux ? crache Brooke, au bord des larmes. Si tu te comportes comme un salopard fini, agis en conséquence !
À ces mots, j'ai l'impression que mon cerveau va exploser. Suis-je en train de rêver ? Parce que ce foutu conflit n'a pas lieu d'être.
Sans plus attendre, elle quitte mon appartement d'un pas pressé et s'engouffre dans l'ascenseur, suivie de son amie. Quant à moi, je reste figé sous l'encadrement de la porte, les membres glacés, le cœur serré. Que vient-il de se passer au juste ? Je n'arrive pas à réaliser. J'ai rarement vu Brooke aussi en colère, aussi braquée.
Putain, mais parle-moi !
Hier, j'ai fui le conflit, aujourd'hui, je veux comprendre ce qui se passe. Si elle pense que je vais la laisser s'en aller sans une explication, c'est qu'elle me connait mal. Pas après ce qui s'est passé cette nuit. Je suis désolé, non.
J'emprunte les escaliers afin d'arriver au hall le plus vite possible. Avec un peu de chance, j'arriverai à la retenir, à obtenir cette putain d'explication que je pense mériter. Elle n'a pas le droit de me laisser comme ça, dans le doute, la culpabilité, à me demander sans cesse ce que j'ai pu faire pour la blesser à ce point. Et si je la laisse s'en aller comme ça, jamais je ne pourrais me le pardonner.
Lorsque j'arrive au rez-de-chaussée, Brooke et Poppy quittent l'immeuble. Je m'empresse de les rattraper, et une fois dehors, j'oblige ma copine à se retourner pour me faire face. Ses yeux remplis de larmes compriment ma poitrine, l'angoisse ne cesse de monter à chaque seconde qui s'écoule.
— Vas-tu m'expliquer ce qui t'arrive ?! explosé-je.
Ma patience atteint clairement ses limites, parce que je ne peux pas croire à ce revirement de situation. Elle n'est pas comme ça, elle ne change pas d'avis comme de chemise. Brooke est une personne constante, déterminée, or à cet instant, j'ai l'impression que quelque chose a fané en elle.
La main de Brooke s'élève vers mon visage, mais elle retient son coup à la dernière seconde. Ce simple constat me brise le cœur. Sa main est à deux doigts de ma joue, je peux sentir la chaleur de sa peau contre la mienne. Plus qu'énervée, elle serre les mâchoires de toutes ses forces, avant de laisser retomber son bras, à bout.
Je crois que je suis sur le point de découvrir que l'on peut mourir tout en restant vivant.
— Tu pensais sérieusement que je ne l'apprendrais jamais ? Qu'est-ce que tu croyais ? Que tu pourrais me filmer à mon insu ? Qu'est-ce que tu comptais faire de cette vidéo, espèce de fils de pute ?! La partager à toute ta petite équipe ? Me faire du chantage si jamais je cherchais à rompre avec toi ? Eh bien sache que tu n'as pas intérêt ! Cette fois, je ne me tairai pas. Je ne me laisserai pas faire !
Sa voix résonne dans toute la rue, ses poings cognent ma poitrine tandis qu'elle s'effondre. En ce qui me concerne, je suis incapable de bouger, de réagir. Mon cerveau n'arrive pas à comprendre. Seigneur, c'est un cauchemar ?
— Je te déteste ! clame-t-elle, en me poussant pour que je m'éloigne d'elle. Tu es la pire chose qui me soit arrivée, Asher Kingston ! Je t'ai tout donné, je t'ai tout confié et tu n'as pas hésité à me trahir !
Elle déverse sa colère sur moi, je la laisse faire, même si ses paroles sont comme des coups de poignard en pleine poitrine. Je l'observe, je vois toute sa désolation sur ses traits et même si je n'ai rien fait, je ne peux m'empêcher de me sentir coupable.
— Tu n'as rien à dire ? s'insurge-t-elle.
— Tu penses sincèrement que je t'ai filmée ?
— Me prend pas pour une débile, King ! J'ai vu la webcam allumée de ton ordinateur ! Elle a enregistré tout ce qui s'est déroulée dans cette chambre !
Ma webcam ?
Une migraine m'assaille. Qu'est-ce que cette foutue histoire ? Mon ordinateur était en veille, je ne l'utilise que pour mes cours, effectuer certaines recherches, consulter quelques mails et envoyer mes devoirs à mes profs. Cette webcam n'a jamais été activée. Lorsque je fais des appels vidéo, ils ont toujours lieu sur mon téléphone.
— Je n'ai rien à voir là-dedans, Brooke.
— Bien sûr, vous n'êtes jamais responsables de rien, se marre-t-elle, acerbe. Rien n'est jamais votre faute. Tu t'es bien amusé à jouer les mecs amoureux pour mieux me démolir ? Aaron était un connard sans scrupules, mais toi... je ne sais même pas comment te qualifier.
Cette remarque est semblable à une brûlure à vif et réveille en moi une colère intense.
— Je t'interdis de me comparer à cette sombre merde ! m'énervé-je. Je te le redis, Brooke, je n'ai strictement rien fait ! Comment peux-tu me croire capable d'une telle bassesse ?
Ses insinuations me dégoûtent, me tordent les tripes. Jamais de ma vie, je n'ai filmé une fille, avec ou sans son consentement. Le porno d'amateur, ce n'est pas mon délire !
Mais Brooke ne me croit pas. Je le vois à ses billes grises qui me fusillent et à ses poings serrés. Elle se retient de me foutre une beigne. Néanmoins, je ne mens pas. Je ne lui ai jamais menti. Pourquoi est-ce qu'elle ne me croit pas ?
— Je pensais que tu me faisais confiance, murmuré-je, meurtri par son comportement. Que tu le ferais toujours.
— Il faut croire que tu n'es pas le seul doué à faire semblant, lâche-t-elle, la voix éraillée.
Ses propos me blessent, même si je comprends sa douleur, sa confusion, ce sentiment de trahison. Cette situation réveille ce traumatisme relativement récent.
Quant à ma webcam, la seule explication qui me vient, c'est le piratage. Quelqu'un s'en est pris à mon ordinateur à distance pour me faire du tort. Et je pense savoir de qui il s'agit. Il ne faut pas chercher très loin pour trouver, et il se trouve en ce même instant dans mon appartement. Ce fils de pute de Liam doit se marrer comme jamais. Hier, il bousille ma caisse. Et aujourd'hui, il se complaît à détruire ma relation. Est-ce que ce satané poste de capitaine en valait la peine ?
Clairement pas.
— Brooke...
Je fais un pas dans sa direction, elle recule, le menton tremblant.
— S'il te plaît, je n'ai rien à voir là-dedans. Tu dois me croire, la supplié-je, la gorge nouée, le cœur compressé.
Je l'aime, de toute mon âme, comme je n'ai jamais aimé personne. Pourtant, elle me file entre les doigts, et je crains de ne pas être en mesure de la retenir, quoi que je dise ou fasse.
— Désolée, murmure-t-elle, brisée. Je ne peux pas.
Sur ce, elle s'enfuie à toutes jambes et se dirige vers une voiture noire, garée plus loin dans la rue. Instinctivement, je pars à sa rencontre, mais Poppy s'interpose.
— King, arrête ! Elle a besoin d'espace.
— Je n'ai rien fait, Poppy. Je te jure que ce n'est pas moi.
Des larmes de détresse brouillent ma vue, et lorsque je vois Brooke s'éloigner au bord de cette bagnole, en compagnie de Tray, je lâche un hurlement qui retentit dans toute la rue en tombant à genoux.
Putain, elle était la seule chose bien que j'avais dans ma misérable d'existence. La colère qui s'infiltre dans mes veines devient de plus en plus intense, profonde. Elle se transforme en rancœur et mon cerveau vrille en moins de deux. Un besoin viscéral de cogner me saisit, me pousse à me lever et à rebrousser chemin, en direction de mon appartement.
Poppy monte les marches derrière moi, me supplie de je ne sais quoi. Je ne fais pas attention à ses demandes. Je me contente de gravir un à un les escaliers qui me mènent jusqu'au quatrième étage. Il a voulu jouer ? Très bien. À présent, c'est mon tour et il va regretter d'être venu au monde.
La musique camoufle mes pensées lorsque je pénètre chez moi. Je me laisse guider par le son, oublie pratiquement tous les corps qui dansent autour de moi. Il n'y a que ce salaud de Liam qui compte.
Quel culot de venir me narguer chez moi. Il a voulu jouer au plus malin ? Parfait. Il vient de creuser sa propre tombe. Il n'aura qu'à s'en prendre à lui-même pour la suite des événements.
— King, qu'est-ce que tu vas faire ?
Le timbre de la belle-fille du coach Miller me parvient à nouveau parmi toute la noirceur de mes pensées. Je ne lui réponds pas, mais elle ferait mieux de rentrer chez elle. Ce qui va suivre ne sera pas beau à voir.
— King, qu'est-ce qui s'est passé avec Broo...
Je passe près d'Ian, et continue ma route vers Liam. Ce dernier se marre bien avec une fille dans les bras. Mes poings me démangent avec une violence étonnante. Je vais lui faire ravaler son rire, ainsi que toutes ses dents.
— Bah alors, Kingston ? Des problèmes au paradis ? me nargue-t-il, très amusé par son dernier tour.
Il fait le fier, il pense que je vais me retenir. Je n'ai rien dit pour ma caisse, mais là, il est allé trop loin. Il a tout bousillé, et à présent, je vais lui faire regretter.
— Pas facile d'être en couple, pas vrai ? continue-t-il. Allez, va boire un coup, ça va te dérider...
Avant même qu'il finisse sa phrase, mon poing percute sa figure. Je l'attrape par l'arrière du cou et continue, jusqu'à me fatiguer. Encore, encore et encore. La douleur qui irradie mes phalanges n'est rien comparé à ce que je ressens au fond de moi. À la peine, la frustration... à ce condensé d'émotions qui va me bouffer tout cru si je ne l'extériorise pas.
