Oak Ridge Campus #1 King ©

By TamarSaborido

218K 16K 10.1K

#campus #hockey #patinage #romance #hefellfirst #spicy #newadult «Féroces sur la glace, fiers dans la victoir... More

🏒⛸️BIG ANNONCE 😍
Avertissement🔞
⛸️Un petit avant-goût?🏒
Chapitre 1 - King 🏒
Chapitre 2 - Brooke ⛸️
Chapitre 3 - Brooke ⛸️
Chapitre 4 - King 🏒
Chapitre 5 - Brooke ⛸️
Chapitre 6 - King 🏒
Chapitre 7 - King 🏒
Chapitre 8 - Brooke ⛸️
Chapitre 9 - King 🏒
Chapitre 10 - Brooke ⛸️
Chapitre 11 - King 🏒
Chapitre 12 - Brooke ⛸️
Chapitre 13 - King 🏒
Chapitre 14 - Brooke ⛸️
Chapitre 15 - King 🏒
Chapitre 16 - Brooke ⛸️
Chapitre 17 - King 🏒
Chapitre 18 - Brooke ⛸️
Chapitre 19 - King 🏒
Chapitre 20 - Brooke ⛸️
Chapitre 21 - King 🏒
Chapitre 22 - Brooke ⛸️
Chapitre 23 - King 🏒
Chapitre 24 - Brooke ⛸️
Chapitre 25 - King 🏒
Chapitre 26 - Brooke ⛸️
Chapitre 27 - Brooke ⛸️
Chapitre 28 - King 🏒
Chapitre 29 - Brooke ⛸️
Chapitre 31 - King 🏒
Chapitre 32 - Brooke ⛸️
Chapitre 33 - King 🏒
Chapitre 34 - Brooke ⛸️
Chapitre 35 - King 🏒
Chapitre 36 - Brooke ⛸️
Chapitre 37 - King 🏒
Chapitre 38 - Brooke ⛸️
Chapitre 39 - King 🏒
Chapitre 40 - Brooke ⛸️
Chapitre 41 - Brooke ⛸️
Chapitre 42 - King 🏒
Chapitre 43 - Brooke ⛸️
Chapitre 44 - King 🏒
Chapitre 45 - Brooke ⛸️
Chapitre 46 - King 🏒
Chapitre 47 - Brooke ⛸️
Chapitre 48 - King 🏒
Chapitre 49 - Brooke ⛸️
Chapitre 50 - Brooke ⛸️
🏒 Épilogue ⛸️
Mot de fin 💞
Où en est le tome 2?
ORC#2 - Cover reveal + résumé

Chapitre 30 - Brooke ⛸️

3.9K 293 266
By TamarSaborido

— T'es sérieuse ? s'écrie Poppy en pleine bibliothèque.

Plusieurs regards agacés se tournent vers nous. Quant à moi, je ne sais plus où me mettre. Mon amie est encore plus enthousiaste que moi... enfin, disons qu'à un degré différent. D'ailleurs, j'ignore comment je dois me sentir. Après tout, cette escapade avec King n'a rien de joyeux.

— Tu vas aller rencontrer les parents d'Asher Kingston ? reprend-elle, deux octaves plus bas.

— Je vais à un événement organisé par sa famille, la corrigé-je sans entrer dans les détails.

Je doute énormément que Dillinger veuille que l'hommage rendu lors de l'anniversaire de la mort de son père se répande partout. Même si je suis persuadée que pas mal de monde est au courant des circonstances de sa mort. Si j'ai bien compris, il a cassé la gueule d'Aaron en mars dernier parce qu'il a fait une sale remarque à propos de son géniteur.

Quand j'ai appris que King était à l'origine de cette branlée et humiliation que ce crétin a subie, je m'en suis davantage réjouis.

— Votre relation démarre fort, constate-t-elle. Je l'imaginais bien mordu de toi, mais pas à ce point ! Tu dois être une vraie tigresse au lit !

Je manque de m'étouffer avec mon eau tant sa remarque me prend de court. Elle tapote mon dos pour aider le liquide à passer dans la bonne voie. Non mais elle s'entend ?

