Oak Ridge Campus #1 King ©

TamarSaborido

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#campus #hockey #patinage #romance #hefellfirst #spicy #newadult «Féroces sur la glace, fiers dans la victoir... Еще

🏒⛸️BIG ANNONCE 😍
Avertissement🔞
⛸️Un petit avant-goût?🏒
Chapitre 1 - King 🏒
Chapitre 2 - Brooke ⛸️
Chapitre 3 - Brooke ⛸️
Chapitre 4 - King 🏒
Chapitre 5 - Brooke ⛸️
Chapitre 6 - King 🏒
Chapitre 7 - King 🏒
Chapitre 8 - Brooke ⛸️
Chapitre 9 - King 🏒
Chapitre 10 - Brooke ⛸️
Chapitre 11 - King 🏒
Chapitre 12 - Brooke ⛸️
Chapitre 13 - King 🏒
Chapitre 14 - Brooke ⛸️
Chapitre 15 - King 🏒
Chapitre 16 - Brooke ⛸️
Chapitre 17 - King 🏒
Chapitre 18 - Brooke ⛸️
Chapitre 19 - King 🏒
Chapitre 20 - Brooke ⛸️
Chapitre 21 - King 🏒
Chapitre 22 - Brooke ⛸️
Chapitre 23 - King 🏒
Chapitre 24 - Brooke ⛸️
Chapitre 25 - King 🏒
Chapitre 26 - Brooke ⛸️
Chapitre 27 - Brooke ⛸️
Chapitre 28 - King 🏒
Chapitre 29 - Brooke ⛸️
Chapitre 30 - Brooke ⛸️
Chapitre 31 - King 🏒
Chapitre 32 - Brooke ⛸️
Chapitre 33 - King 🏒
Chapitre 34 - Brooke ⛸️
Chapitre 35 - King 🏒
Chapitre 36 - Brooke ⛸️
Chapitre 38 - Brooke ⛸️
Chapitre 39 - King 🏒
Chapitre 40 - Brooke ⛸️
Chapitre 41 - Brooke ⛸️
Chapitre 42 - King 🏒
Chapitre 43 - Brooke ⛸️
Chapitre 44 - King 🏒
Chapitre 45 - Brooke ⛸️
Chapitre 46 - King 🏒
Chapitre 47 - Brooke ⛸️
Chapitre 48 - King 🏒
Chapitre 49 - Brooke ⛸️
Chapitre 50 - Brooke ⛸️
🏒 Épilogue ⛸️
Mot de fin 💞
Où en est le tome 2?
ORC#2 - Cover reveal + résumé

Chapitre 37 - King 🏒

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TamarSaborido

— Tu veux bien arrêter de regarder ton téléphone toutes les cinq minutes ? grogne Cass. Tu casses le jeu !

Il dégomme un zombie sur l'écran devant lequel il est assis. Mon ami appuie si rageusement sur sa manette qu'il va finir par la péter.

Je suis rentré un peu plus tôt dans la soirée, après une journée chargée en émotions et en retournements de situations. À la suite du départ de Brooke, j'ai traîné un peu plus longtemps au cimetière afin de réfléchir. Cet endroit, bien que lugubre une fois la nuit tombée, s'avère très apaisant pendant la journée. Au bout de quelques heures, je suis rentré à Windsor Farms et j'ai récupéré nos affaires, à Brooke et moi, ainsi que ma voiture. En un coup de vent, ma mère est venue me souhaiter un bon retour à Oak Ridge. Nous n'avons pas parlé de ce qui s'est passé à l'église, ou même de l'absence de ma copine.

Bien évidemment, avant mon départ, j'ai eu droit à une remontrance de la part de James. Cependant, plus qu'énervé, il semblait las, fatigué de cette situation qui dure depuis des années et qui n'a fait qu'empirer ces derniers mois. Et étrangement, en lui parlant, je n'ai pas ressenti le besoin de lui foutre une beigne. J'imagine que c'est positif. Il m'a demandé d'être plus indulgent avec ma mère, qu'elle ne méritait en aucun cas mon mépris ou ma colère. Il m'a supplié de lui en vouloir à lui à la place, qu'il assumait toutes les fautes desquelles je les rendais responsables.

À ce moment-là, la tristesse qui a traversé son visage ne m'a pas échappée. J'avais l'impression qu'il n'allait pas au bout de son idée, qu'il me cachait des choses. Après tout, pourquoi pas ? J'ai l'impression que ma famille ne fait que ça depuis des années : occulter les problèmes, la laideur, afin de demeurer parfaite aux yeux du monde.

— Elle n'a pas encore répondu ? me demande Ian, soucieux.

— Non, soupiré-je, un poil angoissé.

— Mec, sa mère venait la voir, elles passent sûrement la soirée ensemble, reprend Cass. Dans tes dents, zombie de mes deux !

Oui, ce serait plausible si Brooke détenait une bonne relation avec sa génitrice. Je doute énormément qu'elles se soient assises à déguster un bon petit repas tout en se racontant les dernières nouvelles les concernant.

La boule au ventre, je m'inquiète sûrement pour des broutilles. Néanmoins, je ne peux m'en empêcher. Cette femme lui en a fait baver, et au lieu d'être là pour elle, comme elle l'a fait pour moi, je me retrouve dans mon salon en train de jouer à un jeu-vidéo débile.

Agacé, je me lève afin d'aller la retrouver.

— Où vas-tu ? Hé ! La partie n'est pas terminée ! lance Cassidy, furieux.

— Je n'en ai rien à foutre ! réponds-je, agacé par son comportement de merde.

Lorsqu'il joue, il devient rapidement insupportable.

Sans attendre une réponse de sa part, j'attrape mes clés de voiture et quitte l'appartement. Les affaires de Brooke sont toujours dans mon coffre. J'attendais qu'elle réponde à mon message pour les lui apporter. Par conséquent, j'ai un prétexte pour aller la voir.

***

Garé devant chez elle, l'orage retentit au moment où je claque ma portière. J'espère qu'il ne commencera pas à pleuvoir à averses. Je n'oublie pas que la dernière tempête a foutu en l'air la patinoire de l'équipe.

Une goutte conséquente atterrit sur ma joue, je jure, puis traverse la rue avant de gravir les marches du perron. Au moment d'appuyer sur la sonnette, je me rends compte que j'ai oublié ses affaires dans le coffre.

La porte s'ouvre sur Madame Greene qui arbore un air préoccupé.

— Bonsoir, madame, désolé du dérangement, mais... est-ce que Brooke est là ?

— Asher, c'est bien ça ?

Instinctivement, je hoche la tête. J'ignore si elle sait pour sa petite fille et moi, ou encore si elle est au courant qu'elle a passé les dernières heures en ma compagnie au sein de ma famille. Wolfy est plutôt secrète, et ça fait relativement peu de temps que nous sommes ensemble.

— Brooke est partie il y a quelques heures et elle n'est toujours pas rentrée, m'explique-t-elle.

Pourtant, en jetant un coup d'œil de l'autre côté de la rue, sa voiture se trouve là. Elle serait allée se promener ?

— Elle a eu... une journée difficile, poursuit-elle, triste.

Mon cœur s'étreint. Pendant un instant, j'aurais aimé que les retrouvailles avec sa mère se soient bien déroulées.

— Tu étais avec elle, n'est-ce pas ? devine-t-elle. Ce matin, lorsque je l'ai contactée.

Un poil gêné de m'être fait prendre, j'acquiesce. Cette femme n'est pas du tout facile à berner.

— Je me doutais qu'elle ne passait pas le week-end chez Poppy, ricane-t-elle. Mais là n'est pas la question. Je m'inquiète pour Brooke. Lorsque je suis rentrée de ma promenade avec Milo, elle n'était déjà plus là. Elle m'a laissé un mot où elle me disait qu'elle avait besoin d'être seule, de se vider l'esprit.

