Oak Ridge Campus #1 King ©

Od TamarSaborido

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#campus #hockey #patinage #romance #hefellfirst #spicy #newadult «Féroces sur la glace, fiers dans la victoir... Viac

🏒⛸️BIG ANNONCE 😍
Avertissement🔞
⛸️Un petit avant-goût?🏒
Chapitre 1 - King 🏒
Chapitre 2 - Brooke ⛸️
Chapitre 3 - Brooke ⛸️
Chapitre 4 - King 🏒
Chapitre 5 - Brooke ⛸️
Chapitre 6 - King 🏒
Chapitre 7 - King 🏒
Chapitre 8 - Brooke ⛸️
Chapitre 9 - King 🏒
Chapitre 10 - Brooke ⛸️
Chapitre 11 - King 🏒
Chapitre 12 - Brooke ⛸️
Chapitre 13 - King 🏒
Chapitre 14 - Brooke ⛸️
Chapitre 15 - King 🏒
Chapitre 16 - Brooke ⛸️
Chapitre 17 - King 🏒
Chapitre 19 - King 🏒
Chapitre 20 - Brooke ⛸️
Chapitre 21 - King 🏒
Chapitre 22 - Brooke ⛸️
Chapitre 23 - King 🏒
Chapitre 24 - Brooke ⛸️
Chapitre 25 - King 🏒
Chapitre 26 - Brooke ⛸️
Chapitre 27 - Brooke ⛸️
Chapitre 28 - King 🏒
Chapitre 29 - Brooke ⛸️
Chapitre 30 - Brooke ⛸️
Chapitre 31 - King 🏒
Chapitre 32 - Brooke ⛸️
Chapitre 33 - King 🏒
Chapitre 34 - Brooke ⛸️
Chapitre 35 - King 🏒
Chapitre 36 - Brooke ⛸️
Chapitre 37 - King 🏒
Chapitre 38 - Brooke ⛸️
Chapitre 39 - King 🏒
Chapitre 40 - Brooke ⛸️
Chapitre 41 - Brooke ⛸️
Chapitre 42 - King 🏒
Chapitre 43 - Brooke ⛸️
Chapitre 44 - King 🏒
Chapitre 45 - Brooke ⛸️
Chapitre 46 - King 🏒
Chapitre 47 - Brooke ⛸️
Chapitre 48 - King 🏒
Chapitre 49 - Brooke ⛸️
Chapitre 50 - Brooke ⛸️
🏒 Épilogue ⛸️
Mot de fin 💞
Où en est le tome 2?
ORC#2 - Cover reveal + résumé

Chapitre 18 - Brooke ⛸️

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Od TamarSaborido

— Quand vas-tu cracher le morceau ? commence Poppy.

— Elle parle de quoi ? continue Abby, tout aussi déboussolée que moi.

Assise en face de moi à cette table de la bibliothèque du campus, elle me fixe. Je hausse les épaules, perdue.

— Aucune idée. Poppy, si tu pouvais développer, ce serait gentil.

Mon amie se tourne vers moi, une lueur fort amusée dans le regard. Ce petit sourire en coin ne me dit rien qui vaille. Qu'est-ce qu'elle a encore ?

Plus d'une semaine s'est écoulée depuis la fête chez les DEZ. Cette nuit-là, en rentrant chez moi, je me suis octroyé une longue séance de plaisir solitaire au fin fond de mon lit en pensant à King. Son regard sauvage m'a fait perdre la tête, j'ai enchaîné orgasme sur orgasme rien qu'en le visualisant dans mon esprit. Et depuis, tous les soirs, avant de dormir, je me caresse en pensant à lui. Je devrais sans doute avoir honte, et je ne l'admettrai jamais à haute voix, mais bonté divine, il stimule mes neurones tout autant que mon corps.

— Lors de la fête chez les DEZ, poursuit Poppy, tu as disparu pendant pas mal de temps.

Instinctivement, je retiens ma respiration. Honnêtement, il n'y a rien à dire, puisqu'il ne s'est rien passé.

— Tu dansais avec Liam, puis tu t'es par la suite évaporée.

Abby fait une tête de dégoût.

— Tu as vraiment laissé cet abruti te toucher ? T'es beaucoup trop bien pour ce genre de types, marmonne-t-elle en replongeant son nez dans son bouquin.

— Ce n'est pas sur Liam que je veux me focaliser, embraye Poppy, mais sur King. Apparemment, une fille t'a vue monter au premier avec lui.

Eh merde...

Abby relève brutalement la tête et ses yeux s'écarquillent, sa bouche s'entrouvre à l'instar de celle d'une carpe. Elle semble prise d'effroi, à croire que j'ai commis le plus atroce des crimes. Je ne sais pas ce que toutes les deux s'imaginent, mais il ne s'est strictement rien produit. Enfin, physiquement parlant. J'ignore ce que Poppy cherche à savoir, cependant, je n'ai rien de croustillant à lui raconter.

— Alors ? chantonne-t-elle. Vous avez conclu ?

Sans même le vouloir, je lâche un rire.

— Je ne me sentais pas bien et King m'a fait monter au premier pour que je puisse me reprendre, c'est tout.

Il s'agit de la vérité. Mis à part une conversation plutôt crue suivie de quelques provocations de sa part, c'est sommairement ce qui s'est produit. Il s'est même montré... gentil. Compréhensif. Il ne s'est pas foutu de ma gueule vis-à-vis de ma réaction quant au baiser foireux de Liam. Non, il semblait même en colère du geste de son capitaine.

— Il a libéré une chambre et a attendu que j'aille mieux, c'est tout. N'imagine pas des choses bizarres, parce qu'il n'y a vraiment rien à raconter.

— Quoi ? Rien de rien ? s'étonne Poppy, déçue. Vraiment ? On parle bien du même King queutard que je connais depuis deux ans ?

Eh bien, oui. Mais il faut croire que mis à part m'emmerder pour me mener à bout, il n'y a rien d'autre qui l'intéresse de ma personne.

Avoue que tu es curieuse, me nargue cette petite voix insolente de ma conscience. Tu veux savoir ce que ça fait de baiser avec Asher Kingston...

N'importe quoi !

Est-ce que je me le suis demandé ? Peut-être, mais cela ne veut pas dire que je le désire. Non ! Ça fait plus d'un an qu'un homme ne m'a plus touchée, par conséquent, les réactions de mon corps et de mes hormones sont normales. Mes sens déconnent lorsque cet hockeyeur de malheur traîne dans le coin. Non, Dillinger m'énerve plus qu'il ne m'attire, c'est un fait. Il se complaît à me mener à bout, il ne s'agit que d'un petit jeu pour lui.

— Brooke vaut mieux que ça, grogne Abby. Elle n'écarterait jamais les cuisses pour une ordure pareille.

Sa remarque me surprend. Je ne l'ai jamais entendue être aussi crue dans ses propos, même lorsqu'elle dit ouvertement ce qu'elle pense des sportifs.

— Je peux savoir quel est ton souci, Abby ? s'emporte Poppy. Tu sais, Brooke est majeure et vaccinée. Et King est un sacré bon coup ! Je ne vois pas où est le problème.

— Vraiment ? raille la blonde. Asher Kingston est une raclure, il se tape tout ce qui bouge. Tout le monde le sait. Point à la ligne. Et je considère que les filles qui lui tournent autour sont pathétiques. Elles recherchent juste l'attention du mec populaire le temps de quelques instants, alors qu'il ne se souviendra même plus de leur nom une fois qu'il aura fini sa petite affaire.

— Les filles, tenté-je de calmer le jeu.

— Il t'a fait quelque chose personnellement pour que tu lui en veuilles autant ? Ton comportement est suspect.

La question de Poppy m'interpelle, mais la réaction d'Abby encore plus. Elle se fige, devient blême, puis foudroie notre amie du regard, et j'y descelle une rancœur, une haine, que je n'aurais jamais pensé possible chez un être aussi doux et bienveillant. Un frisson me parcourt l'échine.

— Non, et ça ne risque pas étant donné que j'évite ce genre de mecs comme la peste. Ils ne vivent que pour une chose : le sport et la baise.

— Tu t'exprimes comme une meuf dépitée, qui l'a mauvaise parce qu'elle a été rejetée, poursuit Poppy.

Légèrement, je tourne la tête vers elle. Ces dernières semaines, plus d'une fois, ces deux-là se sont frittées. Elles ont un caractère très différent. Tandis que Poppy est ouverte et exubérante, Abby est tout le contraire. Elles ont une vision de la vie diamétralement opposée. Mais cette discussion pourrait bien finir en dispute, et briser cette amitié naissante qui a commencé à fleurir entre nous trois.

— Contrairement à toi, Poppy, reprend la petite blonde en ramassant ses affaires, je n'encourage pas Brooke à se rapprocher d'un salopard fini. Elle est mon amie, il est de mon devoir de l'avertir de ce qu'elle risque !

— Tu insinues que je ne suis pas une bonne amie ? se fâche Poppy.

— Crois ce que tu veux, je m'en fous. J'y vais, mon prochain cours va commencer.

Abby me sourit avant de quitter la bibliothèque, sans un seul regard vers Poppy. Je sens cette dernière bouillonner à côté de moi.

En ce qui me concerne, je considère que cette discussion est allée trop loin. Elle n'aurait jamais dû débuter.

Toutefois, l'avertissement d'Abby retentit tel un écho dans ma tête.

— Elle commence sérieusement à me gonfler avec ses airs de sale moralisatrice, marmonne mon amie.

— Poppy, soupiré-je.

— Quoi ? J'ai raison, et tu le sais. Honnêtement, si je la supporte, c'est à cause de toi, me confie-t-elle. Tu sembles l'apprécier, alors je ne veux pas jouer les rabat-joie, mais franchement... il y a quelque chose chez elle qui me fait tiquer.

Son aveu m'étonne. Je pensais pourtant qu'elles s'entendaient bien toutes les deux, même si cette dernière prise de bec vient de me confirmer le contraire. Ça me chagrine de me rendre compte que deux personnes que j'apprécie ne s'entendent pas. Je croyais que notre petit groupe fonctionnait.

Mais visiblement, j'étais à côté de la plaque.

***

Mes bouquins pressés contre ma poitrine, j'avance le long des couloirs vides du bâtiment B. Cela fait plus d'une heure que je cogite sur ce qui s'est produit à la bibliothèque. Plus j'y pense, plus je trouve la réaction d'Abby disproportionnée. Elle semble avoir un véritable souci vis-à-vis de King. Pourquoi ? Je l'ignore. Ai-je envie de le découvrir ? Je n'en suis pas très sûre.

Ses réflexions ont été comme un sceau d'eau froide en plein visage.

Ce qui me turlupine aussi, c'est d'avoir découvert que Poppy ne l'a jamais vraiment appréciée. Comment ne m'en suis-je pas rendue compte plus tôt ? Elles ont toutes les deux fait semblant ou ai-je préféré ne rien voir ?

Pff... je suis vraiment nulle comme amie.

Soudain, quelqu'un passe un bras par-dessus mes épaules et je me raidis. Doucement, je relève le regard pour retrouver un Ian rayonnant qui me sourit de toutes ses dents. Ce mec est étrangement tactile, pour autant, ça ne me dérange pas. Ses gestes n'ont rien de déplacé, c'est simplement sa manière d'être amical. Puis, en toute honnêteté, sa présence me réjouit plus que je ne l'aurais imaginé.

— Alors, Brookie, on sèche les cours ? me demande le blondinet, guilleret.

— Non, je suis plutôt en avance. Et toi, grand gaillard ?

On s'arrête de marcher, il me relâche avant de fourrer ses mains dans les poches de son jean.

Je l'observe avec attention, fascinée par la beauté qui se dégage de lui. Je l'avais déjà remarqué, je ne suis pas aveugle, même si pour moi, Ian est un être asexué. Je ne me sens nullement attirée par lui, sexuellement parlant, même s'il est à tomber. Sa peau hâlée, digne des surfeurs californiens, contraste parfaitement avec les reflets dorés qui sillonnent sa chevelure claire. Ses yeux bleus, profonds, railleurs, surplombent un visage pour le plus parfait.

Il faut croire que la beauté est contagieuse, parce que ses deux meilleurs amis sont aussi magnifiques que lui. Knight est une « bombe sexuelle », pour réutiliser les mots de certaines filles. Les vibes qu'il dégage ne laissent aucune femme indifférente. Quant à King... eh bien, je ne vais pas m'attarder sur lui.

— Je glande un peu, admet-il. Ça te dit de me tenir compagnie ?

— Tu parles de faire l'école buissonnière ?

Mon prochain cours n'est pas avec monsieur Stuart, je n'ai donc rien à craindre. Songé-je vraiment à le suivre dans son délire ? Étrangement, oui. Sa bonne humeur me fera du bien, j'en suis persuadée.

— Tu as tout compris, me gratifie-t-il d'un clin d'œil. Suis-moi.

Nous nous dirigeons vers la sortie du campus et débarquons rapidement sur le parking afin d'atteindre la fameuse Jeep. Je constate que King, Knight et Prince se la partagent. J'espère qu'ils ne font pas pareil avec les filles, parce que c'est loin d'être mon délire.

— Je connais un endroit hyper sympa, ainsi que le meilleur marchand de glace de toute la ville. Ça te branche ?

Son plan a l'air dément, et c'est vrai que je tuerais pour une douceur. Aujourd'hui, je ne travaille pas après les cours, ce qui signifie que je suis entièrement disponible.

— Je suis toute à toi.

— Attention, je vais te prendre au mot, déclare-t-il d'un ton suave. Allez, grimpe !

***

Aussi étrange que cela puisse paraître, je me retrouve enfermée dans une pièce dans l'espoir de dénicher les réponses des énigmes qui nous permettrons à Ian et moi de nous échapper.

Est-ce qu'il m'a emmenée dans une escape room ? Oh que oui ! Au départ, je n'étais pas hyper chaude, mais mon Sherlock Holmes intérieur s'est éveillé à peine la porte de cette chambre refermée. J'ai failli faire une crise cardiaque lorsqu'un mort-vivant a tenté de me sauter dessus. L'acteur a failli se prendre mon poing dans la figure, ce qui a arraché un énorme fou rire à Ian. Je n'avais pas vu que le thème était l'apocalypse zombie.

Nous avons une heure pour trouver toutes les pistes qui nous délivrerons, et le temps file à une vitesse étonnante. Je suis tellement plongée dans les mystères à résoudre que mon partenaire de crime me laisse gérer. Nous faisons cependant une belle équipe.

De son air taquin, il balance :

— T'en fais pas, si l'on perd, je laisserai Zombie-Man me croquer.

— Nous n'allons pas perdre ! décrété-je, décidée.

Autant crever, oui ! Il est hors de question de repartir bredouilles. Enfin, nous n'allons rien obtenir de ce jeu, si ce n'est la satisfaction de l'avoir remporté. Et pour moi, c'est bien suffisant.

— Dis-donc, je ne te savais pas aussi compétitive, me titille-t-il. J'aime cette fougue dans ton regard.

Si seulement il savait...

La compétition, j'ai ça dans le sang, malheureusement. J'espère néanmoins ne pas me montrer trop exécrable. Dans des moments décisifs comme celui-ci, je peux devenir un poil peste.

Les lieux, décorés à l'effigie d'un laboratoire scientifique où une expérience a mal tourné, sont vachement réussis, tout comme le maquillage du zombie.

Nous suivons peu à peu les pistes laissées par les organisateurs et les assemblons, telles les pièces d'un puzzle. Ces derniers observent notre évolution à travers une caméra, c'est à elle que l'on doit s'adresser à chaque réponse obtenue.

Le chrono tourne, il ne nous reste que quinze minutes de jeu. Je me creuse les méninges, Ian fait sa part, même si au fond, je sais bien qu'il ne se foule pas vraiment. C'est alors que j'ai droit à une illumination et que je retrouve la réponse qu'il me manquait.

« Je suis grand quand je suis jeune et petit quand je suis vieux. Je rayonne de vie et le vent est mon plus grand ennemi. Qui suis-je ? »

— La flamme d'une bougie, chuchoté-je.

Je tourne le regard vers la caméra qui se trouve au plafond et crie :

— C'est la flamme d'une bougie !

Au bout de quelques secondes d'un silence de plomb, la porte se déverrouille et je sautille sur place, fière de moi.

— Waouh ! Rappelle-moi de ne jamais te sous-estimer ! rigole Ian en me prenant dans ses bras.

— Félicitations ! grogne le zombie.

Son but dans le jeu est de faire du bruit pour déconcentrer les participants. Heureusement, j'ai un mental d'acier, et je suis habituée à m'exercer sous pression, alors sa présence m'est passée rapidement au-dessus.

— La prochaine fois, je t'emmène au laser-tag, me promet Ian tandis que nous quittons la pièce. Non, mieux encore, au paint-ball !

En effet, ça peut être marrant. Je ne suis pas contre l'idée de retenter une sortie avec lui. Je pense que lui et moi pourrons devenir de bons amis.

En quittant l'escape room, nous partons en direction du marchand de glace dont Ian m'a vendu les mérites pendant tout le trajet en voiture. Selon lui, les glaces artisanales sont délicieuses, il semble être très gourmand pour un sportif.

Sa bonne humeur est contagieuse, tout comme son sens de l'humour un poil décalé. Pourquoi ne puis-je pas flasher sur lui ? Pourquoi ça doit être King ? Au fond, ça me frustre.

Ian est gentil, serviable, solaire... c'est le type parfait. Alors pourquoi ne puis-je m'empêcher de penser à Asher ? J'ai pas mal de questions à poser au joueur de Lacrosse, mais je me retiens. Si je montre de l'intérêt envers cet être imbu de lui-même, ça va forcément me retomber dessus.

Assis à une table de Benny's, Ian a commandé une Ice Bomb. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une immense glace à partager à deux... ou à dix. Elle est énorme !

Le jeune homme se régale, et je le comprends : la crème est délicieuse. Orné de chantilly, je plonge ma cuillère afin de goûter la boule glacée à la saveur chocolat truffé. Mes papilles gustatives explosent sous sa douceur. Il faut à tout prix que je déguste celle à la pistache avant que mon camarade de jeu n'en fasse qu'une bouchée.

Les lieux sont bondés, et avec raison ! Apparemment, cette échoppe cartonne depuis une dizaine d'années.

— Alors ? N'est-ce pas succulent ? demande Ian.

— Totalement, m'extasié-je. J'ai rarement mangé une glace aussi bonne. Elle fond en bouche !

— Les douceurs aident à panser les cœurs.

— Tu as des problèmes de cœur, toi ?

J'ai du mal à le croire. Ce garçon claque des doigts et une dizaine de filles sont à ses pieds, c'est un fait.

Il se contente de hausser les épaules, l'air désinvolte. Pourtant, la lueur dans son regard a changé, elle est moins étincelante. On dirait qu'une profonde douleur consume son âme.

Rapidement, il décide de changer de sujet et je ne peux m'empêcher de le questionner par rapport à son amitié avec Knight et King. Ils paraissent très soudés.

— Eh bien, on a grandi ensemble. Enfin, en quelque sorte. Knight et King se connaissaient déjà avant que je ne débarque dans notre petite bande.

— Les trois mousquetaires, plaisanté-je.

— C'est une bonne comparaison, ricane-t-il. J'ai déménagé chez ma tante à Richmond lorsque j'avais onze ans, et elle m'a inscrite dans la même école que ces deux tombeurs.

Pendant un instant, une vague de curiosité s'insinue en moi, mais je sais qu'elle est mal placée. S'il décide de ne pas épiloguer sur les événements qui l'ont poussé à aller vivre chez sa tante, c'est qu'il y a une raison. Je ne désire pas me montre intrusive.

— Nous sommes très différents, mais je pense que, d'une certaine façon, nous nous complétons. Ce sont vraiment mes meilleurs amis, tu sais ? Je ferais n'importe quoi pour eux. Ce sont mes frères. Ma famille.

Oui, celle qu'il a choisie. Je peux aisément le comprendre. Une belle amitié les unis, je ne peux qu'être admirative devant un tel amour.

— J'ignore ce que tu penses de King, mais ne crois pas ce que l'on raconte de lui, enchaîne-t-il. Certes, il n'est pas parfait, mais il est protecteur, loyal et ferait tout pour ceux qu'il aime.

— Oui, il a l'air... passionné.

Instinctivement, je rougis.

— C'est le mot, pouffe Ian. Il adore le hockey, tu sais ? Il se donne à fond pour ce sport si cher à son cœur. Mais bon, dernièrement, c'est compliqué. Il ne traverse pas sa meilleure phase.

J'arque un sourcil, surprise. Vraiment ? Sa remarque m'étonne énormément, je dirais plutôt qu'il est sur une bonne lancée.

— Pourtant, l'équipe remporte tout en ce moment, non ?

De ce que je sais, ils ont déjà eu quatre victoires, dont le Ice Breaker. Ils n'ont perdu aucun match, et il marque à chaque fois. Si les Black Hawkes sont à la première équipe de leur conférence, c'est surtout grâce à lui.

— Ça n'a rien à voir, soupire-t-il, un poil tracassé. Disons... que son capitaine lui a imposé un ultimatum et que King se retrouve au pied du mur.

Est-ce à cause de cette raison que King semble en vouloir à mort à Liam ? Je n'ai pas oublié la façon dont Dillinger a parlé de lui lors de la soirée chez les DEZ, lorsque nous nous trouvions dans cette chambre du premier étage.

À la seule pensée de cet événement, mon corps s'enflamme. J'ordonne à mon cœur de retrouver un rythme normal. Non, il ne peut nullement me faire un tel effet.

— C'est-à-dire ? l'interrogé-je avant de fourrer ma cuillère remplie de glace dans la bouche.

Un poil mal à l'aise, Ian se gratte le menton puis lâche un petit rire, gêné. Il se racle la gorge, puis se tortille sur la banquette.