— Il ne s'est rien passé de ce genre, mens-je à moitié.

Après tout, comment dois-je considérer l'épisode des vestiaires ? Nous n'avons pas couché ensemble, certes, mais nous avons fait bien plus que nous embrasser. Les limites ont été considérablement franchies. Il a vu et touché mon corps sous toutes ses coutures. Chose que je n'ai pas eu le droit de faire... Rien qu'en repensant à ce moment hors du temps, mon corps s'enflamme et mon esprit commence à s'imaginer plein de scénarios pour ce week-end.

Non ! Il ne doit rien se passer. Nous allons chez lui afin d'assister à une cérémonie en l'honneur de son feu père. Ce serait irrespectueux de notre part de nous envoyer en l'air là-bas.

Alors pourquoi ne cesses-tu pas d'y songer ? me nargue ma conscience.

— J'ai du mal à le croire, renchérit Poppy, l'air méfiante. Peut-être que vous n'avez pas encore couché ensemble, mais je pense que l'étape des préliminaires est franchie depuis longtemps.

Le fait qu'elle voit juste me gêne. Mes joues virement au cramoisi, me voilà cramée.

— Je le savais, chantonne-t-elle en sautillant sur sa chaise. Allez, raconte !

— Hors de question, marmonné-je, le regard tourné sur mes pages de cours.

— S'te plaît, s'te plaît, s'te plaît ! Je n'ai pas de crush, ni de plan cul, il faut bien que je vive par procuration ! Aie pitié d'une pauvre fille en manque de sexe dans sa vie, me supplie-t-elle, avec des airs de chat Potté.

— Bon, d'accord ! cédé-je en refermant mon cahier. Mais tu ne dois en parler à personne.

— Promis, juré, craché ! récite-t-elle en levant la main droite avant de la poser sur son cœur.

Après avoir jeté un coup d'œil autour de nous, je me rapproche d'elle. À tout juste quelques centimètres l'une de l'autre, je lui raconte tout ce qui s'est passé dans les vestiaires de la patinoire municipale. Enfin, « tout », à proprement parler. Je ne rentre pas dans les détails les plus crus, c'est beaucoup trop intime. Et le simple fait d'en reparler me rend toute chose.

Avant-hier, au diner, King m'a titillé avec ses mots crus, ses baisers et ses caresses... mais il m'en faut bien plus. J'ai besoin qu'il augmente ma dose. La simple idée de le sentir en moi me rend folle de désir. Je l'imagine me pilonner, se fondre en moi, yeux dans les yeux...

— Waouh, chuchote Poppy. Je crois que je comprends pourquoi toutes les filles veulent se le faire... Enfin... Pardon, je ne voulais pas dire ça.

Pourtant, il s'agit bien d'une réalité. Asher Kingston est l'un des hommes les plus convoités de l'université d'Oak Ridge. Il n'y peut rien, quant à moi, je dois m'y faire. J'ai cessé de me demander combien de femmes il avait sauté. Ça ne m'apporterait rien de bon de connaître cette réponse.

— En tout cas, il doit vraiment t'aimer.

Le dernier mot que mon amie a employé me fait l'effet d'une douche froide. Aimer ?

— Peu de mecs auraient autant de retenue. Et tu dis que tu as été la seule à prendre ton pied ? Qu'il ne t'a pas laissé le toucher ? Bon sang, il a dû souffrir comme un damné.

— Qui a souffert comme un damné ? demande une voix derrière nous en nous faisant sursauter.

Abby contourne la table et s'assoit en face de moi. Même si elle a posé cette question, je suis parfaitement consciente qu'elle n'attend pas une réponse. Elle m'a clairement fait comprendre ce qu'elle pensait d'Asher, et je dois avouer que depuis... notre relation n'est plus la même. Son aversion envers les sportifs ne m'était pas inconnue, mais celle qu'elle porte envers King m'intrigue et m'effraie à la fois. Ai-je peur de découvrir qu'ils ont couché ensemble, qu'il l'a vite effacé de sa mémoire et qu'elle lui en veut au point de le haïr ? Oui. Voilà pourquoi je me garde de lui demander des explications.

