Dimanche 7 novembre 2021
Mexico, 20h30
PDV de Julia
Ce week-end est enfin terminé. J'ai bien cru qu'il ne se finirait jamais. Déjà, il a commencé de la pire des façons vendredi. Vraiment la pire. Les sessions qui ont suivi et les qualifications, mais aussi la course, n'ont été qu'un condensé de stress, de peur et d'appréhension.
Ce qu'il s'est passé vendredi avec la horde de journalistes a permis quelques changements dans les paddocks. Désormais, les journalistes ont un accès restreint à celui-ci. Ils ne peuvent pas aller n'importe où quand ils le veulent. De plus, la FIA a augmenté le nombre d'agents de sécurité présents sur les circuits. Et c'est vraiment une bonne chose.
Mais finalement, les résultats de la course me permettent presque d'oublier le début du week-end. Max est arrivé premier, suivi de Lewis, puis de Sergio. Et pour mon plus grand plaisir ce sont mes deux chouchous qui sont arrivés au pied du podium. Pierre a devancé Charles de quelques secondes, les faisant ainsi passer la ligne en 4e et 5e position. Alors forcément, on a des choses à fêter ce soir.
La FIA, toujours par souci de sécurité, a encore une fois organisé un petit after au sein même d'un des hôtels proche du circuit. Son accès sera restreint est très protégé. Mais visiblement, cela ne suffit pas à rassurer Charles, qui depuis l'apparition de mon stalker, est devenu encore plus protecteur. Ce qui, en soit, est normal.
Charles : Tu es sûre que tu veux y aller ? Ça ne me dérange pas si on reste là, je t'assure, ses yeux brillants me fixent alors que je continue de me brosser les cheveux
Moi : Oui, je suis sûre. Je te l'ai déjà dit au moins quoi ? Une vingtaine de fois ? Mon léger éclat de rire, le pousse à faire de même, ce qui détend l'atmosphère.
Charles: Je sais, du coin de l'œil je le vois caresser la joue de Jules qui dort sur notre lit. Je suis juste pas confiant, à son ton sérieux je dépose ma brosse et fais le tour de la chambre pour m'assoir à côté de lui
Moi: Je comprends, sa main attrape la mienne et il joue avec mes doigts. Mais Jules restera avec Joris, l'agent de sécurité ne partira pas de devant la porte, et nous, en bas, on sera autant en sécurité
Charles: J'ai vraiment peur qu'il vous arrive quelque chose Ju'
Sa voix, habituellement très réconfortante, est tout à coup devenue plus fragile, plus douteuse. Cette simple vibration sonne comme une marque de faiblesse. Elle suffit à mon coeur pour se compresser dans ma poitrine. Son regard est brillant d'inquiétude, ses pupilles brûlantes de peur.
Je me décale pour me rapprocher de mon brun et entourer son cou de mes bras. Sa main glisse dans mon dos jusqu'à ma hanche et m'attire sur ses jambes. Mon index détaille sa joue, ses doigts resserrant ma taille.
Moi: Il ne se passera rien, je te le promets
Le mélange de nos iris produit toujours ce même effet chimique qu'à notre rencontre. Mon estomac est soulevé dans un mélange de houles et de tempête. Ses focettes qui apparaissent en même temps que la lueur dans ses yeux me le noue. J'ai parfois même l'impression que mon coeur remonte, que son regard le fait gonfler.
Mes lèvres déposent un doux baiser sur les siennes, dont le goût n'a jamais cessé d'être mon préféré. Son contact laisse frissonner ma peau, du haut de ma nuque jusqu'à mes cuisses, prolongé par la pression de sa main sur ma taille.
Lorsque notre baiser prend fin, sa main replace une mèche de cheveux derrière mon oreille, alors que ses yeux détaillent chaque seconde, comme si il avait mis le temps au ralenti. Ses doigts plongent dans ma chevelure et rapprochent son front du mien.
Uniquement avec les yeux clos, nos deux corps réunis, j'ai presque l'impression d'entendre mon âme s'apaiser. La même qui, il y'a quelques temps, hurlait loin de sa jumelle. Nos 2 âmes qui depuis notre rencontre n'ont plus jamais su s'orienter sans l'autre.
Charles: Je t'aime Julia, son chuchotement est presque inaudible dans mon oreille le rendant encore plus intime. Je suis vraiment fou de toi
Sans attendre une quelconque réponse de ma part, ses bras m'attirent contre lui. Mon visage s'enfouit dans son cou, respirant son odeur si réconfortante, alors que mon corps est emprisonné par sa musculature.
J'aime cet homme plus que n'importe quoi. J'aime la sensation de sa peau sur la mienne, la façon dont mon coeur palpite quand son odeur glisse dans mes narines. J'aime sentir son souffle chaud contre mon cou, l'entendre murmurer contre mon oreille, sentir ses yeux émeraudes embrasser mes courbes. J'aime tout. Je l'aime tout entier.