— Je ne sais pas vraiment si je dois t'en parler. C'est... délicat.

Piquée à vif, je ne peux empêcher ma curiosité de prendre le dessus sur ma raison.

— Maintenant, j'ai envie de savoir.

Beaucoup trop, d'ailleurs.

Ian me regarde fixement, amusé, pendant plusieurs secondes qui me paraissent durer une éternité. J'essaye de cacher comme je le peux ce désir qui ne fait qu'accroitre.

J'imagine que parler de King n'est pas une brillante idée, ni même poser des questions à son sujet. À tous les coups, Ian lui en parlera et ça ne fera que gonfler davantage son égo surdimensionné.

— Pour faire simple, Liam l'a menacé de l'expulser de l'équipe s'il continuait les coucheries.

J'avale de travers et m'étouffe avec ma glace. Hein ? Pardon ? C'est une plaisanterie ? De quel droit ce crétin fait une chose pareille ?

— En gros, King doit demeurer abstinent jusqu'à la finale du championnat national. Enfin, s'ils arrivent à dépasser les éliminatoires.

Sans trop savoir pourquoi, je suis prise d'un rire nerveux. J'ignorais qu'un capitaine avait un tel pouvoir de décision au sein d'une équipe. Certes, son rôle est important, il est là pour la cohésion du groupe, mais de là à prendre de telles décisions... je suis choquée. Je ne m'y attendais vraiment pas.

Est-ce à cause de cet ultimatum que King n'a jamais... rien tenté ? Certes, il y a eu les provocations en continu, mais en soi, il s'est toujours maintenu assez à carreau. L'autre jour, nous étions sur le point de déraper. La pression était beaucoup trop forte, au point où j'étais à deux doigts de lui céder, de me dire « oh puis merde ! ». Toutefois, au lieu de succomber, il a tenu bon et il a décampé comme s'il avait le Diable aux trousses.

Je commence à comprendre certains de ses comportements. Ou peut-être... qu'il s'amuse juste à me tourner en bourrique et qu'il veut me rendre barge.

— C'est dur pour Ash. L'abstinence n'est pas sa meilleure amie, mais c'est drôle de le voir essayer.

Un petit sourire s'esquisse sur le coin de ses lèvres. On dirait que le voir galérer l'amuse énormément. Ce serait aussi mon cas si je ne me retrouvais pas entre King et cette prohibition stupide. S'il continue à me mener en bateau, je ne donne pas cher de sa peau, ni de la mienne.

— Tu... tu penses qu'il craquera ?

Face à cette question stupide, je me mords la lippe. Qu'est-ce qui me prend ? Surtout que ce ne sont pas mes affaires. Ça ne me regarde pas si Dillinger couche ou mène une vie de moine.

— Eh bien...

— Te voilà, enfoiré ! grogne Knight en se balançant sur Ian.

Je sursaute, surprise par son arrivée.

Il l'envoie valser à l'autre bout de la banquette. Choquée par l'interruption du baseballeur, j'ai à peine le temps de remarquer le type qui s'assoit près de moi.

Je me tends de tous mes muscles, le souffle court, et son odeur caractéristique vient chatouiller mes narines. Je lance un coup d'œil en coin dans sa direction. King est beaucoup trop près. Son genou effleure pratiquement le mien. Un courant électrique me traverse l'échine pour aller se loger au creux de mon intimité. Mon corps se souvient beaucoup trop bien de notre dernier rapprochement, et il n'attend qu'une chose : qu'Asher recommence.

Je me donne des claques mentales afin de me remettre les idées en place. Je déraille complètement, bon sang !

— Je vais t'apprendre à me voler ma caisse ! poursuit Cassidy tandis qu'Ian part d'un fou rire.

Sans la moindre pudeur, King attrape la cuillère que j'ai à la main – effleurant ma peau au passage – et commence à dévorer ma glace, sans même un « bonjour ». J'avais oublié à quel point il pouvait se comporter comme un vrai rustre. Ça ne le gêne donc pas de se servir d'un couvert que j'ai utilisé au préalable ? Après tout, il y a ma salive dessus. Je suis peut-être malade, il pourrait attraper ma crève. Ce serait drôle, tiens !

— Arrête de me fixer avec cet air meurtrier, Wolfy. Tu vas réussir à me faire bander, me provoque King.

Décidément, à chaque fois qu'il l'ouvre, j'ai des envies de meurtre. On est bien loin du portrait qu'a dressé Prince.

— Comment vous nous avez retrouvés ? s'étonne le blondinet.