— Arrête de faire ton innocente, toi qui écoutes aux portes à chaque fois que tu en as l'occasion. Tu sais parfaitement de qui l'on parle.

— De King, bien évidemment. Qui d'autre après tout ? C'est devenu votre sujet de conversation préféré, rétorque Abby, acerbe.

— C'est ce que font les amies lorsque l'une d'entre elles sort avec un garçon. T'es au courant ou il faut que je t'explique comment ça se passe ?

— Parce que tu crois sincèrement que Kingston est sérieux ? Je t'en prie, c'est un sale coureur de jupons. Dès qu'elle aura le dos tourné, il ira fourrer sa queue ailleurs !

Sa remarque me fait l'effet d'une douche froide. Non, plutôt d'une énorme claque en plein visage, ou encore un coup sec porté en plein estomac. Le souffle coupé, je contracte mes mâchoires tandis que les flammes de la rancœur parcourent mes veines. Pourquoi doit-elle être aussi méchante ? Je ne trouve qu'une réponse à cette question : la jalousie.

— T'es une sale garce, lâche Poppy.

— Je ne fais que dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Tu crois que quelqu'un croit à leur histoire ? Je t'en prie, tout au plus d'ici deux semaines, ce sera terminé.

Elle tourne son regard sournois vers moi, l'air méprisant.

— Tu veux le retenir ? Alors n'écarte pas les cuisses. Dès qu'il aura couché avec toi, il enchaînera avec une autre. Désolée si ça te blesse, mais quelqu'un doit te dire la vérité au lieu de te bercer d'illusions.

Parce qu'elle pense honnêtement me faire une faveur en se montrant à ce point odieuse ? Non seulement elle me traite de débile, mais en plus, elle remet en doute ma relation avec Dillinger.

— Ça y est ? Tu te sens mieux après avoir lâché ton venin ? grogne Poppy.

— Si vous voulez vivre dans le monde des bisounours, allez-y, ricane-t-elle, hautaine. Mais dans le fond, vous savez que j'ai raison. Pourquoi Brooke et pas une autre ? Elle n'a rien de spécial.

Surprise par sa cruauté, je tressaute sur ma chaise, le regard rivé sur elle. Qui est donc cette personne qui me fait face ? Au tout début, lorsque je l'ai rencontrée, elle n'était pas comme ça. Pourquoi ressent-elle le besoin de me rabaisser ? Et elle se dit « amie » ? Son concept de l'amitié est très étrange, je ne le partage pas.

— Parce qu'il faut une raison pour que King soit tombé amoureux d'elle ? poursuit Poppy, de plus en plus énervée.

Elle extériorise sa colère, moi, je la laisse bouillir en mon sein.

— Amoureux ? rigole-t-elle nerveusement. Ma pauvre Poppy, bosser dans un cinéma et devoir te farcir toutes les comédies romantiques que vous diffusez t'a ramolli la cervelle ? Les types comme King ignorent ce que le mot « amour » signifie. Ils ne pensent qu'avec ce qui leur pend entre les jambes.

Agacée, je ramasse mes affaires et me lève. Il vaut mieux que je parte avant que je ne lui arrache les yeux. Les sentiments qu'elle éveille en moi n'ont rien de plaisants.

Est-ce qu'entre King et moi ça va un peu vite ? Oui et non, toutes les relations sont différentes. Il n'y a pas une ligne de conduite à suivre, chaque couple évolue à son rythme. Pourquoi devrais-je faire comme les autres si ce n'est pas ce que me dicte mon cœur ?

— Je n'ai pas de comptes à te rendre, lui réponds-je cependant avant de partir. Et si tu ne veux plus entendre parler de ma relation avec King, la prochaine fois, va t'asseoir ailleurs.

Ma franchise la prend de court. Bouche bée, elle semble ne plus avoir ce répondant dont elle faisait étalage quelques secondes plus tôt. Moi aussi, je peux être une garce.