Moi: On a des choses à fêter ce soir en plus ! Je suis trop fière de mes loulous
Charles ne répond pas, il se contente de sourire, les yeux toujours brûlants sur moi. Son regard est toujours intense. C'est comme si je pouvais me sentir fondre. C'est un mélange entre me sentir ridicule face à ses pupilles, mais pourtant me sentir gigantesque, que je n'étais plus que la seule chose intéressante sur cette Terre.
Moi: On y va ? Je me lève après avoir déposé un baiser sur ses lèvres
Charles: Oui oui, j'attrape mon sac mais il n'a toujours pas bougé
Moi: Bah qu'est ce que tu fous ?
Charles: Attends donne moi 2 sec. Si je me lève maintenant, ma braguette va s'exploser
Je fronce les sourcils dans l'incompréhension mais quand il me lance un regard plein de sous entendus je comprends à quoi il fait allusion. Ma mâchoire tombe alors qu'il explose de rire et je me retiens de lui balancer quelque chose dans la figure, de peur que ça ne réveille notre fils.
Les coups sur la porte de la chambre ne le sort pas de son fou rire pour autant. Alors je décide de l'ouvrir de moi même, sachant pertinemment qu'on attend Joris.
Joris: Yo les potes !
Le monégasque entre dans la pièce, laissant sur le pas de la porte l'agent de sécurité. Les 2 amis se racontent rapidement quelques Gossip sur des amis à eux de Monaco, auxquels je ne prête pas réellement attention.
Moi: J'en profite pour y aller moi hein
Je me rapproche du côté du lit sur lequel mon bébé dort depuis une bonne heure. Je glisse mon doigt entre les siens, si petits, et embrasse son front. Je ne peux m'empêcher de m'attarder quelques secondes sur lui. D'imprimer encore et encore, depuis sa naissance, chaque parcelle de sa peau. Mon coeur est complètement accro.
Je redépose un baiser sur son front et me retourne pour sortir de la chambre. Au moment où je passe la porte, mon téléphone vibre affichant un appel de mon frère qui vient aux nouvelles.
Évidemment, je lui raconte touts les détails du week end en omettant les parties que je ne trouve pas utiles de lui dire. C'est à dire: mon couple, mon stalker et l'incident sur le paddock. Même si je pense que le dernier ne devrait plus passer inaperçu très longtemps.
J'ai beau être très proche de mon frère, j'ai encore ce reflex de vouloir le protéger. C'était mon rôle: le protéger du monde extérieur. Et même si on a grandit et que rien n'est plus pareil, je continue à vouloir le protéger, malgré moi.
Notre conversation s'achève au moment où je m'apprête à sortir de la cage d'escalier. J'ai simplement le temps d'ajuster ma robe que je suis interpelée.
Pierre: Oh ma vida loca, il enroule son bras autour de mes épaules et dépose un baiser sur mon front.
Moi: Plus jamais ce surnom Pierre par contre
Pierre: Ah, bon
Je secoue la tête en finissant d'ajuster le bustier de ma robe. C'est uniquement lorsque je lève la tête que je m'aperçois que mon meilleur ami n'était pas seul. Il est bien accompagné.
Moi: Oh tiens Kika, je lui adresse un grand sourire, tout de même contente de la voir ici. Je savais pas que t'étais là !
Pierre: Bah oui, les italiens t'ont séquestré ces malades ! Je repousse son visage pour le faire taire et me laisser parler avec la portugaise
Kika: Je ne suis venue que pour la course aujourd'hui. Et je serai là pour celle du Brésil !
Moi: Oh bah c'est super ça ! Tu vas pouvoir apprendre à connaître plus de monde
La sentant pas très à l'aise dans cet environnement, je prends son bras lorsque nous entrons dans la salle du dîner. Je compatis avec elle. Moi aussi, les premières fois c'était tellement dur de m'intégrer et de me sentir à l'aise dans un environnement si inconnu. Alors j'espère l'aider un peu.
Par contre, je compte clarifier ça avec Pierre. Déjà parce que je ne sais pas la nature de leur relation. Ensuite, parce que je ne savais pas qu'elle venait. Et surtout pour que je n'étais au courant d'aucun des 2 points évoqués précédents. Et ça, je le prends mal.
Moi: Viens, je vais te présenter du monde ! J'entraîne la brune à l'autre bout de la salle.
Francisca est une jeune femme magnifique. C'est une jolie brune au teint halé, aux yeux noisettes, lèvres pulpeuses, un visage parfaitement dessiné. Bref, elle est juste magnifique. L'unique chose qui m'a surpris, c'est son âge. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle ait seulement 18 ans. Mais le plus important, c'est que Pierre soit heureux.
Je ne peux m'empêcher de me mettre à sa place. D'arriver au milieu de tout ce monde, après Katerina qui a été avec Pierre une très longue période, sans avoir été présenté officiellement. À vrai dire, je pense que même eux ne savent pas ce qu'ils sont. Mais je compatis. Alors je lui ai présenté pas mal de monde.
Kika: Tu veux boire quoi ? Elle me propose une fois installées au bar
Moi: N'importe mais sans alcool
Kika: Oui je sais ! Pierre m'a dit que tu ne bois pas d'alcool, bizarrement le fait qu'elle l'ait retenu me fait plaisir. 2 limonades s'il vous plaît, elle demande au barman
Moi: Alors avec Pierre ? Je m'accoude au bar. Ça avance ?
Kika: Je pense, elle hausse les épaules. Je sais pas trop pour être honnête. J'imagine que oui
Moi: Oui, ne te prends pas la tête. Le temps fera les choses. Et puis, connaissant Pierre si il te ramène ici c'est que c'est sérieux
02h10
Pierre: Lando !!! Le français hurle à l'autre bout de la pièce. J'ai volé ta chaussure ! Il dit d'une voix diabolique en courant à travers la pièce
Lando: Mais, comment c'est possible j'étais sure qu'elle était là ! Il montre sa jambe désormais pied nu. Reviens la ! Le britannique se met à lui courir après
En tant que Sam de la soirée, je me dois de veiller à ce que tout le monde soit en sécurité. Autant vous dire que ce rôle me plait surtout parce que j'assiste à des moments hors du commun, comme actuellement. Les pilotes ont bien profité de la soirée et les quelques résistants sont bien entamés.
Moi: Bon Pierre, rends lui sa chaussure vous allez vous faire mal la
Pierre: Je gère ! Je vais seumer des pièges, il enlève son t shirt et l'envoie dans la tête de Lando qui manque de se prendre la table
Lando: Rends moi ça ! Il enlève sa 2e chaussure et lui lance dessus à son tour
Pierre: Allez lilliputien avec tes petites pattes la. T'as les pieds tellement petits que tes baskets me font des gants
Moi: Bon Pierre ! Je frappe son front dès qu'il passe devant moi ce qui le coupe dans sa course. Rends lui
Pierre: Plutôt mourir ! Il hurle d'une voix dramatique
Lando: C'est pas si grave, je suis bien pied nus
Le pilote McLaren décide finalement de complètement enlever ses chaussettes pour profiter du carrelage à même le sol. Pierre ne remet pas son t shirt et se met à faire des danses douteuses avec Daniel.
Je suis consternée, je prends une gorgée de limonade, comme si ça allait rendre la situation plus normale. Kika, à côté de moi, est toujours pliée de rire. J'imagine qu'on finit par s'habituer avec le temps.
Charles: Oh il fait chaleur ici, le monégasque s'assoit sur le tabouret entre Kika et moi
Kika: Vu les grammes que t'as dans le sang c'est pas étonnant
Moi: Ouais et puis y a un concentré de testostérones alcoolisés dans cette pièce, c'est effrayant
Charles: Pourquoi Lando est entrain d'enlever son pantalon ?
Moi: Roh putain c'est pas vrai, je souffle et me dirige vers lui. Lando !
Ma voix le fait sursauter et il me faut de longues minutes de négociation pour qu'il accepte de renfiler ses vêtements. Il manquait plus que ça.
Moi: Y en a même pas un pour rattraper les autres, je ris une fois revenue au comptoir après avoir croisé le regard vitreux de Charles. Y compris toi d'ailleurs, on dirait une morue pas fraîche
Charles: Non mais eh ! Comment tu parles !
Pierre: Ahhhhhh, il crie comme un fan hystérique. Charles c'est notre chanson viens !
Charles: Le devoir m'appelle mesdames, il se lève. Bisous poulette
Tout naturellement, il dépose un rapide baiser sur mes lèvres. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il est déjà parti. Une fraction de seconde durant laquelle je prie pour que personne ne se souvienne de ça demain matin, mais c'est sans compter Kika qui manque de s'étouffer de surprise.
Kika: Wa pardon ça m'a surpris je savais pas que vous étiez ensemble, désolé
Moi: Non ne t'excuses pas ! Personne était censé le savoir donc, je hausse les épaules. Mais le whisky est passé par là écoute !
Kika: J'en parlerai pas t'inquiètes pas
Moi: Surtout ne le dis pas à Pierre parce qu'il va me faire une crise
Lando: Eh Max regarde ! Red Bull donne des ailes !
Je crois faire une crise cardiaque quand je le découvre qui monte sur la table basse. Il écarte les bras, prêt à faire le saut de l'ange contre le carrelage. Et je m'imagine déjà à l'hôpital dans quelques heures.
Moi: Lando, descends d'ici ! Je me lève pour l'attraper par le caleçon. J'en ai marre de ces gosses
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