Nerveux, je retiens ma respiration. Putain, j'aurais dû rentrer avec elle au lieu de la laisser partir. Tout au plus, lui proposer de l'accompagner comme elle l'a fait pour moi. En ce moment, je me sens vraiment minable.

— La venue de Roxane n'était pas du tout prévue et je n'ose imaginer ce que cette mégère a pu lui raconter. Brooke ne répond pas quand je l'appelle et il se fait tard. Elle ne devrait pas traîner seule, la nuit. C'est dangereux, même dans une petite bourgade telle qu'Oak Ridge.

Et le pire dans tout ceci, c'est qu'elle va prendre la flotte. Derrière moi, l'eau se déverse sur les routes avec virulence, les éclairs illuminent le ciel nocturne et le tonnerre gronde au-dessus de nos têtes avec violence. Les routes deviendront glissantes, la visibilité des conducteurs réduite, ce qui augmente considérablement les risques d'accident.

— Ne vous en faites pas, tenté-je de rassurer Mme Greene. Je vous la ramène. Avez-vous une idée d'où elle aurait pu aller ?

Oak Ridge n'est pas immense, toutefois, parcourir chaque rue à sa recherche, seul, s'avérerait compliqué.

— Au début, je pensais qu'elle s'était rendue jusqu'à la patinoire. J'ai appelé Patty, mais elle ne l'a pas vue aujourd'hui.

Oui, c'est aussi le premier endroit où je serais allé vérifier.

— L'autre possibilité, c'est le cimetière. Mais je n'en suis pas sûre, mon garçon. Peut-être vaudrait-il mieux appeler la police ?

— Madame Greene, je la chercherai toute la nuit s'il le faut, mais je la retrouverai. J'irai vérifier au cimetière et aussi sur le campus. Puis, j'ouvrirai l'œil sur le trajet. Je suis certain qu'elle va bien.

Du moins, je l'espère, pourtant, mon estomac se noue et mon cœur menace de s'arrêter à n'importe quel moment. Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines, tant l'inquiétude me saisit.

— Merci, Asher. Je ne suis pas du tout rassurée depuis que cette femme est venue. Cette pauvre petite mérite tellement mieux que cette... chose qui lui sert de mère.

Sa douleur ainsi que son inquiétude sont palpables. Ma culpabilité augmente d'un cran. J'aurais vraiment dû être là pour elle alors qu'elle avait besoin d'un semblant de soutien. Sur le moment, j'ai pensé qu'elle ne voudrait pas que je m'en mêle. Putain, je suis un vrai minable.

— Je vous la ramène le plus tôt possible.

Sans plus attendre, je retourne à ma Porsche Cayenne et m'empresse de contacter mes colocs. Plus nombreux nous serons, plus aisé il sera de la retrouver.

— Un souci, King ? décroche Ian.

— J'ai besoin de votre aide, les mecs.

***

Le cimetière d'Oak Ridge se trouve en-dehors de la ville, au sein d'une petite colline, entourée par de nombreux chênes. Cass et Ian sont partis vérifier à l'université, au cas où.

La pluie se déverse à chaque minute qui s'écoule avec une virulence qui me déconcerte. Mes essuie-glaces fonctionnent à toute allure, j'ai à peine le temps de les voir. Le regard rivé sur la route, je vérifie les bas-côtés.

Je n'ai aucun mal à imaginer ce qu'elle est allée faire dans cet endroit, si toutefois elle s'y trouve. Quoi qu'il en soit, même si je ne connais pas la nature de son échange avec sa mère, ça n'a pas dû être plaisant.

Au bout de quelques instants, j'arrive à la petite nécropole dont les grilles sont toujours ouvertes. Ma Porsche avance à travers les petits chemins qui séparent les parcelles. Les tombes se dressent devant moi, puis, au loin, j'aperçois un kiosque ainsi qu'une silhouette qui se protège de l'averse.

Appuyée contre l'une des colonnes, Brooke attend sagement que la tempête cesse. Elle porte la même robe de ce matin. Le regard rivé sur ses converses trempées d'eau, elle relève la tête quand je l'illumine de mes phares.

Bordel, elle doit crever de froid !

Sans attendre, je quitte l'habitacle de ma voiture et retire ma veste en courant dans sa direction. En arrivant près d'elle, elle me fixe, perdue.

— King ? bredouille-t-elle. Qu'est-ce que tu fais là ?

Ses yeux... la lueur dans ses prunelles remue quelque chose de féroce au fond de moi. Elles semblent éteintes, empruntes d'une tristesse qui me déchire l'âme. Qu'est-ce que cette bonne femme a pu dire ou faire pour la perturber à ce point ?

— T'éviter de choper une pneumonie, réponds-je en lui enfilant ma veste.

Afin de ne pas perdre de temps, je la soulève dans mes bras et repars en courant vers mon véhicule. Elle s'accroche à mon cou comme si sa vie en dépendait. Wolfy est glacée et elle ne cesse de trembler.

Tant bien que mal, je parviens à ouvrir la portière du côté passager afin de l'installer sur le siège. Je ne tarde pas à la rejoindre dans l'habitacle et à redémarrer la caisse. Je me dépêche de contacter Ian pour l'informer de ma trouvaille. Il semble soulagé qu'elle aille bien et me demande de faire attention sur la route, la tempête ne semble pas près de s'arrêter.

Afin de l'aider à se réchauffer, j'allume le chauffage. Ses jambes dégoulinent d'eau, tout comme ses vêtements et ses cheveux. Bordel, elle va tomber malade à coup sûr !

— Putain, Brooke, grogné-je en frappant le volant. Je peux savoir ce que tu fous ? Tu pars seule, tu ne dis pas où tu vas et tu ne réponds pas à ton fichu téléphone !

Soudain, j'ai l'impression de gronder un gosse. Néanmoins, elle m'a foutu une trouille bleue ! Difficile de ne pas imaginer le pire dans le monde dans lequel nous vivons.

— Je me suis endormie.

Surpris, je fronce les sourcils.

— Quoi ?

— La tombe de mon père se trouve sous un chêne, m'explique-t-elle alors qu'elle grelotte toujours. J'avais besoin de me recueillir près de lui et je me suis assoupie contre l'arbre. C'est le tonnerre qui m'a réveillée. Et quand j'ai voulu me servir de mon portable, je n'avais plus de batterie, alors je me suis refugiée sous le kiosque.

Les mains crispées autour du volant, je me détends petit à petit. On dirait qu'elle n'a pas eu de bol aujourd'hui. Sa journée a été émotionnellement éprouvante, sans doute bien plus que la mienne.

— Pourquoi n'as-tu pas pris ta voiture ?

— Je voulais marcher, et aucune tempête n'était prévue.

— Ta grand-mère est morte d'inquiétude, Brooke. Et comme tu ne répondais à aucun de mes textos, moi aussi. Ne refais plus jamais ça, compris ?

L'air chaud du chauffage pénètre dans mes poumons et je retiens ma respiration dans le but de me calmer davantage.

— Tu es en colère.

— Non ? Tu crois ? ironisé-je en lui lançant un petit regard foudroyant. Tu ressembles à un raton laveur qui aurait pris la flotte.

Au lieu de m'injurier, elle se contente de pouffer.

— Ta comparaison est plutôt drôle.

— Je ne déconne pas, Brooke. J'ai cru qu'il t'était arrivé une bricole.

— Je vais bien, me rassure-t-elle. Je suis juste un peu trempée, c'est tout.

— Mouais, si tu le dis, bougonné-je.

Soudain, la pluie se solidifie et se transforme en grêle. Putain, il ne manquait plus que ça !

Les bouts de glace tombent à une telle vitesse que je me vois obligé de me garer sur le bas-côté de la route. Je ne tiens pas à ce que nous finissions dans le caniveau. J'espère que mon pare-brise va tenir le coup et que les grêlons ne deviendront pas des balles de golf. La route n'est éclairée que par la tempête qui fait rage au-dessus de nos têtes. Les éclairs deviennent de plus en plus nombreux, ne laissant que quelques secondes d'intervalle entre eux.

— Je suis désolée, brise la voix de Brooke le silence pesant qui s'était installé. J'avais besoin... d'être seule, de réfléchir. Je n'imaginais pas que je m'endormirais.

— Que s'est-il passé avec ta mère ? ne puis-je m'empêcher de lui demander.

— Rien de bien inhabituel, soupire-t-elle. Comme toujours, j'ai eu droit à ses reproches et à son mépris.

Pourquoi j'ai la sensation qu'elle ne me dit pas tout ?

— Elle voulait que je rentre à Boston, finit-elle par cracher le morceau.

Instinctivement, je me tends et me tourne dans sa direction. Elle fixe ses mains, un sourire amer sur le coin des lèvres. Son petit corps continue de trembler, pourtant, le chauffage est à fond.

Boston ? Pour quoi faire ? Sa daronne l'a pratiquement poussé à la fuite...

— Pas pour mon bien-être, rassure-toi, ironise-t-elle. Les élections pour le poste de maire sont la semaine prochaine et Bruce veut vendre une image de famille traditionnelle, unie. Tu comprends, quoi que je fasse, je suis un obstacle pour cet homme. Si je suis présente, je risque d'attirer l'attention sur moi avec cette saleté de vidéo, et si je ne suis pas là, alors ses électeurs vont se poser des questions quant à ses capacités. Bien évidemment, c'est connu, un homme qui ne sait gérer sa famille, comment compte-t-il gérer une ville entière ?

À chaque mot prononcé, j'ai de plus en plus envie de la prendre dans mes bras, de l'embrasser, afin de lui faire comprendre qu'elle n'est pas seule. Aisément, j'arrive à me mettre à sa place. Même si elle n'avait aucune attente, elle espérait toutefois que sa mère aurait fait le déplacement de manière désintéressée, pour passer du temps avec elle.

— Je suis une idiote, murmure-t-elle tout en essuyant une larme solitaire. Pourtant, je savais qu'il y avait un truc louche. Et malgré ça, j'ai voulu croire en elle.

— Il n'y a rien d'idiot là-dedans, Wolfy.

Doucement, je caresse sa crinière trempée. Ses frissons m'atteignent tel un courant électrique.

— J'ai eu des pensées horribles.

— La colère nous rend parfois irrationnels. Ne te torture pas.

— C'est ma mère et j'ai souhaité qu'elle soit morte à la place de mon père, me confie-t-elle, la gorge nouée. Je me suis dit que ma vie aurait été très différente si la faucheuse avait choisi le bon parent.

Cette confession me fracasse, mais ce qui le fait davantage, c'est de la voir se briser devant moi comme jamais auparavant. Ses sanglots m'atteignent au plus profond de mon âme, me brisent le cœur, tandis que ses mains cachent son visage en larmes.

— Je suis un monstre.

Sans attendre, je me penche sur elle et l'embrasse tendrement afin de l'obliger à penser à quelque chose d'autre. Je veux être celui vers lequel elle se tourne lorsqu'elle va mal, celui à qui elle confie ses craintes. Je désire qu'elle puisse compter sur moi qu'importe ce qui lui traversera l'esprit, qu'importe son état d'âme.

— Non, Wolfy. Loin de là, chuchoté-je en posant mon front contre le sien. Tu es tout simplement humaine. Tu es la personne la plus merveilleuse qu'il m'ait été donnée de connaître, et je ne déconnais pas ce matin : tu es aussi la plus forte.

De mes pouces, j'essuie ses larmes. Ses yeux ne m'ont jamais semblés aussi beaux, intenses. Son regard invite celui qui le contemple à plonger dedans, comme dans une mare sans fond.

Ses prunelles errent sur mon visage pendant quelques instants avant de se fixer sur un point bien précis. Je sens son souffle chaud sur le bout de ma langue, l'envie de réduire la distance qui sépare nos bouches me tord le bide. Ce besoin est intense, viscéral, et putain, je crois que tout pourrait partir en vrille d'une seconde à l'autre. Nos respirations erratiques se mêlent au bruit du fracas en-dehors de la Porsche. Du coin de l'œil, les flashs des éclairs ne donnent aucun répit.

Sans un mot, nos lèvres se rencontrent, à l'instar de nos dents et de nos langues. Plus les secondes passent, plus je ressens le besoin de la tenir tout contre moi. Et sans trop savoir comment, Brooke quitte son siège pour s'asseoir à califourchon sur mes cuisses. Ses fesses reposent sur le volant et déclenchent le klaxon, ce qui nous arrache un rire. Elle se débarrasse de la veste que je lui ai prêtée et fonce à nouveau sur ma bouche, son corps ondulant langoureusement contre le mien.

Je la veux. C'est un fait indéniable. Chaque atome de mon être la désire, au point où je perds le contrôle.

— Depuis ce matin, je ne pense qu'à une chose, me provoque-t-elle en appuyant son bassin contre le début d'érection qui commence à déformer mon jean.

Cette fille me fait bander en un temps record. Une telle attirance devrait être interdite.

Sa bouche se promène sur ma mâchoire, elle mordille mon menton, ses mains à plat sur mon torse. Ma respiration s'accélère au fur et à mesure que Brooke prend les rênes de la situation. En position dominante, c'est elle qui mène la danse.

— Si tu savais à quel point je te veux en moi, poursuit-elle, m'enflammant à chaque fois plus.

Une main appuyée sur le dos de mon siège, sa langue joue à un jeu dangereux en taquinant mes lèvres. Elle lèche, torture, un peu plus mon âme à chaque lampée dont elle me gratifie.

Son goût exquis bien trop présent, mon esprit n'aime pas que je garde un semblant de contrôle. Ajoutons à ça l'inquiétude, ainsi que le soulagement de la retrouver, le besoin de la faire mienne une fois pour toutes est presque vitale. Je veux la dépouiller de toutes ses craintes, toucher ses fêlures et apaiser sa peine. Je désire qu'elle s'abandonne complètement à moi.

— Tu en es certaine ?

— Je n'ai jamais été aussi sûre de quoi que ce soit, ai-je droit pour toute réponse.

Instinctivement, j'empoigne ses cuisses pour la ramener plus près. Son bassin continue ses va-et-vient contre mon entrejambe dure comme le fer. Lentement, mes doigts remontent le long de sa cuisse et s'immiscent sous sa culotte afin de la gratifier de quelques caresses intimes. Sentir sa mouille m'excite comme jamais, et cela me rassure en quelque sorte. La savoir prête va abréger nos souffrances. Ce besoin nous prend aux tripes depuis trop longtemps et nous ne cessons de le repousser. Je pense que nous avons assez attendu.

Il n'y a personne dans les alentours, nous sommes seuls en pleine tempête. Nous en avons tous deux terriblement envie.

Sans difficulté, j'attrape mon portefeuille à l'arrière de mon jean où se trouve toujours un préservatif d'urgence. On n'est jamais assez prudents, et c'est une habitude que j'ai prise depuis que j'ai seize piges.

Brooke attrape les pans de mon t-shirt et me le retire, sans cesser ce mouvement endiablé de ses hanches qui me rend dingue. Lorsque je serai enfin en elle, je vais kiffer comme jamais. Je déboutonne le haut de sa robe afin de m'emparer de ses seins, cachés derrière un soutif en dentelle. Ses mamelons dressés m'appellent, et je succombe à la tentation en les prenant en bouche. Le goût salé de sa peau, la douceur de sa poitrine ainsi que ses gémissements de plaisir me font tourner la tête. Elle se cambre sous les assauts de ma langue, frottant à nouveau son sexe contre le mien.

Puis, tout à coup, elle me repousse sur le siège et s'empare de la capote, avant d'en déchirer l'emballage. Les flammes qui dansent sur ses prunelles attisent encore plus le feu qui grandit en moi. Décidée et sans me quitter des yeux, ma belle patineuse s'évertue à baisser ma braguette et à relâcher mon sexe. Pendant quelques instants, elle retient son souffle tandis qu'elle l'admire, ses dents mordillant sa lèvre inférieure. Elle n'hésite pas à le toucher, pleine d'audace. Au premier effleurement, je clos mes paupières afin de tout ressentir dans les moindres détails. Elle me caresse sur toute ma longueur, et elle varie le rythme dans le but de me rendre dingue.

Putain, elle sait y faire ! La pression est juste parfaite, suffisante pour me rendre dingue, sans pour autant me faire jouir d'office. Ce serait bête que tout se termine si vite, et ce serait si décevant.

Je ne me rappelle plus la dernière fois où j'ai baisé, ça ne remonte pas à si longtemps que ça, pourtant... j'ai l'impression que c'est arrivé il y a des lustres.

Une fois le petit bout de plastique en place, Brooke me guide et d'une poussée, je m'enfonce en elle. Wolfy s'accroche à moi, tout son corps frémissant. Le souffle court, je ne la quitte pas des yeux. Nos bouches entrouvertes, nos lèvres s'effleurent à chacune de ses montées et descentes. Elle coulisse en moi avec une aisance déconcertante, ça me fascine autant que ça me rend fou. Fou de désir.

J'ai l'impression de la voir pour la première fois, de découvrir une autre facette d'elle. Elle aime, les traits de son visage ne peuvent mentir, ni même les petits bruits d'extase qui lui échappent à chaque fois que je pousse mes hanches à la rencontre des siennes.

Ici, dans cette voiture, ce n'est peut-être pas le meilleur des endroits, pourtant, je ne voudrais être nulle part ailleurs.

Brooke me chevauche avec une envie et un besoin qui me font perdre pied petit à petit. Je tombe peu à peu dans l'extase la plus intense, et je ne vois qu'elle. Ses joues cramoisies, ses lèvres gonflées et ses yeux pétillants ; la chaleur qu'irradie son corps emboîté dans le mien. Nous sommes les pièces parfaites d'un puzzle bien complexe.

— Je vais... grogne-t-elle, au bord de la jouissance, les paupières closes et sa main reposant contre la vitre embuée.

— Vas-y, ma belle, explose, l'incité-je, une main plongée entre ses cuisses. Ne te retiens pas.

Les mouvements circulaires de mon pouce sur son bouton de chair ont raison d'elle. Tous les muscles de son corps se contractent et le son qui s'échappe de sa gorge s'avère si beau, que je la suis de près. Un courant électrique me parcourt les burnes, et nous jouissons à l'unisson.

Mes oreilles bourdonnent, ma tête tourne tant cet orgasme est puissant. Ces sensations tellement intenses sont toutes nouvelles pour moi malgré mon expérience dans le domaine. Mais après tout, c'est bien la première fois que je fais l'amour. Et c'est... tout bonnement indescriptible.

En sueur, nous nous regardons, l'empreinte de la luxure présente dans nos prunelles. Nous échangeons un sourire joueur, avant de nous embrasser langoureusement, éreintés. Nous demeurons ainsi pendant ce qui me semble être une éternité, l'un dans l'autre, les membres tremblants. Elle s'allonge contre ma poitrine, je l'étreins, de peur qu'elle disparaisse d'un instant à l'autre.

La pluie continue de s'abattre avec virulence contre le parebrise, mais la quiétude qui emplit l'habitacle est pratiquement religieuse.

Si j'avais déjà touché les étoiles en sa compagnie, cette nuit, je pense avoir atteint le Paradis. 

🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒

Enfin ! Faites péter le champagne ! 😂

J'ignore comment vous imaginiez leur première fois, mais ce ne sera pas dans un lit. Non non 😏 Je trouvais qu'après tous les événements de la journée (le rêve de King, l'hommage à son père et l'arrivée de la mère de Brooke), c'était le bon moment pour eux de franchir le pas. 

J'espère que ce chapitre vous a plu 😏

On se retrouve demain pour la publication du chapitre 38 à 20h. 

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