Liam tente de se défendre, les autres ne s'en mêlent pas. Il me frappe au niveau de la mâchoire alors qu'il pisse du nez comme le gros porc qu'il est. Il se maintient debout, mais je n'ai pas dit mon dernier mot.
Cependant, avant que je n'ai pu recommencer, Ian et Cass me sautent dessus et d'autres membres de l'équipe retiennent Liam.
— Lâchez-moi ! vociféré-je. Je vais tuer ce fils de pute ! Lâchez-moi, je vous dis !
— T'es devenu totalement fou ! m'accuse mon ennemi. T'as un putain de grain, Kingston ! Tout ça à cause d'une bagnole.
Non, ça n'a strictement rien à voir avec ma caisse. Je peux tout supporter, tout endurer, mais ce que je ne permettrai pas, c'est qu'on blesse ceux que j'aime. Il est allé beaucoup trop loin, et ce fils de chien n'a que ce qu'il mérite : un beau cocard et un nez fracturé.
— Tout le monde dégage ! ordonne Knight. La fête est finie !
— Tu déconnes ? Elle ne fait que commencer, lancé-je en tuant du regard Montgomery, prêt à m'y remettre.
Mon ami se place entre lui et moi, puis presse ma nuque. Il me fixe d'un air dur, déçu, mais il n'est au courant de rien. Je ne peux pas laisser passer ça.
— Arrête, Ash. Tu vas tout foutre en l'air.
— C'est lui qui a tout gâché ! l'accusé-je. Il a piraté ma webcam et il m'a filmé pendant que j'étais avec Brooke !
Tous les regards des présents se tournent vers l'ancien capitaine. Ce dernier me dévisage, comme si je disais la plus grosse ineptie du monde.
— Tu dérailles ! Je n'ai rien fait !
— Tu as demandé à l'un de tes sbires, pas vrai ?
Oui, c'est sans doute ce pervers de Miles qui s'en est occupé. C'est lui qui a trouvé cette foutue vidéo après tout. Il sait des choses, il aurait pu proposer à Liam un coup tordu. Ça colle à sa personnalité merdique.
— Pour ton info, je sais m'occuper du sale boulot, crétin ! Putain, ça fait un mal de chien, se plaint-il en touchant son nez meurtrit. Quelqu'un pourrait m'apporter de la glace ?
Cass et Ian me retiennent toujours, de peur que je n'aggrave mon cas. Les lieux se vident peu à peu de monde. Au bout de quelques instants, il n'y a plus que mes colocs, Poppy, les membres de l'équipe et Liam, une poche de petits-poids contre son nez qui commence à enfler.
Je me dégage de l'emprise de mes amis, et tandis que tout le monde attend que je fasse de nouveaux dégâts, je pars dans ma chambre où je claque la porte avec virulence.
Le lit est encore défait, son odeur envahit la pièce, ce qui me rend dingue après toutes les horreurs qu'on s'est dites. J'ai du mal à respirer, à penser cohéremment. Je voudrais que tout ceci ne soit qu'un terrible cauchemar.
Mon regard est rapidement attiré par l'écran de mon ordinateur. Je m'approche doucement de mon bureau, et en effet, la webcam filme absolument tout. Toujours aussi en colère, mon premier réflexe est de péter cet écran de merde contre le mur, de le réduire en charpie afin de me défouler. Néanmoins... je décide de me déconner du réseau internet pour que le pirate n'ait plus d'accès. Ceci fait, la webcam cesse de fonctionner et je pousse un long soupir, avant de sangloter tel un môme. Liam a beau dire le contraire, je suis persuadé que c'est lui, aidé de ses sbires de mes deux.
Peu importe combien de temps ça me prendra, je prouverai à Brooke que je ne l'ai pas trahie.
Sa confiance, c'est tout ce qui m'importe.
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S'il vous plaît, n'en voulez pas trop à Brooke. Elle est bouleversé, ce qui vient d'arriver a ouvert une grande brèche, les fantômes du passé qui reviennent la hanter. Sa confiance s'est très vite envolée à cause de ses insécurités, à cause des traumas que son ex a causé... Lorsqu'on blesse une personne, on la conditionne sans même s'en rendre compte.
Quant à King... 😔 Le manque de confiance de celle qu'il aime le déchire, et cette situation l'a pris de revers. Est-ce que c'est Liam ? Comment prouver qu'il s'agit de lui ? Il n'a pas de preuves. Qui est donc responsable de ce coup bas ?
Chose positive : il a finalement cassé la gueule de Montgomery.
Toutefois, cette situation risque de lui coûter très cher. Non seulement sa relation avec Brooke se retrouve sur le fil du rasoir, mais son rôle de capitaine dans l'équipe pourrait se voir également affectée. Comment se concentrer sur un match alors que notre coeur souffre ?
On se retrouve demain pour la publication du chapitre 43 à 20h.