ILS ÉTAIENT VINGT » FORMULE 1...

By avgsilva

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Ils sont vingt à avoir reçu la nouvelle : la F1 allait radicalement changer ! Voilà une décision que personne... More

RÉSUMÉ
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
INTERLUDE
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 22
BATTEMENT
0

CHAPITRE 21

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By avgsilva

L'arrivée du week-end du Grand Prix de Sao Paulo anime les supporters. Personne n'est mort la semaine précédente, et il reste un enjeu de taille : qui gagnera le championnat cette année ? Max, déterminé depuis le début, qui ne se laisse pas distraire par les rumeurs ? Charles, gagnant l'année précédente, qui a réussi à se démarquer malgré les heures d'enquêtes dédiées au mystère des morts ? Carlos, qui a longtemps cru que tout cela était le fruit du hasard, et qui a su rester concentré sur l'important ?

Ils veulent tous les trois le titre, mais un seul l'aura.

"Est-ce que le dernier qui sera en vie est le tueur ? Est-ce que c'était George ?"

"Personne n'est mort la semaine dernière... Est-ce que cette semaine, il y aura deux morts ?"

"Je ne suis pas venu ici pour mourir."

— Et c'est la victoire pour Max Verstappen ! Il reste tout de même derrière son opposant Charles Leclerc, qui garde  la tête du championnat après cette course de quatorze tours !

— C'était très serré, on ne savait pas qui passerait le drapeau à damiers avant l'autre jusqu'à la fin !

— Malheureusement, Carlos Sainz termine la course troisième et ne pourra pas rattraper son retard. Il est donc officiellement troisième au championnat.

— Cela se jouera donc entre Verstappen et Leclerc lors de la dernière course de l'année !


Quand Charles entend son réveil sonner, il n'ouvre pas les yeux. Il reste allongé, sans bouger, les yeux fermés. Il sait que ça y est, la date cruciale est arrivée. Le dimanche 20 novembre. Il sait qu'aujourd'hui a lieu la dernière course de l'année, la dernière course de la saison.

Il ne sait pas comment celle-ci va se dérouler ni se terminer. Ce qu'il sait, c'est qu'il est très angoissé.

Parce qu'évidemment, il ne peut pas s'empêcher de penser que la fin sera tragique.

— C'est le dernier Grand Prix de la saison, et bien que les protagonistes ne changent pas, les enjeux sont d'autant plus importants : un champion du monde sera désigné ce soir.

Max avale son petit-déjeuner à toute vitesse. Il n'a pas beaucoup fermé l'œil mais il est resté dans son lit pour essayer de se reposer. Maintenant, il veut prendre des forces. Une longue course l'attend, et il refuse d'en sortir sans être victorieux.

— Les supporters du monde entier n'attendent que ça depuis des semaines : ils veulent enfin leur grand vainqueur de cette saison plus que spéciale.

Carlos s'habille machinalement, sans grande motivation ni conviction. Il sait que quoi qu'il arrive, il terminera troisième. Dernier. Peut-être qu'il va mourir aujourd'hui. Ou peut-être pas. Peut-être que le tueur est mort. Ou qu'il les a oubliés. Peut-être qu'il a tué lui-même. Carlos s'habille.

— Je dois te parler.

— Le Grand Prix commence dans vingt minutes, Charles, il y a le protocole et...

— Je veux arrêter.

Son ingénieur pose son casque.

— Tu quoi ?

— Je veux arrêter. Le sport auto. Après cette course, c'est fini.

— Je peux pas t'en vouloir. Sacrée saison.

— Je peux l'annoncer publiquement aux interviews d'après course ?

— C'est compliqué, ça, Charles. C'est pas à moi qu'il faut demander ça.

— A qui ? Parce qu'avec toutes les protections en place, j'ai plus que toi ici.

L'ingénieur soupire.

— Je vais me renseigner. Je t'en parle plus tard, ok ?

Charles hoche la tête.

Il se demande si c'est important d'avoir l'accord, finalement.

— Le tout dernier Grand Prix de la saison est lancé ! s'exclame un commentateur. Qui en sortira vainqueur ?

— Carlos... Tu as un tour de retard. Et c'est ton deuxième tour. Pourquoi tu roules à cette allure ?

— Je profite. C'est fini pour moi. Je savoure mes tours.

— Si tu pouvais rouler au-dessus de 100 pour faire ça, ce serait quand même un peu arrangeant.

Charles n'a jamais aussi mal conduit. C'est la réflexion qu'il se fait à lui-même après son premier tour.

Il est trop anxieux pour soigner ses virages et être attentif aux limites de pistes. On dirait qu'il n'a jamais pris le volant de sa vie. Même au karting, il s'en sortait mieux.

— Je suis combien ?

— P1. Tu es le seul qui roule correctement. Je ne sais pas quelle est la stratégie Ferrari, mais elle n'est pas brillante.

— Ça va, Charles ?

— Non ! J'ai peur de mourir !

— Il faut que tu te reconcentres sur ta course. Il n'y a pas eu de mort depuis deux courses et tu es deuxième, d'accord ?

— Et si c'était pour faire du suspens et tous nous tuer à la fin ?!

— Alors profite de ta dernière course et appuie sur le champignon !

Ni une ni deux : Charles s'exécute.

— Et c'est la victoire pour Max Verstappen ! Le néerlandais est champion du monde !

— Il a gagné en 2021, Charles Leclerc est sorti victorieux en 2022, le titre de 2023, il est pour lui, pour Max Verstappen !

— WOOHOOO !

— Bravo, Max !

— Merci ! Merci à tous ! C'est notre victoire !

— P2. Tu es deuxième du championnat.

— C'est pas ça qui m'inquiète.

— Qui est champion ?

— Max est champion du monde. Mais je suis très fier de vous. Finalement, nous sommes la seule écurie qui possède encore ses deux pilotes. C'est nous, les vrais gagnants.

Charles a peur à chaque mouvement qu'il effectue. Sortir de sa monoplace lui a fait anormalement peur. Les interviews post-course encore plus, car il se sait proche des autres pilotes et sans défense.

Pourtant, tout se déroule normalement.

Après son interview, Carlos ne se souvient même plus de ce qu'il a dit. Il veut juste s'éloigner le plus rapidement possible de tout ça et retourner dans son lit.

Max n'en revient pas. Il est champion du monde. Cette saison, c'était tout ce qui lui importait. Le titre. Et il y est parvenu.

Carlos s'avance sur le podium en entendant son nom être appelé. Il sourit et s'installe sur la troisième marche. Puis Charles arrive à son tour et monte sur la deuxième. Max est encerclé de pilotes Ferrari quand il se hisse sur la plus haute marche du podium. Il est vainqueur.

L'Espagnol s'apprête à se pencher vers lui pour le féliciter quand on lui apporte son trophée, le félicitant pour sa troisième place au championnat. Il répète "merci" plusieurs fois, et attrape la récompense.

Charles hésite quelques secondes avant d'attraper le trophée qu'on lui tend. Il a peur. Il n'arrive pas à se détendre. Tout le monde semble agir comme si de rien n'était.

"Pas de mort pendant deux courses, on dirait qu'il ne s'est jamais rien passé d'horriblement grave."

Il finit par souffler un remerciement et essaie de se calmer. Dans quelques minutes, ce sera fini.

Max soulève son trophée et les personnes autorisées à assister à la cérémonie crient et applaudissent. Il remarque qu'ils sont plus nombreux que d'habitude, le plan de protection a dû être un peu assoupi au vu des dernières courses sans danger. C'est son trophée. C'est sa victoire. Il est content de pouvoir le partager avec la foule.

Il est champion du monde.

Il s'apprête à lever la coupe en l'air une dernière fois quand il entend un bruit sourd à côté de lui. Ses oreilles se mettent à siffler, il se tourne immédiatement vers sa droite et remarque de la fumée.

— Carlos, appelle quelqu'un, mais pas de réponse.

Carlos n'est plus.

Son trophée vient de lui exploser au visage.

— Mais qu'est-ce qui se passe, s'exclame Charles, qui lâche son trophée au sol comme s'il était en feu. C'est quoi, ce bordel ?!

Il lève les yeux et se retrouve face à Max. Il est légèrement plus bas que lui, depuis sa deuxième place, mais il arrive à plonger ses yeux dans ceux du néerlandais. Il n'y lit pas de peur, contrairement à ce qu'il doit y avoir dans les siens.

Il y lit de la détermination.

Soudain, Max jette son trophée par terre, plonge sa main dans sa poche et Charles a à peine le temps de reconnaître l'arme qu'il se fait tirer dessus.

Il s'écroule au sol, à côté de son trophée intact.

Max ne parle pas. Il ne dit rien. Il regarde ses mains. Il a tiré. Il a tué Charles. Il ne reste plus que lui, maintenant. Il n'avait pas le choix. Il ne voulait pas mourir.

Il n'entend rien d'autre que le son de la balle en boucle dans sa tête. Il réalise que deux policiers l'encerclent à présent et lui passent les menottes. Ils doivent sûrement lui dire qu'il a le droit de garder le silence et toutes ces choses-là. Max se laisse faire.

Il regarde la foule devant lui, essaie de comprendre les émotions sur les visages alors que le sien n'en exprime plus aucune.

Et sans prévenir, une balle provenant de la foule atterrit sur son front.

Le corps de Max rejoint le sol, où gisent déjà les deux corps des pilotes Ferrari.


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