— Brooke, je...

Je l'arrête d'un mouvement de la main. La dernière chose que je souhaite en cet instant, c'est l'entendre se chercher des excuses. Je désire simplement qu'elle la boucle, et surtout, qu'elle s'occupe de ses affaires.

— À ce que je sache, je ne t'ai pas demandé ton avis. Ni cette fois, ni les précédentes. Crois ce qui te fait plaisir, je m'en balance. Mais arrête de colporter une telle image de King. Tu ne le connais pas, il n'est pas comme ça.

Instinctivement, elle pouffe, suffisante.

— Parce que tu crois que toi, c'est mieux ? Vous sortez depuis à peine une semaine. Et tu penses le connaître ? Je t'imaginais plus... réaliste, Brooke. Il ne faudra pas venir pleurer lorsqu'il te plantera un couteau dans le dos. Peut-être qu'alors, tu ouvriras les yeux et cesseras de vivre dans le monde des licornes.

Plus gonflée que jamais, je clos les paupières et prends une grande inspiration. Cela faisait un moment que quelqu'un ne m'avait pas mis les nerfs en pelote. Honnêtement, j'ignore quel est son problème, mais il vaut mieux que je m'éloigne avant de devenir à mon tour méchante. Je n'ai pas envie d'avoir un comportement de pétasse, cependant, Abby me pousse à bout.

Sans même prendre la peine de lui répondre, je quitte la bibliothèque, Poppy à mes basques. Je suis tellement énervée que mes mains tremblent frénétiquement.

— Ne l'écoute pas, tente Poppy de me consoler. C'est une frustrée. On va l'éviter pendant un temps, d'accord ? Peut-être que ça lui passera.

— Tu penses qu'elle et King... ils ont...

La boule au ventre, je réprime une nausée tant cette éventualité m'est insupportable.

— Stop, je t'arrête tout de suite ! Abby est arrivée l'année dernière, elle n'a pas commencé sa licence à Oak Ridge.

Vraiment ? Je n'en avais aucune idée. Elle ne m'en a pas parlé.

— Et dès le départ, elle a évité les sportifs et les fêtes universitaires comme la peste. De plus, elle n'est pas du tout le genre de King. Il ne l'aurait jamais regardée.

— Comment peux-tu en être certaine ?

— Parce que son comportement m'a interpellé plus d'une fois. Je ne la connaissais pas personnellement jusqu'à il y a encore quelques semaines, mais elle ne passait pas inaperçue pour autant. L'année dernière, peu de temps après son arrivée, elle a accusé un joueur de l'équipe de baseball de l'avoir tripotée au détour d'un couloir. Je le sais parce que mon beau-père a sanctionné ce joueur en question.

Je m'arrête de marcher, net. Seigneur, et elle ne m'en parle que maintenant ? J'ai l'impression d'avoir passé les dernières semaines en compagnie d'une parfaite inconnue.

— Je n'aime pas remettre en doute sa parole, mais je connais Sanders. C'est un mec bien, totalement inoffensif. J'ai discuté avec lui à ce propos lors d'une fête, et d'après lui, la seule chose qu'il ait faite, c'est la bousculer sans faire exprès. Sans plus. Qui croire dans l'histoire ? Il n'y a pas de preuves, c'est la parole de l'un contre celle de l'autre. 

Les sourcils froncés, je serre mon sac en bandoulière contre moi. Pourquoi l'avoir accusé d'agression sexuelle si comme Poppy prétend, ce type l'a simplement bousculée ? Ça n'a pas de sens. Et surtout, c'est très grave.

— Pourquoi mentirait-elle ?

— Qu'est-ce que j'en sais ? soupire-t-elle, dépitée. Lorsqu'elle a commencé à déjeuner avec nous, je n'ai pas spécialement apprécié, mais je me suis dit que ce serait l'opportunité de la connaître et de déterminer quel genre de personne elle était. J'espérais me tromper à son sujet, mais derrière ses airs innocents se cache une véritable harpie, Brooke. Elle vient de te le démontrer.

Oui, je conçois qu'elle a un mauvais fond. Il émane une certaine toxicité d'elle, une aura noire qui engloutit tout sur son passage. Et il vaut mieux que je m'en tienne éloignée. Si elle a vraiment menti à propos de cette agression, elle a un sérieux problème. Mais et si c'était vrai ? Après tout, ce mec aurait parfaitement pu mentir à Poppy. Ce ne serait pas la première fois qu'un mec "gentil" est au fond un salopard fini. Alors... qui croire ?

***

Garée devant l'immeuble de King, les mains placées sur le volant, mon cœur tambourine à mort dans ma poitrine. Mes affaires dans mon coffre, j'ai menti à ma grand-mère en filant après être rentrée de mon cours de patin. Je lui ai fait croire que je passais la soirée chez Poppy. Pourquoi ? Je l'ignore, sans doute parce que je voulais une certaine intimité.

La journée a été suffisamment oppressante, et je sens que les prochaines heures vont l'être tout autant.

Les paroles mesquines d'Abby ne me quittent pas malgré moi. Elles tournent en boucle dans ma tête, j'entends sa petite voix hautaine prédire mon avenir avec King.

Cependant, je ne laisserai pas Abby se frayer un chemin dans cette relation et la détruire. King et moi devons rester soudés, je ne compte pas flancher la première. Je vais me battre et...

— Salut, Brookie ! s'exclame Ian en apparaissant de nulle part devant ma vitre.

Je lâche un cri ridicule et sursaute sur mon siège, le cœur au bord des lèvres. Ça ne va pas de me faire des frayeurs pareilles ? En plus, ce crétin se bidonne comme une baleine à mes dépens.

Agacée, je le foudroie du regard. Il ne l'emportera pas au paradis.

— Tu viens chercher Miss Daisy ?

Aucun respect envers King, à ce que je vois. Ça me fait sourire malgré moi.

— Qui d'autre sinon ?

— Et pourquoi tu ne montes pas ? demande-t-il en ouvrant ma portière. Il est déjà rentré de l'entraînement, tu sais ?

Oui, il m'a envoyé un message dès qu'il a terminé. Il m'a également dit de le prévenir lorsque je serais arrivée, mais j'avais besoin de quelques minutes pour moi. Trop de pensées parasites se bousculaient dans ma tête, je voulais faire le point avant qu'il ne me rejoigne.

— Allez, monte. Je vais te faire visiter, me propose Ian.

Sans me faire prier, je sors de la voiture et le suis. Nous longeons l'allée en béton avant d'atteindre l'entrée de l'immeuble. Le hall est vaste, plutôt joli et assez classe pour un édifice rempli d'étudiants. Nous empruntons directement l'ascenseur, leur appartement se trouve au dernier étage, et d'après Ian, ils ont une belle terrasse qui fait le tour du bâtiment. Selon lui, c'est génial en été et lorsqu'ils organisent des fêtes. Et selon lui, la prochaine aura bientôt lieu. Après tout, King sera proclamé capitaine de l'équipe dans quelques jours, et ses deux amis comptent lui organiser une petite bringue secrète pour commémorer l'événement.

— Tu es invitée, bien évidemment. Tout comme Poppy et ton autre copine. Désolé, je ne me souviens plus du nom.

— Abby, soupiré-je. Mais elle ne viendra pas.

Il est même hors de question que je la convie. D'abord, elle refuserait et ensuite, je n'ai pas envie de lui parler.

— Oh, s'étonne le blondinet alors que l'ascenseur continue de monter. Vous êtes brouillées ?

— On peut dire ça.

— Ça a l'air de t'affecter. Tu as une toute petite mine, Brookie.

Tendrement, il caresse ma joue, sa façon à lui de me consoler. Cependant, il ne cherche pas à en savoir davantage et je l'en remercie pour ça. Le joueur de Lacrosse m'ébouriffe par la suite les cheveux, puis change de sujet au moment où les portes de l'élévateur s'ouvrent devant nous.

— En tout cas, c'est gentil d'accompagner Ash ce week-end. L'anniversaire de la mort de son père est une date difficile pour lui. Ça lui fera du bien de t'avoir à ses côtés.

— Je n'imagine même pas ce qu'il doit ressentir, songé-je à haute voix.

C'est une chose qu'un parent décède de manière naturelle. Mon père s'est battu contre le cancer pendant des années, il n'a jamais abandonné, mais la maladie l'a consumé. Je sais qu'il a fait tout ce qu'il pouvait pour rester avec moi. Le père de King, au contraire, a préféré mettre fin à ses jours au lieu de lutter. Je me doute que même si Dillinger l'adorait, il a dû se sentir trahi.

Ian introduit la clé dans la serrure de la porte et l'ouvre, me laissant entrer en premier. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais définitivement pas à ça. L'appartement sent superbement bon, tout est parfaitement propre, on pourrait manger par terre !

Le sol de la cuisine est luisant, les fourneaux brillent de mille feux et tout est extraordinairement bien à sa place. En pénétrant dans le salon, il n'y a pas un grain de poussière sur les meubles. Les couvertures sont pliées sur le canapé, la table au centre de la pièce ne contient pas des résidus de chips, de nachos ou je ne sais quoi d'autre... Seigneur, cette maison est encore plus propre que celle de ma grand-mère !

— Vous avez une femme de ménage ? demandé-je, ébahie.

Normalement, les mecs sont bordéliques, emprunts au chaos lorsqu'il s'agit de garder un endroit propre. En général, on retrouve des slips et des chaussettes dans le lave-vaisselle, et ils lancent une machine une fois par mois... avec de la chance.

Ian ricane, puis m'invite à avancer jusqu'à la terrasse. La vue sur Oak Ridge est sensationnelle, je comprends rapidement pourquoi c'est endroit est idéal pour organiser des soirées.

— Cass est notre Monica Geller attitré, m'explique-t-il. C'est un maniaque de la propreté.

— Il est mysophobe ?

— Je pense, oui. Refuser de faire des cunnis à ses partenaires occasionnelles fait partie des symptômes ?

Instinctivement, je me fige et écarquille les yeux. Comment est-on passé de parler des tocs de son coloc à ses pratiques sexuelles ?

— Tu verrais ta tête, se moque-t-il de moi. On participe aussi aux tâches ménagères. Et il vient même dans nos chambres vérifier que ce n'est pas le bordel. Sinon, il fait des insomnies.

Waouh... sa phobie va loin. Très loin même. Je ne l'imaginais pas comme ça. Jamais je ne m'en serais doutée.

— T'as fini de raconter des conneries ? ronchonne une voix derrière nous.

Rapidement, je me retourne pour découvrir Knight, nonchalamment appuyé contre l'ouverture de la porte coulissante de la terrasse. Les bras croisés sur son torse, j'aperçois les traits noirs d'un tatouage sur son biceps droit, partiellement caché par son t-shirt moulant.

— King te rejoint dans une seconde, m'annonce-t-il. Il prépare ses affaires.

Je me contente de hocher la tête, un poil intimidée par ce garçon à la peau hâlée et au regard émeraude.

Il est pratiquement dix-huit heures à présent, et il y a une heure de route jusqu'à Richmond. D'ailleurs, je ne sais toujours pas si Ash a annoncé à sa famille qu'il venait accompagné.

Je n'ai pas envie d'être un imprévu.

— S'il te plaît, convainc-le de ramener sa voiture, continue Cass. J'en ai marre de jouer les chauffeurs ou qu'il me vole ma caisse.

— Je... ferai ce que je pourrai, lui promets-je.

Cass me contemple avec intensité avant de retourner à l'intérieur de l'appartement.

Ce garçon est... particulier. Je ne saurais comment définir mes sentiments vis-à-vis de lui. Il semble grognon et autoritaire, mais également, doux et protecteur. De quoi bien retourner la cervelle de celle qui jettera son dévolu sur lui.

— Il est... toujours comme ça ? demandé-je à Ian une fois que je suis certaine que le lanceur n'est plus dans les parages.

— Oh, ne te fie pas aux apparences. Dans le fond, c'est un nounours.

Je ne peux m'empêcher de pouffer. Quoi qu'il en soit, son aura est intimidante. Je constate que les trois amis sont très différents les uns des autres, néanmoins, ils semblent se compléter à la perfection. En tout cas, je les envie. À eux trois, ils sont une famille. Ils se serrent les coudes, se soutiennent et sont d'une loyauté sans faille. Ils ont de la chance de s'être trouvés.

Le regard rivé vers l'horizon et les mains appuyées sur la rambarde, je respire profondément tout en fermant les paupières. La nuit se couche, la lune au-dessus de moi scintille. Je me demande ce qui se passera ce week-end, je ne peux m'empêcher d'y songer.

Suis-je nerveuse à l'idée de franchir une autre étape dans ma relation avec King ? Oui. Ai-je peur que tout ce que nous avons s'effondre tel un château de cartes balayé par le vent si jamais je couche avec lui ? Je n'en sais rien. Abby a insinué le doute en moi, même si je me débats avec moi-même pour ranger ses remarques acerbes dans un coin de ma tête.

Soudain, un torse chaud se colle à mon dos et deux mains s'enroulent autour de ma taille. Son odeur chatouille mes narines, j'inspire à fond son parfum tandis que son visage s'enfouit dans la courbe de mon cou. De ses dents, il mordille ma peau avant de déposer un baiser.

— Prête à y aller ? demande King.

Tous mes doutes s'évanouissent, mon cœur cogne fort contre ma poitrine. Résolue, je me retourne pour lui faire face et déposer un bécot sur ses lèvres. Toujours aussi beaux, ses yeux fauves me dévorent comme il a l'habitude de le faire.

— J'ai un cadeau pour toi.

Surprise, je me demande bien de ce dont il peut s'agir.

Avant même que je puisse poser la question, il bouge ses mains de sorte que bientôt, ses doigts tiennent une sucette à la cerise sous mon nez. Amusée par cette attention, j'attrape mon bonbon préféré tout en le remerciant.

— Pas trop stressée ? continue-t-il, un poil inquiet.

— Ça va. Et toi ? Pas trop difficile de retourner chez toi lors de cette date ?

Un sourire en coin s'esquisse sur ses lèvres, puis attrape une de mes mains afin d'y embrasser tendrement ma paume. Yeux dans les yeux, une vague de tristesse l'envahit, mais elle est vite remplacée par cette désinvolture qui le caractérise tant.

— À présent, c'est supportable.

🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒

Abby... Abby... Abby 🙄 à force de lâcher ton venin, tu vas te retrouver toute seule. La pauvre Brooke a peur de demander, Poppy lui assure qu'il n'y a rien eu entre Abby et King par le passé... mais comment en être certaine avec un tel comportement ?

Quoi qu'il en soit, elle ne laissera pas Abby gâcher ce week-end tellement important pour le jeune couple... pas vrai ? 

J'espère que ce chapitre vous a plu ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, ça fait toujours plaisir. 

On se retrouve demain pour la publication du chapitre 31 à 20h ! 😉

Continue Reading

You'll Also Like

131K 6.7K 44
Elle ne les attendait plus, pourtant ils sont revenus. Il y a deux ans, Azalée et Caelan se sont aimés le temps d'un été. À la fin de celui-ci, Caela...
26.8K 892 42
Molly est une fille brisée, par son passé. Elle a perdu son père jeune à cause d'une maladie, elle a continué de vivre malgré sa douleur. Molly, rigo...
9.3K 1.4K 32
Hazel a une passion pour la pâtisserie. Et une plus grande passion encore pour Noël. La journée, elle travaille dans un café, le soir, elle s'occupe...
492K 13.5K 53
Josh: Bon sang cette fille... Elle a cessé de n'être que la sœur de Peter quand je l'ai vu dans cette cuisine. Depuis, elle est dans ma tête 24/h. El...