4 | Chapitre 3

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Lundi 1er septembre 2021

Monaco, 20h30

PDV de Charles

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PDV de Charles

J'ai perdu mon père il y a 4 ans. Ce n'était pas une mort soudaine. Toute la famille a vu sa santé se dégrader de jour en jour. Alors même si je me raccrochai à l'idée que les miracles pouvaient exister, le destin n'avait pas décidé que mon père n'en serait pas un.

J'ai perdu mon père pendant ma saison de Formule 2. Il ne m'a pas vu gagner ce championnat. Il ne m'a pas vu monter dans une Formule 1. Il ne m'a pas vu signer chez Ferrari. Il n'a pas vu non plus ma première victoire en Formule 1.

J'en veux tous les jours à la vie pour m'avoir enlevé mon père. C'était le genre de personne à prendre les autres en compte. Il était d'une gentillesse et d'une bienveillance inégalable. Le genre de personne qu'on pense immortelle, et je le pensais comme tel. Parce que même si on savait que sa santé était faible, comment peut-on imaginer qu'un jour une personne qui a partagé toute notre vie puisse disparaitre ?

Notre mère a sauvé notre famille. Elle a construit le mur sur lequel on a pu s'appuyer, alors qu'elle-même, de l'autre côté, elle était aussi solide qu'une feuille. Alors, être dans cette pièce, et devoir subir le visage ferme de Julia, contrainte à écouter les explications de celle qui n'a jamais tenté de les sauver est un supplice.

Pierre: Elle est quand même sacrément allumée cette dame, me chuchote le français

Comme unique réponse, je hoche positivement la tête. Mais je suis davantage préoccupé par le visage de ma monégasque qui se décompose au plus sa génitrice raconte sa version des faits.

Sa jambe s'est mis à trembler, elle s'est mise à jouer avec ses doigts, avec sa bague sur son annulaire droit. Ses yeux sont sombres, eux qui sont habituellement tellement lumineux.

Moi: Elle va péter un câble, elle se lève de son canapé à ce moment là

Pierre: Et est ce qu'on va la retenir ?

Moi: Certainement pas, je jette un coup d'œil à la porte d'entrée. Le temps que ses chiens de garde ne se sentent pas pousser des ailes, c'est bon

La voix de Julia est tremblante et je peux sentir mon cœur se fissurer rien qu'en imaginant le sien. Elle ne veut rien laisser transparaître devant sa mère, mais les larmes qui menacent de déborder dans sa gorge la trahissent. Son ton est pourtant ferme, son regard est dur.

La monégasque finit par quitter la pièce, en furie. Pierre et moi échangeons un regard pour décider s'il vaut mieux la laisser seule ou non. Elle doit avoir besoin de l'être, mais je n'aime pas la savoir dehors seule avec tout ce qu'il se passe en ce moment.

Je me retourne dans la cuisine et interrompt Lando qui jouait avec Jules. Je porte mon bébé et embrasse son front, alors que son sourire transperce ses adorables joues potelées. L'innocence d'un enfant est si précieuse. Je l'embrasse une dernière fois avant de le confier à Pierre.

La peur au ventre ~ Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant