CHAPITRE 11

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Lewis Hamilton arrive sur le paddock avec un tee-shirt floqué "ARE WE ALL GONNA DIE?". C'est le même que celui que portait Sebastian la semaine passée. Ils en ont retrouvé dans ses valises, et tout naturellement, le britannique a demandé à en récupérer un. Il doit continuer à faire passer le message.

Alex a l'impression d'être invisible. Comme chaque matin, il traverse le paddock pour rejoindre le motorhome de son écurie. Mais aujourd'hui, personne ne lui parle. Personne ne le regarde. Pourtant, le Grand Prix est à huis clos, il n'y a pas grand monde qui s'active entre les bâtiments aux couleurs des écuries.

Il s'arrête quelques secondes et regarde son reflet sur l'écran de son téléphone, pour vérifier qu'il n'a rien de honteux sur le visage. Il repart, perplexe. Il ne comprend pas pourquoi tout le monde l'ignore, ce matin.

— Grand Prix à huis-clos... soupire Charles. Ça rappelle des souvenirs de covid.

Carlos hausse les épaules.

— C'est vraiment pas pareil, mais si ça peut éviter que le dernier ne meurt...

Charles rit.

— Sauf que le tueur, c'est Alex. Le dernier est foutu.

— Salut, Lando

— Ah, salut Alex, ça va ? Pas trop stressé ?

— Non, tu sais, je suis mo-

— Désolé, je dois y aller.

"Tout roule comme sur des roulettes"

"Je vais l'avoir"

"La mort ne me fait pas peur"

— Sergio ne fait pas les essais libres, demande Max, ne voyant pas son coéquipier se préparer.

— Si, si, il va arriver. Il avait oublié ses médicaments.

— Ses médicaments ?

— Oui, contre les crises d'angoisse.

— Oh, répond simplement le pilote.

Depuis la nuit passée au service psychiatrie, Sergio se fait très discret. Max a entendu parler de médicaments qu'il doit prendre matin et soir et de rendez-vous chez un psychiatre, mais il ne s'en est pas mêlé.

— Votre pass, s'il-vous-plaît.

— Je suis Fernando Alonso.

— D'accord, mais je dois voir votre pass. Le Grand Prix est à huis-clos.

— Mais je conduis chez Alpine !

— Alex ? Me parlez pas de lui, s'il vous plaît.

— Ce week-end de Grand Prix se déroule à huis-clos, pas de public extérieur en Autriche.

— Comme lorsque la Formule 1 a repris après le confinement lié au COVID-19, les personnes présentes sont triées sur le volet.

— C'est, je trouve, une bonne réaction de la FIA. Espérons qu'enfin, un Grand Prix puisse se terminer dans la joie totale...

— C'est un peu dingue, ce qui se passe, quand même...

— Complètement dingue.

— C'est moi, où personne n'est motivé, demande Pierre.

ILS ÉTAIENT VINGT » FORMULE 1 ✓Where stories live. Discover now