— La prochaine fois que tu postes sur Instagram une photo de ta consommation après avoir volé la bagnole de ton pote, au moins masque la story, répond King, blasé.

Agacée, je reprends mon bien et j'ai droit à un regard foudroyant de sa part. S'il veut une glace, il n'a qu'à aller s'en commander une. Non mais ! Je ne partage pas, surtout avec lui.

— Oups, rit Ian, pas le moins du monde désolé.

— J'ai failli avoir une attaque en voyant ma place de parking vide ! s'énerve Knight.

— Il l'a cherchée pendant une quinzaine de minutes avant de jeter un œil sur les réseaux, se marre Asher.

Culoté comme il est, il tente de reprendre ma cuillère. Il a le droit à une tape sur le dos de sa main. Qu'est-ce qu'il n'a pas compris ? Je suis prête à me battre bec et ongles pour préserver ce doux mets.

King me fixe d'un air outré. S'il a un comportement de gamin, je vais le traiter en tant que tel. Mais non content, il continue son cirque. Dillinger essaye de s'emparer de ma glace, et comme je ne le laisse pas faire, il plonge un doigt dans la chantilly avant de l'étaler sur mon nez ainsi que ma joue.

Les yeux écarquillés, je suis à un rien de lui déclarer la guerre s'il n'arrête pas avec son comportement de gamin.

— T'es vraiment chiant, marmonné-je en attrapant une serviette pour me nettoyer le visage.

— Je sais, chantonne-t-il, fier de lui.

Un petit sourire en coin creuse une fossette sur sa joue gauche, le rendant encore plus craquant. Je suis certaine qu'il est au courant de l'effet que produit ce simple geste chez la gent féminine. Il est beaucoup trop conscient de son charme, et il en joue pleinement, cet enfoiré !

— Et donc, vous sortez ensemble ? nous interroge Cassidy en se dirigeant à Ian et moi.

Tous deux, nous échangeons un regard surpris.

— Non ! répondons-nous à l'unisson.

— Je voulais sécher les cours de l'après-midi et je lui ai proposé d'aller nous amuser, poursuit Ian. En toute amitié, précise-t-il, les yeux braqués sur King.

À côté de moi, le hockeyeur demeure tendu de la tête aux pieds. Quel est son souci ? Même si j'avais eu un rendez-vous galant avec son ami, il n'aurait aucun droit de se montrer jaloux face à cette possibilité. Lui et moi ne sommes rien.

— Ça a plutôt l'air d'un date, enfonce Knight le clou, sur le point de se marrer.

— Loin de là. Pas vrai, Brookie ?

— Nous sommes juste amis, assuré-je.

— Vraiment ? persifle King, les mâchoires contractées.

Blasée, je tourne la tête dans sa direction. Son air condescendant me tape sur les nerfs. De quel droit il se pointe et demande des comptes ?

— Vraiment. Puis, de toute façon, je n'ai aucune explication à te donner. Et Ian non plus.

Le coin de sa lèvre se soulève en un sourire mauvais. On dirait bien qu'il a une idée en tête. Toutefois, il ne relève pas.

— Bon, tu me rends mes clés, maintenant ? J'en ai besoin, enchaîne Cassidy. Et la prochaine fois que tu décides de partir en vadrouille avec une nana, préviens au moins !

— D'accord, « maman ». Je ne recommencerai plus.

Ian s'exécute, puis se lève.

— Je vais payer l'addition, annonce-t-il en partant déjà vers le comptoir.

— Je vous attends dans la voiture, soupire le propriétaire de la Jeep, visiblement las.

Ces deux-là ne sont vraiment pas croyables. Ils se pointent, gâchent un moment agréable et décident de la suite des événements. Des tyrans en toute norme.

À mon plus grand étonnement, King ne bouge pas et je n'ai qu'une hâte : prendre mes jambes à mon cou. Les lieux ont beau être bondés, j'ai l'impression de me retrouver dans un espace confiné avec lui.

Les sentiments qu'il me fait éprouver ne sont définitivement pas sains. Et son attitude met mes nerfs en pelote. Pour qui se prend-il ? Je traîne avec qui je veux.

— Tu ne la finis pas ? demande Asher, comme si de rien était, en désignant la glace.

— Non, quelqu'un vient de me couper l'appétit, réponds-je du tac-au-tac sans même le regarder.

S'il pouvait disparaître, ça m'arrangerait bien.

— Tant d'agressivité, Wolfy, renâcle-t-il.

Sa présence m'électrise, et Seigneur, que je déteste ça ! Mon corps fait n'importe quoi, quant à mon esprit, il est totalement contradictoire. Et en ce qui concerne mon cœur... ce n'est rien d'autre qu'un foutu traître.

— Pourquoi es-tu toujours autant sur la défensive ? Tu avais l'air parfaitement détendue avec Ian.

Je sens une pointe de jalousie dans sa voix, et mes suspicions se confirment lorsque je me tourne vers lui pour remarquer le regard foudroyant qu'il m'adresse. Il semble m'en vouloir, alors que c'est lui qui complique tout. Ce n'est pas moi qui ai fait des insinuations, ni celle à l'origine de cette tension qu'il y a entre nous. Enfin, pas tout à fait. Nous avons tous les deux une part de responsabilité, mais je ne suis pas celle qui se montre ambigüe.

— T'as vraiment besoin d'une explication après ce qui s'est produit dans cette chambre ?

— Il ne s'est rien passé, grogne-t-il.

— Exactement.

Je pense qu'il est temps de mettre les points sur les « i ». Ce petit jeu commence à sérieusement m'agacer.

— Tu aurais aimé que je profite de la situation et te baise lors de cette fête ? me demande-t-il sans aucun détour.

Je clos les paupières. Je ne sais pas ce que je veux, il est là le problème. Ce type remue beaucoup trop de choses en moi que je voudrais garder enfouies. Je ne suis prête pour aucune sorte de relation, qu'elle soit sexuelle ou sentimentale. J'ignore ce qui pourrait en découler après tout ce qui s'est passé l'année dernière. Mon but est de me protéger.

— Même si tu l'avais voulu, tu n'aurais pas pu, le nargué-je. Je suis au courant pour l'ultimatum de ton capitaine. Un faux pas de ta part et tu peux dire adieu au hockey.

Mon air narquois est loin de l'amuser. Au contraire, un voile sombre vient couvrir ses prunelles sauvages. La profondeur de son regard s'intensifie, devenant pratiquement insoutenable. Le souffle court, mon rythme cardiaque déchaîné, je tourne mon visage vers ma coupe de glace, les lèvres pincées.

— En effet, reprend-t-il. Je ne mettrai pas mon avenir au sein de l'équipe en jeu pour toi, ni pour aucune autre fille, d'ailleurs. Ça n'en vaut pas la peine.

Tu n'en vaux pas la peine, réinterprété-je.

Mon palpitant se contracte, je grimace tant sa déclaration me laisse un goût amer dans la bouche.

— Bien, soupiré-je, à court d'air. Alors on peut arrêter ce petit jeu qui ne mène nulle part, tu ne crois pas ?

— Quel jeu, Wolfy ? ricane-t-il, mauvais. Tu te montes la tête toute seule. Les filles comme toi, qui se prennent trop au sérieux, sont lassantes.

J'ai du mal à encaisser ses paroles. Chaque mot qu'il prononce est comme un dard en plein cœur. Il sait frapper là où ça fait mal, mais je ne suis pas en reste.

— Tu es juste comme je l'imaginais.

Il ne me demande pas d'épiloguer, il se contente de sourire et de fixer un point droit devant lui. Les mâchoires contractées, il semble sur le point de frapper quelqu'un.

Le cœur malmené, je ramasse mes affaires et me lève. Ian revient, passe un bras par-dessus mes épaules tout en me proposant de me ramener sur le campus. Néanmoins, je refuse. Je prétexte vouloir me rendre dans une librairie toute proche. La réalité, c'est que je n'ai aucune envie de partager l'habitacle d'une voiture avec cet enfoiré encore assis.

Je veux m'éloigner le plus possible de lui, et marcher m'aidera à m'aérer l'esprit, puis à remettre mes idées en place.

— Merci pour tout Ian, j'avais vraiment besoin de cette escapade.

— De rien. C'est quand tu veux, Brookie.

Il ouvre grand les bras et je me blottis contre lui sans aucune hésitation. Je perçois King, à quelques pas de nous, les mains dans les poches et la tête baissée, se balançant sur ses jambes.

Ian me relâche et nous partons chacun de notre côté. Cependant, je sens le regard de Dillinger peser sur moi.

Je ne me retourne pas et me contente de tracer ma route sans savoir où je me dirige vraiment. J'ai simplement besoin de faire le vide.

🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒

La jalousie, c'est mal... 👀 mais c'est drôle de voir les personnages faire face à leurs propres sentiments 🤣 

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, ça fait toujours plaisir ^^

On se retrouve demain pour le chapitre 19 à 20h 💕

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